Aux abords de la Forêt Interdite

Le pas est décidé, la mine sombre, le regard posé sur le sol à deux pas devant elle.. Une Nymeria déterminée avance à grandes enjambées, prête à affronter son destin en face à face, il vas lui falloir affronter le froid et la rudesse de l'hiver écossais. Cela sera pénible et long mais tel est le prix de la liberté.

Bien que le jour ne soit as tout à fait absent, la lueur d'un Lumos attire l'œil lorsque conjuré sur un fond aussi sombre que la foret, de fait la Gryffondor lève la tête à la seconde où son œil est attiré par l'anomalie visuelle. L'instant qui suit voit la lionne figée dans son élan comme une proie face au carnivore, comme le pieux devant le miracle, comme si Jude Leigh se trouvait à quelques mètres devant elle.

- Maudit Poufsouffle..

Sont les mots qui s'échappent de ses lèvres entrouvertes, puis d'autre suivent, bien plus sonores:

- Que dois-je faire pour que tu n'apparaisse pas où que j'aille?

Les mots peuvent être durs mais les derniers prononcés sont mangés par le sourire de joie exaspérée qui fend le palot visage de la sorcière qui parcours l'espace la séparant de son ami.

- Ce petit bonhomme rond va devoir s'expliquer.

Les fugaces mouvement du jaune sont repéré en parti, les points qui se crispent, les mâchoires serrée mais Nymeria n'en dis rien. L'attitude de l'écossais vis à vis d'elle est motivée par la volonté de tendre la main, de garder en sécurité ceux qui l'entoure, il parvient même à retenir ses éclats alors que ceux ci seraient légitimes. Un ami en or et surtout un meilleur Gryffondor que nombre de compagnons de chambrée, pauvre garçon devant supporter les caprices nourrie de sottise de son ainée qui cherche à reprendre son sérieux sans y parvenir totalement. La blonde n'arrive qu'à feindre la gravité tout en posant le regard sur la foret mais réfléchissant pourtant un instant avant de capituler en dévoilant le génie de son plan:

- Tout droit!

Puis elle reprend son chemin, passant une main sur l'épaule du blaireau en passant à sa hauteur, sorte de remerciement muet envers son camarade pour sa présence actuelle mais également celle à venir.

- J'ai de l'eau et des vivres, croisons les doigts pour que les loups nous évitent!

Jude sentit le poids rassurant de la lionne derrière lui, une sensation qui l'apaisait étrangement alors qu'ils galopent à dos de centaure. Il avait toujours détesté qu’on le touch comme si des plumes, qui sont douces pour les autres personnes, lui avaient toujours aiguisées, plus tranchantes que n'importe quel lame. Mais Nymeria... Nymeria était différente. Depuis leur première aventure dans la forêt interdite, il avait rationalisé ce contact, disant que c'était par nécessité, pour se rassurer mutuellement. Mais aujourd'hui, pour cette troisième expédition dans la forêt interdite, Jude se surprit à ne plus avoir besoin d'excuses. Sa présence, son toucher, lui semblait tout bonnement naturel.

C'était peut-être ça, la magie de leur lien. Nymeria n’était pas seulement une amie, elle était le catalyseur de tout ce qui l'animait, l’emportant toujours un peu plus loin de ses zones de confort. Mais il y avait autre chose aussi. Cette fois, elle avait agi seule. Et ça, il ne pouvait pas l'accepter.

Lorsque le centaure les déposa enfin et s’éloigna, Jude se retrouva debout, les pieds de nouveau sur la terre ferme, mais l’esprit en bataille Il la regarda, la silhouette de de la lionne qui se découpait contre l’obscurité de la forêt, et une vague d’agitation le traversa. Il aurait pu la serrer dans ses bras à cet instant, la prendre contre lui pour apaiser cette inquiétude dévorante qu’il avait ressentie. Mais une autre partie de lui avait envie de crier, de lui reprocher son imprudence, son obstination à vouloir tout faire seule.

Il fit un pas vers elle, hésitant, les poings légèrement serrés, ses émotions bouillonnant à la surface. Ses yeux la fixaient avec intensité, luttant pour trouver les bons mots sans exploser.

