Place des réfugiés

Bordé à l'orée de la célèbre Cabane-Hurlante, un Quartier avait vu le jour à quelques mètres de Pré-au-lard.
Les réfugiés pullulaient à l'intérieur de celui-ci. Sorciers et sorcières s'entassaient afin de trouver un logement qui conviendrait à leur famille et à leurs proches.
Au beau milieu de ce capharnaüm, certains enfants et vieilles personnes étaient laissés pour compte, à s'occuper, bavasser et jouer entre eux. Les soucis de la réalité semblaient encore bien loin, voir passés d'âge.

Si les enfants avaient perdu le goût de l'amusement face aux changements dans leurs vies, parmi eux, un tentait tout de même d'œuvrer pour garder un soupçon d'innocence de sa jeunesse. Il crapahutait parmi les nouveaux dédales du Quartier des réfugiés, à la recherche d'un larcin à commettre, d'un mystère à élucider ou encore d'une bêtise à faire. Au fur et à mesure de sa quête, le diablotin alpaguait les jeunes avoisinant son âge pour se joindre à lui, et ce fût non pas un, mais plusieurs petites teignes qui au final se retrouvèrent à tuer l'ennui.

Augustus sort sa tête du carosse, s'étire comme s'il venait de se réveiller, et descends de son moyen de transport en retardant quelques autres PNJ

- Nous y voilà

Il sort de sa poche une feuille qu'il serre nerveusement sans s'en rendre compte, et sait à peu près ce qu'il doit acheter et où aller.
Il commence à marcher et observe curieusement autour de lui les autres gens de sa caste càd les sorciers .
Mais avant tout il faut manger.

Pour la première fois de sa vie, Jude avait eu affaire au corps médical magique, qui avait soigné ses blessures avec une efficacité surprenante. Il avait été impressionné par la magie médicale, dont c'est la première fois dont il avait affaire. Cela, tout de même, le chagrinait que cette magie soit un peu trop efficace.

En effet, on lui avait promis qu'il ne subirait aucun séquelle et, donc, aucune cicatrice. Quel est l'intérêt d'affronter les dangers si c'est pour ne pas ressortir avec un air plus aguerri et intimidant ?

Cependant, cette expérience l'avait transformé. Il avait ressenti une douleur physique intense, mais c'était surtout les séquelles mentales qui le hantaient. Jude avait réalisé que les combats dans le monde magique étaient bien plus dangereux et réels que ce qu'il avait connu à Poudlard.

Cependant, malgré la douleur qui l'envahissait, Jude ressentait également une étrange satisfaction. Pour la première fois, il avait réellement eu l'occasion de se mesurer à un adversaire redoutable, de ressentir la tension palpable d'un vrai combat magique.

L'adversaire qu'il avait affronté était coriace, déterminé, et prêt à tout pour gagner. Les sorts qu'il avait lancés étaient puissants et dangereux, mais cela avait révélé à Jude une facette de la magie qu'il n'avait jamais explorée. La confrontation avait été assez brutale que pour lui donner la sensation de l'adrénaline monter en lui, l'excitation du défi, et l'urgence de la bataille. C'était un tout autre niveau par rapport aux duels amicaux à Poudlard, où les enjeux étaient minimes. Ce duel avait mis en lumière une réalité sauvage : le monde magique pouvait être impitoyable, et il devait être préparé à tout moment.

La douleur qu'il ressent est un rappel constant de cette expérience, mais elle était également associée à une fierté intérieure. Il était désormais plus conscient de l'importance de l'entraînement, de la maîtrise des sorts, et de la préparation mentale pour faire face aux défis à venir. Jude compris qu'il devait devenir plus fort, plus compétent, pour ne plus jamais se sentir vulnérable et, être capable, de relever tous les défis. Même les plus grands. Ne serait-il pas en train de devenir un Gryffondor ? Seul le temps nous le dira.

L'annonce de la découverte d'un sceptre annulant la magie parmi les moldus avait effrayé les sorciers. Pendant des générations, les sorciers avaient maintenu l'idée que leur magie était invincible, que les moldus ne représentaient pas une menace. Mais cette révélation remettait en question cette vieille croyance.

