La Salle des Leviers

Rassurée et sachant comment fonctionne ces orbes c'est en direction de Maria-Esperanza que la lionne se tourne et , après quelques instant de silence, lui adresse la parole tout en pointant du doigt l'extrait de magie lumineux:

- Celle-ci te reviens Maria. Je te doit trois vies et ne pourrais sans doute jamais te rendre la pareille.

Le visage fermé et le regard de feu, la Gryffondor ajoute:

-Le refus n'est pas acceptable.

Émerveillée, María ferma les yeux un instant, oubliant les dangers potentiels autour pour ressentir cette étrange sensation, presque de bien-être. Béate, elle ne rouvrit les yeux que peu après, lorsque Nymeria s'adressa à elle. L'adolescente la fixa alors pendant quelques secondes, bien sûr qu'elle devrait refuser ce présent qui n'en était pas un et qu'il était acceptable de le faire: cette orbe étant celui de la lionne !

-"Tu ne me dois rien du tout Nymeria ! C'est à toi qu'il revient, à personne d'autre."

Un hochement de tête convaincu accompagna sa réponse.

-"D'ailleurs, il soignera ta "coupure", tu en as donc besoin !"

Ce ton affirmatif était bien sûr tronqué par sa méconnaissance de ce phénomène. Mais elle s'était sentie tellement bien au moment de ... l’absorption de cette boule éthérée. Il était donc plausible que cela puisse soigner la Gryffondor de sa blessure !  

-Et puis tu viens déjà de lui sauver la vie contre l'armure ! ajouta-t-il à destination de Nymeria.

Les dettes se payaient, c'était entendu ; mais à ce point...

Implacable Gryffondor, la blonde ne quitte pas la corneille du regard et semble à peine entendre ce qu'elle dit.

-Cette blessure doit me faire mal, aujourd'hui et jusqu'à ce soir, puis le lendemain et les journée qui suivent. C'est important tu comprend? Autant que le fait que tu prenne cette.. ce.. Machin magique qui flotte.

La troisième année imagine la sensation de soulagement qu'elle pourrait ressentir en absorbant l'orbe qui est regarder avec un mélange d'envie furieuse et de profond dégout.  La prendre serait choisir de remettre à plus tard sa rédemption, d'ajouter à ses péchés celui de mauvaise payeuse, de se trahir une fois de plus.

Le regard de la lionne se fait plus dur encore tandis que sa voix prend des ton plus grave qu'à l'accoutumé lorsqu'elle reprend, sans prendre la peine de répondre à Johannes qui pourtant plaide pour sa guérison :

-  On m'as fait mentir cette nuit. J'ignore à qui je le dois, à Zverotic ou ce Shane mais ont m'as fait mentir. De grâce, ne soit pas celle qui me rendras coupable de cela une fois de plus.

Augustus interrompit cette mièvreuse conversation, bien qu'il fut troublé par le mensonge dont Nymeria faisait référence, est ce que c'était par rapport au meurtre ?

- Rohhh là là vraiment les gryffondors vous êtes des bons parleur,  l'orbe va soigner ta plaie vas-y attrape là là

Occultant le grossier Serpentard, María secoua la tête, toujours impossible pour elle de prendre ce "faux présent".

-"Tu ne mentiras à personne Nymeria. Et tu as fait exactement ce que tu devais faire en ces murs: ton cœur est brave, ta récompense n'en sera que meilleure."

Plagiant sans vergogne la voix résonnante des murs narrant leur précédente aventure pour donner fond à ses propos l'adolescente y tenait, leur petit groupe avait mérité cette récompense et tout le monde y avait droit.

-"Et ceci est ta récompense. Cette orbe de magie est à toi et à personne d'autre."

Les paroles de la corneille touche la lionne pour des raisons diverses, l'impression de ne pas mériter ces compliments, le sentiment d'impardonnable échec qui ne la quitte plus, assez pour faire déglutir difficilement la sorcière des paluds qui pose la main sur son flanc.

- La voici ma récompense et cela me convient.

D'un geste sec de la tete Nymeria se tourne ensuite en direction du serpent qui fait office de plan B.

