Un des puits du quartier

L'animal était tout doux, mais elle sentait qu'il tremblait énormément. Pendant ce temps, Arlès s'attelait à descendre le seau dans le puits avant de le remonter, un exercice qu'il accomplit avec sûrement plus d'aisance qu'Eleanor, vu comme il était taillé. Après cela, il reversa une partie de l'eau dans le puits de sorte qu'il y en ait assez peu pour que le seau puisse être penché sans en mettre partout. Arlès s'agenouilla et inclina le contenant afin qu'il soit assez bas pour que le renardeau puisse y boire. Il agita un doigt dans l'eau de façon à ce que l'animal compresse qu'il s'agissait d'eau.

— Tu peux le poser par terre. Dit il à Eleanor.

Arles semblait avoir des facilités en ce qui concernait les animaux. Le goupil serait bien avec lui elle en était persuadée. Eleanor le sentit trembloter entre ses bras, ce qui montrait à quel point il avait peur. Ca lui fendait le coeur. Elle continua de lui murmurer des encouragements comme si ça avait un quelconque impact.

- Il faut que tu prennes des forces petit renard...

Ensuite la rousse le déposa face au seau incliné pour lui permettre de boire.

La soif était un encouragement bien suffisant pour le jeune renard, qui marcha tout seul jusqu'à l'eau avant d'en laper une bonne partie. Arlès le reprit et se redressa avant d'aller remettre le seau où il l'avait trouvé. Le renard tremblait toujours.

— Voilà. Je verrai ce soir en rentrant à Poudlard s'ils en veulent. Je ne serais pas outré qu'ils refusent, les renards sont des prédateurs après tout.

Arlès se fit cependant la réflexion qu'il en avait autant sur le compte des hiboux et des chouettes, qui étaient de redoutables prédateurs également.

La rousse sourit en regardant le renard boire autant, c'était bon signe. L'idée que Poudlard puisse s'opposer à l'arrivée de leur compagnon animal la fit grimacer.

- Et si ils refusent tu vas faire comment ?

Le remettre dans la nature était exclu mais Eleanor ne doutait pas qu'il ait une autre option sous la main si jamais il ne pouvait pas l'emmener avec lui.

— Sans sa mère, il ne sera jamais capable de se comporter correctement à l'état sauvage, et l'éleveur ne voudra pas d'un jeune, en ville il mettrait la pagaille s'il n'est pas dressé correctement. Qu'ils acceptent ou qu'ils refusent, j'irai négocier avec le Garde Chasse, ca m'évitera des problèmes...

Restait encore à nourrir la bête, mais Arlès avait déjà prévu le coup. Être un fournisseur quasi exclusif d'animaux vivants à Pré au Lard avait ses avantages.

- C'est une bonne idée. Je pourrai venir le voir tu crois ?

Que le goupil reste avec Arles ou le Garde Chasse, elle serait heureuse de pouvoir voir l'animal de temps en temps.

— Si tu veux. Mais je gage que tu ne seras pas la seule à venir le voir. Je le garde car je trouve les renards marrants mais je ne doute pas qu'un certains nombre vont juste vouloir lui faire des papouilles.

Son discours plutôt détendu contrastait avec son attitude générale, assez flegmatique et froide. Le goupil de son côté tremblait toujours.

- C'est dur de lui résister...

Le garçon avait une attitude un peu étrange mais semblait très gentil de son point de vue. Il fallait dire qu'elle le voyait maintenant comme un grand sauveur d'animaux. Ce qui souleva d'ailleurs une question chez elle qu'elle se hâta de poser à Arles.

- Tu sembles à l'aise avec les animaux, tu en as déjà ?

Il mit un petit instant pour répondre.

— Je n'en ai pas. Mais j'ai appris à observer leur comportement en les pistant pour les prélever. Ca me fait des sous, mais je n'irai plus cette saison, j'ai gagné de quoi passer aux Trois Balais quelques fois sans taper dans mes gains du tournoi.

Il se préparait à partir.

Cette information lui disait qu'il avait donc gagner au tournoi, un sorcier doué donc. Tout du moins pour ce qui était des duels.

- J'espère que tu pourras garder notre ami alors. Si jamais tu trouves un autre animal abandonné j'aimerais bien en avoir un aussi.

