Re: La clairière enchantée (Nord Est de Pré au Lard)

De nouveau dès l'aube, le lendemain de leur chasse à la flûte, le duo reparti pour une balade de deux heures encore une fois afin de retrouver le jeune flûtiste enjoué. Une fois arrivé à cette même souche où ils l'avaient trouvé hier, Eleanor s'adressa au fantôme tout en aillant sa flûte à la main.

- Bonjour ! C'est James et Eleanor, on a retrouvé ta flûte !

Le fantôme n'était pas là lorsqu'ils arrivèrent, il se matérialisa quelques secondes après avoir été appelé.

— Ah vous revoilà ! Je vous remercie d'avoir retrouvé ma flute ! Vous avez fait ca vite.

Curieusement, la flute que tenait Eleanor lévita jusqu'à lui, le fantôme s'en saisit.

James avait peur qu'ils soient arrivé trop tard pour voir le fantôme, mais après quelques secondes, ce dernier apparut et ils purent lui rendre sa flûte.

« - On a fait vite ? On a passé j'sais pas combien d'heure dans une forêt pour la trouver votre satané flûte. Mais bon... »

Il soupira.

« - C'était marrant, en vrai. » avoua-t-il au final.

L'écossais était impatient de voir la suite de cette petite aventure, qui avait animé ses vacances d'été de la meilleure des manières.

Comme une comptine entendue bien trop de fois, Eleanor se rappela sans soucis le chemin qu'ils avaient parcourus plusieurs fois.

- Gauche, gauche, milieu, droite, gauche, milieu, arrière.

La jaune ricana un bref instant avant de demander avec curiosité au fantôme :

- Au fait comment tu t'appelles ?

Vu qu'ils parlaient tous en même temps, le fantôme se contenta de l'essentiel.

— On m'appelait Ixion. Dit il en regardant sa flute. Bien, prête, Eleanor ?

Il porta l'instrument à son visage.

Ixion, fils de Mikau et Nikala. Cette famille ne serait pas oubliée. La jaune sorti son instrument de sa besace et acquiesça à la question.

- Je te suis.

Équipée de sa lyre, Eleanor était prête à apprendre la dernière partie du Chant de l'Apaisement qui allait régler toute cette histoire et justement apaiser cette troisième âme. L'objectif qu'elle voulait atteindre depuis plus d'un an et demi serait bientôt accomplit.

James, légèrement en retrait, se contenta d'écouter la suite.

Les premières notes s'élevèrent alors. Jouant la mélodie depuis le début au son de la lyre et de la flute, Eleanor et Ixion entamèrent un duo jusqu'à arriver au troisième Mouvement de la musique où Eleanor fut naturellement un peu plus à la traine... Après de longues minutes à jouer, Eleanor commença à apprendre les notes et put suivre Ixion avec plus ample hardiesse, acquérant la connaissance du 3ème Mouvement du Chant de l'Apaisement. A mesure qu'elle était plus à l'aise avec son jeu, des animaux se rassemblèrent autour de la souche pour écouter jouer le duo dans ce mouvement qui avait en lui quelque chose de puissant et d'un peu plus joyeux que le reste de la musique, bien qu'elle restait étrange dans l'ensemble. Tandis qu'ils jouaient, deux autres fantômes se joignirent à eux quand un quatuor détonnant, délivrant une prestation d'une puissance considérable... James, qui était spectateur de toute cela, en était désormais certain: cette musique (à moins que ce fut l'instrument) émettait quelque chose, quelque chose d'infiniment puissant au delà même des émotions qu'elle transmettait. Il sentait quelque vibrer depuis la scène, de la magie était à l'œuvre.

Puis les esprits se calmèrent, le jeu s'amenuisa, puis se tut. Ixion était encore là, se tenait sur sa souche elle même entourée par des petits animaux qui ne semblaient pas déterminés à partir...

— Eh bien... Quel orchestre ! Je crois bien avoir accompli ma mission... Mais avant que je parte, écoute moi, c'est important.

Le fantôme baissa sa flûte, entamant son monologue.

