Hall des banquets

Le Hall des banquets est une vaste salle composée de trois tables: une par maison de Nedjet-Ptah. Le long des murs se trouvent des statues à l'effigie des patrons des maisons actuelles et passées. Celles actuellement actives ont leurs yeux éclairés, c'est ainsi que les statues de Râ, Isis et Apophis...

Il y a toujours un peu de nourriture, quelle que soit l'heure.

Après des jours et des semaines de voyage, les élèves de Poudlard arrivaient enfin à l'Académie de Nedjet-Ptah qui était prête à leur offrir toutes ses merveilles. Ils se posèrent non loin de l'Oasis, pour entrer sous bonne protection dans la ville. Ils aperçurent le Souk et ses allées marchandes, parcoururent la ville et ses senteurs inconnues, virent ses habitants bigarrés et les bâtiments aux formes étranges. Ils firent leur entrée dans l'Académie, passèrent dans ses couloirs de pierres éclairées de torches ressemblant à l'idée qu'ils pouvaient se faire des anciens temples pour arriver enfin en grande pompe dans le Hall des Banquets: l'équivalent de la Grande Salle de Poudlard. A l'entrée de l'école, tous furent mis en rang tandis qu'on leur fit boire une potion qu'ils côtoieraient souvent désormais: un Philtre de Babel, une potion complexe qui, couplée à une amulette enchantée qui leur fut aussi fournie, permettait au buveur de comprendre ses interlocuteurs de langue étrangère. Les autres délégations étaient là aussi, en petits groupes non loin: les français, déjà connus pour certains, les japonais, les scandinaves... Les élèves de ces écoles lancaient des regards curieux de tous les côtés, et une sorte de tension s'était installée, celle qui précédait un grand moment.

Et ce grand moment arriva, lorsqu'ils firent leur entrée dans le Hall des Banquets de Nedjet-Ptah.

Les français, en tant qu'hôtes de la dernière édition, entrèrent les premiers. Ils furent suivis des japonais, ceux qui avaient fait le plus long voyage. Les scandinaves leur emboitèrent le pas. A chaque fois, les grandes portes du Hall s'ouvraient, laissant voir à chacun un aperçu de l'intérieur. La délégation concernée s'y engouffrait alors, et tandis que les portes se refermaient, ils entendaient des mots étouffés, suivis d'applaudissements.

Et bientôt, ce fut à eux. Un des membres du personnel de l'école leur fit signe d'entrer, les ports du Hall s'ouvrirent et...

— ET POUR FINIIIIR...

La voix était grave, semblait provenir d'un homme âgé et pourtant emplie d'une grande énergie.

— ACCUEILLONS LA DÉLÉGATION ANGLAISE DE POUDLARD !!!

L'homme à l'origine de cet appel se trouvait en face de la grande allée de cette Grande Salle du bout du monde, sur un pupitre laissant deviner qu'il était le maître de ces lieux. On fit défiler les élèves de Poudlard sur cette grande allée, entre les tables, en rang serrés, comme une cohorte militaire, sous un tonnerre d'applaudissements, des élèves égyptiens comme des autres délégations. Les regards leur étant adressés étaient emplis de curiosité et d'intérêt.

L'aventure égyptienne était bien là. Elle commençait maintenant.

Les clameurs perdurèrent un moment, saluant la délégation anglaise puis l'ensemble des invités. Au bout d'une petite minute, Al Hakim, directeur de l'école de Nedjet Ptah, agita lentement les mains pour appeler au calme, sourire bienveillant au visage. Peu à peu, les applaudissements cessèrent pour ne plus être que claquements de mains éparses, pour mourir à mesure que le silence reprenait son règne.

— Oui ! Bienvenue ! Bienvenue à tous à l'Académie de Nedjet-Ptah ! Je suis Al Hakim, Directeur de cette vénérable école. Nous sommes ravis de vous accueillir pour ce Tournoi qui sera je n’en doute guère, riche en émotions, et qui laissera la fine fleur d’une nouvelle génération des sorciers s'exprimer !

Une petite salve d'applaudissements vint ponctuer sa phrase.

— Sorciers de tous horizons, du pays du soleil levant, des plaines et des forêts verdoyantes de l’ouest de l’Europe, des fjords de Scandinavie jusqu’aux sables chauds de la terre sacrée d’Egypte...Si nous sommes tous réunis ici à l'occasion du Tournoi des Cinq Sorciers, ce n'est pas la seule chose qui vous attend ici...

