Au bord de l'eau

Au fil de l'eau, ils étaient enfin arrivé ici. Et en concluant le sujet de leur discussion du moment, le serbe enchaina par :

- Bon, ici nous sommes dans un coin suffisamment tranquille.

Il laissera ensuite l'initiative à Abigaïl de lui parler de ce qui la tracassait.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent donc à la partie de l'oasis la plus sympathique à sons sens. Elle appréciait le Lac Noir de Poudlard, mais ce dernier à côté de l'oasis avait sombre allure...

- Je leur envie leur Oasis, je me demande s'il y a aussi une créature géante qui peuple leur coin d'eau.

Dit-elle dans la continuité de leur discussion. Elle prit ensuite une inspiration.

- Enfin... Par ou commencer. Tu as pu parler avec James dernièrement ?

Dit-elle dans un premier temps, sa question était bête tant elle paraissait évidente.

En effet, l’oasis était magnifique, c’est pourquoi le sang-pur profitait de ce moment, peut-être qu’à l’avenir il ne connaîtra plus lieu si paisible.

- Je lui parle pour ainsi dire tous les jours que fait notre Créateur…

Il fronça ensuite les sourcils, hors des duels, il lui arrivait d’être long à la détente.

- Y-a-t-il quelque chose dont il aurait du me parler ?

Sa question était évidente certes... Mais elle imaginait qu'Alija avait saisi ce qu'elle essayait de lui dire, elle avait espéré que James ne lui parle d'elle... Mais Alija ne lui aurait certainement pas avoué aussi facilement...

- Je ne sais pas...

Le fait que leur trio n'était plus d'actualité faisait qu'Abigail n'était pas certaine de ce qu'Alija savait sur James. Elle présumait en revanche que James n'aurait pas caché ce détail à Alija, ou pas ? Quand James comptait il lui avouer ses origines ? Sans cette discussion sur le bateau, elle n'aurait peut être jamais su ? Etait-ce la même chose pour le serbe ?

- Il m'a partagé quelque chose récemment et depuis... Il y a un malaise entre nous...

Elle soupira.

Le serbe soupira, il venait en effet de s'imaginer le pire, à savoir que James avait déclaré frontalement ses sentiments à Abigaïl comme un poat...Il esperait pour son frère que ce ne fut point le cas et qu'il n'avait pas agit comme un Aslan. De plus, n'ayant guère l'envie de jouer à ces jeux de femmes concistants à parler pour ne rien dire et à tourner autour du chaudron pendant des heures, il invita courtoisement la serdaigle à se montrer plus directe :

- Tu peux y aller franchement, ce que tu me diras ne quittera pas cet oasis.

La question de la réelle nature du sang de James n'avait même pas effleurée l'esprit du serbe tellement ce dernier l'avait refoulée dans les méandres de sa mémoire.

Alors Abigail allait lui raviver des mauvais souvenirs... Rassurée par les paroles du serbe, elle se lança, elle imaginait mal James mentir à ce sujet au serbe, elle espérait du fond du coeur ne pas le trahir, Alija était la seule personne à qui elle pouvait en parler, elle espérait que James ne lui en veuille pas.

- Bon d'accord...

Puisqu'Alija l'invitait à parler, elle allait tout déballer directement. Cela ne pouvait que lui faire du bien d'avoir l'avis et peut être des conseils extérieurs.

- James est sang mêlé et Stewart Harding a demandé ma main à ma mère.

Son regard s'abaissa, elle avait suffisamment exprimé sa tristesse ces derniers jours.

- Je ne sais pas quoi faire et j'ai personne pour qui en parler...

A part Alija ? Peut être se trompait elle et qu'elle était vraiment seule.

Le visage du serbe s’était renfrogné, puis courroucé, comme jamais elle ne l’avait vu.

- Premièrement…

Sa voix était plus sèche que le désert d’Egypte.

- Premièrement tu vas cesser de répéter cette ignominie. James est un sorcier de sang-pur et j’occirai le prochain que j’entendrais répéter cette absurdité quant bien même il s’agirait de James lui même !

Les yeux du serbe transperçaient ceux de l’écossaise. Au vu de son passé, il ne plaisantait certainement pas…

- Secondement…

Il inspira puis expira lentement en même temps que son regard s’adoucissait.

- Secondement, ton ami Alija est là pour toi Abigaïl.

Un petit sourire se dessina sur son visage, un sourire qui essayait de se faire réconfortant, autant qu’il pouvait l’être dans cette atmosphère qu’il avait fortement contribué à tendre.

- C’est qui ce bouffon ? Demanda-il à propos de celui qui avait osé demander la main de la serdaigle.

Abigaïl, se redressant de toute sa hauteur, serra les poings. Sa mâchoire se crispait au fur et à mesure des paroles de son ami, elle n'était pas en colère après lui mais après cette situation qu'elle devait traverser. James Ashworth n'était pas le sang pur qu'ils pensaient qu'il était mais il s'agissait d'un secret qu'Alija avait déjà fait le choix de garder... Un choix qu'elle partageait... Le voir néanmoins si passif, sans solution et abattu lors de leur dernière interaction la mettait hors d'elle. Elle lui en voulait.

- Alija, ce n’est pas lui le problème ! répliqua-t-elle avec une rage à peine contenue. C’est James ! Il reste là, sans rien dire, comme si tout cela ne le concernait pas !

Durant ces journées de réflexion, la tristesse de la jeune femme s'était transformée en colère. De son côté elle avait accepté de prendre tous les risques pour sauver ce qu'ils avaient déjà conçus et qui constituaient les racines d'un avenir commun. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir seule, abandonnée.  

- J'ai l'impression qu'il va me laisser me débattre seule face à cette situation insensée. Le "bouffon" comme tu dis, au moins il fait quelque chose. James, lui, reste planté là, sans réagir !

Il avait ses raisons, ses peurs mais Abigail ne les comprenait pas toutes.

- Je ne sais pas quoi faire... Je ne veux pas de cette vie avec Stewart Harding mais tu sais comme moi que nous n'avons pas toujours le choix... J'ai peur des conséquences d'un refus de ma part. Les sorciers de Pré au Lard et certaines familles pourraient me pointer du doigt pour avoir refusé le fils du gentil fabricant de baguettes. Cela ne peut pas venir de moi !

Son regard implorait Alija, cherchant dans ses yeux l'espoir d'un soutien qui ne saurait être ébranlé.

- J'ai besoin de toi Alija...

Abi pensait que James lui faciliterait les choses... Mais puisqu'il n'avait aucune intention de le faire, elle devait trouver autre chose pour empêcher cet union. Refuser sans raison majeure n'était pas concevable.