Une tour abandonnée

Le pelage cuivré annonce la nouvelle venue avant le crissement des souliers sur la neige et, à l'instar de la quatrième année, sa cadette ne brise le silence qu'impose un lieu comme celui ci. Un sentiment de paix flotte dans l'air, de campagne après l'orage comme si l'amé des lieux elle-même rendait hommage au disparu. Suite à un silence qui s'étire tant qu'il pourrait craquer, la rouge déclare de sa voix bien grave pour une fille de son âge:

- Père dis que tout est pensé mais rien n'est écrit. Ce garçon est mort parce qu'il n'as pas convaincu les dieux de changer leurs plan.. Ou parce que les dieux ont changés leurs plans, il est mort.

Le nombre de fois où la bibliothécaire aurait pu perdre la vie sur un bête accident, à croire que l'intensité de sa bonne étoile défie la logique, au plus grand bonheur de Nymeria et de son acolyte, impossible d'en douter. Le sujet s'invitera à table tôt ou tard alors la lionne privée de griffes décide de lui faire belle place:

- Mon bon sens est en panne et Jude est fidèle comme la mer à la terre. Suis-je vraiment une enfant devant parler de ses choix à plus mature avant de les mettre en pratique.. Possible que je les sais stupide mais évite de les partager pour ne pas être contredite.

Eleanor avait longuement réfléchit aux mots qu'elle prononcerait en présence de ses deux cadets. L'énervement était la première réaction qui l'avait saisit quand elle eut compris ce qu'ils avaient fais en s'introduisant dans la bibliothèque et puis finalement avait décidé que les accabler tout deux ne servirait pas à grand chose. Elle comprenait la motivation derrière et ils avaient pu expérimenter par eux-mêmes que leur plan n'était pas des plus intelligent et qu'il y avait des conséquences qui auraient pu être pires encore. Son regard fixait les lieux du drame alors qu'à son tour la parole fut prise.

- Tu sais... C'est difficile de ne pas répondre aux demandes de Jude quand on a un coeur aussi grand que le tien. Je suis bien placée pour le savoir.

Comment ne pas être touché par sa situation et la capture de sa mère ? Malgré tout ça n'excusait pas les actions qui en découlaient.

- Quand on a les pensées parasitées par l'amour d'un proche c'est compliqué de savoir ce qu'il est bien de faire ou non. Même des adultes à la tête bien vissées se laissent avoir tous les jours.

Ses yeux bleutés se tournèrent vers son amie dans l'attente de capter son regard avant de continuer.

- J'ai une sorte de technique dans ce genre de cas, en tout cas avec notre cher Jude. J'essaye de me mettre à la place de sa mère et de me dire si c'est ce qu'elle voudrait ou non pour lui. Et généralement ça rend les choses un peu plus claire.

Entre la volonté du fils et de sa mère, la rousse avait fait son choix et c'était celui qui permettrait à Jude de grandir et se développer sans se mettre en danger ou risquer sa place dans cette école.

La sorcière désarmée ne dis rien, secoue la tete de gauche à droite de façon presque imperceptible en entendant les mots de son amie, consciente que celle-ci surestime grandement l'altruisme de sa cadette. Certes que le jaune n'ai pas hésité à accompagner la blonde dans la foret as tissé des liens solides entre les deux, cependant la volonté de la Gryffondor d'aider en retour est faite de tellement plus que la réciprocité d'une amitié, que ce soit par sens de l'éthique inculquer depuis ses plus jeunes années ou le désir d'agir si fort que l'ont ne puisse ignorer son existence.

Quand à la seconde tirade de la rousse Nymeria préfère également s'abstenir de toute réponse, se demandant si le simple fait de prêter une oreille à l'avis de Eleanor n'est pas déjà là une forme d'invitation au parasitisme d'une être aimé, que finalement rien n'émane réellement d'elle-même si ce ne sont ses pulsions.

Le regard porté par les orbes noisettes croise l'azur de la londonienne tandis que la "technique" est entendu, après quoi la rouge se détourne de son ainée un instant.

- Je n'ai pas connue la mère de Jude. En fait je n'ai pas connue de mère du tout et ne tiens pas à découvrir ce rôle en maternant notre ami.

Une main s'ouvre pour accueillir un flocon solitaire. Silence jusqu'à sa disparition. La blonde reprend:

- Si seulement toi et les autres, ceux en qui je porte confiance, pouviez avoir le bon ton de me faire la morale. A être aussi compréhensif vous ne me laissez pas le choix que de me remettre en question.

