Une esplanade

- Beau travail. Adressa-il sobrement à ses deux élèves. Il se mit également à scruter les environs.

James se contenta d'hocher la tête, rangeant sa baguette en réalisant que la situation était définitivement calmée et maitrisée. Ses pupilles ne remarquèrent pas l'arrivée d'Abigail puisque son attention était toute attirée par la champion meurtri, comme quasiment tout le monde.

Quelle honte... Ils passaient vraiment pour des bras cassés, et ce sentiment était tout ce que James fuyait au quotidien. Heureusement, Dante et lui semblaient avoir limité la casse, au moins assez pour ne pas qu'un drame ne gâche la fête avant même qu'elle ne commence.

Le voyage commençait bien, pendant les discussions diplomatiques, Arlès était revenu de sa petite balade et avait prévenu Dwight que du grabuge s'était déroulé en leur absence. Le chef de la délégation et quelques Inspecteurs (c'est à dire les plus compétents) revinrent de Beauxbatons.

— Une heure ! S'exclama Dwight, prononçant les mots que son élève avait pensés. Je pars une heure, et le Champion de Poudlard se fait marcher sur la tête !

Ils étaient accompagnés de médicomages de Beauxbatons, qui rendirent la situation moins précaire en emmenant Horacio dans l'école afin qu'il y soit soigné. Les Inspecteurs restés à l'esplanade firent un rapport de situation à l'Inspecteur Spécial. Tandis qu'Arlès informa son mentor qu'il allait prendre avec lui le principal témoin de la scène pour commencer une enquête et retrouver le propriétaire. Même si la sagesse n'attendait point le nombre des années, il restait dommageable pour l'avancée dans la hiérarchie d'un des seuls bas gradés capables de prendre des initiatives qu'il fut si jeune...

Yaxley s'approcha des professeurs Bagamba, de Malpas et Blackwine, qu'il prit à part pour les informer de la suite.

— Nos amis frenchies vont soigner le gamin au mieux et nous dire s'il est capable de continuer la course. Dans le cas contraire, la diplomatie conciliaire et le service des sports sont déjà à l'oeuvre pour contacter les organisateurs du Tournoi pour trouver une solution.

Arlès quant à lui était allé jusqu'à Dante.

— C'est toi qui a vu le début de cette affaire n'est ce pas ? J'ai besoin d'un témoin pour identifier le propriétaire...

Le sifflement en fin de phrase laissait deviner que la suite, qu'il n'avait pas dite, n'était sûrement pas très sympathique...

Ainsi, James profita des diverses arrivées pour s’éclipser de l’œil du cyclone. Il retourna vers la calèche où l'attendait son livre et ses affaires, qu'il rangea d'ailleurs en s'assurant qu'aucune fouine ne lui avait soutiré quoi que ce soit pendant sa petite opération de sauvetage. Quel calvaire...

Un sourire crispé, couplé à un rire nerveux, se dessina sur le visage du professeur.

- Yaxley, vous savez tout comme nous qu’il en était déjà incapable avant cet incident…

Le professeur portera ensuite son regard sur ses homologues de Poudlard.

- Contentons nous d’espérer que le garçon s’en sorte sans graves séquelles.

- Le début et bientôt la fin, apparemment, déclara Dante alors qu'il semblait renouer avec Arles Rayne, le champion incontesté des Serdaigles de son époque en duel.

- Je suis en mesure de l'identifier, oui, ajouta-t-il, jetant un regard par-dessus son épaule pour aviser le canidé qui était ligoté.

- Puis-je savoir ce que nous allons faire du chien ?

Une grimace se forme sur le visage de la rouge à l'entente des mots de Yaxley , se pauvre Horacio s'est donc fait piétiner le crane par un animal vraisemblablement, le contexte de l'accident pouvant être multiple mais surtout stupide comme tout les accidents. Par chance ils se trouvent au pas d'une école de magie où des soins appropriés pourront lui être administrés, ne reste qu'à prier pour que le garçon s'en sorte sans séquelles majeures, quand à la suite des évènements la sorcière ne s'en soucis guère.

Le champion est évacué sous le regard noisette d'une Nymeria au moins rassurée sur le fait qu'il soit en vie, suite à quoi la lionne se dirige en direction de Abigail pour lui adresser quelques mots:

- André Merlaux est dans les jardins, il semble en joie de te savoir ici et j'ignore si il est membre de délégation française donc cela semble être l'occasion de vous voir avant longtemps.

