Wyvern Club

Sans surprise il n'y avait rien de très intime dans le carnet, en même temps ça l'aurait étonné que Dante lui confie ses secrets les plus enfouis. C'était en tout cas intéressant, deux éléments ressortaient de sa lecture : il était quelqu'un d'aventurier et surtout un gros travailleur. Et pas que les duels, il bossait de nombreux aspects de la magie et c'était une facette qu'elle ne connaissait pas vraiment chez le rouge.

- Et bien je comprends pourquoi tu as créé le Wyvern Club !

Même si ça semblait être dans sa nature d'aimer explorer, ce qu'il avait vécu avec Ana et Abigail avaient dû le motiver encore plus à découvrir tout ce que le château cachait comme mystère. Elle-même avait déjà pu tomber sur un de ses secret.  

- Et du coup tu as déjà eu de grosses découvertes au cours de tes explorations ?

Dante devait avoir des anecdotes intéressantes au vu de son rythme.

- Malheureusement, le château semble réticent à dévoiler ses secrets ces derniers temps, mais je m'obstine, déclara Dante avec un brin de résignation tout en récupérant son carnet des mains d'Eleanor une fois sa lecture achevée. Il passa une main entre ses cheveux, un geste presque méditatif, avant de réfléchir à ses investigations.

- J'ai entamé une conversation avec un tableau récemment, espérant dénicher quelques mystères cachés, mais il m'a conduit sur une fausse piste, ajouta-t-il, teintant ses mots d'une légère note de déception.

Ainsi malgré ses nombreuses recherches il n'y avait donc pas grand chose au bout ? Elle-même était surprise de l'apprendre. Peut être que Poudlard se dévoilait sous des conditions bien spécifiques quand on ne cherchait justement pas à trouver ses secrets. Mais bon ce n'était pas une réflexion qu'elle partagerait avec quelqu'un qui tenait un club qui tournait autour de l'exploration, d'autant plus qu'elle n'y croyait pas totalement, il y avait sûrement des choses qu'on pouvait trouver avec certaines connaissances. L'idée de parler au tableaux lui évoqua une pensée qu'elle prononça à haute voix si jamais ça pouvait aider Dante.

- Peut être que tu devrais essayer avec les fantômes ? Souvent ils sont là depuis des décennies voir siècles, il y en a qui doive savoir des choses intéressantes ! Peut être même que tu peux en engager un pour t'aider qui sait ? Avec leur faculté à passer à travers les murs ça peut être super utile.

Toujours savoir ce qui les attendait et par quel chemin y aller, c'était forcément le rêve de tout aventurier.

- Sinon je pense aux elfes de maison qui ont sûrement des infos aussi pour certains.

L'idée d'Eleanor était indéniablement astucieuse, mais la réalité des fantômes à Poudlard les rendait souvent indifférents aux élèves. Ils préféraient errer dans le domaine et hanter des coins lugubres et inaccessibles. Cette réticence envers le public scolaire pouvait être attribuée au penchant des premières années pour s'accrocher à leurs jupons spectraux.

- Tu en connais un de fantôme qui pourrait nous aider à explorer le château, car moi pas, admit Dante. Peut-être, en tant que préfète, Eleanor était-elle au courant de choses que le commun des élèves ignorait. Cependant, il estimait que cela valait la peine de demander, bien qu'il anticipait déjà la réponse.

- Les elfes de maison sont bien trop occupés à passer le balai et cuisiner. D'ailleurs, il est plutôt rare d'en croiser.

La réalité de Poudlard semblait éloigner les élèves des interactions avec ces créatures magiques qui, bien que présentes, restaient souvent en marge des préoccupations des étudiants.

Concernant les fantômes ça devait être possible de faire quelque chose mais encore fallait il qu'ils veuillent être trouvés. Et ceux là n'étaient pas forcément les moins risqués.

- Pour les elfes de maison c'est possible. L'année dernière j'ai fait la rencontre de l'un d'entre eux : Snoopy. Je l'ai aidé à retrouver quelque chose qu'il a perdu et il m'a dit comment le retrouver si un jour je voulais lui parler.

La Poufsouffle se rappelait encore de cet incroyable "aventure" où ils avaient du faire en sorte que l'elfe de maison remette les mains sur un document qui appartenait à sa maîtresse. Tout ça les avait conduit jusqu'à des toilettes abandonnées... Ou presque.

- Et il se trouve d'ailleurs qu'il appartient au professeur Lestrange.

Un large sourire amusé laisser penser que ça avait été une rencontre assez amusante.