En acheter dans une animalerie demandait certainement un certain coût qu'elle ne pouvait pas se permettre. Peut être pouvait il aiguiller la jaune sur une autre façon d'en avoir un.

Il la regarda, dubitatif.

— Tu ne pourras pas t'occuper d'un animal sauvage. Ce renard va devoir être dressé avec attention, et le fait qu'il soit affaibli le force à dépendre d'un humain et donc à se domestiquer. Mais en dehors de ce cas précis si tu attrapais un lapereau il resterait un véritable fou furieux qui essaierait de se faire la malle. Tu as bien vu ceux dans le sac tout à l'heure ? Procure t'en un qui sera domestiqué et épargne toi tout cela.

Evidemment que l'idée de recueillir un petit animal sauvage était séduisante mais il fallait avouer qu'Arles n'avait pas tord, elle serait incapables de s'en occuper. Rien qu'en voyant le petit renard tremblotant Eleanor ne saurait comment s'y prendre pour bien s'en occuper et l'apprivoiser.

- Je n'ai pas grand chose pour m'en procurer un malheureusement... Tu sais si ça coute cher ? Ou si des personnes en donnent ?

Il lui en fallait un, cette aventure le lui confirmait une envie qu'elle avait déjà bien que ce ne soit pas aussi omniprésent qu'à cet instant.

— Je ne sais pas, et du reste je ne me suis jamais intéressé à qui vendait quoi ou si des gens en donnaient donc je ne peux pas t'éclairer. Ce que je sais en revanche, c'est que le renard a faim, je vais aller faire le nécéssaire avant de me faire manger la main. A bientôt...

Il commence à s'en aller, et s'en ira après sa réponse sous réserve qu'elle ne le retienne pas.

Eleanor ferait ses petites recherches en ville, après tout ce n'était pas le temps qui lui manqueraient pendant ces vacances estivales. Elle adressa un large sourire à Arles, espérant les revoir lui et son potentiel nouvel animal de compagnie bientôt.

- Oh oui pardon vas y ! A bientôt !

La jeune fille partit ensuite de son côté, elle avait également à faire et avant bien trop tardé dans son programme.

« - Tu devrais faire gaffe à ne pas nous remonter un strangulot. »

Le sourire qui berçait les paroles du jeune homme à la voix maintenant mûre trahissait  sûrement son identité. Les yeux si sombres de l'Ashworth pétillaient d'une joie sincère de retrouver son amie. Une amie qu'il considérait plus que quiconque au sein du château, hormis Alija peut-être, et qu'il espérait accompagner jusqu'au sommet de la hiérarchie sorcière. En effet, James avait toujours vu en elle un potentiel inégalé par ses pairs. L'intelligence de la bleue était l'une des rares choses que le serpentard jalousait de temps en temps, lorsqu'il ne l'admirait pas.

« - Tu m'as manqué sestra. »

Ses pas le menaient jusqu'à la Wright qu'il dépassait dorénavant de quasiment une tête, tandis que ses bras s’écartaient déjà.

Alerte, elle avait bien entendu que quelqu'un ou quelque chose s'approchait. Ralentissant ses gestes, elle essayait du coin de l'oeil de distinguer la silhouette du nouvel arrivant. Après trois ans au sein du quartier des réfugiés, elle connaissait pratiquement tous les utilisateurs de ce puit. Néanmoins cette silhouette était plus familière que d'habitude. James était parti depuis longtemps maintenant, si elle savait qu'il ne tarderait pas à rentrer, elle n'avait en revanche aucune information sur une date précise. Les paroles du triple finaliste du Tournoi de duels vinrent ôter tout doute à la triple quart de finaliste... James était bel et bien de retour ! Pour son plus grand bonheur. Se joignant à ses efforts, Abigaïl se hâta en direction de James, abandonnant son seau, son compagnon le plus fidèle de ces derniers jours.

Cette fois-ci aucune retenue, aucune pudeur ne viendrait gâcher ses retrouvailles avec James, comme ce fut le cas lors de son retour de Beauxbâtons il y a plusieurs mois. Elle avait réalisé l'importance d'avoir des proches, des personnes sur qui compter après les évènements de la fête. L'absence de ses amis avait rallongé la période de détresse dans laquelle l'horrible scène ayant eu lieu sous ses yeux l'avait plongée. Tel un Lumos, l'arrivée de James éclairait déjà Abigail, dont le visage arborrait un sourire des plus affectueux.

