Couloir non loin de la bibliothèque

Elle écoute attentivement les propos de Celonia et vient y apporter une réponse sincère.

- Je ne suis pas d’accord

Mais alors pas du tout.

- C’est le fait d’être seul qui nous affaiblit. On n’a pas le droit d’être seul, Surtout en ce moment, c’est trop facile.

Freyja voulait convaincre son interlocutrice…
Celonia avait l’air bien plus intelligente que toutes les autres personnes qu’elle avait rencontré depuis le début de l’année.

- Il faut être fort, ensemble. Pour etre prêt.

La jeune pouffy ne comptait pas rester longtemps dans cette école. Alors il était important pour elle de donner son maximum pour chaque personne ici. Surtout les Pouffy.

Elle écouta attentivement la réponse de sa camarade de promotion sans l'interrompre ou se rompre d'une quelconque autre mimique. Lorsqu'elle eut fini, Celonia plissa les yeux avant que ses lèvres ne s'étirent en une moue dont il était difficile de chiffrer les intentions.

- Je vois...

Dit elle sur un ton intéressé avant de se fendre d'un sourire aussi avenant que chaleureux.

- C'est une belle façon de voir les choses et c'est possiblement ce dont Poufsouffle a besoin, oui.

Elle passa une main à l'arrière de son crane et un de ses doigts se lova contre une de ses mèches ambrée.

- C'est Jude Leigh qui est à l'initiative de tout cela ?

Elle observe ses camarades pouffsoufle partir au loin avant de porter à nouveau son attention sur Celonia.

- Jude et moi, oui.

Elle replace correctement ses cheveux derrière ses oreilles.

- Je te laisse. Au revoir.

Discussion forte interessante mais elle n’avait plus de temps. Elle partira après la réponse de la bleu

La jeune Harpis opina du chef. Elle avait l'information dont elle avait besoin.

- Au revoir.

Répondit elle simplement d'une voix neutre avant de laisser son interlocutrice partir.

Eleanor croisa donc un autre habitué de la bibliothèque qu'elle salua avec un léger sourire, sans vraiment faire attention à son attitude et ne sachant pas ce qui traversait son esprit à ce moment précis.

- Salut Aslan ! Je te préviens il y a un peu de monde aujourd'hui à la bibliothèque.

Le jeune Croate se détache de ses pensées un instant en entendant une voix qu'il identfie sans soucis, celle de Eleanor.  Il n'avait jamais eu de griefs avec la jeune femme, ni vraiment de malaises marquants si on ne compte pas les intéractions de premiére année. Mais malheuresement pour elle, avec ce qui s'est deroulé il y'a à peine quelques jours dans précisément la bibliothèque  Aslan ne semble pas vraiment ouvert à l'intéraction. Il détourne le regard et garde une certaine distance, essayant de cacher son malaise avec un faux sourire.

-Ah Eleanor...ça va ?

Il ne notifera même pas dans sa réponse l'information sur la bibliothèque étant remplie, en prouve par ses mots suivants.

-Je dois aller étudier un sujet dans un endroit bien tranquille..tu m'excusera.

Lire ce qui traversait Aslan était compliqué pour la préfète car elle ne le connaissait que très peu et ne savait pas vraiment comment il fonctionnait et réagissait à ses problèmes. Elle ne voyait pas que quelque chose semblait le tirailler particulièrement.

- Et bien oui ça va et toi ?

D'ailleurs le croate n'avait pas l'air de vouloir prolonger la discussion, comme d'habitude il ne se montrait pas spécialement loquace en la compagnie de la Poufsouffle. Rare était les moments où ils partageaient une vraie discussion, c'était d'ailleurs quasiment jamais arrivé.

- Je t'excuse... Mais si tu connais un endroit aussi tranquille où étudier alors je veux bien savoir où c'est !

De son côté c'était soit à son club de potion quand il était fermé ou alors à l'extérieur, ce qui n'était pas très pratique dans la période actuelle.

Aslan cligne des yeux, l'air confus. Comment ça ? Mais elle est idiote ou quoi ? C'est une évidence que la bibliothéque et le me...puis le TDAH autiste de Aslan disparait un instant et il se souvient qu'elle lui avait indiquée que la bibliothéque était moins accesible que d'habitude part son aflus incommun. Par le tonerre de Perun, c'était vraiment pas son mois. Il n'es même pas en capacité de se réfugier dans son second avre de paix, la salle commune. La vile Harpie rôde...

-Je ne sais pas...

Répondra t'il d'une petite voix aussi bien pour la jeune femme que pour lui même. Aslan adosse son dos au mur l'air pris d'une soudaine fatigue, les derniers événements lui remontant à l'esprit.

Au vu de la fatigue qui l'obligeait à s'adosser au mur ainsi que sa réponse évasive, Eleanor comprenait cette fois qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas pour le Serdaigle. A croire qu'il venait de croiser un spectre.

- Tout va bien Aslan ?