Les yeux de Dante s'écarquillèrent légèrement à l'écoute de l'anecdote d'Eleanor. Ignorant jusqu'alors que les Elfes de maison, en dehors de leurs activités ménagères et leurs tâches dans les cuisines de Poudlard, étaient également amenés à servir les professeurs, il ne put s'empêcher d'être intrigué. Sa curiosité naturelle le poussa à demander à Eleanor plus de détails sur cette énigmatique perte de "quelque chose".

- Bah ça alors. Qu'est-ce qu'il avait égaré ? interrogea-t-il avec un intérêt manifeste. Sans attendre une réponse immédiate, il enchaîna avec une suggestion excitante.

- Et tu penses qu'il serait prêt à nous filer des informations sur les mystères du château ?

L'idée d'obtenir des informations inédites sur les secrets de Poudlard semblait titiller l'imagination de Dante.

- On peut toujours essayer mais ça peut valoir le coup.

D'autant plus si il avait la vice principale comme maîtresse, il savait peut être des choses en plus que ses conjoints..

- Et il avait égaré un document qu'il devait remettre au professeur Lestrange. Je l'ai aidé à retrouver la mémoire et par la même occasion le précieux parchemin. Ca nous a mené tout droit jusqu'à des toilettes abandonnées... Ce n'était pas très épique.

Toutes les aventures à Poudlard ne se passait pas dans des lieux magiques ou effrayants.

- Je n'ose même pas imaginé ce qu'elle lui aurait fait pour le punir.

- Si tu lui as rendu service, il est possible qu'il puisse te rendre la pareille. Ça vaut la peine d'essayer, je pense.

Dante trouvait assez étonnant qu'Eleanor n'ait pas songé à cela plus tôt. Après une brève pause de réflexion, il se dit simplement que la corde aventureuse ne résonne pas de la même façon pour tout le monde, et qu'Eleanor avait probablement des priorités plus pressantes que de s'embourber dans ce genre d'idées.

- Tu penses qu'on pourrait le contacter aujourd'hui ?

Son idée la rendait elle-même curieuse finalement, ça la motiverait au moins assez pour ne pas avoir la flemme de devoir remonter tout ce château. Cependant la possibilité de retrouver rapidement l'elfe de maison restait quelque chose d'inconnu. Il faudrait peut être devoir attendre un peu.

- Je ne sais pas, j'imagine que ça dépend de sa fréquence de passage aux toilettes...

Une phrase bien étrange que justifia immédiatement la rousse.

- Vu que c'est là-bas qu'il m'a dit de le retrouver si je voulais. C'est au sixième étage si t'es motivé.

- Si ce sont des toilettes désaffectées, ça passe, car je ne me vois pas traîner dans celles des filles en disant que j'attends un Elfe de maison...

Un léger sourire taquina les lèvres de Dante à cette pensée. Pour lui, ce mystérieux individu avait certainement déjà eu l'occasion d'observer ou d'entendre des anecdotes fascinantes sur Poudlard. Une nouvelle idée prit forme dans l'esprit du Gryffondor, s'inspirant de cette perspective. S'il parvenait à établir des liens amicaux avec les Elfes de maison, souvent affectés à des membres du personnel, il pourrait optimiser ses explorations dans l'école. Jusqu'à présent, le club avait agi un peu au hasard, à la recherche d'indices au petit bonheur la chance.

- Tu sais si les Elfes sont du genre soudés entre eux ou plutôt des solitaires en général ? demanda-t-il avec un intérêt naissant, cherchant à obtenir des informations stratégiques sur leur mode de vie au sein de Poudlard.

- C'est une bonne question ça... Snoopy n'a pas vraiment parler de ses semblables. J'imagine qu'ils doivent avant tout exécuter les ordres qui leur sont données. Est-ce qu'ils ont le temps de passer du temps ensemble en dehors de leur boulot ? Et je me demande à quel point ils travaillent. J'espère pour eux qu'ils ont l'occasion de se faire des amis car sinon quelle triste vie.

Pour le commun des sorciers c'était normal cette situation entre sorciers et Elfes de maison car ça avait toujours été comme ça pour eux. Alors que pour quelqu'un, comme Eleanor, qui venait d'un autre monde c'était assez étrange d'assister à cette "tradition" qui consistait en des créatures magiques à l'intelligence humaine qui laissaient volontaires les mages avoir le droit de vie ou de mort sur eux. Le tout saupoudré d'un étrange don de vêtement pour les libérer de leur esclavage.

- Tu pourras lui demander sûrement comment ça se passe pour eux ! Et oui je te rassure ce sont bien des toilettes désaffectés...