Un fin sourire se dessina sur son visage.

— Tout au long du Tournoi, qui durera plusieurs mois, dans ce pays et cette Académie, vous êtes nos invités, nos protégés et vous goûterez à l’hospitalité égyptienne. Ici, vous continuerez de suivre vos cours et découvrirez notre culture nos traditions…Et ferez des rencontres qui je l’espère vous profiteront au delà de ces mois que nous passerons ensemble !

Si le Directeur Black se distinguait par son apparente sévérité et la froideur de ses échanges, Al Hakim semblait doté d'une bonhommie teintée d'une dignité forçant le respect. Le vieux et puissant sorcier regardait les élèves de ses petits yeux aux coins retroussés par un sourire quasi permanent.

— Bien entendu, une visite de l'école vous sera délivrée ! De l'équipement vous sera confié afin que votre séjour ici ne soit pas entaché par la barrière de la langue ! Mais vous devez être fatigués par votre long voyage. Alors en attendant... partageons un copieux repas qui scellera l'amitié entre nos peuples sorciers ! Et à nouveau, je vous souhaite la bienvenue ! Marhaba !

Après une ultime vague d'applaudissements nourris, on invita les délégations à prendre place à de nouvelles tables ayant été ajoutées pour accueillir tout ce petit monde, une par école. Le repas fut ainsi servi.

Jo venait en queue de cortège, de profil comme il sied de l'être sur la terre d'Égypte. Les premiers rangs, devant lui, fendaient la foule en même temps que la masse des acclamations, ce qui lui allait très bien. Les stars de Poudlard seraient ravies.
Bien sûr tout cela était très beau, il devait bien l'admettre. Et après tout, la meilleure place où passer ces festivités, c'était celle de spectateur.

Malheureusement nul lumière ne réussit à percer le cœur de William. La aigreur, de ne pas avoir été choisit pour représenter Poudlard, l'a atteint d'une telle manière que même la nourriture n'a aucun goût. Il est étrange de ne plus sentir tout le temps tout bouger autour de soi. Il faut avouer que c'était une sensation agréable, probablement pas partagé par Maria. Ne cachant pas son humeur grognonne, il dépose avec force les condiments qu'il prend et les plats. Dans sa tête, il ne peut s'empêcher de penser en boucle "Vous n'êtes que tous une bande de bouffons".

Le moment tant attendu arriva, Félix fit son apparition parmi les premiers sorciers de la délégation de Poudlard. Les applaudissements, le public, c'était tout ce qu'il aimait. Il avait songé à faire son apparition mandoline en mains, en jonglant, ou encore montrer aux autres écoles plusieurs de ses acrobaties mais certains encadrants de la délégation de Poudlard lui avait indiqué de ne pas faire de vagues... Cela ne l'empêcherait pas de faire la fête... Le gryffondor souhaitait contraster avec les visages serrés de certains de ses camarades qui étaient déjà entrés dans la compétition.

L'artiste souriait à pleine dent, il était dans son élément, le jeune homme adressait des clins d'oeil à gauche et à droite aux élèves déjà installés. Helas, c'est tout ce qu'il ferait ce soir, il ne voulait pas que Néarque ne l'humilie face à autant de monde.

Que d'émerveillements ! Que de choses à voir ! Que de senteurs inédites et délectables ! En seulement quelques heures, la jeune Harpis avait découvert plus de choses qu'en plusieurs mois, voire années d'études ! Les oasis et le contraste époustouflant qu'elles offraient aux paysages arides étaient, incontestablement, une chose à voir. Des zones où la vie rayonnait au milieu d'enclaves fertiles, une allégorie à laquelle repensera souvent la jeune Harpis. Et que dire du souk et des places marchandes ! De ses voix et accents qu'elle ne connaissait pas, de toutes ces drôles de choses qu'elle avait aperçues sur les tables. Certaines étaient de ces couleurs sobres et éreintés qui faisaient penser au désert, d'autres chatoyaient et offraient des contrastes qui ne gênaient jamais la rétine. Une nouvelle ambiance, un nouveau monde et de nouvelles gens qu'elle n'aurait jamais vus d'une quelconque façon en d'autres circonstances. Au détour d'une rue où elle avait aperçu deux enfants se courir après, elle se souvint des visions des villes qu'elle avait entraperçues lors du long exil de ses parents. Son coeur s'était enserré, elle était si reconnaissante de pouvoir vivre ça...