-Augustus! Tu veux cette orbe? Tu sais que le mensonge prend le Portoloin pendant que la vérité chevauche le balai, fait donc très attention à ce que tu vas répondre.

Nouveau déglutissement tandis que les plus observateurs de ses camarades peuvent remarquer la pellicule aqueuse présente dans les yeux de la troisième année.

- Comment est mort le garçon aux insectes? Par qui, pour quoi. Répond et cette "récompense" est à toi mais sache que si tu me prend pour une imbécile, je viendrais la récupérer là où elle se trouvera.

Il fallait croire que Dante avait bel et bien fait passer la nouvelle... Arborant un sourire nerveux ou narquois ? Nul ne le savait, mais il dit

- Dans le monde réel si t'essaies de me tuer j'ai le droit de te tuer.

Il regardait l'apprentie lionne droit dans les yeux. Il avait décidé de prendre position, et une position ferme qui plus est.
La violence de ses dernières rencontre avec la mort y était certainement pour quelque chose. En tout cas si Nymeria pensait qu'Augustus avait changé, ça pouvait à présent être une certitude.


- Comment il est mort ? T'aurais du le voir qand Alija lui a planté son couteau dans la gorge et qu'il a commencé à glouglouter et à gigoter dans tous les sens. Et jte vois venir c'est pas votre fausse noblesse qui va changer quoi que ce soit à cette histoire, vous voulez rendre justice à Shane ? Bah moi i dont give a fuck about him

Finit-il de dire à bout de souffle. Nymeria avait pour le moins énervée le serpent qui était pour l'occasion de sortir de son trou, elle venait de réveiller em augustus des souvenirs douloureux et des sentiments complexes.

Fronçant les sourcils en écoutant la conversation qui avait plus que dévié sur des sujets que María n'avait pas plus envie d'aborder aussi peu de temps après s'être déroulés, elle eut un haut-le-cœur et dû mettre sa main devant sa bouche en entendant l'horrible description de la mort de Shane racontée d'une manière aussi crûe et cynique, surtout de la part d'un gamin de presque son âge. Et l'expérience vécue ne justifiait jamais un tel déchainement d'antipathie à son égard, quel que fût ses actes de son vivant. Quelques secondes lui fut nécessaire pour se calmer, ainsi que les palpitations de son cœur. Cependant à mesure qu'elle comprenait et mesurait les paroles d'Augustus, de biens étranges sentiments l'animaient: l'injustice d'abord oui mais aussi son âme dévote s'animant.

-"Ce n'est pas à nous de lui rendre justice mais ce n'était certainement pas à vous de vous faire justice."

Ses croyances refaisaient surfaces, son petit crucifix battait le rythme en même temps que sa respiration, elle le sentait soudain plus lourd contre sa poitrine. L'Infante se fit violence pour ne pas parler de la seule justice régulant le monde: la justice divine.

-"Et peu importe ce que vous dites: il y avait toujours le choix de le laisser en vie. Toujours."

Durant la totalité des aveux du serpent sa camarade de promotion ne le quitte des yeux et, déjà à moitié convaincue par les circonstances du décès de Shane, apprend le fin mot de l'histoire sans montrer d'émotions supplémentaires. La colère ressenti ne l'est qu'envers le serbe, ce n'est que la tristesse que l'on ressent face à la perte d'un ami que Nymeria as envers Augustus en cet instant car elle le voit -tout comme les deux autres sorciers- le Serpentard partage les opinions du meurtrier. Du moins cela ne le heurte pas outre mesure, ce qui se trouve déjà être trop et d'une façon logique la réaction de Maria-Esperanza la rassure. Il ne s'agit pas là de noblesse feinte ou réelle mais d'humanité et de justice

- Agir comme un animal c'est renoncer à sa position d'être humain. Ce fut le choix de Zverotic et non le tiens mais puisque tu semble d'accord avec ses agissements.. Qu'il en soit ainsi.

La blonde fait quelques pas de retrait afin de laisser à son ancien ami la place pour récupérer son du.

- Ma parole est sure, cette orbe est donc à toi.