- Est-ce que… est-ce que le plan tient toujours ?  Maria, Eleanor, Diego et les autres du club... On va avoir besoin d'eux ?!

Il savait qu'il avait raison. Ils ne pouvaient pas affronter ça seuls. Pas après ce qu'ils venaient de voir, ce qu'ils savaient maintenant sur la forêt, sur cet arbre noir et les mangemagies. Mais au fond de lui, ce n'était pas juste de l'organisation qu'il voulait parler. Ce n’était pas la logistique de leur mission qui lui brûlait la langue.

Jude se rapprocha encore un peu, son regard se durcissant, ses sourcils froncés d’inquiétude. Il ouvrit la bouche, referma un instant, puis prit une grande inspiration. Il ne pouvait pas rester neutre, pas cette fois.

- Nymeria… Tu ne peux pas faire ça. Plus jamais.

Sa voix tremblait légèrement, et il laissa échapper un souffle, frustré.

-  On fait des plans, on se prépare ensemble. Et ensuite, tu pars sans moi, sans rien dire ?

Il secoua la tête, sentant sa gorge se serrer.

- Tu n’imagines pas à quel point j’ai…

Il s’arrêta, incapable de terminer sa phrase, comme si les mots étaient trop intenses que pour être exprimés.

Azar le centaure disparaît presque aussi rapidement qu'il leurs est apparu, dans les ténèbres de la foret et presque sans un bruit. La lionne reste un instant à fixer l'obscurité, le temps qu'il faut pour que la présence d'une personne la suive, toujours avec un peu de retard. Le contrecoup de la nuit se fait sentir un peu plus à chaque battements de cœur, Nymeria ne ressent que maintenant les légères griffures dus à sa course pour fuir la clairière, sa gorge brûlante du trafic d'air glacé, et que ses jambes la porte est un petit exploit.

La série de sensations forte devrait toucher à sa fin, mais cela est sans compter sur le petit bonhomme jaune qui semble dans un état inhabituel, ce qui est normal suite à tant d'informations prises en si peu de temps, mais il semblerais que la corrélation soit ailleurs.

L'écossais allonge sa frustration, sa colère, son sentiment d'impuissance face au comportement tenu par son aînée. Son attitudes, le ton employer, tant de signaux que Nymeria capte, interprète et comprend. Il faut cependant une bonne minute de silence lors de laquelle la rouge affiche un visage inexpressif mais un regard de chagrin.

-Cet épouvantard .. Ce n'est qu'un spectre farceur mais il m'as permis de comprendre ce que serait ma vie si je la laissait entre les mains d'autre que les miennes. En marchant dans le château je sentais toujours ces chaînes à mes poignets et..Je croyais que tu étais une de ses lourdes mailles qui contribuait à ma soumission.

L’honnêteté face à un ami. Toujours. Même la tête basse comme présentement.

-Alors j'ai décidée d'y aller seule mais quand je t'ai vue à l'orée de la foret c'était comme si.. Ca ne pouvait pas se passer autrement. Comme si malgré mes efforts pour pour avancer seule tu devais te trouver là, parce que tu fais partie de ce qu'est ma vie, comme une touche de couleurs sans laquelle un tableau serait incomplet. Nos camarades de la tour d'astronomie dirait sans doute « destin », Père dirait « Wyrd » mais le nom n'as aucune importance parce que je sais ce que cela est.

L'air d'avantage serein que l'instant d'avant, la fille des marais pose le regard sur le Poufsouffle.

-Je suis désolée que cela t'ai fait du mal et t'en fasse encore mais je ne regrette pas d'avoir agis ainsi, parce qu'en se faisant j'ai posée une question et le monde m'as répondu, et c'est ton nom qu'il as prononcé. Si je suis honnête avec moi-même, c'est une question qui répond à nombre de question ces derniers temps même si j'y restais sourde.

Aucune mots n'est dis mais l'affection et la gratitude que porte la blonde à son ami est hurlée à travers les yeux noisettes.

-Toute seule je serai aller plus vite mais à deux nous sommes aller plus loin, j'imagine qu'avec d'autre la réussite ne sera pas impossible.

Un fin sourire, presque retenu, fend le visage de la sorcière sur lequel les premiers rayon solaires rebondissent. L'aube arrive, Nymeria tourne la tete pour suivre du regard les premiers hiboux volant en direction de la volière.