— Le Chant de l'Apaisement ne peut être joué parfaitement que si son interprète comprend parfaitement ce qu'ont ressenti leurs auteurs... Même moi je ne le puis. Mais tu en as été capable, toi. Je t'ai transmis le Mouvement que j'ai composé, ainsi tu pourras le jouer au monde entier. La musique est un cadeau que l'on fait à tous ceux qui nous écoutent, quelque chose que l'on partage. C'est ce que mon père aurait voulu, tout comme le fait que mon Mouvement soit plus joyeux que les autres. Mon père l'était ! Il est mort sans avoir pu transmettre sa joie au monde. Ma mère, marquée par les épreuves, n'en a été capable qu'à la fin de sa vie. Quant à moi, j'ai décidé d'achever ce que mes parents avaient commencé. Terminer sur une note triste aurait été trahir leur héritage. Le Chant de l'Apaisement a été marqué par bien plus de choses qu'il n'aurait du l'être. C'est devenu une mélodie à l'éloge du Deuil: la tristesse infinie et insondable, puis la rédemption et l'espoir lointain, jusqu'à se lever un matin sous un ciel sans nuages. Le deuil est terminé, et chacun peut aller de l'avant. J'ai accompli ma mission: te transmettre ce Chant. Toi aussi, tu pourras le jouer au monde entier. Tu pourras bannir le mal. Jouons une dernière fois, après quoi je pourrai aller les retrouver.

Sans laisser à Eleanor ni James le temps de répliquer, il porta de nouveau son instrument à sa bouche, et entama son ultime sonate.

Après s'être assied sur la souche en tailleur, elle apprit le Troisième Mouvement de ce fameux chant à force de répétition, encore une fois c'était un moment qu'elle considérait comme privilégiée. Mais surtout elle pu apprécier ce qui se dégageait de cette mélodie, quelque chose de vraiment fort et de plus joyeux que les précédentes parties. Un énorme rictus fendit ses lèvres quand Eleanor vit apparaître tout autour du duo plusieurs animaux environnants. Une partie de la jeune fille voulait juste tendre la main vers cet écureuil à proximité mais se ravisa de casser son jeu avec Ixion, c'était bien trop important. Sa patience fut vite récompensée par l'apparition de Mikau et Nikala, ce qui la combla de joie. Comme avec de vieux amis, la rousse mit à jouer avec toute la joie qui la caractérisait, voilà un sentiment qui lui était particulièrement facile de ressentir. Elle profita de chaque seconde que dura ce quatuor puisque ce serait la dernière fois qu'elle pourrait faire de la musique en pareil condition et surtout avec ces musiciens là. En plus dans ce cadre là avec une audience aussi particulière. Que pouvait il y avoir de plus beau pour la fille de treize ans qu'elle était ? Malheureusement toutes les bonnes choses avaient une fin et bientôt leur petit concert improvisé se stoppa.

- Je t'écoute.

C'est énormément d'attention que la rousse écouta chaque mot du flûtiste. Elle en apprenait un peu plus sur comment le Chant de l'Apaisement avait été créé. C'était une oeuvre familiale que chacun avait continué à la mort de l'autre. Mikau n'avait pu qu'insuffler sa souffrance dans cette mélodie qui se devait de transmettre sa joie, c'était triste mais heureusement sa femme puis son fils avait prit le relais. Une chose était sûre: Eleanor se montrerait digne de cet héritage qu'elle continuerait de perpétrer aux oreilles de tous. Après tout ses objectifs étaient les mêmes que son créateur : apporter du bonheur dans ce monde qui en manquait cruellement. D'ailleurs son instrument et cette mélodie devaient avoir des propriétés magiques qui allaient bien au delà de la simple musique, il y avait une grande force magique. Après avoir joué ainsi qu'à l'entente des dernière paroles de Ixion, ça ne lui faisait aucun doute.

Elle voulu lui demander exactement ce qu'elle pourrait réaliser mais son homologue avait déjà commencé à jouer de sa flûte. Ce serait malpoli de l'interrompre. Et puis il méritait bien de trouver enfin le repos éternel qu'il devait attendre depuis longtemps. Le trio allait pouvoir être unis à nouveau. Sans se défaire de ce sourire enjoué, Eleanor joua avec toute l'application et les émotions qu'elle pouvait y mettre.

La puissance du concert laissa James pantois, muet, ridiculement petit et inexistant face à l'immensité de choses que représentait la mélodie. Ce n'était pas de la simple musique, mais une forme de magie exceptionnelle et déroutante, une forme de magie qu'ils n'avaient encore jamais étudié mais qui défiait les yeux dans les yeux le pouvoir transmis par une baguette magique. James n'osait même pas intervenir ou interrompre les deux protagonistes principaux de la scène, profitant simplement de la chance qu'il avait d'être ici.

