Honeydukes

Avant qu'ils ne puissent rentrer, un bien étrange homme sortit et passe près d'eux. Aussi impressionnant par sa carrure et son apparence que par par sa cargaisons de gâteaux. Ce n'était pas le genre de personne qu'on s'attendait à voir dans un tel lieu avec un tel chargement.

- Bon jour Monsieur !

Il ne manquait pas d'une certaine sympathie et politesse, elle lui sourit en retour avant qu'il ne disparaisse aussi vite qu'il était apparu. A leur tour les deux enfants entrèrent dans la boutique qui leur révéla ses délices.

- C'est un chouette projet. Tu voudrais travailler dans quoi ?

S'il avait vécu trois cents ans plus tard, Johannes se serait pris pour un cow-boy au moment de pénétrer dans un saloon. Raide, bien campé sur ses jambes écartés, il laisse la porte se refermer doucement derrière lui. Les yeux plissés, examinant les recoins de la boutique, Vermaat se fait Van Cleef. Seul bémol, la fumée qui flotte en ces lieux n'est pas celle du mauvais tabac, mais bien une douce vapeur sortie du four. Et ça ne sent ni la vache ni la poudre, mais plutôt la brioche et le pain d'épices.
Se dirigeant vers le comptoir d'une démarche chaloupée qui fait tinter les éperons de ses santiags imaginaires, il souffle à la lady qu'il escorte :

-Le commerce, pardi.

Il aime bien ce mot, pardi. Il a entendu un vieux loup de mer l'utiliser à toutes les sauces à Colchester, et il s'amuse à l'imiter.

Johannes sembla adopter une nouvelle posture lorsqu'il entra dans la boutique, d'un pas assuré à sa façon, ce qui la doucement rigole une nouvelle fois. Elle était tombée sur un drôle de numéro mais au moins on ne s'ennuyait pas avec lui. Réfléchissant à ce que le blondinet venait de dire, Eleanor eut d'un coup une idée qui lui sembla lumineuse pour son comparse.

- Fais un commerce de friandise alors !

Comme cela il se ferait pleins d'argent tout en ayant sous la main ces mets qu'il semblait tellement apprécier. Son regard vogua sur toutes les pâtisseries et autres gâteaux. Des choses plus classiques que l'on retrouvait chez les moldus et d'autres plus particulières aux sorcière. Tout lui faisait envie.

-C'est une bonne idée mais...

Maintenant devant le présentoir où s'étalent les pâtisseries toutes plus appétissantes les une que les autres, il zyeute cet amoncellement inoui. Comment choisir ? Il fait tout de même une petite grimace en s'apercevant que les raisins secs d'une étrange brioche ont tout l'air d'être vivants.

-...mais ici c'est un petit village, et là c'est une grande boutique. Trop de euh, euh, con-cu-rrence. Comme ils disent, cette ville est trop petite pour nous deux.

Il commence ses emplettes, prenant un petit peu de tout. Son budget n'est pas énorme, mais il est bien décidé à en tirer le maximum.

-Ou alors il faudrait inventer une chose nouveau, qu'il y a pas ici. Tu veux quoi ?

- Il y a beaucoup de monde maintenant, je suis sûr que c'est possible. Avant de s'approcher et de lui pour lui murmurer sur un ton léger : Ou bien tu prendras leur place.

Pré-Au-Lard avait beau être petit il n'empêchait que nombre de réfugiés étaient venus ici, les commerces étant adaptés pour un nombre d'habitants plus réduits il faudrait sûrement plus de commerces pour subvenir aux envies et besoins de tout le monde.

- Un beignet à la citrouille s'il te plaît !

Eleanor adorait les beignets. Certes elle n'avait jamais goûté avec ce parfum qu'aimait tant les sorciers mais ça ne pouvait qu'être bon après tout. Au vu de certaines expériences récentes, la rousse préférait rester sur une valeur plus sûr.

-Je sais pas cuisiner... Mais sans doute je peux engager quelqu'un qui sait !

Regroupant son butin dans un sac en papier marron qui se constelle vite de petites tâches de gras, il se livre à un rapide calcul mental. Normalement c'est bon, ses mornilles devraient suffire !

Entendant le souhait de sa nouvelle comparse, il ne peut s'empêcher d'émettre un rire de demeuré. Mais il commande tout de même le beignet à la citrouille, un marché est un marché.

- Tu sais bien vendre je suis sûr.

Une personnalité aussi atypique saurait certainement comment attirer le regard du client. Eleanor observa le sac en papier avec beaucoup d'envie, plus qu'impatiente d'avoir droit au paiement qui lui était dû pour ses services en tant que guide. La rousse ne comprit pas vraiment le rire, avait elle commandé n'importe quoi ? Elle espérait ne pas s'être trompée à nouveau et que son beignet tiendrait ses promesses. En attendant que transaction se fasse elle continua d'observer tous ces délices aux alentours, s'imaginant les manger un jour et quel goût ils pouvaient avoir pour ceux qu'elle ne connaissait pas.

Voyant l'incompréhension dans les yeux bleus de la fille, il se sent vaguement obligé de s'expliquer.

