Rue principale

« - Hm, merci. »

James s’empara de la liste tout en continuant d’écouter l’atypique jeune fille. Même au milieu de ce chaos incessant, la jeune Maria pouvait être repérée à des kilomètres tant son accoutrement et son attitude dénotaient du reste. Les yeux du garçon lisait la liste de fournitures et notait dans un coin de sa tête les magasins qu’elle allait devoir visiter pour se les approprier.

« - Moi ? Oh non, ni l’un ni l’autre. J’ai un tuteur qui s’est occupé d’acheter l’essentiel, le reste me sera prêté une fois à Poudlard si j’ai bien compris. Tu comptes vraiment acheter tout ça ? T’as bien regardé le prix à côté des articles ? Il va t’en falloir des gallions. »

Le garçon se mit à ricaner comme s’il était impossible pour elle d’avoir cette somme à investir dans des fournitures scolaires.

La fillette en déduit donc que James serait l'un de ses futurs camarades de classe. Était-ce une bonne chose pour autant ? Celui-ci lui ne paraissait pas être d'une humeur accorte, bien que pourtant le jeune garçon faisait son possible pour l'aider à sortir de ce marasme qu'était cette mission de courses.  

-"Oh ... Et bien ..."

María Esperanza se renfrogna quelque peu. Il fallait avouer qu'elle n'avait aucune idée du prix que tout cela coûterait tout comme elle n'avait aucune idée de la valeur de tout cela, ainsi que de la valeur d'un gallion. Elle n'était qu'une enfant dont la perception de la réalité était suffisamment éloignée des besoins pratiques de la majorité.

-"Oui sans doute. J'imagine."

Mais puisque parler d'elle et de sa situation ne lui était que peu agréable, elle profita de ce blanc pour le questionner lui.

-"Vous venez de Londres ? Ton tuteur et toi je veux dire ?"

Le regard de James regagna Maria, délaissant la liste qu'il venait de parcourir. Le garçon la fixa quelques secondes pour tenter de déceler une pointe d'humour qui ne vint jamais. De ce fait, il ne pouvait plus qu'en déduire la situation probablement très aisée de son interlocutrice. Cela allait avec le reste du personnage, évidemment. Ses sourcils s'haussèrent aux questions de sa camarade.

« - Londonien, moi ? Vraiment ? Je ne sais pas si tu as entendu beaucoup de londoniens parler jusque-là, mais tu les reconnaîtras vite. » affirma-t-il en souriant, faisant référence à leur accent.

« - Je suis écossais. Mon tuteur est anglais, lui. Enfin je crois. On vivait dans une campagne anglaise avant de venir ici en tout cas. Et toi, tu viens d'où ? »

Si Maria ne souhaitait pas trop parler d'elle, elle venait de s'attraper dans son propre filet. James tendit le bout de papier confié par la jeune fille quelques secondes plutôt en retour.

L'Infante haussa vaguement les épaules. A vrai dire, elle n'avait pas eu la chance de rencontrer beaucoup de londoniens dans sa vie alors qu'elle y avait vécu jusqu'à présent, ce qui était pour le moins cocasse.  Et après un rapide geste de la tête, qu'elle secoua de la gauche vers la droite pour lui confirmer cela. María Esperanza grimaça. La faute non pas à la question que lui retournait James, mais bien à la réponse qu'elle devrait lui délivrer et qui ne manquerait pas de le faire réagir, elle en était certaine.

-"Londres justement ..." Elle chercha d'ailleurs à s'expliquer sur le pourquoi du comment n'arrivait-elle pas à discerner un accent écossais d'un accent de la capitale. "Enfin dans la campagne aux alentours."

-"Pour tout te dire c'est la seule ville que je connaisse bien. J'eusse imaginé que la plupart des sorciers réfugiés ici en seraient originaires."

Mais le monde ne tournait pas qu'autour de cette ville -aussi importante fusse telle.

James ne put retenir son étonnement en apprenant que Maria venait de Londres. Elle avait évidemment un accent étranger à ses oreilles, mais il ne l'imaginait pas originaire de la capitale anglaise. Il fit amusé par sa dernière remarque.

« - Je reconnais là l'arrogance d'une londonienne. C'est vous qui êtes chez nous, hein. »

Son ton sarcastique laissait deviner que sa phrase était une tentative d'humour plus qu'un véritable pic.

« - N'importe quel enfant de Grande Bretagne peut être invité à rejoindre Poudlard. Moi c'est James, au fait. James Ashworth. »

Si la jeune Maria souhaitait se libérer, le jeune garçon lui laissait la porte ouverte, il ne comptait pas la retenir plus longtemps et la gêner dans ses emplettes. Cependant, il ne la poussait pas non plus à partir, c'était comme elle le sentait de son côté.

Les traces latines de ses origines restaient audibles mais bien moindre que chez un espagnol né en Hispanie. Heureusement, sa vie entièrement passée à Londres avait gommé ce trait de caractère, du moins en partie, pour qu'elle ne soit plus catégorisée en étrangère.

-"Je ne savais pas que tout le reste du pays t'appartenait ..."

Et la petite fille venait de répondre à James sur le même ton, ce qui était étonnant au vu de ses mimiques précédentes, signe peut-être qu'elle commençait à comprendre et bien cerner le personnage à qui elle avait à faire en la personne de James. Elle avait aussi reprit sa liste de courses.