Ixion hocha la tête en direction d'Eleanor. Lui faisant un salut de la main, il se mit, comme ses ancêtres, à disparaitre progressivement tandis qu'elle apaisait son âme à l'aide de son instrument. Les deux autre fantômes firent de même, jusqu'à ce que les derniers lambeaux de leur être ne quittent ce monde, ne laissant derrière eux que des souvenirs impérissables et une flûte en bois. Ainsi s'acheva le dernier acte de ce drame séculaire: dans le calme et la sérénité des dernières notes retombant dans la plaine, qui bientôt firent place au bruissement des feuilles ployant sous la brise estivale, sonnant comme un ultime rappel que malgré toutes les épreuves, la vie et la normalité trouvaient toujours un chemin...

Les yeux un peu mouillant, Eleanor continua de jouer jusqu'à ce que le trio de fantôme ne disparaisse complètement. Elle n'aura pas manqué d'adresser un dernier sourire à cette si touchante famille quand elle le pu encore. Du revers de la main, la jaune essuya rapidement quelques joyeuses larmes de sous ses yeux. C'était terminé. Un chapitre important de sa très jeune vie de sorcière venait de s'achever, ça lui faisait drôle. Plus de recherche, plus d'aventure ou de rencontres incroyables. Peut être même verrait elle bien moins souvent James ? Une pensée qui ne lui plaisait pas.

- Je crois que c'est fini.

La flûte en bois fut ramassée, avec sa lyre et le Chant de l'Apaisement c'était tout ce qui demeurait de leur histoire. Égoïstement, une partie d'elle voulait garder cet instrument pour elle-même, après tout la Poufsouffle l'avait mérité. Et puis cet objet possédait sûrement un certain pouvoir. Pourtant ce serait bête de la conserver, il fallait que leur musique se propage. Eleanor était grandement hésitante sur le choix à faire alors elle s'en remis au Serpentard.

- Je m'étais dis que le mieux serait de la rendre au drôle de gamin qu'on a vu hier mais je ne sais pas... Peut être que je devrais le garder à l'abri ? Mais je pense que le mieux ce serait de confier cette flûte à quelqu'un de confiance avec qui on pourrait jouer ensemble et...

Tout du long la jeune fille avait gardé l'instrument serré contre elle mais maintenant le tendit à James avec un sourire presque timide.

- Et peut être que c'est toi ? Après tout tu connais l'importance de leur histoire et de cette mélodie. Je pourrais t'apprendre. Si tu en as envie.

Ce serait formidable de pouvoir jouer avec quelqu'un d'autre le Chant de l'Apaisement et peut être en déceler toute la magie. En plus ça lui permettrait de passer du temps avec quelqu'un qu’elle considérait comme un ami. Mais avant toute chose il fallait encore que le vert en est le désir.

Ô combien avait-il pu être frustré par cette petite escapade dans la forêt enchantée, ce court et fâcheux épisode ne gommerait pas l'immense et incroyable aventure que James venait de vivre grâce à sa camarade. Si la Folsham fut attentive, elle avait pu remarqué que l'écossais s'était essuyé les yeux d'un revers de la dextre, séchant ses prunelles enfin émues par toute cette histoire. Il en était longtemps resté imperméable, bien moins impliqué dans les affaires personnelles de cette petite famille que la jaune, mais cette dernière vision, ces dernières notes, avaient provoqué un mélange d'émotions suffisant à créer quelque chose au sein de son cœur encore jeune. Deux parents et leur fils enfin réunis, cela résonnait en lui et secouait ses entrailles.

James soupira longuement, reniflant une dernière fois pour garder la face. Il n'était pas ridicule à pleurer devant une fille, non, c'était simplement ses allergies qui le grattaient. Ses petits yeux semi-clos s'attachèrent à la silhouette d'Eleanor, dont il n'avait pas clairement écouté les mots mais dont il avait compris l'intention.

« - Je... Je ne sais pas, Eleanor. Je ne suis pas musicien... Et puis peut-être que c'est à toi qu'elle revient. C'est toi qui les a sauvés, je n'ai rien fait de spécial. »

Il ravala un sanglot menaçant de le faire craquer pour de bon. L'Ashworth secoua la tête et souffla un bon coup pour expier tout ce qui montait en lui.