-C'est parce que, euh, tu veux le beignet avec citrouille... et, euh, tes cheveux sont, ben, orange... et comme la citrouille bah en fait euh c'est orange ça fait que ben je me suis dit que en fait... Bon, tiens.

Sentant ses points de quotient intellectuel s'évaporer à mesure qu'il parle, il se résigne à la fermer, accepte son sort de benêt, et tend le beignet dû.

Cette fois c'est un rire bien plus franc que les autres fois qui sortit de la bouche d'Eleanor. Plus que la "blague" en elle-même c'était surtout l'explication chaotique du petit blond qui la fit rigoler.

- J'aime ce qui est orange oui.

Ce qui n'était pas vrai évidement mais c'était sa façon de lui dire qu'elle avait compris ce qu'il voulait dire et de ne pas le laisser face à un blanc. C'est avec enthousiasme qu'elle se saisit du beignet.

- Merci !

Changer de sujet, vite.

-On a bien fait de venir avant que plus rien ne reste. Je pense c'est le gros monsieur dans la rue qui a mangé tout. D'ailleurs tu ferais bien de garder ton beignet, sans doute qu'il devient rare, le seul beignet du village, haha. Très précieux. Bon, euh, c'est quoi ton nom au fait ?

Il était vrai qu'ils avaient eu de la chance, un deuxième client comme l'imposante personne qui les avait précédé et il n'y aurait eu plus rien. Un sourire amusé s'afficha sur son visage à la mention du "gros monsieur" .

- Ca se trouve il me l'achètera au triple du prix ! Mais j'en ai trop envie je ne pourrai pas attendre. Moi c'est Eleanor et toi ?

Elle espérait que ce ne serait pas encore un nom imprononçable comme l'endroit d'où il venait.

-Tu as raison, la pâtisserie c'est mieux chaud, ça perd de la valeur quand ça refroidit. Il faut manger tout de suite !

Où s'installer ? Ce magasin est quand même un peu déprimant maintenant avec ses rayonnages vides. Et puis, c'est encore l'été, autant aller dehors, non ? Il pioche tout de même dans son sac un morceau de brioche luisant de beurre, et attaque joyeusement le morceau, tout en se dirigeant vers la sortie.

-Je suis Johannes. Yo-ha-ness. C'est comme John, ou Jean, ou Juan, mais un peu plus compliqué. Tu peux dire Jo' si tu veux.

Il se retourne pour jeter un dernier regard à la boutique.

-Kom je ? Tu viens ?

Eleanor hocha de la tête à l'affirmation du blondinet. Enfin même si elle n'était pas au point d'attaquer sa pâtisserie avant même de sortir du magasin. N'aillant qu'un seul et unique beignet, elle comptait bien d'être tranquillement installé pour en profiter pleinement.

- Ca marche Jo' ! Moi tu peux m'appeler Ellie.

Armé de son beignet dont elle huma le délicieux parfum, la rousse suivit Johannes jusque dans la rue.

https://inquisitionem.forumactif.com/t59-une-rue-secondaire#302

Augustus rentra dans la boutique, il ne s'était encore jamais acheté d'excentricitées ici ni nul part ailleurs, mais cela ne saurait tarder... Lorsque viendra son tour il demandera

- Bonjour ! Il vous reste une tranche de tarte à la citrouille ? Et aussi on m'a dit que vous cherchez un livreur, j'suis l'homme qu'il vous faut !

Il avait ses vêtements de Poudlard... Donc pas besoin de dire d'où il venait...

Il restait effectivement des parts de tare à la citrouilles qui coutaient quelques noises... Le commerçant aura acquiesça à la demande d'Augustus.

— Effectivement jeune homme, un livreur pour le week end, simplement pour aller apporter les commandes aux clients, rien de très difficile. Ecoutez, vous êtes le premier à venir me voir, et premier arrivé premier servi comme on dit. Quel est votre nom ?

Augustus lui tendra son gallion

- Je m'appelle Augustus Graam ! Je peux déjà commencer si vous voulez ! Je serais très efficace vous inquiétez pas

La monnaie lui fut rendue en bonne et due forme.

— Bien Augustus. Votre proposition tombe à pic, j'ai justement quelques commandes à livrer, considérez cela comme un essai, payé, bien sûr.

Il lui confia les commandes...

Augustus prendra les précieux mets et se rendra aux adresses indiquées, en essayant de faire vite. et sans rien abimer bien sûr...

- Et voilà ! Ducoup vous voulez que je vienne une fois par jour chaque jour du week-end ? Et vous me payez combien à la semaine environ ?

Le fait qu'il rentre ensemble était, bien sûr, une coïncidence. Dans leur plan il ne se connaissait pas l'un ni l'autre. Surtout pas avec l'accoutrement de ce camarade.

Diego semblait plus indécis et restait derrière quant à Jude son plan est simple : jouer à l'enfant curieux qui va poser plein de questions au vendeur pour détourner l'attention pendant que son camarade a le temps de ... goûter certaines pâtisseries. Goûter à long terme et dans un lieu loin d'ici.