- Il est possible que je croise Dante revenant des sous-sols en remontant au dortoir, si ont se loupe nous nous verrons ce soir en salle commune, je pourrais lui faire savoir ce que nous avons appris cette nuit. Il ne pourra y etre insensible.

Cela est dis avec une conviction telle que le jaune peux déjà prendre la présence du griffon pour acquise.

-Les balais ne nous seront pas nécessaire mais je me souviens des mots de Maria le lendemain du meurtre. Si l'on doit une fois de plus se retrouver dans une situation où faire preuve de sagesse prévaud sur la force, il faut qu'un cœur comme le sien soit à nos cotés.

Apaiser le fauve courroucé plutôt que lui taper dessus jusqu'à ce qu'il cesse de bouger, c'est le choix que ferai l'Infante, la blondinette en est persuadée. En parlant de fauve, le regard de la lionne se durcit avant que les paroles qui suivent sois dites:

-Quand à Augustus, il as une dette à payer et cela est sans nul doute sa seule occasion de la régler à qui de droit. Pour les autres amène ceux que tu pense utile, je te fais confiance.

Jude resta hébété pendant que la lionne parlait, ses mots résonnant dans l’air calme du matin naissant. Son cœur battait plus fort à chaque phrase qu’elle prononçait. La sincérité de ses paroles le frappait de plein fouet, et il se retrouvait à la fois surpris et profondément touché. Depuis leur première aventure ensemble, Jude avait toujours eu du mal à croire qu'il pouvait compter pour quelqu'un. Ce manque de confiance en lui-même l’avait toujours suivi, et même lorsqu’il se sentait utile, il finissait par douter de son importance. Mais là, face à Nymeria, il sentait quelque chose de différent. Elle le faisait se sentir spécial, indispensable, et il ne savait pas vraiment comment réagir à ça.

Le simple fait qu’elle admette avoir pensé à lui, même en essayant de s’éloigner, le bouleversait. Il n’aurait jamais imaginé qu’il pouvait occuper une telle place dans la vie de quelqu’un. Et maintenant qu’elle lui parlait avec une telle franchise, il se sentait pris dans un tumulte d'émotions. la sorcière des paluds avait l’art de dire ce qu’il aurait été incapable d’exprimer lui-même. Cette idée d’être une « touche de couleur » dans sa vie… Cela lui semblait si juste, si vrai dans ses yeux. Il n’était peut-être pas le héros de l’histoire, mais il était là, aux côtés de Nymeria, et pour la première fois, il se sentit à sa place.

Jude prit une grande inspiration, essayant de rassembler ses pensées avant de parler. Ses émotions étaient à vif, mais il ne pouvait pas rester silencieux. Il devait lui répondre, mais comment trouver les bons mots ? Comment exprimer tout ce qu’il ressentait ?

-  Nymeria...  Tu n’imagines pas à quel point ça compte pour moi, ce que tu viens de dire.

Il s’arrêta un instant, cherchant le courage de continuer. C’était difficile pour lui de parler de ses sentiments, surtout quand ils étaient aussi profonds. Mais il sentait qu’il le devait.

- Je suis peut-être pas cette étoile filante ou ni même une lumière à tes côtés. Mais je suis là. Et... je veux être là. Jamais je ne voudrais être une des chaînes. Si tu te sens prisonnière, et que tu as besoin que je m'éloigne, je le ferai. Je veux que tu saches que tu peux tout me dire.

Il baissa un peu les yeux, embarrassé par sa propre vulnérabilité.

- J’ai toujours eu du mal à croire que je pouvais compter pour quelqu’un. Alors, entendre tout ça de ta part...  Ça fait bizarre, mais... dans le bon sens.

Il fit un pas vers elle, hésitant, puis leva légèrement la main en direction de celle de la lionne pour la prendre. Le contact physique restait difficile pour lui, même si avec Nymeria, cela devenait de plus en plus naturel.

- Désolé, tu m'as pris au dépourvu, je ne trouve pas les bons mots mais je suis fier. Fier de ce que tu es. Fier d’être à tes côtés.

Puis, tenant toujours a main, se mit en direction du château.