L'étreinte amicale lui permit de constater que James avait profité du voyage en Bulgarie pour creuser son avantage en centimètres.

- Tu m'as manqué aussi James...

Chose qu'elle ne disait jamais mais qui cette fois était sortie naturellement. Cette petite gêne qui s'installait en elle l'intima de se détâcher de James puis d'ajouter avec légèreté :

- Mais pas plus qu'à Ambroise et Monsieur Smallflower.

La sachant proche de James, Clay Smallflower en avait profité pour transmettre certaines corvées de James à Abi... Cela n'avait pas dérangé Abi qui faisait déjà les courses et autre tâches qui nécessitaient de s'enfoncer dans le village pour sa mère.

James ne put s'empêcher de rire, relâchant l'étreinte mais maintenant le sourire qui ornait ses lèvres depuis son arrivée. Retrouver son amie l'enchantait particulièrement.

« - Ah ça j'en doute. Clay est bien plus tranquille quand je suis pas dans ses pattes. Enfin, tu me diras, il trouve toujours un moyen pour m'envoyer gambader quelque part. »

Il n'était évidemment pas au courant que ses corvées avaient pu ruisseler sur son amie pendant son absence. Le garçon invita sa sœur à marcher en direction de son seau qu'elle avait laissé plus loin. Arrivé à son niveau, il le ramassa et marcha vers le puits.

« - Bon alors, raconte-moi, qu'est-ce que t'as bien fait pendant ces horribles vacances dans cet horrible quartier ? »

Le serpentard enchaîna sans laisser le temps de répondre à la Wright.

« - J'étais vraiment dégouté que ta mère ne te laisse pas venir avec nous... C'était incroyable. D'ailleurs, Alija te passe le bonjour. »

Alija ne tarderait pas non plus à rentrer, elle appréciait toujours les petites attentions du bulgare qui lui avait également ouvert ses portes cet été. Hélàs, elle n'avait pas pu répondre favorablement à son invitation et ce malgré ces nombreuses heures passées à négocier avec sa mère. Finalement, elle aurait peut être dû, cela lui aurait évité les mauvaises nouvelles rapportées lors de la fête.

- Elle le regrette aussi crois-moi...

Si James revenait avec plein de bons souvenirs et une bonne humeur communicative, ce n'était pas le cas d'Abi. Mais elle ne souhaitait pas gâcher la journée de son ami, alors elle ne voulait pas spécialement lui partager le récit de ses vacances. Son sourire s'était néanmoins déjà volatilisé.

- Tout est horrible ici, tu le dis toi même. Parle moi plutôt de tes vacances. Tu as pu monter sur un tapis volant ?

Il s'agissait d'une activité qu'Alija leur avait partagé au cours de l'année et dont ils avaient prévu de faire une fois en Bulgarie.  

Le sourire de l'Ashworth devint plus discret, compatissant. Il ne souhaitait pas faire envie à la Wright, ni la blesser en lui contant ô combien ses vacances étaient incroyables comparées à celles des pauvres habitants du quartier des réfugiés. Il resterait sobre, conscient qu'Abigail voulait sûrement savoir ce qu'ils avaient fait en Serbie.

« - Un tapis volant ?... Alija nous a pas menti Abi, il n'y a que de ça là-bas ! C'est comme ça qu'on a visité la capitale d'ailleurs, avec un de ses frères qui gérait le tapis. J'ai pas eu l'occasion de le manier moi-même par contre... Mais peut-être une prochaine fois. »

L'écossais comptait bien retourner chez son plus fidèle ami, même s'il ne le demanderait jamais de sa propre bouche. Tout en parlant, James s'occupait de nouer le seau pour préparer la récolte d'eau.

« - Et sinon bah écoute... Il habite dans une maison gigantesque, plus grande que les nôtres réunies, même si c'est pas bien compliqué. »

En effet, nos deux protagonistes ne logeait pas dans des palais. L'Ashworth enchaîna et conta maintes anecdotes et activités super cool qu'il avait vécu aux côtés de son brat. Après plusieurs minutes de questions réponses avec la bleue, le vert finit de remonter le seau et changea finalement de sujet.