Mais Jude ne fit pas parti des sorciers ayant peur d'un tel objet, bien au contraire, cela a provoqué une certaine curiosité. Ce sceptre est une opportunité. Si un objet capable d'annuler la magie existait, il pouvait aussi y avoir d'autres artefacts magiques méconnus. Le jeune Poufsouffle se demandait s'il était possible de mettre la main sur cet objet, de l'étudier, de le comprendre et de peut-être même d'en découvrir les secrets. On a jamais trop de cordes à son arc après tout, n'est-ce pas ?

Devant un portail improvisé par quelques planches en bois qui séparait le quartier des réfugiés du reste de Pré-au-Lard, deux chevaux firent taire leurs sabots.
" Olléééééé... " C'etait le vieux Theodore qui tirait sur ses selles. À l'arrière, un homme et un enfant descendirent : les épaules chargés de matériel de construction. Une nouvelle maison verrait bientôt le jour d'ici quelques semaines pour accueillir au moins six nouvelles familles disait-on dans le quartier.
"Diego! Fais attention avec ce sac! Si tu fais tomber quoi que ce soit comme la dernière fois, ton oncle en entendra parler!"
"Moi yé né fais yamais rien tomber." répondit tranquillement le Serdaigle.
Alors qu'il se débarrassa du sac de ciment devant le chantier, l'air mauvais mêlé à des rémanences de débris, de cendres et probablement d'urine le firent éternuer au milieu d'un va-et-vient de main d'œuvre. " Hé! Combien tou vas mé payer Theodore?!" le concerné écarta la réponse d'un geste irrité. "Je t'ai déjà dit qu'en fin de semaine, maintenant vas-t'en." Mais Theodore fut le premier à détaler, avec un trousseau d'outil sous le bras, laissant la charrette et les chevaux derrière lui. Diego hésita à le suivre, avant d'apercevoir au loin l'une de ses connaissances, un certain Jude Leigh.
La bouille du grenadien pivota une dernière fois vers Theodore, mais celui-ci avait désormais disparu au centre d'une allée sombre. S'il fallait s'y enfoncer pour gratter ne serait-ce qu'une pièce, un peu de compagnie ne serait pas de refus.

Pourtant Jude n'etait pas des garçons avec qui Diego avait l'habitude de trainer à Poudlard. C'est qu'à Serdaigle était l'Elite, ceux qui réussiraient à se sortir de cette misère, et à Poufsouffle… les futurs contrôleurs de baguette. C'est ce que lui avait dit son oncle pendant les vacances, à lui et à son cousin lors d'un diner à table. " Diego, Carlos. Je sais que certains enfants en provenance d'autres maisons pourront devenir vos amis, et c'est une bonne chose. Il en est une, bien plus importante, qui est de bien choisir ses amis. Pour votre futur. Ceux que vous voyez en capuchon jaune pourront être amusants, mais ils ne feront que vous retarder dans les dernières années de votre scolarité. Et si vous les gardez en contact après, ils vous réclameront de l'argent."
Diego pesa le pour et le contre, son oncle était un homme sage. Le Poufsouffle vit le Serdaigle s'approcher : avec son béret de laine sur la tête, et son teint un peu foncé.

- Jude! Como ça va mi amigo? T'y as pas ouna mornille sour toi, pour quelqué chosse d'important?

Jude croisa Diego, un élève de Serdaigle qu'il connaissait principalement de nom et de vue. Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de discuter en profondeur, mais Diego était un Serdaigle, comme Celonia et Maria, et cela avait éveillé la curiosité chez le jeune Poufsouffle. Après tout, les Serdaigles étaient souvent considérés comme des individus intelligents et studieux, bien que la question de savoir si cela signifiait automatiquement qu'ils étaient de "bonnes personnes" restait ouverte.

Cependant, il était difficile de ne pas être impressionné par Diego alors qu'il travaillait avec acharnement à main nue, transportant des sacs de matériaux de construction. Il se demanda pourquoi Diego n'utilisait pas simplement un sort de Mobilocorpus pour déplacer ces lourdes charges. La magie pouvait rendre de nombreuses tâches physiques bien plus faciles, après tout. Et n'est-ce pas le lot des Serdaigle de réfléchir avant agir ?

Peut-être que le Serdaigle préférait le travail manuel ?

- Désolé je suis à sec. Mais c'est quoi ton truc important ?