Il lui faudrait tout de même faire attention à ne pas se faire voir entrain de se rendre dans un lieu comme ça avec un garçon. Ou en tout cas que ça n'ait pas l'air suspect, la Poufsouffle savait parfaitement à quelle vitesse les rumeurs pouvaient se propager.

Dante laissa échapper un petit rire à l'évocation du nom de l'Elfe. C'était pour le moins singulier, et surtout, l'image mentale de Lestrange appelant Snoopy dans son bureau pour lui assigner des tâches le divertissait. Il chassa rapidement cette pensée de son esprit et revint au sujet initial.

- Dans ce cas, nous lui demanderons dès que possible. Es-tu partante pour que nous nous y rendions après les cours ?

Cette petite escapade risquait de ne pas aboutir à grand-chose, mais cela valait au moins la peine d'essayer pour le Griffon en herbe.

La Poufsouffle hocha de la tête, visiblement enhardis par cette nouvelle quête.

- Oui bien sûr on peut faire ça !

Au pire ce serait marrant de parler à nouveau à l'étrange Elfe de maison et au mieux et bien peut être que tout cela finirait par eux en train de découvrir un artefact particulièrement puissant. Mais une simple discussion avec Snoopy paraissait bien plus probable que le second choix.

- C'est au sixième étage on s'y attendra.

Evidemment Eleanor donna tous les autres détails pour retrouver facilement les fameuses toilettes. Elle se tint prête à partir pour continuer sa journée et la recroiser plus tard avec celle de Dante.

- Faisons comme ça. À plus tard.

Après avoir échangé quelques aurevoirs et informations pour leur quête d'après cours, le duo reprit leurs activités.

Tout le monde n'a pas la chance, comme par exemple la maison Serdaigle, d'avoir un lieu calme pour faire ses devoirs. Poufsouffle font parti de ces salles communes où l'activité est toujours incessante. Après, mieux vaut entendre des rires que des pleurs mais le salon est tout sauf un lieu de calme ou de sérénité. Un élève lambda aurait tendance, dans ce cas de figure, à étudier au sein de la bibliothèque ou dans salle d'étude, située non loin.

Ce n'est pas le cas du Poufsouffle, en effet, le regard inquisiteur de la bibliothécaire l'empêche de travailler correctement. Ou, plutôt, est-ce sa culpabilité qui le fait se sentir ainsi ? Bref, dans tous les cas, ce n'est pas un lieu pour lui. D'habitude il aurait tendance à aller dehors pour profiter du plein air, plutôt que les salles poussiéreuses du château, mais le temps n'est pas vraiment propice et, pour ainsi dure assez humide, pour gratter de sa plume sur un parchemin.

Le devoir du jour, en histoire de la magie, porte sur les actions de Merlin. Un sujet vieux de plusieurs siècles dont Jude en a, pour ainsi dire, rien à faire. Il compte le bâcler vite fait pour retourner soit s'amuser soit s'entrainer. Il ne l'a pas encore décidé.

Un refuge, un endroit où flâner, un nid que seul des personnes dignes de confiance occupe la plupart du temps, ce qu'est le Wyvern-Club dépasse la définition qu'en donne les registres de l'école aux yeux de la sorcière des paluds. La remontrance pour ses agitations nocturnes ne parvint pas au dessus du préfet qui réussi à caler "guerre civilisationnelle" et "influences extérieurs" lors de sa leçon de morale, ce qui sembla presque pire que se faire remonter les bretelles en bon et due forme par le professeur Lionheart. Depuis cette nuit là Nymeria ne cherche qu'à s'occuper l'esprit, se lançant courageusement dans le club de duel puis lançant désespérément son intérêt dans le championnat de Quidditch, hélas aucune de ces activités ne la captiva assez pour détourner son esprit des songes trop nette pour n'être que ceux qu'ils devraient être.

C'est donc tardivement que la blonde se rendit au club de la vouivre car enfin décidée à partager sa hantise avec un frère d'arme. Comme d'habitude son entrée se fait en deux temps, un pour passer le seuil et l'autre pour se déchausser promptement avant de se diriger vers une des banquettes aussi usées que confortable, cela sans omettre de saluer les camarades présent si il y en as et c'est avec une forme de soulagement que Jude est reconnu. La Gryffondor prend le temps de s'installer, caler ses pieds sur le meuble afin d'éviter le contact du sol de pierre, libérer sa chevelure du ruban qui l'entrave puis détendre ses épaule au fur et à mesure qu'un soupir est poussé.

- Dis moi, tu sais quelque chose au sujet de l'interprétation des rêves?