Le regard noisette se pose sur le Poufsouffle puis la corneille pour enfin se perdre quelque part dans l'esprit de la jeune femme qui semble fournir des efforts surhumain pour qu'aucune larme ne passe la frontière de ses paupières.

il regarda maria d'un air incrédule il ne comprenait pas pourquoi on l'attaquait de cette manière, il n'avait ni tué ni volé.

- Comment ça vous ?? On dirait que c'est moi qui l'ai tué ? Tout c'que je dis c'est que sur un champ de bataille il faut être prêt à mourir, il a essayé de tuer Alija, Alija avait le droit de le tuer. Vous pouvez aimer, vous pouvez être révoltés, ça changera rien,  c'est juste la réalitée de la vie.

il se tourna finalement vers la rouge excédé

- Moi je l'aurais pas tué à sa place, mais c'était pas à moi de faire le choix . il changea de ton et écarta les bras vu que c'est pas moi qui l'ai tué !

Il n'adressa même pas un regard à l'orbe magique durant toute la durée de son discours, manière de signifier qu'il n'en avait rien à cirer.

Mouvement de tête de la gauche vers la droite, peut-être Augustus ne l'avait pas tué oui, sûrement même, en revanche ce manque criant d'humanité à l'égard d'un sorcier à peine plus âgé qu'il ne l'était restait tout aussi pire que le meurtre abject dont Shane avait été victime.

-"Ce n'est pas une raison pour s'exprimer ainsi... avec ... avec aussi peu d'empathie à son égard  ! Et quand bien même les actes dont il s'est retrouvé coupable sont tous aussi condamnables, nous n'avions pas à ..."

María ne finit nullement sa phrase, dépitée d'en arriver à devoir justifier ce qu'elle pensait être la normalité. Pourquoi ne comprenaient-ils pas cela ?Qu'ils ne pouvaient nullement être au dessus des lois de Dieu ? Nouveau mouvement de tête alors qu'elle abandonnait Augustus et ses actes pour se tourner vers Nymeria.

-"Nymeria ... Prends cette orbe, c'est à toi, ta récompense pour la bravoure dont tu as fait preuve dans la forêt et en ces murs. S'il te plaît."

"De toute façon il ne la mérite point..." mais bien sûr ces termes concernant le Serpentard restèrent à la frontière de ses lèvres.

Maria met les mots sur ce qui dérange réellement derrière les révélations du serpent qui aurait tout à fait pu dévoiler les événements sans essayer de les justifier. Nymeria fait son possible pour ne croiser le regard d'aucune des personnes présentes par crainte de voir ses nerfs lâcher, c'est donc en fixant un point invisible quelque part face à elle que ces mots son prononcer pour le vert d'une voix où se bouscule un tas d'émotions confinées:

- N'importe qui pourrait tuer son prochain par orgueil, par plaisir, par profit, par vengeance.. Tenter de faire rimer une mise à mort avec une sorte de logique ou de légalité est de ton fait, pas une loi. C'est cela la réalité.

Une profonde inspiration lui semble nécessaire, profonde et bruyante, avant de reprendre:  

- Tu t'es rendu complice sans le vouloir, tu ne pouvais pas savoir que le chien nommé Zverotic irait au bout de ses paroles. En revanche tu revendique le bien fondé de cette assassinat, tu essai de le justifier, ceci est une folie.

Difficilement l'ombre d'un sourire passe sur le visage de la blonde lorsque cette dernière pose les yeux sur la corneille.

- Augustus s'est montré bien plus brave d'une certaine façon, à lui revient un don plus conséquent.

Boitillante et épuisée, Nymeria Lancaster se dirige vers la grille scellée menant au couloir du premier étage avec l'espoir que le château les libères enfin de cette épreuve.

- J'men fous de ta boule lumineuse, et j'ai pas de peine pour quelqu'un qui a essayé de me tuer

Nymeria lui avait visiblement déjà tourné le dos, il ajoutera tout de même

- Je dis les choses comme elles sont, le gagnant a le droit de vie ou de mort sur le perdant, et essaie pas de me faire passer pour le méchant !