Feignant l'altruisme il espère en savoir plus sur ce que désire Diego. En effet, même si Jude avait gagné un peu d'argent lors de sa victoire du tournoi de duel, il avait tout perdu en pariant sur lui-même lors de tournois de duels clandestin. Avec, comme seul souvenir, un bandage faisant tout son corps.

Evidemment, le Poufsouffle n'allait pas lui céder ce rond d'argent si facilement. Il lui fallait fournir une raison, et une bonne. Mais peut-être Jude était-il vraiment à sec, ne posant cette question que par politesse. Tous les Poufsouffle étaient bons par nature, Diego le savait bien. Il lui fallait trouver une  explication qui plairait à Jude, au cas où.

- C'est pour offrir oun cadeau.. hé. Honeyduke. Diego fronça des sourcils. Dans oun boite, décorée.

Le grenadien balayait au peigne fin l'accoutrement du jeune sorcier face à lui, et il releva le bandage. Jude s'etait fait détrousser, encore une fois. Diego se rappelait qu'en première année le Poufsouffle etait un aimant à Serpentards. Fort heureusement, ces derniers étaient peu nombreux parmi les réfugiés de Pré-au-Lard. Si Jude n'etait pas à avachi sur lui même, à sangloter au fond de sa piaule miteuse, mais bien dehors et l'air de rien, c'est que quelque chose, d'une manière ou d'une autre, pourrait le rendre profitable. 

Offrir ? Une boite décorée ? Cela ne signifie que deux choses soit Diego est un fils à maman soit il a quelqu'un en tête. Suite à sa grande blessure, Jude n'a pas envie de se prendre la tête et proposa donc un plan à son ami.

- Vu qu'on a tous les deux pas un rond on peut se rendre au magasin, je détourne l'attention du vendeur pendant que tu te serviras.

Puis haussa les épaules, comme si le Poufsouffle vient de se rendre compte de quelque chose.

- Après, tu es un Serdaigle, la maison des intellectuels non ? J'imagine que tu as un meilleur plan que juste demander de l'argent aux passants ?

Un sourire taquin se dessina sur le visage de Jude. Il semblerait que le jeune garçon souhaite s'amuser en cet après-midi où il n'a pas grand-chose de prévu. Il ne lui demanda pas pour qui est le cadeau, pas encore. Après tout, il se doute que Diego ne va pas se confier au premier venu mais s'ils passent l'après-midi ensemble peut-être que ça changera la donne ...

Cette situation prenait une direction que le grenadien n'avait pas prévu. Diego devait venir au refuge pour aider son oncle, et embêter son cousin. Ou bien commencer par embêter son cousin, et éventuellement aider son oncle après. Rien d'autre qu'un de ses sales gosses qui ne donnait de priorité à aucune tâche. Seule sa faculté à apprendre et mémoriser certaines formules lui maintenait la tête hors de l'eau. Mais puisqu'il était hyperactif, il finissait toujours par trouver le temps nécessaire si jamais il arrivait au pied du mur. Son cousin attendrait.

- Ah oui?... Et qu'est-cé qué t'y gagnes toi? Porqué tou veux m'aider?

Sur l'instant, le Serdaigle se braqua. Il etait hors de question qu'il révèle à Jude qui méritait ce chocolat qu'il voulait emballé, dans une "yolie" boite.  Il n'y avait pas plus bavard qu'un Poufsouffle, toute l'école l'apprendrait. Mais pour éviter les ennuis, quitte à les partager, toute aide était bonne à prendre. Le Serdaigle sous un sourire niais, réfléchissait rapidement. Il voulut d'abord inverser les rôles, pour assurer ses arrières s'ils rataient leur coup. Mais cela impliquait en cas de réussite que Jude s'approprie le trésor et cherche à en savoir plus.

- Bien sour. Et permets-moi dé té dire Jude, qué pour moi Serdaigle, tou es très intelligent. Pour oun Poufsouffle... Tou dévras l'occuper pour au moins quinze segundos...
Tou as un sac?

Le jeune garçon haussa un sourcil face à la réponse de Diego. Pendant un instant, il eut de la peine que le Serdaigle soit autant sur la défensive. Sa première année a Poudlard a dû être étonnement éprouvante pour arriver à penser comme ça : comme un Serpentard. La surprise peut se lire sur le visage du garçon avant de répondre avec toute sa Pouffy vibe.

- Il faut une raison pour aider les autres ? Le monde n'est pas déjà assez pourri comme ça pour qu'en plus on doive se tirer dans les pattes ?