C'était son rôle en tant que préfète de s'occuper de ses camarades malades, bien qu'elle ne sache pas si le mal qui incombait le croate était plutôt physique ou moral. L'air concernée, elle lui proposa son aide.

- Tu as besoin d'aller à l'infirmerie ? Tu as l'air épuisé.

La situation était terrible. Il semble avoir ce qui se rapproche le plus d'une crise de surplus spirituel comme il l'appelait, chose dont il n'avait pas été victime depuis sa troisième année.  Mais les derniers événements avait détruit sa résilience mentale comme les trois PNJ avaient détruits ses chances d'avoir une année un tant soit peu normale.  Aslan regarde droit devant lui, n'osant pas croiser le regard de Elenaor alors qu'il reprends lentement sa respiration avant de se retourner vers la direction d'où il venait, donnant donc son dos à Eleanor pour qu'elle n'apercoive pas son visage qui dévoile une véritable crise d'angoisse, crispé sous l'émotion.

-Oui... l'infirmerie haha. Dira t'il avec une voix irrégulière, essayant de paraître normal.

Eleanor ne comprenait absolument pas ce qui était en train de se passer et ce qu'était en train de faire le croate qui semblait se cacher à sa vue. C'était étrange et ça ne la rassurait pas sur son état de santé moral, d'autant que ses réponses avaient l'air automatique sans vraiment que ce qu'elle ait dit soit vraiment écoutée. Lentement elle essaya de se rapprocher.

- Tu commences à pas mal m'inquiéter Aslan...

Cette fois la Poufsouffle fit en sorte d'être en face du Serdaigle avant de pouvoir le regarder dans les yeux.

- Qu'est-ce qui t'arrives ?

La situation devenait de plus en plus terrible, Aslan n'avait plus la maîtrise de lui même et il est en train de s'offrir en spectacle devant la jeune femme, une préfète rien que ça par dessus le marché. Essayant de prendre en considération dans l'espace de quelques instants les solutions qui s'offrent à lui Aslan regarde le sol pour éviter les yeux de Eleanor , cherchant une excuse quelconque pour justifier son comportement absurde. Il agrippe de toute sa force son livre contre sa poitrine.

-Je suis en train de penser, à euh... Il cherche une excuse qui fasse cohérence dans sa tête. Au terrible fardeau qu'est d'être un nain. C'est une vie très triste...

Le coeur de Aslan semble s'arrêter de battre un instant en s'entendant parler, il avait vraiment dit ça ?!

Essayer de communiquer avec Aslan était pour le moins déroutant tant ses réponses étaient de plus en plus étranges. Ses yeux se plissèrent, tentant de comprendre ce qui pouvait se passer avec son camarade qui avait l'air terriblement confus mais surtout gêné pour une raison qui lui était encore obscure. La façon qu'il avait de se raccrocher à son livre la confortait dans ce sens.

- Euh je... J'imagine que oui.

Evidemment cette très mauvaise excuse n'allait pas la convaincre. Elle savait que ponctuellement le Serdaigle pouvait être victime de moquerie, comme certains autres chez les Poufsouffles. La préfète ne savait pas si c'était la raison de son comportement étrange mais elle n'allait de toute façon pas passer son chemin face à quelqu'un qui affichait cette détresse.

- Calme toi Aslan. Il n'y a que nous ici et je ne suis pas là pour te juger. Si tu n'as pas envie de me dire ce qui ne va pas ce n'est pas grave, dis moi juste si je peux faire quelque chose. Tu veux aller à l'infirmerie ? Dehors ? Autre part ?

La jaune ne pouvait pas faire grand chose de plus si le croate ne voulait pas de son aide.

-La vie d'un nain est pleine de souffrance, frustration et injustice Eleanor. Bien que avec un esprit primitif, Ils pensent comme nous, ressentent comme nous, désirent l"amour...  Je me souviens de l'histoire d'un nain dans les forces d'artillerie durant la chute de Constantinople...

Répondra Aslan avec un ton de voix qui démontre une profonde émotion, une profonde pertubation. Bien que celle-ci ne soit pas en cause de l'histoire qu'il partage avec la jeune femme, ce n'est qu'un prétexte , une métaphore, une excuse pour échapper de conféssions honteuses.

-Ce nain été nommé Çetin , comme tout ceux de sa tribu. Des soldat-esclaves sous contrat , entrainés et utillisés dans les endroits les plus cruelles et ardus dans les troupes du sultan, c'était une bonne alternative à la mine ou aux  fontions communes pour les nains de cette époque et avec une promesse de liberté après le contrat....

Aslan semble ignorer volontairement ou par mégarde la démonstration d'inquiétude de Eleanor et les questionemments sur son état mental. Bien décidé à raconter sa petite histoire visiblement... Il colle de tout son être son livre contre la poitrine alors que tel un fou ignorant son environemment il regarde le sol droit devant lui.

Eleanor était prise de court par les confessions faites par Aslan qui était aussi inattendues que surprenantes dans leur contenue. Elle comprenait évidemment que le croate parlait de lui-même au travers de ce nain, lui contant une vie qui lui était totalement inconnue mais qu'elle comprenait. La Poufsouffle garda un air neutre et répondit avec une certaine douceur.