Pour la première fois depuis le début de cette rencontre un sourire discret se dessine sur le visage de la pâlotte jeune fille.

-Les conséquences m'enseigne un tas de choses déjà, soit sure qu'à l'avenir je ferai attention.

Eleanor baissa un peu la tête à l'entente de la remarque de la Gryffondor sur sa mère, peinée pour son amie. Une situation mono parentale que connaissait la rousse depuis plusieurs années aussi désormais. Puis vint un sourire quand elle entendit la blonde préférer recevoir des réprimandes.

- C'est bien pour ça que je n'ai pas envie de te blâmer encore plus, je ne pense pas que ça servirait à grand chose de plus.

Maintenant ce qui était fait était fait et la jaune croyait Nymeria assez intelligente pour retenir les leçons que la vie lui enseigne. Son regard, emprunt d'une pointe de tristesse observa à nouveau la vue hivernale de cette tour brisée.

- On dirait que Jude a besoin de s'affranchir de ma présence plus le temps passe. Au début je pensais que c'était par manque de confiance mais maintenant je comprends que c'est certainement par besoin de s'affirmer par rapport à ce que je dois représenter à ses yeux.

Une sorte de figure maternelle sûrement ou d'une grande soeur. Bref une image protectrice et rassurante dont il devait se séparer pour voler de ses propres ailes. C'était d'ailleurs ses propres mots quand il lui disait qu'il ne l'embêterait plus avec le moindre problème et seulement les vraiment important.

- Et donc c'est vers toi qu'il va tourner maintenant, le plus souvent. Comme pour la bibliothèque.

Il y a encore peu de temps ça aurait été inimaginable que Jude ne lui en parle pas d'abord mais finalement la rousse avait été évincé de toute discussion, ce qui l'avait un peu blessé dans un premier temps bien qu'elle en saisisse les raisons après un temps de réflexion.

- Et je sais que tu comprends à quel point tu auras un rôle important à jouer et ce que ça implique, je te fais confiance.

Finalement à son tour il y eut l'apparition d'un certain amusement sur son visage en prévenance de ce qu'elle allait dire ensuite.

- Mais si tu y tiens tant je peux te faire la morale aussi !

La situation que vie Eleanor rappel à la rouge une autre qui aurait pu être similaire entre elle et son frère de maison, pourtant la relation des deux Gryffondor ne s'est en rien détériorée au contraire, Nymeria as une idée du pourquoi et aimerai la partager avec la jaune mais celle-ci plonge dans des eaux que sa cadette ne veux plus sentir.

Les sourcils froncés affiche clairement le désaccord et cette fois ci le hochement négatif du chef est bien visible pour la londonienne

-Je ne comprend pas ce que tu attend de moi. Je ne comprend pas pourquoi tu ne te contente pas de traiter Jude comme ton égal, comme tu le fais avec moi. L'image qu'il as de toi est de ton fait.

Eleanor as éventuellement adoptée un comportement de grande sœur pour un tas de raison différente mais ne semble pas vouloir s'en défaire.

-Quand à la bibliothèque c'était mon idée du début à la fin, notre ami as eu des problèmes parce qu'il as décidé de me suivre dans ma bêtise et bien que ma responsabilité est grande, prendre part à ce plan était sa décision.

Sa nature de Nymeria l'oblige à se mettre à la place de Jude, ce qui en découle est l'impression d'être considérer comme immature.

-J'ai voulue être une bonne amie, il en as été un bon et ça s'arête là. Il est libre de ses choix, accepte ça.

Voilà que finalement c'était Eleanor qui se prenait une leçon dont elle avait déjà conscience depuis un certain temps. Si c'était déjà difficile de se défaire de son rôle auprès de Jude, ce qui s'était passé à la bibliothèque ne l'aidait clairement pas à franchir un cap. C'était en tout cas avec une certaine surprise qu'elle entendit les reproches, c'était rare de voir Nymeria remettre en cause ses paroles, ce qui rendait le tout d'autant plus impactant sans se montrer vexée par cette vérité.

- Je le sais déjà et j'ai déjà fait pas mal d'effort récemment.

Rien que leur dernière discussion avait été un bon pas en avant selon la rousse mais ce ne serait sans doute pas suffisant encore.

- Ce n'est pas toujours évident mais avec le temps j'ose espérer que les changements se verront.

Peut être avait elle un instinct maternel assez poussé ou que le cas de Jude était particulier. Parfois la jaune se demandait si c'était si grave que ça et si c'était nécessaire de changer mais en y réfléchissant la réponse semblait tout de même assez clair.