Comme tous les autres, Celonia fit le nécessaire pour comprendre ses hôtes comme les autres invités puis, patienta en échangeant quelques regards avec les différentes délégations. Qui sait, l'atmosphère enchanteresse du lieu comme du jour allait peut être lui donner l'occasion d'un échange de sourires indiscrets avec un nobliau français ou scandinave ?

Ils finirent par entrer et, là, un grandiloquent homme leur adressa un discours de bienvenue. Comme, sans doute, beaucoup d'autres, la jeune fille applaudit avec sans doute beaucoup plus entrain que ce qu'elle aurait fait à Poudlard. Non pas qu'elle cherchait à brosser quiconque dans le sens du poil, elle était juste singulièrement heureuse. Un sourire dévoilé (contrairement à une partie de ses cheveux) toujours accroché aux lèvres, elle prit donc place avec sa délégation et mangera, pour une fois, avec assez d'entrain pour faire honneur à ses hôtes.

Un bénéfice à l'inexistence du canular que fut la cheminette est l'éternité que dura ce voyage, les délégations purent ainsi voir et sentir à travers le temps comme le monde est grand et diversifié mais rien n'est à la hauteur de ce qui s'exhibe à leurs yeux, un pays où absolument tout du sol au bâtiment en passant par les odeurs et les visage semble issu d'une autre planète, d'une peinture tracer par un artiste à l'imagination sans limites. On lui jurerai l'existence de ce lieu que Nymeria n'en croirais rien pourtant il existe ce bout du monde qui bombarde la sorcière d'informations nouvelles que sa petite tete ne peut traiter dans l'instant, de fait c'est passive et émerveillée que ses pas la mène elle et la troupe à travers cette ville de conte exotique, son visage incapable d'exprimer quoi que ce soit.

Arrive l'entrée dans cette école, temple du savoir depuis des millénaires qui inspirera les mages aux quatre extrêmes cardinaux, véritable lieu de pèlerinage dont les simple murs évoquent la richesse de son histoire. Le philtre est avalé d'une traite par la blondinette qui semble flotter sur un nuage mais ne manque de remarquer la présence des autres délégations, particulièrement ces petits bonshommes aux visages plats et paupières étranges, avant d'être happée par le dérouler des évènements. A chaque ouverture des immenses portes la pression monte d'un cran, une pression qui fait vibrer chaque centimètre carré de la jeune femme au teint d'albâtre, le sentiment grisant de vivre un moment unique, de jouir d'un extraordinaire privilège.

Le seuil est franchi, la pièces découverte dévoile ses charmes, le brouhaha assourdissant des applaudissements tapant aux tympans. Un sourire béat se forme de lui-même, partagé au moindre sorciers croisant le regard de la lionne qui retient difficilement son envie de laisser exploser sa joie, faisant basculer son poids d'un pieds sur l'autre durant le discours du sympathique directeur qui promet de rendre leur séjour plus merveilleux encore. Une fois à table la Gryffondor goute à peu près à la totalité de la carte, passant du sucré au salé puis au sucré de nouveau, engloutissant légume aux formes amusantes et viandes aux odeurs que la politesse qualifierai de singulière, le tout avec les doigts à son plus grand bonheur.

Baysangur était évidemment présent, à la table du Dieu Faucon, observant de ses yeux verts perçants les derniers arrivants. Il avait eu quelques échos de quelques nouvelles règles pour le tournoi et se demandait par quelle outrageuse empathie Al Hakim avait été enivré pour accepter de telles conditions. Ou plutôt était-ce par mépris ? Étaient-ils si faibles ? Cinq champions ?... Pitoyable. Le jeune loup ne pouvait s'empêcher de les regarder comme des proies. Enfin, cela faisait sens après tout, n'étaient-ils pas tous chassés comme du gibier par les sans-magies ?

Aussi il ne comprit pas l'histoire d'équipements pour la langue, n'apprenait-on pas le latin à Poudlard ?...