« - Et ici, alors... Ça se passe comment ? Avec les lucioles et tout ça, je veux dire, j'ai lu la gazette. T'étais à la fête je suppose ? »

Abigail aura écouté d'une oreille attentive toutes les petites anecdotes de James sur la culture sorcière bulgare. Aucun risque de la blesser, elle était au contraire ravie que son ami puisse vivre de nouvelles aventures. Ce serait très égoïste de sa part de lui en vouloir alors qu'elle était partie plusieurs mois en France et qu'elle avait à son retour, inondé ses deux plus proches amis de nombreux récits sur Beauxbâtons, la France et les autres sorciers de nationalités différentes qu'elle avait eu la chance de croiser durant ce long séjour. Elle avait en quelque sorte voyagé en Bulgarie à travers ses amis et puis James lui donnait avec ces histoires, matière à rêver.

Elle participa ainsi activement à cette conversation, grandement aidé par sa curiosité qui ne lui faisait jamais défaut, une serdaigle comme on en faisait beaucoup. Néanmoins James avait naturellement envie d'en savoir un peu plus sur l'actualité et sur ce qui avait frappé Pré au Lard début Août. Il lui offrait là l'occasion de lui partager ses préoccupations. La mine d'Abi se ternit alors qu'elle regardait James récupérer le seau. Elle s'installa dos au puit et soupira de longues secondes...    

- J'y étais oui...

Exprima-t-elle solennellement.

- C'était...horrible...  

Abigail revivait les scènes dont elle avait été avec de nombreux sorciers, les malheureux témoins. Des corps étalés par terre, la mer de sang au sol, les membres dressés en l'air, l'agonie des sorciers... Encore frappée par ces images d'horreur, Abigail accusait le coup.  Aucun sorcier, surtout de leur âge ne méritait de vivre pareille situation. Les tentatives de la Gazette du sorcier pour rassurer la population étaient pour Abigail vaines, pire encore le manque d'empathie à l'égard du groupe des Lucioles l'avait laissé dans l'incompréhenssion la plus totale. Des sorciers avaient perdu la vie pour les défendre mais la Gazette, complice du Conseil les faisait passer pour de simples criminels de pacotille. Marlon Toner était dans son coeur un héros au même titre que ces sorciers que l'Inquisition avait rendu méconnaissable. 

Décidément, Pré-au-Lard avait été encore plus horrible que d'habitude. Le serpentard avait grimacé de compassion, déposant sur seau sur le rebord du puits tandis que son regard cherchait celui de son amie.

« - Je ne suis pas venu pour te mettre de mauvaise humeur... Désolé. On en parlera une autre fois, ou même jamais, d'ailleurs. »

Le garçon souffla, puis vint s'assoir sur le rebord sur lequel la Wright venait de s'appuyer. Il jeta un coup d'oeil au vide qui le séparait de la source d'eau en contrebas, puis revint à la discussion.

« - Tu sais... C'est pour ce genre de chose que ce qu'on fait à Poudlard est important. Et je ne parle pas des cours. »

Son sourire se voulait complice, tentant de ramener sa sœur vers une attitude plus joviale, optimiste.

« - Si nous devenons les meilleurs sorciers de l'école, nous serons meilleurs que la plupart des sorciers du monde ! »

C'était un fait, puisque l'académie se voulait comme la plus prestigieuse et que peu de leurs semblables avaient - à cette époque - la chance d'accéder à ses murs.

« - Et alors là... On pourra aider nos semblables que le conseil laisse en pâture aux moldus. »

James ne s'était jamais caché de son mépris pour le conseil des sorciers, qui datait même d'avant sa première rentrée à Poudlard.

« - Mais pour cela va falloir travailler, encore et encore, jusqu'à ce que nos objectifs soient atteignables. Mais c'est bien pour cette rigueur et cette ambition que je t'ai choisi en première, pas vrai Enchanteresse ? » fit-il avant de donner un coup de coude à la jeune fille devenue amorphe.

Elle représentait énormément de choses à ses yeux, même si elle ne s'en rendait peut-être pas compte. C'était pour cette raison qu'il se donnait toute ce mal pour la sortir de son spleen, usant d'un discours à rallonge mais peut-être nécessaire pour remotiver les troupes à l'orée d'une nouvelle année scolaire.

