Re: Une enseigne Bagmag

Bien sûr, une réponse très attendue de la part de mademoiselle Harpis. C'est avec un air très sérieux qu'il répondra à Celonia.

- Même si je ne peux pas comparer nos deux situations j'ai l'impression que nous sommes dans le même cas : La seule façon de laver le nom des Leigh est d'obtenir une haute position.

Pendant un instant il hésite à lui répondre. Se moquera-t-elle du métier qu'il souhaite exercer ? Pas du métier en lui même mais plutôt de la capacité de son camarade à y arriver.

- Je souhaite devenir Prétorien et combattre la magie noire.

Un haut poste, nullement à douter, même si l'accession à ce type de poste est pour le moins controversé.

Si le nom des Harpis n'était pas le plus connu, Celonia se demandait bien si le "nom des Leigh" était si important que ça. Les "roturiers" défendaient ils également leurs noms ? Elle ne s'était jamais posée la question et l'estima trop indélicate pour la poser en cet instant. Elle avait déjà donné son opinion à ce sujet et n'en démordrait pas.

- Les seules positions véritablement prestigieuses vont rester cloisonnées un long moment. Ce sont les grandes familles qui alimentent, nourrissent et protègent les villages magiques et sont donc les garants de la légitimité du conseil. Aujourd'hui, ce sont vers elles que les yeux sont tournés. Ces gens là se sont rongés le frein pendant des siècles alors que le reste de la communauté sorcière s'acoquinait avec les moldus. Ils ont l'impression que leur heure est venue et la plèbe voit leur pureté comme un signe qu'ils avaient raison depuis toujours.

A son grand regret, Celonia n'était pas parvenue à se faire d'accointances auprès de ce milieu. La seule qu'elle avait connue était l'ancienne préfète de Serpentard et celle-ci, de par la trop grande différente d'âge, avait toujours été hors de sa portée. Evidemment, il y avait aussi Azura et Epidia, mais les Flint et les Selwyn n'étaient qu'un niveau intermédiaire, une échelle vers le haut du panier.

L'ambition de Jude la laissa pensive quelques instants. Pour elle, il était hors de question qu'elle consacre sa vie à pourchasser d'autres sorciers. Bien au contraire, même. Son opinion à l'égard de la magie noire était bien plus tolérante. Si d'aucun pensait que la victoire sur les moldus se ferait à l'aide des ridicules petits sorts enseignés à Poudlard, il se trompait. La poudre à canon avait, pour la première fois, offert aux moldus un armement véritablement efficace contre les sorciers et c'était maintenant à ces derniers de créer des armes plus puissantes.

- Revoilà le petit justicier.

Répondit elle sur un ton espiègle et même un peu chaleureux. Un bon numéro, un beau jeu d'acteur avec lequel elle cacha sans doute assez habilement le mépris qu'elle vouait à une décision qui, selon elle, n'aura aucune utilité à la condition sorcière, bien au contraire.

Enfin, pour tout dire, ces grandes familles protègent leurs propres domaines. Ce n'est pas si éloignée du système féodal souvent critiqué dans les cours de l'histoire de la magie. Mais leur inaction a permis l'émergence de groupe comme les Lucioles. Si le but pour ces familles étaient de prendre le pouvoir, ça semble être un échec. Ou peut-être pas. Il se souvient de son cours, donné par Blackwine, à propos du moyen-âge. En effet, une région dont Jude ne se souvient plus, une armée était plus grande qu'une autre mais aucun des vassaux ne voulait être en première ligne pour sacrifier leurs hommes parce que ces hommes de pouvoirs pensaient déjà à l'après-guerre : La peur d'être vulnérable avec une armée réduite et les complots des vassaux de ce même pays.

Peut-être est-ce un premier élément de réponse sur l'inaction de l'autorité publique ?

Et, pourtant, malgré toutes ces histoires de pureté, de noblesse ainsi que de renom, c'est lui que la magie avait choisit.

Malgré le jeu d'acteur de Mademoiselle Harpis, la remarque de la Serdaigle peina son interlocuteur et il était difficile de ne pas le voir. Jude a l'impression, pendant un bref instant, voir le masque de sa camarade s'effondrer pour revenir à ce qu'ils étaient lors de leurs premières années à Poudlard.

- Je ne vais pas te déranger plus longtemps et j'ai encore des courses à faire.

Remettant son sac sur son épaule, comme pour joindre l'acte à la parole.

- On se voit à la rentrée.

Puis s'en ira.

Jude n'avait, semble-t-il, plus envie de parler, ce qui ne la dérangea pas outre mesure. Peut être s'était il souvenu avoir quelque chose d'urgent à faire ou peut être avait elle sous estimé ses capacités en légilimancie. Dans un cas comme dans l'autre, elle lui adressa un sobre hochement de tête avant de lui souhaiter une bonne continuation.

- D'accord, à plus tard.

Rétorqua-t-elle avant de retourner à sa vitrine et à son admirative contemplation.