Salle commune des serdaigles

Sa nomination en tant que préfète avait été une petite surprise pour Abigail. Si elle se savait dans les petits papiers de son directeur de maison notamment grâce à son attitude en classe et en dehors exemplaire, elle ne pensait pas prendre la place de Connor après 1 an de service. Elle jugeait le bilan de son prédécesseur honorable et n’aurait pas été contre revoir l’élitiste Serdaigle en poste une année de plus, néanmoins lorsqu’elle avait reçu durant les vacances la lettre de Blackwine avec sa volonté d’en faire la préfète de sa maison, elle n’avait pas pu refuser. Elle espérait que Connor ne lui tienne pas rigueur…

Après avoir veillé à ce que tous les élèves la suivent lors de cette longue traversée des escaliers jusqu’à leur tour, Abigail présenta brièvement le fonctionnement de leur salle commune en s’attardant sur l’entrée et ce système de devinette auquel il fallait répondre. La nouvelle préfète fit participer les premières années pour que ces derniers assimilent la marche à suivre. Elle les rassura également en leur indiquant que ce n’était pas si grave de se tromper, les allers et venus faisaient qu’il était normalement rare de rester bloqué devant sa salle commune.

Une fois entrée, la jeune fille se dirigea au centre de la pièce, au lieu habituel qui permettait de rassembler le plus de monde au sein de leur salle commune. Abigail se tenait droite face aux nouveaux mais aussi face à tous ses camarades. C’était un exercice nouveau pour elle de devoir prendre la parole face à autant de monde, c’était quelque chose qu’elle avait redouté durant toutes ses vacances et qui la tracassait… Elle s’était bien évidemment préparée en amont pour savoir quoi dire… Les personnes qui la connaissaient le mieux pouvaient deviner la nervosité d’Abi. Il n’y avait d’ailleurs pas besoin de vraiment la connaître pour deviner son anxiété de prendre la parole en public, elle se dandinait, ses doigts s’entrelaçaient. La jeune fille prit une grosse bouffée d’oxygène puis s’élança, il n’y avait plus de retour en arrière possible.

- Bonsoir mes chers camarades de Serdaigle ! Bienvenue aux premières années et encore félicitation pour votre accession à cette prestigieuse maison ! Sachez que c’est un immense honneur pour moi de me tenir devant vous ce soir.

Elle aimerait sourire, mais le stress faisait qu’elle était surtout concentrée sur ce qu’elle devait dire et ce qu’elle avait révisé…

- Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Abigail Wright en cinquième année à Poudlard ! Et je suis votre nouvelle préfète pour cette année ! Je suis donc chargée de faire régner l’ordre et la discipline au sein de notre maison mais également de l’école.

Elle ajusta son insigne de préfète d'une manière légèrement nerveuse, cherchant à instaurer un ton sérieux.

- En tant que Serdaigle, notre maison est reconnue pour son savoir et sa curiosité.. Mais n'oublions pas que celle-ci a ses limites, et que la sagesse doit guider nos choix. Au sein de l’école, il existe de nombreuses règles que je vous incite à respecter, sous peine d’être sanctionné. Croyez-moi, vous ne voulez pas passer une nuit seule, dans la saleté avec pour seule compagnie les rats et notre adorable concierge. Enfin cela n’est rien en comparaison au risque de se faire renvoyer. Le monde dans lequel nous vivons a besoin de nous tous, alors ne faites pas n’importe quoi d’accord ?

La jeune fille énonça alors quelques points importants de règlement, elle aura précisé l’heure du couvre feu à 00h max, l’interdiction de pénétrer dans la forêt interdite sans un professeur ou le garde chasse, l’interdiction de faire de la magie à l’intérieur des murs de Poudlard, de porter et de faire attention à son uniforme.

- Je tenais également à vous féliciter pour l’année dernière. Emmené par Connor nous avons remporté la coupe des quatres maisons et je compte sur votre sérieux pour réitérer cette performance.

Un petit hommage qu’elle rendait à leur ancien préfet, elle avait peur que celui-ci lui déclare la guerre alors qu’elle n’avait rien demandé, mais sa réaction en grande salle lui laissait penser qu’il ne lui en voulait pas.

- Concernant notre équipe de quidditch, Maria Esperanza est notre capitaine, c’est elle qui s’occupe donc des sélections.

La jeune fille regarda quelques secondes Maria et attendit que certains se retournent vers elle pour que tous et toutes assimilent son visage.

- L’école regorge de nombreux clubs gérés par différents élèves, je vous invite à faire le tour, je suis moi même membre du club de divination, vous pourrez me trouver là-bas par moment, sinon je suis souvent dans la salle commune ou à la bibliothèque qui se situe au quatrième étage.

Si jamais certains élèves souhaitaient la trouver, maintenant ils étaient au courant des endroits qu’elle fréquentait le plus.

- Sinon soyez respectueux envers le règlement mais surtout soyez respectueux les uns envers les autres. Nous sommes tous des sorciers de la maison Serdaigle, agissons comme tels. Le monde extérieur n'est pas aussi accueillant alors profitez de votre apprentissage, de vos années à Poudlard. Utilisez votre intelligence pour apprendre, mais ne pensez pas que cela vous donne le droit de mépriser les autres. Gardez votre mépris pour les moldus. Essayez de comprendre ceux qui sont différents, ceux qui se sentent seuls, parce que ce genre de personnes portent généralement des fardeaux invisibles.

