Wyvern Club

Des responsabilités pesaient, implacables, et il fallait bien en assumer le fardeau. Peut-être que, par ses mots voilés, Dante tentait de faire passer ce message à son camarade. Lui n’avait eu ni voix ni "réel" choix ; il avait été enjoint à participer à cette expédition en tant que membre, sans y être décisionnaire direct.

— Je préfère me tourner vers ce qui est à venir et ne pas m'attarder sur le passé… Ironique pour quelqu’un qui rêve d’être archéologue, non ? ajouta-t-il, un sourire fugace effleurant ses lèvres.

Il se leva, dépliant sa silhouette lasse, et commença à arpenter la pièce, les mains croisées dans le creux de son dos. Quand Jude mentionna ses explorations récentes, une ombre passa dans ses yeux, et ses sourcils se froncèrent. Le souvenir sombre de cette descente dans les abîmes de Poudlard, ce gouffre sans lumière, refit surface.

— Oui… c’était une expérience troublante. J’ai cru, par moments, ne jamais en ressortir.

Dante s’était demandé à maintes reprises s’il devait se confier sur ce qu’il avait découvert lors de son excursion dans les sous-sols du château. Tout cela relevait d’une histoire ancienne, enfouie, qu’il peinait lui-même à cerner. Solliciter l’aide des autres membres du club ? Peut-être… mais il y avait quelque chose, un écho lointain qui n’appartenait qu’à lui, qui se manifestait dans cet endroit obscur et que personne d’autre ne semblait en mesure de percevoir.

— Tu te souviens des pièces cachées dans le château ? Celles qui, après quelques défis, ouvrent l’accès aux orbes de magie ? Ce que j’ai trouvé était similaire. J’ai dû plonger dans une eau glaciale, oppressante… mais, à force, je suis parvenu à une grande salle.

Il s’arrêta un instant, épargnant à son camarade les détails plus sombres. Ce secret lui appartenait, presque comme une malédiction.

— Elle baignait dans cette même magie que les donjons secrets du château. Après avoir absorbé un peu de cette énergie, la salle a soudainement tremblé, et j’ai dû fuir, littéralement pour ma vie, si je ne voulais pas rester à jamais prisonnier des entrailles du château.

Dante se dirigea alors vers le fauteuil pour récupérer ses affaires, l’air songeur.

— Je vais devoir te laisser, Jude. Il me semble que j’avais promis un rendez-vous à un possible nouveau membre pour le club. À plus tard.

Et, sur ces mots évasifs, il quitta la pièce d’un pas pressé, comme fuyant la réminiscence d’un souvenir trop lourd à partager.