Si elle avait pu croire que James reviendrait changer de Bulgarie, ce n'était pas le cas. Elle retrouvait là l'adolescent guidé par ses rêves et ses ambitions, qui n'hésitait pas à jouer les consolateurs afin d'apaiser et réconforter ses proches. Ses mots relevaient peut être du fantasme ou de la fiction, des paroles qui feraient sourire de nombreux adultes, mais James ne se cachait pas. Frappé par les flammes, lui infligeant blessures physiques et morales, un puissant brasier sommeillait désormais au sein du Serpentard. Un brasier continuellement alimenté par l'actualité et dont s'échappait de plus en plus de fumées. Les discours enflammés de James avaient su illuminer Abigail et continueraient d'éclairer son chemin, elle lui en avait fait la promesse.

Abigail fixa de nombreuses secondes James. D'abord car il s'adressait à elle, mais également pour récupérer dans son regard embrasé la force nécessaire pour brûler et transformer toutes ces images négatives en énergie positive permettant d'alimenter son propre brasier. Son ami représentait bien là la Flamme, capable de remotiver les troupes, les guider et les accompagner dans chaque période tourmentée. Et si c'était lui, Azor Ahai, le champion censé apporter la lumière nécessaire pour faire face aux ténèbres ?

Le coup de coude de son camarade mêlé à plusieurs clignements successifs de ses yeux la sortirent de sa torpeur.

- Nous deviendrons les meilleurs pour ne plus vivre dans la peur. Personne n'a le droit de nous empêcher d'être libre James !

Son regard s'était à son tour enflammé.

La Flamme avait, lui aussi, bien retrouvé sa plus fidèle amie. Si un brasier pouvait consumer des terres et des forêts, il ne pouvait rien faire face au calme de l'océan hormis lui projeter ses plus beaux reflets. Abigail Wright représentait ce dont l'Ashworth avait le plus besoin : la raison. D'une fausse tranquillité semblable à celle de la mer, capable de bercer les hommes ou d'avaler des navires lorsqu'elle s'agite, la serdaigle avait accepté de naviguer dans son sillage mais sans pour autant s'écraser sous son poids. Si elle croyait en lui et adoptait sa philosophie, l'adolescente savait aussi quand taper du poing pour tempérer ses ardeurs, ou réfléchir lorsqu'il ne le faisait pas pour réajuster le cap.

James, encore trop jeune et trop centré sur lui-même, ne réalisait pas la moitié des choses précédemment décrites, mais savait pertinemment à quel point la jeune femme était précieuse. La voir adhérer à ses idées l'enjouait et le confortait dans la place qu'il occupait.

Son sourire déchira ses joues et ses pupilles résonnèrent avec celles de sa camarade. Il rêvait de tellement de choses... Et plus l'adolescent grandissait, plus ses objectifs devenaient grands.


« - Imagine... Un pays à nous Abi. Un pays reconnu et placé sur les cartes, mêmes moldus ! Je me fiche de ces porcs tant qu'ils nous laissent vivre en paix. Mais pour ça... Va falloir bien travailler à l'école. »

Il se mit à rire, essayant d'amener de la légèreté dans la discussion qui avait rapidement escaladé dans une mauvaise ambiance.

« - Et continuer à grandir. Au fait... T'as pu croiser Celonia pendant les vacances ? Si je dis pas de bêtises elle est dans le coin. »

La jeune fille avait également de nombreux rêves, peut être moins ambitieux que ceux de James mais comme lui, elle allait donner son maximum pour se rapprocher de ses objectifs. L'adolescente se mit à imaginer ce pays dans lequel les sorciers pouvaient vivre dans la tranquillité. Un endroit qui semblait lointain tant le chemin menant jusqu'à lui était semé d'embûches, tant les sorciers parraissaient faibles à côté des hommes d'Oliver Cromwell. La nécessité de bien travailler à l'école comme le disait James, était primordiale s'ils aspiraient à changer leur quotidien et le quotidien des sorciers. Le temps était le meilleur de leurs alliés, apprendre, ne pas griller les étapes, reculer parfois pour mieux avancer.

Ses éclats de rire étaient communicatifs et permit au sourire de retour sur le visage d'Abi de perdurer. Elle sourcilla suite à la question du vert avant de se rappeler des conversations qu'ils avaient pu avoir l'an passé et des objectifs qu'ils avaient planifiés.

- Non je ne l'ai pas croisée... Il me semble qu'elle vit à Pré au Lard oui et je pense qu'elle était à la fête comme beaucoup. Mais je ne sors plus beaucoup ces derniers temps, alors je ne l'ai pas encore vue...