Re: Un couloir du 7eme étage

Un seul et unique mot qui parlait pour lui. La jeune Harpis s'en voulut un peu d'avoir laissé sa curiosité dicter ses mots, mais le mal était fait. Elle se contenta d'opiner sobrement à la frugale réponse qui lui fut accordée puis laissa au jeune homme quelques instants de silence jusqu'à l'arrivée devant leur salle commune. Là, elle se tourna vers lui, sa main de nouveau posée sur la couverture du grimoire d'alchimie.

- Nous y voilà enfin.

Commenta-t-elle en tapotant doucement la couverture de l'ouvrage. Sa voix cherchait toujours à porter une certaine douceur, mais l'enthousiasme qui la régissait habituellement semblait ombragé par quelque chose.

- Je dois encore visiter quelques camarades avant que la nuit tombe. On se revoit plus tard ?

Questionna-t-elle finalement en tendant les ouvrages au petit bonhomme.

Arcadius déglutit finalement, semblant avoir repris constance. Il se tourna vers Celonia et se saisit de son livre en hochant la tête.

— D'accord, merci pour ton aide, c'est gentil. Je vais aller faire comme tu as dit, tout préparer pour demain.

Elle hocha la tête, toujours souriante.

- je compte sur toi ! Pas de rabougrissement en vue !

Conclut elle sur un ton léger et qui se voulait bienveillant. Si Arcadius n'avait rien à ajouter, la jeune Harpis s'éclipsera pour retourner à ses occupations.

Spoiler:

Aslan avait suivi John Carter jusqu’ici. Ce dernier s’était tenu pour le moment silencieux mais lança soudain la conversation.

- Pas trop stressé pour les BUSEs… ahah?

Il s’était gratté l’occiput.

Aslan lance un regard de côté à son interlocuteur, un regard qui indique une certaine forme de mécontentement évident, de l'agacement. Blackwine cherche à le voir et se cloporte lui parle de BUSES ! Maudit soit-il. Aslan se demande un instant pourquoi il éprouve tant d'hostilité envers lui, même s'il connaît la réponse. Sans doute que en bon simp de Celonia ce dernier doit savoir toutes les informations sur les maladresses de Aslan dans ses tentatives de courtiser Harpis...

Et s'il était ici pour se livrer de la concurrence ?! Pire peut-être
Aslan , la main tremblante glisse doucement sa main vers sa baguette dans sa robe. Juste dans le cas... !

-Oui, oui stressé...haha...

- Ahah j’imagine, si vous foirez vos BUSEs c’est réemigration direct…

Ils continuèrent d’avancer dans le couloir, passant devant des portes parfois fermées parfois ouvertes, des salles désaffectées comme encore en usage…

Aslan ne répondra que part un fin sourire démontrant toute sa gêne devant cette blague. Bien qu'en théorie, pas si loin de la réalité. Il s'enferme dans un silence de quelques secondes avant de répondre, essayant de paraître calme malgré sa voix et son regard démontrant un certains stress.

-Raison de plus pour pas les échouer. Et nous sommes des Serdaigle, réussir à foirer l'examen basique en étant de cette maison mais également un noble, me serait une grande honte.

- Tout ira bien je vous le parie, fit John, se tournant légèrement vers Aslan alors qu’ils passaient devant une porte entrouverte. Il lui fit un clin d’œil.

Soudain, de la porte surgirent deux paires de bras qui agrippèrent Aslan pour venir le jeter à l’intérieur de la place. Surpris, le jeune homme se débattit contre des agresseurs et parvint à en faire tomber un avant de finalement chuter vers l’avant et dans les toilettes désaffectées…

https://inquisitionem.forumactif.com/t1150-des-toilettes-desaffectees#33104

C'était le même couloir, mais au autre jour, et aux tribulations saturniennes d'Aslan emmené dans quelconque traquenard par des camarades jaloux se succédaient les étranges pérégrinations d'Arles. Le pas rapide, celui dont lui-seul-savait-ce-qu'il-faisait battait le pavé de ses bottes dissimulées par sa robe de sorcier, uniforme il n'avait pu se départir du port malgré un déplaisir certain à s'acquitter de cette partie du règlement. Des déplaisirs, l'aigle qui n'en avait pas que le nom s'en épargnait un certain nombre au quotidien en fréquentant de moins en moins les siens. D'un voyage à tire d'aile, il se rendait en sa clairière éloignée des pitres et des curieux pour rejoindre son antre située dans ce même couloir, évitant au passage un certain nombre de désagréments qui ressemblaient à s'y méprendre à des élèves du château.

Finie la salle commune. Fini Connor, avec ses flagorneurs et ses hagiographes. Finie la préfète, ses préoccupations moralisatrices sur l'isolement des autres nées seulement après qu'elle eut à en subir les conséquences elle même. Finies les casse-pieds qu'étaient les élèves, car il s'en trouvait toujours un pour se mettre à brailler en toute occasion. Les couloirs vides, habités seulement de ses pas résonnant dans les alcôves, étaient une compagnie suffisante.