« - Tu es faite pour ça. Moi, je ne sais pas. »

Finalement Eleanor ne fut pas la seule touchée par cette scène et toute cette histoire. C'était très rare, sûrement même la première fois dans son cas à elle, de voir James touchée à ce point. Heureusement pour lui la jaune n'était pas du genre à faire de commentaires là-dessus car sachant le garçon pudique dans ce domaine. De toute façon il n'y avait pas grand chose à dire, tous les deux savaient pourquoi ça provoquait ce flot d'émotions en eux. Elle tenta surtout d'apaiser les craintes et les doutes du vert.

- Tout ça on l'a fait à deux, sans ton aide pour les recherches ça aurait été beaucoup plus compliqué. C'est aussi grâce à toi qu'on a pu les libérer. Le reste du temps je n'ai fait que jouer.

La seule différence c'est qu'on lui avait apprise à savoir utiliser un instrument. C'était d'ailleurs sûrement la seule bonne chose que son moldu de père avait fait : lui payer des cours. En ce qui concernait le mérite, l'écossais n'avait pas à s'en faire. Un sourire qui se voulait encourageant fut lancé au Serpentard.

- Et jouer ça s'apprend, personne n'est musicien avant de le faire. Puis tu sais, c'est dur de jouer deux instruments en même temps, à deux c'est plus simple.

Une mine amusée s'afficha avant de reprendre son sérieux. Finalement il n'y avait qu'une seule question importante pour savoir quoi décider.

- Tout ce qu'il faut savoir c'est si tu en as envie. Si oui alors je t'apprendrai avec joie ! Mais tu ne dois pas te sentir forcé. Tu n'es même pas obligé de me répondre maintenant.

Elle pouvait comprendre que ce soit difficile pour quelqu'un qui ne s'était probablement jamais imaginé jouer de la musique un jour.

Il fallait dire que la poufsouffle était douée pour le social, rendant un bel hommage à sa maison. Le garçon hocha doucement la tête, esquissant un fin sourire les yeux rivés sur la flûte encore présente dans les mains de la Folsham.

« - J'essayerai alors. Je me ne forcerai pas si je sens que quelqu'un d'autre en ferait meilleur usage. Je peux ?... »

L'Ashworth tendit la main pour récupérer l'artéfeact. Si la jaune acceptait de lui confier la flûte enchantée, il la détaillerait sous toutes ses coutures, l’œil intrigué.

« - On ferait mieux de rentrer, je crois qu'on fait peur aux animaux. » glissa-t-il ensuite amusé, se laissant aller après le poids qu'avaient pesé les dernières minutes.

Une décision qui lui allait parfaitement, de toute façon il n'y avait pas grand monde qui pourrait en faire un bon usage. En réponse à sa question, Eleanor tendit l'instrument au flûtiste en herbe. Maintenant ça lui appartenait. Elle espérait sincèrement qu'un jour la lyre et la flûte raisonne de concert pour donner quelque chose de beau à nouveau, que ce soit le Chant de l'Apaisement ou autre chose. Elle avait également dans l'idée d'en savoir plus sur cette magie qui semblait animer instruments et sonorités. James pourrait l'y aider aussi.

La Poufsouffle observa les alentours où se situaient les animaux, probablement partis maintenant, quelques minutes plus tôt. Elle souffla du nez et acquiesça.

- Oui on a encore de la route en plus.

Après quelques minutes à marcher dans le silence à ressasser les événements très récents, un sujet lui revint en tête. Avec les deux heures qui les séparait de Pré-Au-Lard c'était certainement le bon moment pour l'évoquer.

- Dis James, est-ce qu'il y a des personnes dont devraient se méfier les Poufsouffles dans ta maison ? Ou même les élèves en général d'ailleurs.

C'était pour le moins directe et presque dit sur un ton nonchalant.

La flute n'avait rien de spécial.

Du but en blanc, Eleanor venait de changer de sujet et laissa l'écossais pensif un moment. Pourquoi cette question ? Quelques noms vinrent évidemment dans son esprit.

« - Baaaah... Quasiment tous, je dirais. »

Il se mit à rire, conscient que sa réponse était nulle.

« - Non, je sais pas. Comme ça je pense aux petits groupes de sang-purs... Hmm... Oui. Lucian et ses amis, par exemple. Il s'en prend même aux petits de chez nous alors bon. Tu répètes pas ça, hein ? A personne. »

James était radical sur ce point, et cela se sentait qu'il ne pardonnerait pas Eleanor si elle en parlait.