Cette question pourrait trouver meilleur destinataire mais le professeur De Malpas est un homme occupé tandis que se rendre au club de divination serai prendre le risque de croiser la route de Zverotic. Ne reste que les plus amateurs des amateurs, les élèves de Poudlard soumis au même programme scolaire qu'elle.

- Je n'arrive pas à savoir si je suis folle ou simplement stupide.

Phénomène injuste, entendre le jaune complimenter son intelligence une énième fois est loin d'avoir l'effet escompté, certes la sincérité de Jude n'est pas remise en compte cependant, en raison des nombreuses mauvaises décisions qu'elle pris, Nymeria as du mal à les accepter d'autant que dans le cas où elle se trouve effectivement être le cerveau du club l'espérance de vie de ce dernier est bien faible. L'adolescente tente tout de même une risette qui se fond en grimace sans forme qu'il est impossible de rattraper, heureusement l'interlocuteur est un habitué des étrangeté de son amie. Celle-ci se détend à mesure que son camarade dévoile sa pensée même si cela ne l'avance guère, soit ce rêve était un message, soit un effet secondaire de la magie, soit une invention de son esprit. Au final, les possibilité qu'elle-même avait avancée à elle-même cependant la rouge accepte avec gratitude la tentative de son cadet, rendant le fin sourire par un autre plus convaincu.

- C'est déjà fait.

Recopier au propre et toujours présent dans sa manche depuis cette nuit là le parchemin est tendu à Jude. L'écossais peut alors prendre connaissances du contenu, du serpent et de l'arbre qui saigne, du louveteau qui s'efface dans la neige haute, des marais suspendue dans le temps par le gel, de l'armure ambulante, du fauve au visage humain.. Un sacré bazar sans grand sens.

- Il m'est arrivé de vivre des songes sans queue ni tête mais comme tu l'as dis le temps m'as permit d'en saisir les subtilités. Pour ce coup ci, la seule chose qui m'obsède est de pénétrer dans la foret, sa simple vu à travers les salle de classe m'absorbe et cela m'as déjà valu deux jours de retenu. Et encore je ne te raconte pas comme revenir des serres sans faire un détour pour la regarder me demande un effort surhumain.

Chose inhabituelle, la blonde jette de nombreux et rapide regard à son ami lorsqu'il prend connaissance du parchemin alors qu'une légère sphère d'angoisse semble vouloir prendre forme dans son estomac mais une bonne inspiration et le visage de l'écossais n'exprimant aucune forme de jugement permette à la lionne d'évacuer le mauvais sentiment. Evidement l'explorateur qui n'as plus rien à prouver pour être appelé ainsi propose une sortie comprenant prétexte, effectif et plan chronométré, ce qui pourrait être pratique mais compte trop de risque aux yeux de la Gryffondor qui réfléchi un instant, l'index ayant inexorablement trouvé le chemin de son menton.

- On ne pourra pas quitter l'enceinte avec des balais, encore moins depuis que Ashworth as démoli le vestibule ce fameux soir, ils doivent être conservé avec des sortilèges pour sur.

Il serait peut etre possible de sortir un balai, deux éventuellement, jamais assez pour d'autre membres du club. Un fait qui pourtant soulage la fille des marais qui ne doute que ces camarade de la Wyvern souhaitent l'accompagner quel que soit le motif, en revanche si le malheur s'abattait sur l'un d'eux Nymeria ne pourrait se le pardonner. La pensée furtive qu'Abigail pu ressentir une telle sensation lui traverse l'esprit mais il lui faut présentement se concentrer sur les possibilité, après avoir néanmoins fait preuve de transparence envers le blondinet qu'elle évite du regard.

- Tu sais.. Je t'en parle parce que je te fait confiance mais également parce que je suis égoïste. Pénétrer aussi profondément dans la foret est une folie que nous avons pu l'expérimenter tout deux mais je sais.. Que tu m'y accompagnera.

Le temps employé ne saurait tromper, Nymeria iras d'une façon ou d'une autre, entrainant obligatoirement le jaune dans son aventure. Après une poignée de seconde les yeux noisette se pose sur le visage du garçon.

- Ou peut être que nous n'aurons pas besoin de nous y rendre. Celonia est membre du club de divination, elle pourrait nous éclairer.

Une longue mèche de cheveux viens en partie masquer le pale visage suite au hochement du chef qui accueil le conseil du Poufsouffle. La jeune Harpis as subit plus que quiconque les dangers de la foret, ce qui devrais rappeler à Nymeria de réfléchir une énième fois avant de se lancer dans un périple qui risque de ne pas voir de retour mais n'en fait rien, rien qu'un geste pour glisser la mèche rebelle derrière une oreille.

