Une enseigne Bagmag

La déception du garçon se traduisit directement sur son visage.

« - Mais… »

Devait-il aller proposer ses services ailleurs ? James avait déjà fait un tour du village et aucune autre boutique ne l’intéressait vraiment.

« - Je ne veux rien, je veux juste vous aider et apprendre un peu avec vous. Occuper mes journées quoi… Alleeez s’il vous plaît monsieur mes dernières vacances étaient super longues et ennuyeuses, je vais encore être obligé d’aller cueillir des champignons pour mon tuteur… Donnez-moi une opportunité je ne vous décevrai pas ! »

Les pupilles embrasées du jeune homme aux gants ne cessaient de fixer le vendeur. Il souhaitait à tout prix le persuader de lui faire confiance et de lui laisser sa chance.

Le vendeur réfléchit une fois de plus.

— Bien, j'y réfléchirai.

Un sourire éclatant déchira les lèvres de l’écossais, victorieux.

« - Parfait, merci monsieur ! Vous me conseillez des ouvrages à lire ? Ou des choses à voir avant que je commence ?»

Le serpentard se croyait visiblement embauché et son excitation était palpable. Il était surmotivé à l’idée de commencer à travailler comme un adulte, comme n’importe quel enfant de son âge.

Harding hésita un instant.

— Hum... Non, ce ne sera pas utile.

Il commença à retourner à son travail, pensant la discussion sur le point de se terminer.

« - D’accord merci ! À bientôt monsieur…? »

Il attendit la réponse du vendeur, puis s’en ira après les dernières salutations d’usage, satisfait.

— Harding. Au revoir monsieur Ashworth.

James Ashworth n'attendit pas bien longtemps avant de montrer sa petite tête. Il se pointa dès le premier lundi des vacances, passant la porte dès l'ouverture du magasin, sourire aux lèvres et enthousiaste à l'idée de découvrir un premier métier sorcier.

« - Bonjour monsieur Harding ! »

James prit son mal en patience et soupira intérieurement, patientant en regardant les belles baguettes présentes en vitrine du magasin. Son oreille écoutait ce qui pouvait se dire pendant ce temps-là.

- Ecoutez madame, je vous ai déjà dit que les baguettes de premier prix sont sujettes à des malfonctionnements, ce n’est en rien de ma faute.

Ça devait être lassant, de devoir toujours expliquer la même chose. La vieille femme pesta et sortit en trombe du magasin après avoir traité monsieur Harding d’incompétent. Ce dernier remarqua alors James, et il… souffla.

- Hummm… bonjour.

L’avait-il reconnu?

« - Bonjour monsieur Harding. » répéta-t-il alors, enfin libre de discuter avec son futur employeur.

« - Vous vous rappelez de moi ? James Ashworth, je suis venu il y a quelques mois. Je vous avais proposé mes services pour les vacances, histoire d'apprendre un peu le métier auprès de vous et d'occuper un peu mes journées. »

Il haussa légèrement les sourcils.

- Aaaah, ouiiii, monsieur… Ashworth, il déglutit. Vous êtes celui qui voulait un stage, c’est ça?

« - Un stage ? »

Un stage ? C'était quoi ça, un stage ? Encore un mot inventé par les anglais qui ne servait à rien. Il hocha la tête, feintant la connaissance.

« - Oui c'est bien ça. » reprit-il, enthousiaste.

Ça devait être ça oui.

- Et bien, voyez-vous, à ce propos, je ne vais pouvoir accéder à votre requête.

La mine du garçon se décomposa, s'émiettant en même temps que ses espoirs.

« - Hein ? Quoi, mais pourquoi ? »

Le commerçant resta de marbre face à la tourmente de James.

- Nous n’avons pas besoin de personnel, et simplement vous avoir ici à nous regarder nous dérangerait.

Il croisa les bras.

