Honeydukes

Le petit n’enfant se tourna vers Jude puis pointa du doigt une étagère vitrée où étaient entreposées diverses pâtisseries en tout genre.

- Là là là! Mais môman elle dit que si je mange de ça je vais avoir les dents toutes pleines de trous!

Il serra les poings, fulminant.

- MAIS MOI J’M’EN FICHTRE, JE VEUX MES BEIGNETS VOMI DE CITROUILLE!!!

La mère semblait dépitée, bien incapable de faire preuve de quelconque autorité.

Dans le même temps, Diego avait tenté de jouer de tout le malaise social dont il pouvait pour détourner l’attention de la jeune fille tenant boutique. Cette dernière fronça les sourcils, ne semblant pas comprendre ce qu’il tentât de faire, et ce fut plutôt le caca nerveux de l’enfant qui finit par lui faire détourner son attention du garçon. Elle se gratta l’arrière du cou, semblant mal à l’aise.

- Hum mada… euuuh… Vous devriez vous en aller si votre enfant ne sait pas se tenir…

Jude, quant à lui, tenta une tactique osée. La pire chose qu'un parent puisse détester est que quelqu'un se mêle de l'éducation de son enfant. Mais, le jeune Poufsouffle, est prêt à tout pour gagner assez de temps pour son ami.
S'adressant à l'enfant face à lui mais assez fort pour que sa mère puisse entendre il décide de rallumer les braises.

-Veux-tu que je t'offre des beignets de vomi de citrouille ?

Diego ne trouva rien à base de chocolat ; peut-être devait-il mieux chercher? Ou peut-être que quelque chose de crucial lui échappait…

Du côté de Jude, de la petite famille et de la ”caissière”, la situation tourna vite au vinaigre. Devant les critiques ouvertes de la fille sur son enfant et l’insolence de Jude, la dame blonde aux cheveux attachés en un chignon désordonnée vit soudain rouge. Alors que le petit garçon s’apprêtait à répondre à Jude, sa mère l’attrapa par le poignet et pointa un doigt accusateur sur Jude.

- Mêle toi de tes oignons petit morveux, ta mère ne t’as pas éduqué???!!!

Jude sentit quelques postillons atterrir sur son visage. La femme se tourna ensuite vers la caissière, qui eut à peine le temps de prononcer une syllabe avant de se faire couper.

- Et toi espèce de petite sotte ne t’avise même pas de critiquer encore une fois mon pauvre petit garçon! Regarde dans quel état tu l’as mis!

Le pauvre semblait en effet très remué.

- Mad… tenta la jeune fille qui se fit copieusement ignorée.

- Où est le responsable de cet établissement?! Ce genre de comportement est inadmissible, sois sûre que je vais m’assurer de ton licenciement!

Tandis que la mère se jette sur la caissière, Jude jeta rapidement un coup d'œil en direction de Diego qui ne semble pas avoir terminé. Zut alors il allait devoir redoubler d'effort. Après avoir essuyé les postillons sur son visage, il a l'habitude quand il parle avec Howard en face à face, il décide de redoubler d'effort pour semer la zizanie mais la mère semble y arriver toute seule. Par contre, l'arrivée d'une nouvelle paire de yeux ne va pas arranger son affaire du tout. Il y a encore plus de chance de se faire repérer et il a pas envie de dire à Maria que c'était son hermanita ou quoi que ce soit.

- Mais madame ! Laissez l'autre madame tranquille !

Dis-t-il s'exclamant envers la mère.

- Elle ne fait que son travail. Regardez comment le magasin est vide à cause de vous. Pouvez-vous la laisser tranquille ?

Le jeune Poufsouffle ferme les yeux. S'attendant à recevoir une baffe bien méritée de la part de la mère.

Diego ne trouva toujours pas ce qu’il cherchait… En parlant de ça, il n’avait jamais trouvé de chocolats à Honeydukes, allez savoir pourquoi…

De l’autre côté, la femme continuait de vociférer, le petit garçon tentant de s’éloigner en vain.

- Qu’insinues-tu jeune homme????

- Madame s’il vous pl…

- Je te cause pas à toi! Je parle à ce morveux!

Son doigt vint frôler le nez de Jude.

- Où est ta mère espèce de sale garnement j’ai deux mots à lui toucher! Pour avoir pondu un môme aussi irrespectueux ce doit être un spécimen elle aussi!

- Je- Ah Je... mais. Pardon madame.

L'assurance de Jude commence à s'effriter. Sa mère est en prison mais ce n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut dire en public.