- Je m'inquiète constamment pour lui, j'ai souvent peur que quelque chose puisse lui arriver alors je me montre sûrement trop... protectrice.

Il fallait dire que ce qu'Eleanor avait du subir ne l'aidait pas à être plus sereine et craignait que ça n'arrive à leur cadet un jour.

Etre dure avec son ainée est difficile mais à choisir la lionne préfère lui ouvrir les yeux afin que l'attention de la jaune sois portée sur elle-même plutôt que vouloir encadrer ceux qui l'entour. Nymeria perçois la detresse de son amie, s'en veut d'avoir été si brute et tiens à ce que la rousse ne nourrisse pas de sentiment de culpabilité qui serait due à sa belle âme.

-Ne t'en veux pas, tu essaie de faire ce qu'il faut pour lui et il le sait j'en suis sure.

La blonde comprend sa camarade, vouloir porter le fardeau destiné à chacun pour les libérer de ce poids, mais d'une certaine façon agir ainsi c'est refuser autrui, son libre-arbitre autant que son individualité. Par reflexe la rouge plonge une main dans sa manche mais n'y trouve pas de baguette, triste constat qui lui rappelle amèrement sa responsabilité envers ses propres agissements.

-Tu es de bons conseils, une élève exemplaire et une amie attentionnée. Ce n'est pas pour autant que tu es responsable des agissements des autres Eleanor.

Un sourire oscillant entre tentative de réconfort et plaisanterie se lis sur le trop pale visage de la fille des paluds.

-Nous prenons soin les uns des autres mais essayons de ne pas forger de cage à ceux qui souhaitent s'envoler.

Ce n'était finalement pas la première fois qu'on lui faisait cette remarque sur le fait qu'elle n'était pas responsable des agissements des autres, c'était même une critique plutôt régulière qu'on pouvait lui faire. Et là encore c'était difficile d'aller à contre courant quand c'était une part de la jaune aussi naturelle. Que c'était plus rassurant d'avoir le contrôle sur ce qui nous entoure et que tout se passe exactement comme on souhaitait que ça se passe.

- Même si c'est une super cage ?...

Un sourire qui s'élargit rapidement vint montrer qu'il s'agissait là d'une simple plaisanterie même on pourrait croire que ça ne puisse pas l'être sans signe d'amusement.

- J'espère me débarrasser de cette tare bientôt... Qu'est-ce que je dois avoir l'air arrogante à cause de ça !

Après tout ça pouvait donner l'impression qu'on savait mieux que les autres comment ils devaient mener leur vie. Peut être était-ce vrai inconsciemment ? Un petit rire e fint entendre alors qu'elle se frotta brièvement le visage dans les gants.

- N’hésite pas à me remettre dans le droit chemin si je recommence !

La capacité de la Poufsouffle à encaisser puis accepter les reproches est un exemple de maturité que sa cadette envie presque autant que les yeux de la rousse, cette dernière saupoudre donc sa réponse d'un peu d'humour qui pourrait ne pas en être ce qui as pour effet un ricanement bref de la part de la lionne qui hoche la tete de gauche à droite pour la troisième fois depuis le début de cette conversation.

-Tu essaie de faire au mieux, le chemin qui est le mien ne pointe pas vers cette direction alors il serait dommage de t'égarer n'est-ce pas.

Nymeria sait et as accepter que malgré leurs moral quasi similaire, les deux consœurs ont pourtant des objectifs et façon de voir les choses différentes, que c'est précisément ces différences qui apportent la richesse à l'une et l'autre. Cependant cela pourrait également être source de conflit, raison pour laquelle le plan de la bibliothèque ne fut pas partagé avec la jaune, les risques que la quatrième année s'y oppose était fort cela aurais pu engendrer une dispute qui n'aurait de toute les façon que redoublé la motivation de Nymeria.

-Et en tant que future préfète de la maison jaune, il est préférable que tu réfléchisse à deux fois avant d'appliquer mes idées. Que dirait le professeur Newcourt si tu te mettais à agir comme une écervelée..

La sévérité du directeur de la maison jaune ressemble à une bonne blague, ce qui rappelle d'ailleurs à Nymeria sa chance de ne pas avoir été convoquée chez le professeur Lionheart qui aurait sans nul doute trouvé un moyen supplémentaire de punir la fille des marais, en l'obligeant à respirer la fournaise de son bureau par exemple.

