En direction du pont du Pontar

Celonia n'était pas convaincue que toutes les générations pouvaient se comparer à la sienne. Peut être versait elle dans le jeunisme sans le savoir ? Toujours est il qu'elle n'avait pas un grand affect pour ses aînés de manière générale et préférait vouer son affection à ses contemporains. Pour sa part, Celonia refusait de se projeter dans le futur tant que celui-ci se fera sous le voile de la servitude aux caprices moldus. L'idée de fonder une famille ou de mener une vie "normale" dans une telle configuration la révulsait au plus haut point.

- C'est exactement ce que je me dis, oui. Je ne sais pas ce que je ferai après Poudlard. Pas parce que je n'y pense pas, mais parce que je ne veux pas y penser... Pas dans ces conditions en tout cas.

Aux yeux de la jeune Harpis, les sorciers survivaient plus qu'ils ne vivaient réellement.

- En ce qui concerne le conseil des sorciers... Elle dévoila ses dents, réprimant un ricanement. Je crois que j'ai tendance à être trop impatiente pour ce genre de professions à paperasse !

Quoiqu'elle ne le montrait pas toujours, la jeune fille était, effectivement, très impatiente. Lorsque, plus jeune, elle avait entamé le long voyage entre sa ville natale et l'endroit où se terre sa famille, elle se souvient encore s'être plain tout le voyage. Cette tare s'était retrouvée lors de sa scolarité puisque la jeune fille a tendance à rapidement se frustrer quand elle ne parvient pas à assimiler certaines compétences assez vite à son goût. Heureusement, fille de bonne famille, elle avait appris à tempérer ses ardeurs et à se voiler de quiétude, ce qui avait tendance à tromper les apparences.

- En tout cas tu as raison sur un point. Beaucoup de sorciers se divisent pour peu de choses et pas seulement à propos du sang.

La question du sang avait tendance à embarrasser Celonia qui savait que certaines de ses connaissances n'étaient pas aussi pures qu'elles ne le devraient et elle savait que viendra un temps où des choix difficiles seraient à faire. Pour sa part, elle plaignait sincèrement les nés moldus qui se retrouvaient dans un camp opposé à celui de leurs aïeux, voire de leurs parents, mais elle s'inquièterait aussi d'en fréquenter car leur loyauté ne pourrait s'en trouver que défectible, pour les mêmes raisons. Ainsi, elle préférait encore s'imaginer que ces gens-là étaient trop peu nombreux pour qu'elle ait à s'en soucier.

- Personnellement peu importe la situation je compte bien parvenir à mes objectifs. En espérant que ça puisse aider notre société.

C'est peut être même dans cette situation critique que ses talents pourraient le plus lui faire tirer son épingle du jeu et s'imposer comme quelqu'un d'importante chez les sorciers britanniques. Eleanor hocha de la tête ensuite en souriant également. La patience n'était pas son fort non plus mais c'était sûrement dû à leur jeunesse dont c'était un défaut plutôt commun que l'on effaçait peu à peu avec le temps et l'expérience accumulée.

- Une simple différence sociale ou de rivalité entre maisons suffisent à certains pour se quereller plus que de raisons avec d'autres. Je n'arrive pas à comprendre comment cette mentalité de division peut être aussi forte quand le besoin d'unité n'a jamais été aussi nécessaire. Je me demande si c'est pareil dans les autres pays, au delà de la question du sang qui est commune à beaucoup de régions du monde.

Peut être que Poudlard et sa façon de laisser une forte rivalité entre quatre clans jouent dans cette façon de penser qui empoisonne leur société ? C'était sûrement plus compliqué que ça mais ça devait jouer à son sens tout de même. Si elle, et bien d'autres, arrivent à avoir un esprit de compétition qui est sain et les poussent à se dépasser, ce n'était pas le cas pour un bon nombre qui voyait en leur camarade de vrais ennemis. Notamment chez les Poufsouffles qui n'étaient pas les plus appréciés de part leur réputation de maison pour né-moldu. Réputation qui n'était pas usurpée d'ailleurs mais qui créée une véritable animosité contre les blaireaux, à commencer par ces maudits Seprentards. Heureusement tous n'était pas dans ce rapport malsain même si ça représentait qu'une petite partie.

- Dis moi tu verrais qui parmi nos camarades qui puissent un jour accéder au Conseil des Sorciers et devenir de bon dirigeants ? Je dois avouer que je ne vois pas forcément grand monde pour le moment.

Ce qui lui semblait logique, leurs homologues étaient encore très jeunes et ce n'était pas forcément à cet âge là que l'on pouvait faire ressortir des qualités qui laissaient à penser qu'on puisse avoir sa place pour une telle fonction. Sans compter que la rousse était loin de connaître assez bien tout le monde au château, notamment chez leurs aînés par exemple. C'est pour cela qu'elle était curieuse d'avoir l'avis de Celonia sur le sujet, peut être qu'au sein des Serdaigles il y en avait certains qui en avaient l'étoffe ? Miller en tête de file.