- Et puis, vous êtes élève à Poudlard non? Vous feriez mieux de passer vos vacances à réviser, ou à vous amuser. Vous êtes jeune après tout.

« - Mais... Mais c'est ridicule ! Je veux simplement vous aider. J'ai rien à faire dehors ! Je... »

L'Ashworth soupira, faisant valser sa tête de gaucher à droite, frustré par la décision du vendeur.

« - Dans dix ans je reviendrai pour racheter ce magasin, et là vous me supplierez de vous garder. Ridicule ! »

Pestant tel un adolescent en pleine crise existentielle qu'il allait peut-être traverser, l'écossais sortit du magasin sans même attendre une réponse du commerçant.

Augustus rentra dans l'enseigne, avec son gallion en poche, il allait essayer de négocier quelque chose.

- Bonjouuuur Monsieur

Le vendeur s'approcha.

— Bonjour jeune homme, je peux vous aider ?

Augustus qui était quand même un peu nerveux ne savait plus trop par où commencer, il commença donc par le début, la suite viendrait naturellement

- Oui alors je m'appelle Augustus Graam je suis un élève à Poudlard et là je vais rentrer en deuxième, le truc c'est que je suis le sorcier le plus puissant de mon année, j'ai gagné le tournoi de duel ! Et quand on gagne le tournois je ne sais pas si vous savez mais...Il le regarda dans les yeux en penchant son visage, histoire de voir s'il savait... sinon il continue  On gagne  1 gallion si on est en 1ère, 2 si on est en deuxième et ainsi de suite...

Il sort alors son gallion et le pose sur le comptoir, telle la pièce maitresse de son discours

- Et donc vous allez gagner de l'argent si vous investissez en moi ! En échange je vous promet de vous reverser la différence avec des intérêts, et si ça suffit pas jpeux aussi vous aider pour ce que vous voulez ! Je suis un jeune garçon très sportif !

Et c'est ainsi qu'il finit son discours, les poings fermés et sur la pointe des pieds, attendant patiemment la réponse du maître des lieux... Il avait vraiment besoin d'une meilleure baguette, la raison étant Veneficio qui risquerait de lui mettre une torgnole avec sa baguette de riche...

Le vendeur le regarda, l'air dubitatif et pas très impressionné.

— Je regrette jeune homme, mais notre enseigne ne fonctionne pas ainsi. De plus, il existe de nombreux élèves gagnant les tournois de Poudlard avec nos baguettes, à des années plus élevées, où le niveau est donc meilleur... Notre réputation n'est plus à faire. Et avec un gallion, je ne puis vous fournir mieux que ce vous possédez déjà.

Le problème n'était pas la réputation de l'enseigne, mais plutôt que les gougnafiers vivant ici étaient tous les quidams sans le sou.

- Nan monsieur y'a personne qui fait le poids je vous le jure ! C'est de l'argent offert, j'ai fait le calcul si je gagne tout ça fait 28 gallions ! Je vous donnerait tout même si c'est une baguette moins bonne, c'est de l'argent gratuit ! Je vous jure je suis trop fort j'ai gagné aucun duel, et j'ai même regagné la revanche de la finale quelques jours après !

Il était à présent collé au comptoir, et n'avait pas l'air de vouloir lacher le morceau non plus

Le vendeur fut interpelé par l'explication d'Augustus, "j"ai gagné aucun duel" était ce un lapsus révélateur ? Cette face de bolet était elle en train de se jouer de lui ?

— Eh bien vous pourrez acheter une baguette lorsque vous aurez gagné ces 28 gallions. Bonne journée jeune homme.

Augustus qui avait posé son gallion sur la table le poussa et le regarda... Il n'allait pas sortir d'ici de sitôt.

- Mais c'est une manière sûre de gagner de l'argent  ! Je vous jure monsieur allez quoi pourquoi vous voulez pas ? Vous pourriez très bien investir vous en moi ! je suis sûr que vous avez assez d'argent