Augustus eut l'air impassible en rentrant dans le Hall et regardait droit devant lui tout en zyeutant discrètement en direction des différentes délégations, et surtout du mioche qui souriait pas(oui je parle de baysanghur). Il agissait comme cela afin de ne pas laisser transparaître son impatience, puisque comme vous pouviez vous en douter il bouillonait de l'intérieur, et à vrai dire, il avait commencé à bouilloner dès son premier pas dans cette contrée aride et inféconde. Il était empressé de tout découvrir, que ce soit les nouvelle saveurs, les personnes, les paysages, les types de magie et les particularités de ses homologues, faire le plein de souvenirs inoubliables et sautiller partout quoi !
C'était donc en champion qu'il rentrait sous le tonnerre des acclamations, l'avenir nous dira s'il en ressortira aussi orgueilleux et prétentieux...

Jude est émerveillé dès le premier instant où il pose le pied à l'Académie de Nedjet-Ptah. L'arrivée à l'oasis marque le début d'une aventure qui s'annonce exceptionnelle. La ville qui s'étend devant lui, avec son souk animé et ses allées marchandes débordant de senteurs exotiques, offre un spectacle fascinant. Il faut dire que la forme des bâtiments, étrange d'un point de vue d'un Ecossais, ajoute au charme de la découverte.

Le Poufsouffle n'a jamais eu grand intérêt pour l'histoire de la magie, malgré que monsieur Blackwine soit un bon professeur. Pourtant, il a l'impression de voir l'histoire, enfin, prendre vie en parcourant les couloirs de pierres de l'académie, Les temps anciens, le moyen-orient, tout ça lui semblait vague, nébuleux et pas très intéressant. Sans parler que ça avait l'air super ancien. Et, pourtant, tout semble tellement en vie ici. Comme si l'histoire façonnait cet endroit, contrairement à l'Ecosse qui ne sont que des vieux murs de pierres froids et, encore, ça c'est si on est chanceux. L'architecture grandiose et les détails minutieux captivent son attention, le plongeant dans une admiration silencieuse.

Lorsqu'ils atteignent enfin le Hall des Banquets, l'équivalent de la Grande Salle de Poudlard, Jude est submergé par l'atmosphère solennelle et festive qui règne dans la pièce. L'entrée en grande pompe, entourée de tant de nationalités différentes, le rend, pour ainsi dire, un petit peu nerveux. Il n'est pas encore totalement habitué à la potion de Babel et sa dernière expérience pour tenter de communiquer avec des continentaux n'a pas été très fructifiant. D'ailleurs, il se demande s'il va revoir Apolline. .

L'énergie du discours du directeur Al Hakim est bien différente de leurs vieux professeurs à Poudlard. Energétique, joyeux. Peut-être est-ce ça de vivre dans un pays qui n'est pas sous le siège d'une menace imminente ? Mais, du coup, la solution des sorciers ne voulant pas se battre ne serait-elle pas tout simplement d'émigrés vers ces pays ?

Le cœur de Jude se gonfle de fierté et d'anticipation. Les paroles de Nymeria résonnent encore en lui, et il sait que cette aventure sera marquée par des moments intenses, des découvertes inoubliables et, surtout, en compagnie de toutes les personnes qui lui sont chères. Envahi par un large sourire, ces derniers mois ont été cléments avec lui, changeant drastiquement son humeur habituellement taciturne et, encore, c'était durant ses bons jours.

Son regard se perd un instant regardant toutes les personnes autour de lui à leur table. Presque que des personnes bienveillantes à ses yeux dans un voyage qui se promet d'être fantastique. Est-ce donc ça le bonheur ?

Pays d'origine de la magie , pays des plus grands mythes et légendes, pays qui dit-on est la terre des dieux et des grandes sources de magie ainsi que certains des plus grands sorciers de l'histoire.. Des légendes difficiles à mettre en cause devant ce que Aslan avait vu pu voir de ses propres yeux.

C'était un pays merveilleux, un pays qui semblait avoir plus lien avec l'illusion et le rêve que l'atteignable et le matériel, une bonne centaine d'idées et de volontés se formèrent dans la tête du Croate devant un tel paysage et ses rues couvertes d'inconnu et d'exotisme, tant de choses que lui et Drekavac pourraient explorer ensemble... Il compte bien que si l'Égypte reste son dernier voyage, celui ci vaille la peine. Loin des cultures et des mœurs d'Angleterre, c'était une occasion pour se redécouvrir peut-être. En apprendre plus aussi sur lui même et son démon si le destin le veut aussi...

Aslan resta silencieux pendant le repas jusqu'a ce qu'il remarque la personne proche de lui par pur hasard...