- Je me sens désolée pour lui, il a l'air d'avoir une vie difficile.

Exprimer sa compassion était tout ce que la rousse pouvait faire pour le moment, ne sachant pas trop quoi dire pour pouvoir soulager une peine sur laquelle elle n'avait aucun contrôle. Cependant elle enchaîna avec une autre question à laquelle le Serdaigla avait sûrement déjà réfléchis mais qui lui paraissait importante dans le contexte de cette histoire.

- Et... qu'est-ce que voudrait faire Cetin si il avait le choix ?

Pour être véritable Aslan n'avait jamais connu l'épreuve du champ de bataille, trop jeune d'une part quand il quitta ses montagnes natales, mais la symbolique reste la même.  Aslan était prissonier d'une vie qu'il n'aime pas, rejetté chez son peuple pour sa faiblesse de corps et son manque d'audace, rejeté chez ses étrangers pour son comportement étrange et inadapté.  Mais il n'avait pas de choix, pas d'issues. Il se devait de subir l'éducation de Poudlard et ses supplices , comme il se devait de subir les moqueries et le regard de honte de sa famille ainsi que l'exclusion sociale à chaque vacance.  Dans un sens, au plus profond de lui, cela le rassure un peu. Car Aslan avait un trait de naissance qui était tout à fait terrible pour ceux de son ethnie et de son rang, c'était un lâche. Il n'était pas audacieux, les doutes l'aissaillent constament et son manque de confiance est dans son tel une ombre. Il y'avait t'il un futur pour lui ? Une once d'espoir ? Probablement pas.


Aslan reviendra au moment présent, son regard perdu et mélancolique reprenant un peu de vie alors qu'il entends les derniers mots de Eleanor. Il contemple la jeune femme quelques secondes, était-elle vraiment concernée ?  Mais est ce que cela change quelque chose au final se demande Aslan ? Même si la jeune femme est honnête, cela n'a pas d'importance. Comment pourrait ellle le comprendre ? Comment pourrait elle l'aider ? Sans compter que sa nature de femme la rends naturellement dégoutée envers les hommes faibles, tout comme en paradoxe le syndrome de la guérisseuse en prévalence chez les Poufsouffle doit être le motif qui l'enclin à lui tendre la main. Mais au final à quoi bon ? Aslan n'a pas envie de subir le traitement qu'on donne à un enfant ou à un miséreux.... Aslan n'a plus envie de grand chose en réalité.


-Je suis désolé , je suis un peu fatigué ces derniers temps Eleanor. Je vais euh, faire ce que je devais....


Se contentera t"il de répondre  de façon confuse alors qu'il commence à rebrousser chemin, pour lui la discussion semble finie, ou du moins il essaye d'en échapper ...

En un instant Eleanor était devenue celle qui recevait les confessions du croate, étant certainement la personne présente au moment où c'était devenu nécessaire pour lui. Peut être allait il regretter de l'avoir fait car déjà la Poufsouffle sent son camarade en fuite, certainement la conséquence de la réalisation de ce qu'il venait de faire.

- Oui je comprends...

La rousse ne savait pas vraiment ce qu'elle devait faire. Le retenir ? Ca paraissait compliqué et contre productif de le forcer à rester à et se confier un peu plus encore. Ou bien ce bref moment lui était peut être déjà bénéfique ? C'était compliqué de se sentir légitime à pouvoir contribuer à quoi que ce soit quand il s'agissait d'une personne que l'on connaissait aussi peu, quand bien même on souhaite agir

- Si jamais tu as besoin de raconter d'autres histoires de Cetin n'hésite pas.

C'était peut être encore ce qu'il y avait de mieux à faire, de montrer qu'un soutien existait si jamais le Serdaigle se sentait prêt à l'accepter un de ces jour. En attendant la préfète le regarda commencer à partir et ajouta une dernière remarque.

- Et essaye d'écouter ses envies un peu, il mérite mieux que d'être esclave soldat.

Peu importe ce que ça veuille dire vraiment dire d'occuper une telle fonction, c'était sans aucun doute quelque chose à éviter.

Aslan ralentira sa marche un instant , se retournant vers Eleanor... Il restera quelques secondes à la fixer intensément  avant de finalement répondre l'air peu convaincu, mais sincère.

-Peut-être que je le ferait. Merci de ton temps.

Il hésite quelques secondes en regardant le sol et semble vouloir dire quelque chose... Mais se résigne soudainement et prends la fuite , détallant les marches quatre à quatres.

Une scène aussi étrange que triste finalement. Elle ne savait pas si ses mos auraient un quelconque intérêt pour le croate mais au moins elle avait proposé son aide, maintenant à voir comme lui y réagirait dans le futur.

- A bientôt Aslan. Prend soin de toi.

Eleanor observa s'enfuir le Serdaigle avant de s'en aller à son tour.