- Ce Johannes m'est inconnu quand à Maria c'est une fille studieuse qui risquerai de voir sa réputation chuter si son aide venait à être découvert et il en vas de même pour Eleanor.

Nymeria semble catégorique. Les réputations des membres du club ont beau être désastreuses celle-ci ont été forgé par des gamins qui savaient ce qu'ils faisaient et près à en assumer les conséquences, des adolescents ayant d'eux-mêmes rejoint ce groupe de casse-cou en sachant que cela rimait avec l''honneur d'apparaitre sans doute sur une liste d'élève problématique à qui aucuns privilèges ne serai plus accordé. Cet état de fait ne vaut pour les ainées citées qui ne cherche qu'à passer une scolarité aussi normale que possible, c'est du moins l'idée de la blonde qui s'aère la nuque en y dégageant la chevelure d'un geste à peine conscient. Est-ce le courant d'air froid qui provoque des frissons ou le fait de réaliser que supposer sur autrui revient à mentir, quoi qu'il en soit la sorcière garde le silence un moment le temps de capituler face à l'évidence.

- Mais j'imagine que nous n'avons pas le choix.

Les choix sont limités et le duo n'as de toute les manières pas d'autre option si ce n'est d'abandonner cette folie. Le parchemin est saisi de la main du jaune, la lionne y pose le regard sans en avoir besoin pour se remémorer les lignes qui y sont inscrites, semblant ne jauger que maintenant le pour et le contre. Un rêve suffit il pour risquer sa vie, sa place au château, le respect de sa maison? La fille des paluds hésite mais rien qu'un instant car au fond rien de tout cela ne compte, ni l'estime d'une maison dont le directeur approuve les paroles abjectes d'un préfet désaxé, ni une place dans cette école où les homicides sont couverts par la direction, ni cette vie si celle-ci se poursuit sans pouvoir agir.

Le morceau de papier est enrouler puis glisser dans sa cachette entre peau et tissu, la crinière nouée avec adresse et le regard retrouve celui du camarade de conspiration.

- On se rejoint ici dans une semaine, dernier délais.

Si les préparatifs ne sont mis en place d'ici là il faudra improviser. L'adolescente se redresse sur ses pieds puis travers la pièce pour récupérer les souliers qui sont enfilés mais avant de prendre congé la sorcière adresse un dernier mot à son ami, accompagner d'un sourire de gratitude:

- Merci Jude.

Quelque pas et voilà qu'il ne reste de Nymeria que les bruits de pas semblant prendre la route des escaliers menant à la tour Gryffondor.

Les traits tirés par l'amertume et la haine, Carlos dévisageait un à un chaque élève du club Wyvern, chaque meuble et chaque tableau. Il plisse l'oeil droit et soulève son sourcil gauche dans une expression mêlant dépit et sévérité.

- Qui est lé opossum qui a choisit lé titre de mon club ? Wyvern ? C'est oune nombre dé margouilla ça ! Lança t-il d'un ton draconien.

La porte s’ouvrit en silence, laissant passer Dante avant de se refermer doucement derrière lui. L’Allemand avança de quelques pas, relâchant son sac sur le canapé qui longeait l’entrée, le geste empreint de nonchalance. Un unique regard fut lancé en direction d’Augustus. Depuis l’incident avec Shane, un froid palpable s’était immiscé entre eux. Ce qui autrefois ressemblait à une amitié s’était mué en une distance lourde de sous-entendus. Dante ne pouvait oublier ce qu’il avait vu cette nuit-là — la prise de position d’Augustus aux côtés d’Alija, et la déception qui s’était emparée de lui à cet instant face à son acte.

Le Serpentard plus que quiconque n’ignorait pas cette tension ; il savait que Dante n’avait pas digéré cette trahison implicite. Pourtant, beaucoup de choses avaient changé depuis. Une altercation récente avec Alija avait poussé Dante à réévaluer ses choix, notamment après une sévère leçon de morale dispensée par Lionheart, qui avait ébranlé ses certitudes. L’eau avait, en quelque sorte, coulé sous les ponts, mais la distance entre eux restait intacte, comme une cicatrice mal refermée.

Dante, sans détourner entièrement son regard de lui, se dirigea vers le tableau d’affichage, feignant une curiosité désintéressée. D’une voix neutre, dénuée de toute chaleur mais aussi de toute rancœur, il lança simplement.

— J’imagine que tu comptes faire partie des membres de l’expédition à venir.

Il prononça ces mots sans vraiment attendre de réponse, son visage demeurant fermé, impénétrable. Le silence retomba un instant, tandis que Dante parcourait les informations d’un œil distrait.