-Vous êtes plus ravissante que jamais Miss Harpis.

Soufflera Aslan l'air d'une confiance surnaturelle alors qu'il se trouvait assis juste à côté de la jeune sorcière. -Le style exotique vous va à merveille.. De la flatterie oui, mais une flatterie qui prends racine dans une sincérité indéniable. Puis après tout, l'Égypte marque aussi la fin de l'école qui se rapproche de plus en plus, Aslan n'a plus de raisons de se retenir sur ses dires ou sur ses volontés. Il ne les reverra probablement pas après. Une humiliation de plus ou non , quelle différence ?

-Vous savez que l'Égypte est officiellement sous le même empire dont je suis origine ?

La questionne t'il.

Et finalement le long voyage s'acheva pour la délégation anglaise qui fut reçu sous les acclamations de leurs homologues sorciers. Appréciant toujours d'être sous le feu des projecteurs, Eleanor s'arma de son plus beau sourire alors que de quelques signes de main elle salua la foule au fur et à mesure de leur avancée. En même temps qu'elle observa les visages autour, son regard s'arrêta sur l'architecture ainsi que la décoration des lieux qui n'avaient rien à voir avec les pierres froides du château de Poudlard.

Pour la suite tout se déroula à peu près comme pour une rentrée anglaise, le moment de la répartition des maisons en moins. Le discours chaleureux du directeur dénota avec ceux dont elle avait l'habitude. Bref tout était fait pour que la motivation soit à son paroxysme. Comment ne pas être pressée de déjà découvrir ce pays et cette académie ?

Pas la plus gourmande mais étant une Poufsouffle quand même, ce serait la nourriture locale qui allait rencontrer sa curiosité.

Si Celonia avait voulu être une parfaite sophiste, elle aurait continué de clamer n'en avoir rien à faire du tournoi et de n'être là que par plaisir du voyage. Une telle assomption serait partiellement mensongère car maintenant qu'elle pouvait contempler avec émerveillement tout ce que le monde avait à lui offrir, le désir de véritablement le marquer s'en faisait plus fort encore. Le dîner début tout juste et Aslan se trouva à ses côtés. Qu'à cela ne tienne, il n'y avait guère de compagnies véritablement repoussantes dans cette délégation, à l'exception de Johannes, évidemment.

Comme souvent, le jeune Aseric lui adressa un compliment, mais celui-ci avait été prononcé d'une voix teintée d'une certaine... Confiance ? Une tonalité qu'elle n'avait que rarement vue se décliner entre les lèvres de son camarade de maison à tel point qu'elle eut besoin de quelques secondes pour réagir. C'était une surprise, mais une surprise bienvenue.

- Merci monsieur Ašerić !

Répondit elle avec enthousiasme avant de passer une main sur le tissu couvrant ses épaules, un sourire apaisé aux lèvres.

- Une lady digne de ce nom se doit de s'adapter aux mœurs de ses hôtes.

En réalité, la robe qu'elle portait, quoique clairement dans le thème, n'en demeurait pas moins un brin folklorique. Le père Harpis n'avait guère de connaissance quant à la mode de ce monde là et la finition demeurait malgré tout très "racée".

- Les Ottomans, hum ? Oui, je me suis renseignée avant que nous ne partions. Il serait fâcheux d'incommoder les bonnes gens d'ici, j'ai fait au mieux pour me renseigner sur leurs moeurs et leurs usages.

Il n'avait, d'ailleurs, pas échappé à la jeune Harpis que la délégation anglaise était déjà pointée du doigt par certains. Une telle situation ne lui plaisait pas, mais elle fera avec.

La rétine du jeune homme brûlait sous les découvertes. L'architecture, l'environnement, les commerces ou même les locaux, tout était sujet à questionnement ou surprise, mais ce qui prédominait le plus, c'était cette chaleur étouffante qui vous berçait constamment. Terre promise aux mystères, source de la magie selon certains, l’Égypte brillait en effet d'un mysticisme bien plus grand encore que la plus prestigieuse des écoles du monde. Son école, elle, jouait des épaules et se défendait, offrant à ses convives une bien belle hospitalité.