Une fois de plus une main se plonge dans une manche sans y trouver de baguette, nouveau pincement dans la poitrine accompagné d'un soupir mais aussi un pas supplémentaire de fait vers la compréhension de ce que signifie échange équivalant. Pour avoir oté à Miss Moss sa baguette et l'avoir privée de dignité et de son pouvoir, la fille des marais le subit en retour. Certes Dante lui prêterais une baguette si l'adolescente lui demandais mais celle-ci souhaite purger sa peine tant que cela n'est pas problématique et manquer quelques entrainements est le prix as payer. Au moins la rouge peux bouquiner à loisirs et se plonger dans des ouvrages qu'elle n'aurait jamais pris le temps de feuilleter sans l'obligation de ses corvées.

C'est lors de l'une de ces soirées de rangements que le souvenirs lui revint et c'est présentement qu'il lui revient encore, alors Nymeria s'empresse de questionner son amie avant d'oublier une fois de plus:

-On m'as parler d'une certaines Ana Dawson, une "foldingue" qui dessine des Poufsouffles morts. Elle pourrait avoir affaire dans ton agression, ce nom te dis quelque chose?

Eleanor secoua la tête en entendant Nymeria se traiter elle-même d'écervelée car même si elle avait des moments de folies dignes des Gryffondor, ce n'était pas pour autant qu'elle était dénuée de très bon sens comme il y a quelques instants. Un sourire fortement amusé se lu sur son visage à l'évocation de la foldingue et de ses fameux dessins qui avaient fais grand bruit auprès de certains de ses camarades de maison comme Lewis.

- Ana ? Bien sûr on se connait depuis notre toute première année et nous sommes de très bonnes amies !

Certainement l'amitié la plus improbable qui puisse exister tant les deux jeunes sorcières étaient à l'opposées totales que ce soit en terme de maison ou de personnalité. C'est peut être cette abyssale différence entre les deux qui faisait que paradoxalement ça avait toujours très bien fonctionné jusqu'à récemment encore.

- Si tu veux tout savoir c'est même elle qui m'a prévenu que ça venait de chez eux alors ça ne peut pas...

Etait-ce vraiment de l'ordre de l'impossible ? Après tout ce n'était pas un souhait de James de l'avoir attaqué mais il y avait été contraint. C'était donc tout à fait possible que ce soit le cas pour la Serpentard. A vrai dire ça serait même le plus logique. Ca aurait pu être une punition qu'on leur avait donné pour avoir osé côtoyer une Poufsouffle.

- Enfin même si elle en faisait partie ça aurait été sous la contrainte. Je ne crois pas que ça soit très bien vu d'être amie avec une Poufsouffle chez eux... on commence même à s'éloigner maintenant.

Pouvait elle vraiment lui en vouloir quand on connaissait quelques têtes qui y faisaient leur loi ?

- C'est aussi pour ça que je veux viser ceux au-dessus, pour pouvoir aider ceux qui doivent être forcés de les suivre.

Les paroles de la londonienne sont entendues et comprises, si cette Ana Dawson est effectivement responsable de l'agression alors la verte l'était sous la contrainte comme les autres, sa culpabilité amoindrie encore du fait d'avoir informée la victime de l'origine de la violence subit. En somme pas grand chose à dire de plus, d'autant que si les deux quatrième années s'éloignent ces derniers temps il sera difficile à Eleanor de soutirer des informations supplémentaire au sujet des commanditaires de l'attaque.

- Ana Dawson mise hors de cause donc.

Ne reste que le nom de l'ainé Serpentard donné par Augustus, un nom que la rouge s'est intelligemment abstenu de prononcer auprès des oreilles les plus indiscrètes liées aux langues les plus pendantes.

- Cela vas être compliqué pour moi de poursuivre cette enquête, du moins comme je l'ai fait jusqu'à présent.

La leçon est comprise, le professeur Blackwine lui a même offert les clés pouvant permettre à la lionne d'avancer plus loin à condition de le faire avec d'avantage de précautions, la sanction est donc une correction au sens propre du terme.

-Mais une idée me trotte en tête, rien de dangereux ou de stupide tu as ma parole, mais une idée pouvant nous permettre de mettre un visage sur le nom de Gaunt.

Une mine un peu triste s'afficha brièvement à l'évocation d'Ana. Leur amitié commençait à lui manquer et la jaune regrettait ces temps plus innocents où toutes les deux se contentaient d'être amies sans que cela ne pose encore trop de soucis. La finalité était certainement prévisible mais ça n'en restait pas moins douloureux à vivre. Elle espérait qu'au moins la Serpentard allait bien et n'avait pas eu à subir trop de violence par sa faute.