- On a déjà une bonne petite équipe. De mon côté, je vais en parler à Diego. En apprendre plus à propos des spectres ou des non-êtres en général chez Monsieur Lionheart et obtenir des potions chez Eleanor et, si je sens une ouverture, de la convaincre de venir avec nous.

Ce n'était vraiment pas l'adage de Freyja de se perdre dans ses pensées. A vrai dire, elle comptait chaque minutes qu'elle passait seule pour essayer de, vainement, en raccourcir le temps. C'était un paradoxe qui accompagnait farouchement la jeune Jaune et Noir depuis plusieurs mois désormais :
Rester seule, libre & triste.
Rester entourée, emprisonné & heureuse.

- Hm .. ?

En d'autres termes, Freyja était dans un état d'hyper vigilance.

- Coucou !

Le sigle, certainement visible et arboré sur la poitrine du nouvel arrivant, ne laissait guère place au doute, il s'agissait là d'un Gryffondor. Et ses échanges avec les derniers Gryffondor avaient été agréable ; simple.

L'agréabilité et la simplicité de Dante ne souffraient d'aucun doute. Doté d'une aisance sociale qui lui permettait d'entrer en résonance avec quiconque, sauf certains Serpentards, il était difficile de se retirer d'une conversation avec lui sur une note désagréable. Lorsque Freyja sortit de ses pensées, il la dévisagea un instant, avant d'afficher un sourire subtil, presque imperceptible, et de poser la question.

— Tu hésites ?

- Plus maintenant.

Réplique Freyja, avec un ton joueur.

- Et toi ?

— Dans ce cas, je te regarde, rétorqua-t-il, croisant les bras pour l'observer. Bien qu'il se doutât qu'elle n'irait pas s'élancer à l'intérieur de la Forêt Interdite, sa curiosité était piquée.

Freyja saute de son rocher et fait un pas en avant, direction la foret.

- J'entends bien te dénoncer si tu me laisses y aller seule et qu'il m'arrive une bricole.

La Pouffsoufle sort de sa poche sa baguette magique et adresse un sourire taquin à l'inconnu.

Freyja laisse tomber ses bras le long de son corps, un peu déçue de ne pas être suivi dans son comportement impertinent.

- Pfiu..

Elle hésite un instant à renoncer puis se dit, dans un élan de bêtise, "à quoi bon. Quelques pas ne pourrait faire guère de mal".
Alors elle s'avance d'un pas, puis d'un autre, puis encore d'un autre... et ceux, jusqu'à se retrouver à un mètre de la foret.
Son regard d'ailleurs, ne se porte plus que sur celle-ci. Son esprit est comme aspiré par tant de mystère et de non-sens.
Sa baguette est tenu fermement par sa senestre, dans son dos.

— Est-ce là ta limite ? Quelques mètres ?

Un rire s’échappa finalement de ses lèvres, brisant le masque d’impassibilité et de défi qu’il avait arboré jusqu’alors. Il adopta alors une expression plus joviale, se dirigeant vers elle et prenant place devant elle, tournant le dos à la Forêt Interdite.

— Ne te laisse pas influencer de la sorte, reprit-il d’un ton sérieux. Cela peut être dangereux pour toi.

- Qu'est ce qu'il y a de l'autre côté de ces arbres ?

Elle sourit à nouveau.

- Tu y es déjà allé ?

Ses mains restent dans son dos, elle n'a pas fait de pas supplémentaire.

Si elle souhaitait entendre ce qu'il avait à lui dire, elle devrait le suivre là où il l’avait trouvée, non loin du rocher, à l’abri des regards des préfets ou de toute autre autorité. Une fois de retour à l’endroit où ils s’étaient rencontrés, il lui donnerait sa réponse.

— J’y suis déjà allé, avoua-t-il, son regard se faisant plus sérieux. Peut-être as-tu entendu parler de l’histoire qui s’est déroulée récemment à l’intérieur ? Celle d’un élève qui a perdu la vie. J’étais parmi ceux qui ont tenté de l’arrêter.

Elle s’exécute dans les demandes simples du Gryffondor alors que son visage se referme à la lumière de la phrase de Dante. Elle demande.

- Oui, j'ai entendu cette histoire.. Tu as affronté la personne ayant perdu la raison ?