Accompagné par ses seules pensées, Arles triturait son poignet droit. "J'aurais dû demander qu'il puisse envoyer des projectiles. Quoique, ca m'aurait côuté cher..."

Et dire que désormais, faute de budget, même les tournois ne pourvoyaient plus autant à ses projets trop nombreux pour que le temps puisse leur rendre justice.

Cette fin d'année allait être longue, aussi longue que ce couloir qu'il se lassait déjà de devoir parcourir si lentement. Alors, il ouvrit une porte, entra dans la salle, et n'en ressortit pas, ne laissant derrière lui qu'une fenêtre ouverte.

C'est dans ce couloir du septieme étage que passera ce griffondor, ressortant d'une séance d'entrainement particulierement éreintente comme le témoignait le carmin de son visage qui ne jurait en rien avec l'effigie de sa maison. C'est d'un pas lent et constant que ce dernier se dirigera vers la salle commune où il pourra délasser ses muscles à vif.

Adam entendit une porte claquer non loin de lui. Si ses oreilles ne le trompaient pas, cela venait de derrière sa position, là ou il était il y a quelques secondes.

Adam sursautera brusquement alors qu'il entendra le bruit de la porte claquer juste derrière lui. Certe les courants d'air étaient plutôt fréquents, et les élèves bourrins communs mais il n'avait senti venir ni l'un ni l'autre. D'un geste lent il se retournera, examinant derrière lui et ouvrant grand les oreilles.

Il vit simplement un grand dadais les mains dans les poches qui semblait être sorti de ladite porte venant de claquer. Il entama sa marche, sans rien dire, et serait bientôt au niveau d'Adam.

Il semblerait que la théorie du bourrin soit confirmée finalement. Adam soupira légèrement, s'en voulant d'avoir sursauté pour si peu. Se decallant pour laisser Arles passer, le jeune homme suivra du regard son aïné, jaugeant sa demarche, tâche qu'il n'arrêtera que pour le saluer lorsqu'il arrivera à sa hauteur.

Le pas rapide, sa démarche était pressée et assurée. Il semblait savoir où il allait et y filait droit comme si rien d'autre n'existait à part lui, et l'air de flegme gravé sur son visage laissait à penser que le monde pourrait bien s'effondrer, cela ne lui ferait pas hausser un sourcil plus haut que l'autre. Adam n'eut d'ailleurs le droit qu'à un hochement de tête négligé pour toute réponse à ses salutations, et il pouvait avoir l'impression que c'était déjà beaucoup.

Et bien si c'était déjà bien assez il devra donc s'en contenter. Le jeune homme regardera le serdaigle partir au loin avant de lâcher un profond soupire et de reprendre sa route, sans plus de cérémonies.

Il s'en alla donc, marchant plutôt vite...

Le dernier cours de la journée s'achevait enfin. Celonia, qui était restée assise aux côtés de Winona au cours de la dernière heure, glissa quelques mots à cette dernière, mais son attention était portée vers quelque chose... Elle avait remarqué que ses comparses, Jack et Robert, l'évitaient depuis déjà quelques jours. D'ailleurs, même ce petit opportuniste de John faisait de même, mais elle lui vouait sensiblement moins d'importance qu'aux deux autres. Sortie parmi les premiers, elle s'excusa auprès de Winona puis guetta la sortie des autres élèves, à la recherche de Jack ou Robert...

Celonia repéra sans problèmes Jack et Robert ; s’ils s’était faits discrets pendant un petit bout de temps les deux raclures s’étaient remises il y a peu à bully leurs camarades, notamment les pouffys ; Oliver Fullham en faisant actuellement les frais. Les deux verts avaient semble-t-il attendu que le jaune sorte et s’isole pour passer à l’attaque - alors que ce dernier se dirigeait vers les toilettes Jack vint le pousser avec force dans le dos, faisant tomber le pauvre Oliver.

- Ohhhhwww ouch!

- Ahahahahahha! s’esclaffa Jack.

- Alors Groliver, on a trop mangé? surenchérit Robert, hilare.

Au moins ils n'avaient pas perdu leurs bonnes vieilles habitudes... Celonia n'avait cure qu'ils brutalisent d'autres élèves, ça n'était ni ses affaires, ni son fait. Toutefois, être ignorée, voilà qui était beaucoup plus grave. D'ailleurs, elle voulait impérativement leur parler d'Otto et de ce qu'elle avait vu car il était hors de question qu'elle poursuive son "enquête" seule.

Ainsi, c'est les bras croisés et avec un air singulièrement contrarié inscrit sur son minois qu'elle avança vers la petite et un brin pathétique scène :

- Je peux vous parler une minute, les garçons ?