-"Enchantée James Ashworth. Tu peux m'appeler María Esperanza, ou simplement María. J'imagine que nous nous verrons plus souvent à Poudlard donc ... Excuse moi ..." Elle baissa la tête quelque peu avant de revenir sur le visage de son interlocuteur. "Je dois terminer mes courses ..."

Tout juste sortie de l'enseigne Bagmag, la vue des baguettes de qualités supérieur ne lui avaient donné qu'une idée en tête : avoir sa propre baguette. Le feeling et le toucher furent incomparables avec le ridicule bout de bois qu'elle avait actuellement. Le principal problème ici était le prix. Jamais l'écossaise n'avait une telle somme sur elle, et jamais sa mère n'allait lui donner des gallions pour s'acheter une telle baguette ! Il ne restait donc plus qu'une solution à la jeune fille : trouver de l'argent par elle-même. S'asseyant sur un banc, elle balayait donc les passants du regard, à la recherche d'une personne à l'allure relativement bourgeoise. C'était une allée commerçante, des gens riches y venaient forcément !

Elle s'en ira par la suite. Vie de merde.

Cela ne faisait aucun doute que ce sac était remplit de créatures, qu'elles soient magiques ou non. Les pauvres petites bêtes étaient entassées et sûrement en paniques là-dedans. Ca lui faisait un peu de peine. ELle prit son courage à demain pour aller parler à l'adolescent qui les transportait.

- Hey !

Tout en l'appelant la jaune se dépêcha d'arriver à sa hauteur, essayant de comprendre ce qu'il portait dans sa main. C'était peut être la même chose que ce qu'il y avait dans son sac.

Eleanor n'était pas loin de fondre en voyant l'adorable animal la regarder. La jaune avait trop peur de comprendre ce qui allait lui arriver ainsi qu'à ses compagnons. Leur était sûrement réservé un horrible sort comme la mort pour pouvoir prendre leur fourrure. Rien de choquant dans leur société mais en voyant de ses propres yeux le renardeau ça lui était impossible de ne pas tenter de savoir ce qui allait leur arriver et peut être essayer de les sortir de là !

- Tu... Tu as quoi dans ton sac ? Et tu vas en faire quoi de lui ?

Elle désigna l'animal qu'il tenait dans sa main.

— Des lapins. Et un lièvre. Répondit il sans particulièrement s'émouvoir de l'hésitation d'Eleanor. Quant à lui je vais aller lui faire boire de l'eau au puits après avoir vendu ses ex futurs casses croute à un éleveur. Pourquoi ?

Revendre des lapins à un éleveur et allez faire boire de l'eau au petit compagnon roux. Rien qui ne semblait trop horrible finalement même si elle se demandait bien pourquoi il avait attrapé le petit renard, après tout il était en capacité de s'abreuver tout seul. Elle était bien trop charmée par cette boule de poil pour ne pas s'inquiéter de son sort à venir.

- Oh je suis curieuse... Et tu vas en faire quoi après l'avoir emmené boire ?

Eleanor tenta de caresser la fourrure orange.

L'animal se recroquevilla sur lui même, il était clair qu'il était plus apeuré qu'autre chose.

— Je ne sais pas, je vais peut être le garder, il n'y a rien de mieux à faire, à cet âge là ils ne survivent pas seuls dans la nature. Et je l'ai justement trouvé esseulé dans les Highlands, vu son état il devait être seul depuis un moment, je suppose qu'il a été abandonné ou que sa mère est morte.

Il parlait de cela en toute liberté, tandis que ses lapins remuaient toujours dans le sac.

Alors ce garçon était une âme charitable et compter d'occuper de cette pauvre petite bête, ça la rassurait. Eleanor retint son geste face à l'attitude apeurée du renardeau.

- Oh c'est triste... Je peux venir avec toi pour t'aider à t'en occuper ?

C'était évident que la jeune fille était tombée complètement amoureuse de l'animal et qu'elle voulait partager un peu de son temps avec. Elle s'arma de son plus beau sourire pour tenter de convaincre Arles d'accepter sa requête.

— C'est la nature. Rétorqua t-il. Réjouis toi plutôt que je lui aie coupé l'herbe sous le pied, parce que notre ami ici présent était destiné au même sort.

Il ne répondit pas du reste aux sollicitations d'Eleanor à le suivre ou non, mais n'interrompait pas la conversation. Dans le même temps, il eut été bizarre qu'il saute d'un sujet à l'autre.

C'était tout de même triste de se retrouver seul sans sa maman... Mais heureusement un avenir plus heureux attendait l'animal.

- Il a de la chance d'être tombé sur toi alors ! Tu vas en faire ton animal de compagnie ?

Eleanor se demandait bien si c'était autorisé à Poudlard d'en avoir un comme celui-ci. Si c'était le cas alors il lui en fallait absolument un ! Pour le reste elle prit le silence à sa question de son interlocuteur comme le signe qu'il était d'accord pour qu'elle le suive.

— Je ne sais pas. J'irai demander la permission dans un premier temps, il est petit actuellement mais en grandissant il pourrait être un peu véhément avec les animaux des autres élèves.

Il irait donc vendre les lapins et le lièvre à un éleveur, Eleanor crut comprendre que ce n'était pas la première fois qu'Arlès vendait une telle marchandise. Après quoi il irait comme convenu à un puits. Il n'empêchera pas Eleanor de le suivre.

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