Parvient-il à dire en baissant la tête. L'autorité matriarcale de la femme en face de lui avait une aura particulièrement intimidante. Et pas intimidante drôle comme avec Lestrange mais vraiment intimidante. Comme s'il ne se sentait pas de taille. Attisé la pitié ça fonctionne aussi comme moyen de détourner l'attention ?

- Ma mère est ... J-Je vais dire à tous mes amis qu'il n'y a rien qu'une méchante dame ici qui cri sur les enfants qui veulent des bonbons et de ne plus jamais venir ici.

- Hmpf! fit la mère de façon hautaine, levant le menton et toisant le jeune poufsouffle, un tel manque de respect, je ne vais perdre aucun temps avec toi, il va de soi que tu es un sang de bourbe espèce de petit rat. J’aurais du le réaliser bien plus tôt vu ton accoutrement et ton comportement!

- Madame s’il vous plaît…

La mère s’était préparée à couper la parole de la jeune fille une nouvelle fois, mais son fils l’eût tirée légèrement par la manche. Elle le regarda avant de souffler, profondément agacé.

- Oui oui on s’en va, il n’y a que des rustres ici, lança-t-elle en jetant un regard noir sur Jude.

Ils commencèrent alors à s’éloigner, la mère parlant assez fort pour que tout le monde entende.

- La Baguette Miam’gique est une enseigne bien plus respectable de toute façon, je vais dire à tout le monde que Honeydukes est un trou à rat qui empoisonne ses clients…

De son côté, Diego put attraper une poignée de friandises rouges ressemblant vaguement à des faces humaines et hurlantes, le tout ni vu ni connu. Il avait commis son méfait pile au bon moment - la dame venait tout juste de s’en aller. La pauvre commerçante soupira, dépitée.

- Aah….. hmmm, elle tourna son attention vers Jude. Je peux vous aider jeunes ge…

Elle fronça soudain les sourcils et chercha du regard Diego, qu’elle repéra rapidement, ne se doutant pas une seule seconde des exactions du chenapan d’Amérique latine…

D'autres se seraient restreint au moment fatidique, auraient lancé quelques coups d'œil aux alentours, comme intimidés par un geste aussi simple. Mais Diego savait que le plus dur était encore devant lui. Sans montrer le moindre signe d'excitation, il scella son cartable sous un clic métallique, persuadé que les drôles de faciès qu'il trimballait dedans feraient leur effet le moment venu.
Les foucades du petit chenapan s'étaient éteintes, c'est qu'il etait moment de faire demi-tour. Diego revint sur ses pas, alors qu'il commençait déjà sentir quelques picotements le long de son petit corps. Par acquis, il savait que l'adrenaline serait au plus haut une fois qu'il aurait franchit le seuil d'entrée.

Mais avant ça, il retrouva Jude, et la jeune commerçante qui lui barraient la route devant le pallier. À ce moment-là, Diego eut un éclair d'érudit. Si la caissière lui demandait de lui ouvrir son cartable avant de partir, il serait trop tard pour faire de Jude son complice. Le Poufsouffle se dédouanerait de tout, et ce serait sa parole contre la sienne. Mais ils n'iraient pas jusque là, n'est-ce pas?

- Allez, Jude! On y va, moi yé n'ai rien trouvé.

Diego chemina un peu plus vers eux, alors qu'il sentait ses jambes fondre comme de la compote. Il leva ses yeux sous sa casquette pour regarder la rousse.

- Tou as un copain?

Se faire insulter de sang de bourbe par une vieille bique ! Franchement on est dans quel monde ? La communauté sorcière n'a plus de décence ?
Il se demande pourquoi le Serdaigle cite son nom devant la caissière en plus de tenter de ... la charmer ? Ou alors c'est juste la curiosité Serdaigle ? Peut-il jouer la dessus ? Surement.
Le jeune garçon s'incline poliment en direction de son interlocutrice.

- Excusez mon camarade Diego. C'est un Serdaigle il est juste curieux de tout. Ne l'écoutez pas.

Puis, continua sur sa lancée.

- Je pense que toute cette histoire m'a donné envie d'un beignet de vomi de citrouille.

Par curiosité, est-ce que cette friandise vaut la peine de pleurer autant ? En tant que Poufsouffle il devait savoir la vérité.
Il espère, qu'aussi tôt que la vendeuse irait chercher le beignet que Diego partirait.

Perplexe devant la question de Diego, la jeune arqua un sourcil.

- Euuuuuuh…?? Pard… elle n’eut pas le temps de se tourner les méninges que Jude coupait court à sa réflexion. Ah oui vraiment?! Ça fera euh… normalement c’est deux mornilles mais vu le dérangement je peux vous la faire à une mornille. Ça vous va?