Un point qui lui était cher, faire plus attention les uns les autres au sein de leur maison.

- Dernier point, pour les sang-mêlés et surtout les nés-moldus qui se cachent parmi nous, apprenez à vivre comme nous. Respectez nos traditions, réalisez la chance que vous avez d’être des sorciers et tout devrait bien se passer. Quant à nous, sang pur, tâchons de montrer l’exemple.

Peut être que cette partie de son discours contrastait avec le reste, mais il était essentiel pour elle que chacun connaisse son rôle. Elle était néanmoins bien plus nuancée que Connor l’était.

- Et je crois que c’est tout… Bonne année à tous et rendez la maison Serdaigle fière !

Enfin, la jeune fille adressa un sourire à la petite foule, elle était soulagée d’en avoir terminé. Au fil de son discours, sa parole s’était libéré davantage, rendant le tout plus naturel.  

- Des questions ?

Elle scruta l’assemblée, en espérant ne pas avoir été barbante mais plutôt convaincante.

Alors qu'elle s'attardait à remettre des coussins que des élèves n'avaient pas jugé bon de ramasser, la jeune fille se retourna, interpelé par un jeune homme. Il allait lui falloir du temps pour découvrir tous les premiers années, mais elle espérait pouvoir le faire.

- Abigail, je m'appelle Abigail, je suis une élève comme une autre tu sais, garde les Madame pour le personnel féminin de Poudlard.

Le sourire qu'elle arborait laissait dire qu'il ne s'agissait en aucun cas d'un reproche mais plutôt une remarque bienveillante.

Ses sourcils se haussèrent face à la question du nouveau Serdaigle. Compte tenu de sa politesse elle ne pensait pas qu'il aurait utilisé ce terme dégradant aussi facilement. Mais Abigail n'avait aucun mal avec cette insulte qui ne lui était pas destinée, c'était dans le vocabulaire de nombreuses personnes.

- C'est difficile à accepter en sachant ce que leurs proches nous font en dehors, mais oui, il y en a...

Si le jeune homme souhaitait connaître la position de sa préfète, elle était également un peu embêtée par cette situation. Elle restait persuadée que certains né-moldus resteraient fidèles à leur monde d'origine, elle n'aimait pas également la possibilité pour eux d'avoir plusieurs camps.

- Ils sont également persécutés et en danger dans leur monde, ce pourquoi Poudlard est obligé de les accueillir. C'est une façon aussi de se protéger nous, si moins de moldus sont au courant de l'existence de la magie, mieux nous nous portons.

Laisser des né-moldus en liberté sans y faire attention c'était prendre le risque que  de la Magie à travers leur pays ne circule encore plus. Et même Merlin ne soupçonnait pas ce que les moldus si créatfis pouvaient inventer avec cette nouvelle ressource dans leurs mains, ils avaient déjà eu un exemple avec le Sceptre de Cromwell.  

Elle savait que les élèves de premier année étaient encore très marqués et influencés par les évènements de leur jeunesse. Arcadius n'était pas le seul élève au passé tragique, ils étaient une génération de traumatisé.

- Tu n'as aucune crainte à avoir ici. Tout le monde ici se regroupe avec la même volonté, celle d'apprendre. Les professeurs veillent à ce que tout le monde apprenne dans des bonnes conditions et la violence n'a pas sa place.

Elle ne savait pas comment parler à son cadet, c'est qu'il se montrait déjà très fermé sur le sujet. Elle même l'était, mais pas autant.

- Tu sais il peut y avoir des sorciers bien plus dangereux que des nés-moldus. Les origines ne sont pas tout le temps révélatrices.

Shane était un parfait exemple.

Ils étaient en sécurité oui, lorsqu'un élève ne perdait pas la boule et avait pour envie de punir les sorciers.

- Ce n'est pas marqué sur leur front et ils arrivent à se fonder plutôt facilement dans notre monde, mais la maison Poufsouffle est connue pour regrouper la majorité des né-moldus. Mais tu sais, il peut y en avoir dans chaques maisons.

Abigail ne cherchait pas à l'influencer ou lui partager sa façon de voir les choses, il était jeune encore et avait toute une année pour se faire une idée des sorciers autour de lui. Il était certainement dans une phase qui lui passerait peut être en fonction des rencontres qu'il ferait.

Un sourire qui se voulait rassurant se dressa sur son visage.

- C'est normal ! Tu devrais aller te coucher, il faut être en forme pour sa première journée de cours !

Réfléchir aussi sur ce qu'il avait vécu aujourd'hui avant de s'endormir, faire le bilan de sa journée.

Aslan fut tiré de sa contemplation par l’un de ses cadets.

- Vous êtes Aslan, c’est ça?

Celui qui l’interpellait était John Carter ; Aslan le connaissait de vue car il faisait partie du cercle de fréquentations de Celonia.

Carter adressa un hochement de tête en réponse à Aslan, satisfait.

- Monsieur Blackwine m’a fait vous quérir, il veut que je vous amène à son bureau…

John regarda à droite, à gauche, puis se pencha légèrement vers le croate, mettant sa main par dessus sa bouche tel un conspirateur. Il chuchota.

- Sans indiscrétion… vous savez vous avez fait quoi pour qu’il veuille vous voir?