Il tourna le dos à Nymeria pour aller voir une des statues, si elle n'ajoutait rien

-"Peut-être faut-il détruire les 4 autres statues."

C'était plus une affirmation qu'une question d'ailleurs.

-"Et utiliser l'énorme fiole pour éteindre le mur de feu."

La lionne attend, sans doute faut-il que toute les orbes soient absorber mais elle ne flanchera pas maintenant. Cependant la propositions de Maria semble tout aussi pertinente c'est donc avec une lassitude extrême comme son avis que la rouge se tourne en direction d'une des statues.

- Elles n'ont pas l'air agressive.

Il semblerait que la première hypothèse de la lionne étais bonne, qu'il faille prendre la dernière orbe, ce qu'elle n'est toujours pas décidée à faire. Alors la Gryffondor se met en marche en direction du serpent puis, arrivée à sa hauteur, plonge à son tour le regard dans les flammes. Après une poignée de seconde la Gryffondor s'adresse à Augustus tout en gardant le regard braqué sur le mur de feu:

- Je ne vaut pas d'avantage que toi.. Cette noblesse que tu pense feinte n'est pas innée, c'est une bataille constante que de choisir le choix le plus humain.

Combattre la rancune, la colère, la haine, le chagrin et tout autre émotions qui pourrissent le genre humain est un exercice constant et épuisant que la sorcière en rouge s'evertu à combattre. Cette dernière reprend après avoir repris son souffle qui se fait court, bléssée comme elle l'est et si proche des flammes.

-Tu es drôle, audacieux, aventurier, spontané.. Et innocent. Tu n'as tué personne, ton âme reste inviolée, mais l'idée que tu te fais de la justice est un vers dans une pomme qui mérite mieux que ça.

D'après Nymeria son camarade serpent le sais, la colère et l'émotion dans sa voix et sur son visage pendant les aveux en témoignes.

- Si Abigail avait été Dante, Jude, Eleanor ou n'importe qui d'autre il est possible, il est certain, que l'envie de donner le silence à l'agresseur m'aurait traversée l'esprit.. Si cet homme avait voulu intenter à ma vie.. Mais j'espère de tout mon coeur que j'aurais su me montrer assez forte pour y résister cependant, parce que la justice ne m'appartient pas. Je n'irait pas mordre le chien qui m'as attaquer, sucer le sang du moustique qui m'as piquer.. Chasser, attraper puis déféquer sur le pigeon qui s'est soulagé sur mes si beaux cheveux.

Pour une raison ou une autre la blonde ricane douloureusement après cette dernière sortie.

- J'imagine que les Serpentard qui partage ton avis sont nombre mais combien d'entre eux chercherai à porter secours à une fille qu'ils ne conaissent pas, combien d'entre eux sont tes amis, avec combien d'entre eux souhaiterais tu être ami? Pour combien d'entre eux t'es déjà tu mis en danger et combien t'on rendu la pareille?

Une quinte de toux secoue les épaules de l'étudiante qui semble souffrir de plus en plus de sa blessure, elle poursuis pourtant son monologue:

- Prend cette orbe, aspire sa magie et fais en ce que tu veux. Essai simplement de ne pas oublier que c'est toi qui choisi ce que tu es, qu'aucun professeur ni ainé ne peut te dicter tes pensées.

Les yeux mi-clos, la silhouette chancelante, Nymeria termine avec ces derniers mots:

- Tes idées sont ton monde, qu'arriveras-t-il si ces idées change.. Cela parait.. Impossible n'est-ce pas.. Pourtant il faudrait essayer.. Juste pour donner tort à ce chapeau bavard, à ceux qui prétendent que le serpent ne peut etre que venimeux.. A ce destin qui prétend que tout est écrit.

Johannes faisait de son mieux pour recoller les fragments du discours qu'il captait. Visiblement il s'était passé des trucs dans la f forêt. Ça ne le concernait probablement pas mais il s'en fit un post-it mental.

Vous voulez, euh, tirer l'orbe à pile ou face ? Je dois avoir une pièce là... Il fouilla dans son sac.

-Ou alors je fous ce truc dans mon sac et on voit plus tard.