Dortoir des garçons

Disons qu'Abi avait passé ses premières années plutôt seule puis au moment ou tout s'était emballé pour le Gryffondor, la jeune fille qu'elle était se trouvait en France. Elle avait raté cet épisode et... Personne ne lui en avait vraiment reparlé.

- Pardon de t'avoir refait vivre des souvenirs douloureux... Que ce soit ces brûlures ou ces rumeurs de mauvais goût. Quand elle fautait, elle n'avait aucun problème pour s'excuser. Je ne veux simplement pas que quelqu'un lui fasse du mal.

Un comportement des plus normal.

Bien sûr James aussi avait subi les sévices du Shane mais ses cicatrice sont moins visibles que le visage de William, étant sous ses vêtements, le Gryffondor n'y pensa pas vraiment.

William a du mal avec les excuses sincères de la Serdaigle et ne put s'empêcher d'être gêné face à, ce qui est pour lui, de l'étalage de sentiments. Ces excuses valent plus que les méchants paroles prononcées devant la coupe de feu. C'est ainsi que la rancune s'envole. En effet, dans le cercle d'amis garçon du Gryffondor on ne parle pas vraiment de sentiments et on ne s'excuse pas sincèrement. On se vanne, on dit pardon vite fait mais on ne prend pas le temps pour ces choses.

«Si jamais il lui arrive quelque chose, je te promets qu'on sera les premiers à réagir pour aller l'aider.» La gêne faisant place aux grandes citations que peuvent dire n'importe quel personne peuplant la maison du lion. Mais pas pour longtemps. «Lorsque j'ai été blessé. Elle m'a apporté presque tous les jours les cours mais pas seulement. Elle avait fait également des synthèses. C'est grâce à elle que je suis encore ici avec vous et que j'ai pu réussir suffisamment de BUSEs malgré tout le retard que j'ai pris.»

Est-ce un air mélancolique qui l'habite ? William regrette-t-il le temps passant trop vite, comme l'en avait informé sa camarade. «Je serais triste si notre amitié terminerait ainsi alors que je n'ai jamais pu lui rendre la pareil.»

La jeune femme souriait un poil bêtement face aux paroles de William, la relation qu'il avait fondé avec Maria était authentique et ne souffrait peut être d'aucune comparaison. William avait toujours eu un petit côté maladroit voire lourd mais cela le rendait attachant et elle comprenait pourquoi Maria avait souhaité l'aider.

- Je vois...

Elle comprenait mieux pourquoi William souhaitait lui faire un cadeau.

- Crois moi, Maria n'attend rien en retour. Si elle a agi de cette façon c'est car cela lui faisait plaisir également. Sinon Maria n'est pas difficile, un présent même minime, si cela vient du coeur, elle saura l'apprécier.

C'est l'intention qui comptait.

Donc même son amie la plus proche en a aucune idée ? «J'aurais voulu quelque chose vraiment personnalisé. Qui montre que je la connaisse bien.» Et pas un bête bijou trouvé au Souk. Quelque chose symbolisant réellement leur amitié. «Du coup, j'avais pensé à demander à sa meilleure amie.» Mais il semblerait qu'elle n'ait pas d'idées non plus.

- Tu peux...

La jeune femme allait répondre à William avant qu'elle ne voit au loin Alija descendre pour rejoindre le salon à son tour.

- Une plume d'Augurey pour écrire, c'est son oiseau préféré. Avec un encrier en argent.

S'il pouvait ajouter des jolies motifs sur l'encrier, ce serait que du bonus... L'Augurey était un oiseau aux couleurs sombres, pile ce que Maria appréciait. La jeune femme regardait le serbe se rapprocher, en espérant qu'il l'aperçoive.

«Super Abi ! Merci tu es la meilleure ! » en se retournant il voit Alija. «On dirait que ton courrier est arrivé. On se voit tout à l'heure.» Disparition du jeune homme direction le marché.

Elle accepta le compliment volontiers, en revanche elle ne savait pas combien William était prêt à dépenser. Cette petite conversation lui avait finalement fait du bien. Une fois partie, son regard se porta avec insistance sur Alija mais ce dernier ne l'avait semble-t-il pas vu.

- Alija attends !

Fit-elle en même temps qu'elle se rapprochait de sa position.

Il se stoppa net, tournant sa tête en direction d’Abigaïl.

- Da ?

Un bref sourire se dessina sur son visage, satisfaite qu'Alija ne s'arrête. Mais ce dernier se volatilisa les secondes suivantes.

- On peut... discuter ? J'ai besoin de parler... de te parler.

Il y avait un certain malaise dans sa demande, c'est qu'elle ne voulait pas donner l'impression de se tourner vers Alija seulement quant elle allait mal et qu'elle avait besoin de lui. Sa proximité avec James et la relation qu'ils avaient tous autrefois faisait qu'Alija était le seul à qui elle pouvait discuter du Serpentard sans pour autant avoir la sensation de trahir l'écossais. Elle avait bien évidemment Maria, mais elle ne pouvait pas lui parler de James sans retenu, il fallait toujours qu'elle fasse preuve de prudence. Et puis discuter avec Alija lui permettait également de discuter indirectement avec James, elle savait que ses paroles seraient certainement répétées.

Bien qu’à cet instant il ne souhaitait se l’avouer, le fait qu’Abigaïl ait besoin de lui parler lui procurait un espoir, celui que l’enchanteresse, qui au fond lui manquait terriblement, se rapproche à nouveau de lui.

- Allons faire un tour.

Au vu de la manière dont Abigaïl venait de s’exprimer, il était fort probablement de circonstance que leur conversation se tienne à l’abris des oreilles indiscrètes.

Il avait instantanément compris qu'elle ne souhaitait pas lui parler que du beau temps égyptien. La jeune fille salua son initiative d'un hochement de tête, il valait mieux oui. Même s'ils n'étaient pas nombreux, le salon n'était pas le meilleur endroit pour tenir des conversations qui se voulaient discrètes.

- Je te suis.

Sur le trajet vers un coin tranquille, le duo aura abordé divers sujets légers. La jeune femme aura notamment fait remarquer à Alija que cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas rasé...