Demandera-t-elle en zyeutant chacun des deux comparses, l'un après l'autre. Elle n'accorda aucune attention à Groliver.

L’arrivée de Celonia aurait autrefois pu sonner le glas de Groliver, mais aujourd’hui elle était pour lui une délivrance. Sa voix à peine parvenue aux deux verts, ces-derniers se tournèrent vers la bleue, se désinteréssant totalement du jaune qui en profitera pour prendre la poudre d’escampette.

- Ah!

- Euh… ah…

Jack comme Robert semblaient très embarrassés - le premier plus que le deuxième. Jack regarda même à droite et à gauche, l’air parano, avant de déglutir. Comme d’habitude, ce fut Robert qui se lança.

- Hum… euh… c’est que… on est occupés tu vois?

- Ah… ahah, ouais… Jack se retourna pour désigner leur victime de bullying qui déjà s’éloignait. Il ne le héla même pas, et se retourna simplement vers Celonia en pinçant les lèvres, contrarié.

Héroïne malgré elle, le pauvre Oliver trouva en la personne de la jeune Harpis une arrivée providentielle. Grand bien lui fasse car, une fois encore, elle ne pouvait pas moins s'en préoccuper. L'embarras des deux comparses fut accueillir par un franc hochement de sourcils de l'oisillonne qui dont les lueurs du regard se firent l'héraut d'un franc scepticisme.

- Vous l'êtes beaucoup ces temps ci...

Lança-t-elle sur ton qui peinait à cacher une certaine peine. Elle adressa de nouveau un regard à l'un puis à l'autre et s'avisa des anxiétés de Robert pour lesquelles elle ne pouvait que spéculer dans le vent.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose ? Vous avez eu des problèmes ?

Minauda-t-elle, cette fois sur un ton plus affecté qu'elle ne l'était vraiment. Son attention se porta, alors, tout particulièrement sur Jack car elle savait que celui-ci aura bien plus de mal que sa comparse à lui cacher ses sentiments.

- C’est que… commença Jack, avant de baisser les yeux sous la pression du regard inquisiteur de Celonia.

Robert était resté silencieux un instant, les yeux plissés, avant de faire vivement non de la tête.

- Des problèmes? Nan pas trop, à part Bagamba qui nous a encore mis de corvée…

Jack se racla bruyamment la gorge, mains derrière le dos. Il n’osait toujours pas lever les yeux.

- Ehm, on…

Robert passa un bras par dessus l’épaule de Jack, le coupant.

- On est désolés Celo mais on est pressés… on… se revoit plus tard?

Jack hocha mollement la tête aux propos de son ami, signifiant son approbation fort peu convaincante.

Les deux comparses étaient bien des choses, mais certainement pas de bons menteurs... Robert était passable, mais elle lisait en Jack comme dans un livre ouvert et... C'était terriblement décevant... Pourquoi ? Qu'avait elle fait pour qu'ils la rejettent ainsi sans même avoir droit à une explication. Il y avait bien des choses que Celonia était prête à accepter au nom de la bienséance, mais être prise par une idiote, certainement pas.

- Je voulais vous parler de...

Elle s'interrompit et secoua la tête, une déception singulière était visible sur son visage.

- Vous ne pourriez pas cesser de me prendre pour une gueuse un instant ? Que se passe-t-il ?

Souffla-t-elle sur un ton curieusement courroucé, qu'on lui connaissait guère.

Face à l’ire de l’aiglonne Robert se crispa et Jack déglutit. Le Patrickson délia son bras de son pote et vint se passer une main sur le visage.

- Ecoute, on discutera de ça pl…

Il fut coupé par le Harlow.

- C’est pas notre faute Celonia, c’est que… il avait timidement levé les yeux pour la regarder de nouveau.

Robert avait tourné son regard sur son ami, les sourcils subrepticement froncés. Il revint à Celonia.

- C’est juste qu’avec l’âge parfois les chemins se séparent.

Jack pivota la tête brutalement vers son pote, puis fit vivement non de la tête. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose à Celonia mais Robert le coupa et mit de nouveau son bras sur son épaule.

- Aller Jack laisse la tranquille.

Il tenta de le faire pivoter sur lui-même pour l’éloigner mais dans un geste empli de frustration Jack le repoussa.

- ?!

Comme un cerf devant les phares d’une voiture toute l’attention était désormais sur le Harlow. La lèvre légèrement entrouverte, il poussa un long soupir.

- Nan, ri… Il papillonna des yeux et se racla la gorge. Ecoute, je…

Robert avait arqué un sourcil: ce débile n’allait quand même pas lui faire sa déclaration là maintenant?

- C’était cool d’être ami avec toi, mais… par respect pour monsieur Aserić c’est mieux qu’on se fréquente plus.

Un couloir du 7eme étage