— Ca, je n'en sais rien, ce n'est pas moi qui l'ai formé.

Il regarda le "Champion" être évacué, et se tourna vers de Malpas.

— Vous avez plus à faire que vous contenter d'espérer, il est de votre travail de préparer vos élèves à la suite, de celui des médicomages de réparer ce qui peut l'être, celui de la diplomatie d'assurer un avenir cette délégation. Vous n'êtes pas des plus à plaindre, le mien ne me permet que de punir et ensuite niquer mes semelles à tourner en rond en espérant que vous tous trouviez une solution.

Une manière poétique de dire que tous avaient quelque chose de productif à faire ici, tandis qu'eux ne devait que s'assurer que les autres ne fassent pas plus d'embrouilles.

— Je vous laisse à vos élèves. Dit il en levant la main pour saluer le professeur en s'éloignant de dos. Rassurez les, vous comme moi savons que ce Tournoi a vu plus de rebondissements que ca.

Si de Malpas ne portait pas le Conseil dans son coeur, il savait que Dwight était l'un de ceux qui faisaient leur travail le plus sincèrement possible, qu'il s'agisse du moment où il entra en conflit avec sa propre famille pour se rendre utile auprès des Inspecteur plutôt que de faire le pot de fleur chez les Prétoriens, jusqu'à celui où il avait passé des nuits blanches pour tenter d'apaiser la souffrance de Néarque en trouvant des réponses quant à la mort de son fils, et par la même la sienne en tentant d'apprendre ce qu'il était advenu de son collègue et ami.

— Je ne sais pas, ce n'est pas moi qui décide. Le niveau d'implication du propriétaire aura peut être une influence...

Entama t-il alors qu'ils se mirent en route, guidés par Dante.

— Qu'as tu vu du propriétaire ? Des choses à relever ? L'animal était retenu correctement ?

- Le chien était enfermé dans une caisse de piètre facture, quant au propriétaire, c'était un anglais. Il était reconnaisable à son accent.

Pour ce qui est du reste, il lui en fera une description physique le temps de retourner jusqu'à l'endroit ou il l'avait laissé avant la fuite du lévrier.

- En effet Yaxley, je ne suis pas des plus à plaindre... Se sera-t-il contenté de répondre suite au départ de l’inspecteur.

Désormais seul avec le lévrier, il agita sa baguette en direction de celui-ci, de façon à le libérer de ses entraves. Il lui aura au préalable lancé un sortilège visant à le calmer, et se penchant, camouflant le chien de son imposante stature, il lui délivrera une brève caresse sur le museau.

- Bon chien chien.

Le professeur l’amènera ensuite dans le cortège et l’enfermera dans une cage vide, qu’il aura au préalable marquée.

— Hum. Emit Arlès, qu'une fin d'étude à Poudlard n'avait visiblement pas rendu plus bavard.

Ils progresseraient parmi les étalages, passant à côté dudit propriétaire qui grommelait dans un coin, comme quelqu'un qui savait qu'il avait merdé. Arlès ne reconnut naturellement pas l'homme.

Spectatrice de la scène, Abigail, dépitée, regardait leur champion être évacué en direction de Beaubâtons... Quel idiot. Un chien avait eu raison du Serdaigle, une espèce qu'ils n'avaient jamais étudié en cours de Défense contre les forces du mal pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait d'un simple chien, le meilleur ami de l'homme. Elle qui avait promis à James qu'il y aurait des surprises, ils n'étaient pas encore arrivés en Egypte que le voyage avait déjà connu son lot de rebondissement. Elle regarda au loin James s'en aller ainsi que Dante qui discutait avec une tête connue qu'elle reconnut sans mal, cela ne faisait pas si longtemps qu'il était parti, Arles Rayne. Une surprise supplémentaire de le voir ici, de le voir tout court. Déjà à Poudlard c'était un élève très discret.

C'est alors que Nym se rapprocha d'elle, Abigail lui offrit toute son attention.

- André Merlaux ?

Elle mit quelques secondes à se remettre du personnage.

- Ah oui André ! Je me souviens, il a du grandir. Merci de me l'avoir dit.

Elle n'avait pas connu tout le monde, mais il lui restait en tête quelques élèves français avec qui elle avait sympathisé malgré sa jeunesse, sa timidité et la barrière de langue.