Diego se frotta le nez et replaça la bande en cuir sur son épaule, il fronça les sourcils et ses yeux s'attardèrent sur le comptoir. Jude venait de révéler qu'il était de la maison Serdaigle, une annonce qui avait ébahie la caissière. Celle-ci ne pouvait plus le regarder de haut, même s'il était plus petit. Car la jeune femme avait compris que plus tard Diego serait riche, avec un poste important au Ministère, alors qu'elle, de son côté, deviendrait vieille et resterait pauvre.
Le grenadien se gaussait intérieurement de tout ça,  et son larcin etait la cerise sur le gâteau. Il se plaisait à l'idée de rester un peu plus sur les lieux après avoir commis son méfait.

- Tou n'as donc pas dé copain, dommage pour toi. Si moi, y'étais ton copain, yamais yé n'aurais laissé cette mama té parler comme ça!

Le beignet de vomi de citrouille évoqué par Jude lui mis l'eau à la bouche. Il se rappelait toutefois que le Poufsouffle n'avait pas d'argent, et que cette requête n'avait nul autre but que de lui offrir une occasion idéale de se faire la malle. Diego commençait à vraiment apprécier le blondinet : sous airs de premier de la classe, c'etait un vrai petit bandit.

Jude était partagé entre la compassion et le désir de profiter d'une bonne affaire. Quand il avait répondu qu'il n'avait pas d'argent, il n'avait pas menti, mais cela ne signifiait pas nécessairement qu'il était complètement fauché. En tant que Poufsouffle, il avait un cœur généreux et ne pouvait s'empêcher de ressentir de la sympathie pour le garçon qui n'avait pas pu acheter sa friandise.

Cependant, le blaireau a une véritable faiblesse pour les promotions et les bonnes affaires, en particulier lorsqu'elles concernaient des friandises. L'idée d'obtenir des sucreries à moitié prix le tentait beaucoup. Il était difficile pour lui de résister à l'appel des bonnes affaires, même s'il n'avait pas l'intention de dépenser de l'argent au départ.

- Oh c'est vrai ? Merci Madame ! Oui je veux bien.

Finit-il par dire. Mais la friandise n'est pas pour lui, loin de là, le but est de rattraper le garçon qui vient de sortir du magasin avec sa mère pour lui donner puis courir le plus loin possible de la méchante vieille bique.

Augustus rentra dans la petite patisserie et se dirigea vers le vendeur

- Salut ça va, M'sieur Flume il est là ? Faut que j'lui parle

Le vendeur en question était, et bien… Monsieur Flume. L’homme au visage décharné papillonna des yeux.

- Et bien… oui je suis là mon brave Augustus. Qu’y’a-t-il?

Il leva les yeux vers son patron, pour s'apercevoir qu'il était devant lui, il continuera l'air de rien

- Bonjour m'sieur ! Alors hum c'est concernant mon travail, je pense plus pouvoir venir travailler... Il se frotta la tempe Je dois me focus sur la magie et le combat vous savez la vie à poudlard est ruthless... Et pis j'ai trouvé un moyen d'avoir ma t- ma baguette raffinée.

Il regardait le gérant dans les yeux, en l'attente d'une émotion

Monsieur Flume écouta son employé, et son expression joviale s’effaça progressivement.

- Ah… et bien, je me doutais que ce jour arriverait… après tout, vous autres élèves avez bien des obligations, des examens…

Il soupira.

- Cela dit, ça me met dans l’embarras… tu pourrais essayer de venir encore deux ou trois week-ends, le temps que je te trouve un remplaçant? Ou peut-être que tu connais quelqu’un?

- Trouver quelqu'un ? Euuuuhhh

Cela l'embêtait tout de même de devoir continuer à travailler, mais il ne pouvait pas tourner le dos à ce vieux monsieur qui lui avait tendu la main alors qu'il venait d'entrer à poudlard

- Bon c'est d'accord pas de soucis, je viendrais si je trouve personne vous zinquietez pas m'sieur !

Le commerçant hocha la tête.

- Merci, tu me rends un grand service!

L’homme se gratta le sourcil droit.

- Bon, sinon, tu livres aujourd’hui?

Augustus était venu se prendre un assortiment de friandises pour toute la durée du voyage, il avait dépensé une dizaine de mornilles à cet effet. Et avait évidemment informé son ancien employeur que le départ en Egypte étiat imminent, dans l'espoir qu'il lui rajoute un petit peu de rab.