Pourtant, malgré tout le bonheur que représentait l'arrivée après ce long voyage, James apparut aux autres délégations comme il apparaissait dans les couloirs de son propre château : visage fier, regard fermé, allure flegmatique. C'était sa carapace à lui, sa manière à lui d'obtenir le respect de certains. Il traversa la pièce sans s'éparpiller dans des regards inutiles, avançant jusqu'au fond avant de gagner sa table. La compétition avait déjà commencé, et si certains faisaient les malins - à raison - car ils étaient à domicile, James connaissait son statut d'étranger. La délégation de Poudlard était de ceux qui devaient faire leurs preuves, s'écarter au maximum d'une potentielle humiliation. Et James ne pensait pas qu'à la Coupe ou aux épreuves.

Il commença ensuite à dîner aux côtés de son frère et d'Augustus, découvrant certains mets et en redécouvrant d'autres, déjà présentés par le serbe à l'occasion d'un voyage dans ses Balkans.

-L'empire ottoman est immense et en Égypte nous en sommes à ses confins.

Explique t'il alors qu'il viendra boire un verre du breuvage magique locale, détournant brièvement les yeux de Celonia.

-Je ne vais donc pas pouvoir compter sur mon appartenance à l'empire pour vous faire la cour, nous sommes fortement éloignés de ma région du monde et de ses mœurs... En revanche si apprendre le Turc ou certaines des mœurs de la culture centrale vous intéresse...

Se lamenta le garçon, alors qu'il rabat son verre sur la table, proposant à Celonia de lui servir cette même boisson avec la carafe d'un regard.

-J'en profite d'ailleurs pour m'excuser pour...quoi qu'il soit que vous ayez pu voir dans la salle commune. Je n'étais pas bien dans mon esprit à ce moment, pour dire vrai je ne le suis pas encore totalement.

Un sourire triste s'affiche sur le visage de Aslan en songeant aux derniers mois et surtout à son comportement de plus en plus irrationnel, il ne voulait pas reproduire la même erreur avec Celonia. Même si pour elle cela ne signifiait sans doute rien, le soir du bal marquait pour Aslan un des souvenirs les plus précieux qu'il avait eu à Poudlard.

-Je dois aussi m'excuser pour vous avoir totalement négligez après le bal et avant d'ailleurs. Je suis un piètre damoiseau Miss Harpis, mais sachez néanmoins que mon intérêt pour votre personne ne fut jamais un mensonge ni illusion.

La terre d'Egypte était si âpre et belle...Le serbe dévisageait les membres de la délégation de Durmstrang ainsi que quelques uns parmis les élèves de Nedjet Ptah, se demandant lesquels d'entre eux pouvaient bien partager un lien de sang avec lui.
Du reste, les enjeux du tournoi des 4 sorciers étaient bien loin de son esprit qui ne pensait désormais plus qu'au bar à chicha devant lequel lui et le reste de la délégation de Poudlard étaient passés en traversant la ville de l'oasis.

Les prémices de nos découvertes s’inscrivent souvent comme les plus précieux souvenirs que nous chérissons, à l’instar des premiers émois amoureux.

Dante puisait son amour infini dans l'émerveillement de la découverte, et cette terre de feu et de sables brûlants lui tendait les bras. À travers les recoins insondables de l'Égypte, de l'Oasis aux souks animés, il cheminait, pour finalement atteindre l'École de Nedjet-Ptah en compagnie de la délégation.

L'Explorateur, champion de la seconde épreuve, apparaissait vêtu d’un costume égyptien somptueux, orné de fourrure féline. Il avait placé l'amulette offerte à proximité de la sienne déjà à son cou avant de se tenir dans les rangs. Les oreilles dressées face aux présentations des écoles, il attendit patiemment l'entrée à venir.

Une fois le tour de Poudlard, en véritable Miysis, le Gryffondor s’avança parmi la délégation avec une démarche royale, son regard perçant se posant à peine sur les convives. Il semblait fixé sur une cible invisible, une fascination indéfectible qui le tenait. Une fois le discours achevé d'Al Hakim, il put enfin se repaître et jouir de l’accueil offert en compagnie de ses proches.

Augustus assis à cotê de ses camarades verts leur adressa entre deux bouchées

- Les egyptiens ils sont plus éfféminés que ce que je pensais...

« - Efféminés ? La plupart ont plus de barbe qu'Alija. » répondit-il alors qu'il mangeait.

Sa main passa sur la carafe qu'elle saisit pour se servir le temps qu'Aslan ne lui présente les commodités qui, elle devait bien l'avouer, ne manquaient pas d'intérêt.