Eleanor fronça légèrement les sourcils à l'évocation de cette fameuse idée et de son envie d'enquêter. Bien des choses avaient changé en très peu de temps et surtout elle connaissait le danger que représentait véritablement Gaunt, un danger qu'elle n'était pas prête à affronter ou y envoyer ses amis.

- Rien que de chercher à en savoir plus sur lui peut être très dangereux...

Néanmoins si Nymeria lui assurait que ce n'était pas risqué ça ne coûtait rien de l'écouter. En dépit de tout ça restait quelque chose qui trottait dans un coin de sa tête et ne la quittait pas.

- Mais tu as piqué ma curiosité Lancaster ! Je t'écoute !

Un sourire accompagne un regard en coin, prêtant à la lionne un air joueur que les mauvaise langue qualifierai de mesquin, pourtant la blonde ne dévoile rien et préfère rester dans le vague pour le moment. Inutile de s'épancher sur un plan qui ne requiers aucunes aide et ne demande pas de mettre sa vie ou sa place à l'école en jeu.

-Sache simplement que je ne risque aucun danger, que cela sera tout à fait justifier et qu'en plus de cela ce plan est quasiment infaillible.

La fille des paluds se redresse sur ses jambes, lève le visage face au ciel pour sentir quelques baisers glacés offert par les flocons qui s'y posent, puis souris de plus belle lorsque son regard viens au visage de la rousse.

-Ne craint pas pour moi Eleanor. Suis moi plutôt jusqu'en Grande-salle, que je t'apprenne comment font les Lancaster pour vider une assiette.

Bien que la rousse voulait protester il ne fallait pas faire la même erreur qu'avec Jude et se contenter de lui faire confiance et la laisser faire ses choix. Si Nymeria lui assurait que ça ne représentait aucun danger pour elle alors il n'y avait absolument aucune raison d'en douter. Un ricanement se fit entendre à l'invitation de la rouge.

- Il en faudra beaucoup pour m'impressionner, je mange à la table Poufsouffle tous les jours !

Il y avait de sacrés coups de fourchette chez eux mais elle savait que son amie saurait dévoiler ses talents en a matière également. La jaune se leva, prête à suivre la blonde.

- Et merci au fait, tu es vraiment trop gentille de vouloir m'aider.

Un sourire radieux se dessina à l'adresse de Nymeria avant qu'une dernière chose ne lui passe par la tête.

- Au fait j'ai prêté ma première baguette à Jude, je lui ai dis de la partager avec toi si tu en avais besoin également.

C'était toujours mieux que rien même si Eleanor aurait aimé faire plus pour permettre à la Gryffondor de parfaire son apprentissage en dehors des cours.

La proposition est alléchante mais Nymeria refuse poliment d'un simple geste de la tete, car en plus de ne pas vouloir de baguette si il ne s'agit pas de la sienne et de vouloir subir sa punition dans son intégralité, la lionne découvre une nouvelle manière de voir et d'appréhender le monde qui l'entoure. Faire son lit, ranger ses vêtements, recopier ses cours, s'occuper de ses cheveux, ranger des piles de livres, des activités que tout magicien prend l'habitude d'effectuer à coup de baguette mais que la rouge doit faire à la main. D'abord un peu brusque et vite agacée lorsque ces activités du quotidien lui paraissaient infaisable sans magie la fille des marais appris progressivement à prendre le temps, à se concentrer sur chaque geste comme si il était le seul qui importait, à ressentir et considérer les pièces de son environnement. De son impossibilité à user de magie Nymeria comprend la difficulté de subvenir au moindre besoin par ses propres efforts, ceux de son corps et de son esprit, la rapprochant peu à peu de la condition de moldu ce qui est un enseignement surprenant mais dont elle peux tirer des leçons.

-Merci mais je m'entraine à ma façon, à grand renforts de livres et de visualisation. Si cela ne suffit à rattraper mon retard.. Qu'il en soit ainsi.

- Très bien je comprends !

Nymeria semblait accepter la punition et les conséquences de ses actes, un état d'esprit louable qui montrait une certaine maturité. En tout cas offre demeurerait si jamais la Gryffondor avait un besoin urgent de baguette pour une raison ou une autre.

- Bon allons voir le spectacle de la légendaire Lancaster en Grande Salle ! La dernière arrivée boira du Branchiflor !

Momentanément enfantine, Eleanor bouscula gentiment la Gryffondor, pour la faire trébucher, en rigolant avant de se mettre à courir en direction de l'entrée du château. Autant que c'était possible avec toutes ces couches de vêtements.