« - Mais pourquoi cette question ? »

- Lucian je vois...

Ca ne lui disait rien comme nom mais ce serait sûrement utile de le noter. Si il s'en prenait même à ses propres cadets alors rien ne l'empêcher d'attaquer des Poufsouffles, un petit caïd sang pur qui était peut être la cause de ce qui était arrivé à Johannes. Quand au fait qu'elle ne répète ça à personne, ça allait bien entendu de sois. Mais peut être que ça pouvait aussi montrer une certaine crainte vis à vis de cet étrange personnage.

- Un Poufsouffle innocent s'est fait agresser et voler dans les sous sols à la fin de l'année dernière. Je l'ai appris il y a peu. C'est hors de question de laisser ça impuni.

La jaune ne donna pas le nom de son camarade comme elle le lui avait promis. En tout cas ce sujet la mettait très clairement en colère. Elle pouvait accepter beaucoup de choses sur la façon dont les Serpentards considéraient leur maison mais qu'on s'en prenne gratuitement à une des personne dont elle était la plus proche était intolérable.

- Je compte bien trouver qui c'est.

« - Hm, je vois... Et t'as des infos ? Du genre la taille, la voix, l'heure, le lieu, je sais pas moi, n'importe quoi ? Le nombre qu'ils étaient ? Je peux regarder de mon côté mais j'te promets rien. »

James semblait donc enclin à aider sa camarade. Il ne pensait pas pouvoir le faire, cependant, mais ça ne lui coûtait rien d'essayer.

« - Et c'est qui le poufsouffle ? »

- J'ai promis de ne pas révéler son identité.

Et une promesse était une promesse, de toute façon ça ne changeait sûrement pas grand chose de savoir que c'était Johannes.

- Ils ont attaqué par derrière, apparemment un a même raté son attaque au tout début. Mais malgré tout il a pas plus les voir et a quand même été immobilisé. Sinon je n'ai pas eu d'autres info. Au moins deux du coup.

C'était maigre certes mais au moins il savait que quelqu'un de premier cycle était sûrement dans le coup avec cette facile ratée.

« - Raté son attaque, c'est à dire ? Tu vas pas me dire que tu n'as pas posé plus de questions que ça ? Il faut des détails si tu veux retrouver quelqu'un, il va pas se dénoncer tout seul hein. »

La naïveté de la jaune, ou son envie de tout le temps bien faire, l'avait sûrement poussée à ne pas trop en demander à l'agressé. Dans ces conditions, personne ne pouvait lui venir en aide.

- Il n'y a rien de plus. Ils savaient ce qu'ils faisaient. Ils ont attaqué dans le dos et l'ont volé, il a pas plus de détails.

Pour le reste ça semblait avoir marqué beaucoup Johannes, peut être que ce qu'il avait vécu l'empêchait de vraiment se souvenir de tout.

- Justement je me disais que dans votre salle commune les agresseurs auraient pu se vanter peut être. Après tout il y a bien votre Lucian qui s'en prend aux siens alors agresser du petit pouffy... Il n'a jamais parlé de ça ? Ni ses amis que t'as évoqué ?

Des tarés sang pur, ça pouvait tout à fait correspondre même si finalement ça pouvait être pas mal de personne.

« - Tu crois qu'il a besoin de se cacher pour agresser un poufsouffle ? Eleanor, je ne sais pas qui a fait ça mais non, personne s'en est vanté. Enfin peut-être que si, mais vu que tu ne veux même pas dire qui est l'agressé, comment tu veux que je t'aide ? »

Ce que lui demandait la jaune était impossible, sans intérêt.

« - Il s'est fait voler combien ? D'argent, je veux dire. »

- Je sais pas ! Il m'a rien dit de plus, il avait l'air d'avoir mal vécu tout ça alors j'ai pas trop insisté non plus.

Faudrait cependant qu'elle revienne sûrement à la charge pour connaître le moindre détail sur l'histoire de Johannes. En l'état ça avait l'air compliqué et ça l'énervait.

- J'essaierai de lui reparler et d'en savoir plus même si ça ne lui plaît pas. J'en ai marre qu'on soit les bonnes poires qui ne disent jamais rien et acceptent tout sans broncher.

Son camarade jaune était quelqu'un de combatif et qui ne se laissait pas faire pourtant, ce qui montrait l'ampleur des dégâts sur son mental. Il fallait arranger ça.