- Vous semblez vouer beaucoup d'intérêt pour l'histoire de vos moldus. J'aime à penser qu'il en était de même en Angleterre il y a encore peu. Ici, Celonia se faisait plus bête qu'elle ne l'était. En réalité, elle possédait un solide bagage sur l'histoire de son propre pays, mais prétendre l'inverse étaait en vogue. Elle s'affranchit ensuite d'un sourire marqué d'intérêt. Une langue d'envergure et certainement d'avenir ! Pourquoi pas à l'occasion, cela serait une sacrée plus value! Toutefois, notre programme demeure chargé.

Celonia ne perdait pas le Nord et n'oubliait pas qu'à son retour au pays, les BUSES l'attendaient. Elle servit consciencieusement son camarade le temps que celui-ci ne présente des excuses qui ne semblèrent pas la faire réagir dans l'immédiat. Son regard se reporta lentement sur Aslan le temps que le verre de ce dernier soit plein et une ininterprétable contrariété se forma sur son visage.

- Vous excusez vous pour ce que j'ai vu ou pour ce que je suis supposée avoir vu ? Elle hocha mollement les épaules avant de reposer la carafe tout en prenant une longue inspiration. Manifestement, des oisillons avaient gazouillé aux oreilles de la Harpis. Cela a peu d'importance et je ne vous ai jamais voué le moindre grief, rassurez vous, vous avez été aussi charmant qu'il le fallait, quand il le fallait.

Sa tête bascula sur le côté et son regard se planta dans un quelconque point de la salle qu'elle jaugea avec une lassitude mélancolique.

- Poudlard sait produire des illusions agréables et réconfortantes, mais elle conjure aussi des désillusions riches d'enseignements. Je pense qu'il en sera de même pour tous les endroits que j'aurai la chance de visiter.

-Sans connaissance de l'histoire l'homme s'aveugle sur les perceptions de son futur. J'aime croire que cela est autant vrai pour nous que les moldus.

Dira t'il avant de boire avec délicatesse ce qu'il reste de son breuvage. Il laissera quelques secondes de flottement prendre lieu observant clairement les traits du visage de Celonia.

-Dans la culture Ottomane nous gagnons le respect de nos femmes par notre valeur martiale et millitaire . Mais j'ai comme l'impression que pour vous il y'a un domaine bien plus profond pour avoir accès à votre coeur. J'espère que je ne suis pas trop maladroit pour l'instant. Il rajoutera avec un sourire en regardant brièvement son assiette. - Je ne pourrai pas être pire que je l'étais avec le bonhomme de neige pas vrai ? Se permettra t'il de dire avec un rictus, se laissant rire de sa propre bêtise et de ses malaises passés, Celonia l'avait vu sous ses pires aspects, à quoi bon mentir ? Toutefois les propos suivants de la belle prirent au dépourvu le Croate qui fronça les sourcils de surprise et d'inquiétude.

-Et par quel subterfuge vous aurais-je dissimulé la vérité Celonia ?

Demande t'il en la fixant, se demandant ce qu'elle avait bien pu entendre.

Il laissera un long silence prendre son cours après la dernière phrase de Celonia, hésitant longuement sur quoi dire, en prouve ses roulements de gorge, avant de finalement se lancer, d'une voix sous-entendant l'interdit.

-Alors peut-être que avoir un maître de l'illusion à vos côtés pourra vous offrir une perspective que peu de sorciers auraient jamais la chance d'avoir sur le monde. Si tant est que vous acceptiez de ne pas trop creuser d'où celui-ci tiens une telle magie.. Tout illusionniste aime sa part de secret.

Si Celonia savait vraiment plus qu'elle n'y paraissait sur ce qu'il s'était déroulé en salle commune et peut-être sur des rumeurs ayant circulé vis à vis de Aslan, un tel propos ne tomberait sans doute pas de nul part dans ses oreilles. C'était un gros risque oui, mais Aslan savait que si la situation partait trop loin il avait les moyens de lui faire oublier les parties fâcheuses.