Dis-t-il en regardant autour de lui. En effet, le quartier des réfugiés est probablement l'un des endroits les plus malfamé de Pré-Au-Lard. Un endroit où les enfants de bonne famille ne se rendent pas.

- Non, je n'ai pas de sac. Mais toute façon tu ne comptais pas les mettre dans tes poches ? Ça va être trop voyant avec un sac, tu ne penses pas ?

Au fond de lui Jude espère que le cadeau n'est pas pour Arabella Kerr, l'infirmière de l'école mais après tout il ne connaissait rien de Diego

Entre fréquenter son cousin et Jude le Poufsouffle, sans doute Diego ne se rendait-il pas compte du potentiel gâché qui était le sien. Car après avoir simplement demandé une pièce  –  plus par manie enfantine que réel souhait de jouer aux parasites –, il allait une nouvelle fois se faire embarquer dans une salle affaire. Mais le Serdaigle avait passé trop de temps avec le Gryffondor pour tomber si rapidement dans les filets du Poufsouffle. Et la sagesse de son oncle Fernando n'etait jamais bien loin. "Il faut une raison pour aider les autres ?" une phrase que Jude devait avoir l'habitude d'user à toutes les sauces dirait son tío Fernando, et dont le Poufsouffle ne s'affranchirait pas en grandissant. Le blaireau etait un animal trompeur, Diego était au courant.
Il ignora la candeur dissimulée de Jude, avec toute le rationnel inadaptable et cartésien de la maison de l'Aigle :

- Oui, cé sérait bien qué lé monde il soit plous yentil.

Sourire satisfait aux coins des lèvres, certain qu'il était d'avoir mouché Jude. Les regards par dessus l'épaule intriguèrent le petit grenadien, c'est qu'il n'avait aperçu aucun Serpentard dans les environs.  

- Et réssortir avec les poches pleines?Attends-moi ici, yé vais chercher mon cartable. Mais il observa un instant Jude.
Nan, mieux vaut qué tou viennes avec moi, faut pas trop trainer par ici.

Jude haussa les épaules, exprimant son désaccord d'une manière nonchalante avant de répondre à Diego.

- Ce monde n'existera jamais.

Il avait peu d'illusions sur un monde sans soucis, surtout pas alors que des voleurs de baguettes et des kidnappeurs rôdaient dans les alentours. En effet, le jeune Poufsouffle s'était fait voler sa propre baguette et avait vu sa mère enlever.

Jude jeta un coup d'œil autour de lui, confirmant que le quartier des réfugiés n'était pas exactement l'endroit où l'on se sentait en sécurité. Il voulait mettre un terme à la conversation en proposant une solution pragmatique.

- On va faire plus simple : on se rejoint devant le magasin. À tout de suite !

Il tourna les talons et se mit en route vers Honeydukes, tout en espérant que ce serait un voyage rapide et sans complications.

Quelque chose avait changé chez Jude, mais Diego ne savait trop vers où pointer du doigt.  Après tout, il le connaissait assez mal. Cette petite excursion à Honeydukes promettait quelque chose de plus palpitant que ce qu'il avait prévu pour le restant de sa journée.

- Très bien, on se retrouve dans 10 minoutes!

Et Diego tourna les talons à son tour, enjambant une barrière pas très loin, disparaissant dans le jardin d'une maison lugubre sous les aboiements d'un terrier irlandais.

Une fois n'était pas coutume, le plan avait fonctionné à merveille, sans accrocs. En effet, Diego était revenu au refuge le sac rempli de petits trombines étranges au goût sucré. Seul problème : Jude était resté en arrière.  Le Poufsouffle avait dit à Diego de l'attendre ici et qu'il reviendrait rapidement après avoir réglé quelque chose. Toutefois, le Serdaigle etait loin de s'imaginer que son complice était parti à la recherche du mioche et de sa mère. C'est qu'il s'était fait une idée différente du Poufsouffle après cette virée. Peut-être devrait-il aller s'assurer que tout allait bien? Après tout, Jude l'avait aidé à obtenir ce magnifique présent.

- Mmmmh...

Son ventre gargouilla. Et puis, Jude ne pouvait pas s'être volatilisé bien loin. Alors, Diego irait d'abord quémander un repas de fortune dans le taudis le plus proche. La suite attendrait.