Parce qu'elle gardait un œil certain sur l'environnement autour d'elle, María s'était volontairement placée en queue de cortège afin d'être certaine de réellement profiter des atours que l’Égypte avait à offrir. Elle n'en fût pas déçue loin de là, en lisant pour satisfaire sa curiosité lorsqu'elle était à Poudlard tout ce qui en parlait, l'adolescente s'était faite une idée relativement précise de ces terres malgré les détails restants pour le moins vagues et obscures des grimoires de l'immense bibliothèque de l'école, et cette idée n'était pas éloignée de la réalité comme elle put le découvrir à travers la ville lorsqu'ils débarquèrent. Les souks contenant divers marchands: du vendeur d'étoles toutes plus colorées les unes que les autres, au boucher proposant milles merveilles en passant par les épiciers aux étales emplies d'épices dont l'adolescente n'avait jusqu'alors même pas connaissance ... Mais tout cela n'était en rien comparable avec ce qui l'attendait au sein même de l'école, la diversité des cultures se mélangeant pour former un tout, l'unité du monde sorcier avec un U le temps d'une olympiade sportive. Alors María à la suite de ses camarades s'avança à son tour, émerveillée tout en zyeutant à gauche à droite tant elle trouvait cela impressionnant, lorsque ce fut au tour de Poudlard de s'avancer.

- Je n'ai jamais beaucoup aimé les adages. S'il y a bien un temps où l'on doit prier pour l'inédit, c'est aujourd'hui.

Répondit elle d'un ton curieusement doux. Les débats ne l'intéressaient pas. Cela étant, elle abhorrait les dictons et apophtegmes et n'appréciait pas ceux vivant dans leur spectre. Elle ne rangea pas pour autant Aslan dans cette catégorie et son ton suave servait ce désir d'éviter un quiproquo. La suite du discours sembla la surprendre. Elle s'était habituée aux flagorneries et autres marivaudages un peu maladroits, mais personne n'avait eu l'impertinence de lui en adresser en un lieu si "public". Son visage qui commençait à peine à prendre des couleurs blêmi légèrement tandis qu'elle s'assurait par quelques zyeutés obliques que nul ne les lorgna en cet instant.

- Je préfèrerais que les méandres de mon cœur ne soient évoqués que dans des lieux propices à cette sorte de conversation. Cela étant, je vous donne raison sur tous les points.

Répondit elle en s'affranchissant d'un sourire en quoi qui marqua son visage d'un trait goguenard qu'on lui connaissait guère.

- Pour ce qui est de vos subterfuges, je répondrai simplement que je n'ai pas pour habitude d'incommoder mes sources. Quant à votre proposition, elle ouvrirait effectivement de belles perspectives. Cela étant dit...

Elle se pencha légèrement en avant, son regard s'ancrant dans celui du croate, comme si elle cherchait à y déceler quelque chose avant de murmurer :

- J'aime deux choses. La discrétion et la fiabilité. Ce sont les deux clés de ma confiance et je renoncerais à beaucoup pour conserver l'intégrité de cette dernière. Pensez vous que ce sont des garanties qui vous siéraient ?

La question était sans doute un brin rhétorique, mais le ton employé par la Harpis sembla laissait entendre qu'il disposait encore du bénéfice du doute, ce qui témoignait d'une clémence absolument exceptionnelle de la part de quelqu'un d'aussi soucieux que Celonia.

Le visage de Aslan se décomposa de couleurs au fur et à mesure que sa comparse de maison parle, comme s''il avait vraiment du mal à croire ce qu'il venait d'entendre. En prouve son désaroi, il aura du mal à se servir un second verre avant de se reprendre et se renverser un nouveau breuvage propremement. Il regarde Celonia du coin de l'oeil avant de boire son verre rapidement histoire de reprendre ses esprtis, suite à quoi il se permettra de se rapprocher sans pour autant rompre son espace physique dans le but de lui offrir un murmure que seul les deux puissent entendre.

-Ce sont des conditions qui me vont...

Il la regarde droit dans les yeux, elle pourra d'ailleurs sans doute voir mieux que jamais la paire de cernes surnaturelles qui marquent son visage.

-Mais je me dois d'être franc avec vous. Je ne suis pas un sorcier comme les autres, si nous sommes amenés à nous parler plus souvent, vous allez peut-être voir des choses....peu rassurantes. Mais je vous demande de me faire confiance, jamais je ne vais vous mettre consciemment en danger. Néamoins mon obligation morale me pousse à vous le faire savoir, je souffre d'une certaine "condition". Alors je vous demande toujours de prendre des changements brusques de comportements de ma part avec des pincettes et de ne pas me prendre en jugement hatif.

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