La Grande Bibliothèque

La jeune femme posa ses yeux aux endroits indiqués par son ami Maria, prenant pleinement conscience des années d'histoire de ce morceau de parchemin. Il était regrettable de le voir si abimé dans un monde ou la magie permettait de conserver facilement la matière. Il avait certainement dû être délaissé à un moment de son existence permettant ainsi sa décomposition.

- James te répondrait qu'ils sont déjà transformés en porc. Elle avait passé sa scolarité avec lui, beaucoup de ses pensées la ramenaient à lui. Et... Je dois admettre qu'il touche souvent juste avec ses sarcasmes.

Elle partageait le même avis que lui mais faisait toujours plus attention à la forme...

L'Infante fit attention en manipulant à nouveau le parchemin: un tel trésor d'Histoire se devait d'être respecté et soigné avec doléance, malgré son état aléatoire. Il était dommage qu'il soit entreposé aussi "simplement" à la merci des éléments comme les rayons lumineux des lampions déposés un peu partout, et malgré sa construction dans les sous-sols de l'école, sans autre protection. Et María n'était pas certaine que l'humidité de la pièce, qu'elle supposait être présente la nuit notamment, n'arrangeait les choses.

-"Je le sais bien." Même si leur lien était moins fort, l'adolescente avait suffisamment côtoyé leur camarade pour connaître ses manies et habitude. "Simplement il va nous falloir alors agrandir les enclos pour en accueillir alors ..."

Maigre sourire pour une tentative de plaisanterie n'étant pas certaine de faire mouche. L'adolescente n'aimait évidemment pas les moldus responsables de tout leur malheur, pour autant celle-ci n'était pas cruelle au point de leur souhaiter pareille vie. Plus ils étaient loin mieux ils s'en porteraient.

-"Et s'en occuper aussi. Brrr." Cette dernière remarque la fit elle-même frissonner.

Abigail n'avait rien pipé à la tentative de plaisanterie de sa camarade, mais c'est aussi pour ça qu'elle appréciait son amie. Elle accusa finalement un temps de latence avant de comprendre ou elle voulait en venir... Le temps de comprendre avait malheureusement condamné son rire, resté à l'état de sourire. Mort-né...

- Les accueillir ? Je ne leur ouvre même pas la barrière. Enfin bref, je ne comprends toujours pas comment certains sorciers peuvent accepter de faire rentrer ces personnes dans leur vie. J'ai beau me poser plusieurs fois la question, je n'arrive pas à concevoir comment un sorcier qui plus est de sang pur pourrait trahir les siens.

L'amour ?

Cette remarque, bien qu'inconsciemment la concernant, la visait elle-même ainsi qu'Eleanor. L'Infante n'était pas certaine de la réponse à apporter concernant la préfète Poufsouffle, en revanche elle avait bien sa petite idée concernant ses parents. Cependant, l'adolescente se garda bien de la prononcer, serrant simplement ses poings discrètement, car il n'était pas facile de mentir à Abigail. Aussi elle re-bougea le palimpseste de sorte à le remettre dans sa position d'origine lorsqu'elle l'avait trouvé dans ce rayon.

-"J'ai envie de te dire l'amour ? Au point d'être aveugle sur les conséquences de ce choix ? Le désespoir aussi peut-être: des gens n'ayant plus rien à perdre de leur vie et qui pour la sauver agisse en ce sens."

Après tout, les deux Serdaigles ne connaissaient -pas encore- cet état, aussi il leur était difficile de mettre des mots dessus.

Eleanor suivait plus qu'autre chose, étant là pour accompagner Jude dans son projet.

- Moi ça me va.

Du regard elle jaugea la bibliothèque par rapport à celle de Poudlard.

Hortense avait suivi les deux anglais et imita Jude en sortant son grimoire. Elle souleva par la suite une chaise et s'assit dessus.

— Parfait. Dit elle en préambule. Par quoi commençons nous ?

— C'est exact, de toute manière, pour avoir pu parler avec des gens de Poudlard lors du précédent tournoi, il me semble que nos matières sont semblables.

Heureusement que des gens ont déjà débroussaillé le chemin. Leur communication s'en trouve facilité.

- Reparo permet de réparer des objets en faisant revenir à leur état initiale. Vous le connaissez aussi ... ?

Il continuera ainsi avec tout son grimoire.

Elle acquiesça.

— Oui, mais ce sort a des limites non négligeables, le votre aussi ?

Elle ne s'attendait pas à ce que le Reparo anglais soit différent, cela briserait un certain nombre de règles logiques.

- Oui effectivement c'est pareil pour nous.

Il n'y aurait peut être pas grand chose à tirer du côté de la délégation française finalement et pareil pour l'alchimie. Enfin il suffisait d'au moins un sort ou deux qu'ils ne connaissaient pas pour que ça vaille déjà le coup.

C'était au tour d'Hortense de comparer un de ses sortilèges.

— Et le Papilio, vous le connaissez ?

Pas qu'il soit très utile, mais ce serait déjà ca.

La rousse qui n'était pas Eleanor en question opina du chef.

— C'est exact, il conjure des papillons que l'on peut rediriger au besoin. Son utilisation normale est à peu près la même que l'Aves. Je peux vous l'apprendre si vous voulez.

- Ca fait sens, après tout il peut y avoir des conjurations pour à peu près tous les animaux existants à condition que ça reste facilement conjurable.

C'était forcément bien plus compliqué d'invoquer l'image d'un énorme animal ou créature que de le faire avec des papillons ou des oiseaux. Pour le reste ça dépendait de son imagination.

- Donc je ne sais pas si on peut parler de réelles différences au final, le principe reste le même.

Ce serait intéressant de voir ce qui faisait qu'on préférait enseigner des à faire apparaître des papillons en France et pas à Poudlard par exemple.

— Je connais le Canis Vocatus, oui.

Elle referma un des grimoires au bout duquel ils étaient arrivés.

— Je crois que c'est le seul sortilège qui diffère de nos cursus, du moins pour le tronc commun. Je sais que les garçons s'amusent à conjurer des rapières, mais je ne me suis pas dirigée dans cette voie. Peut être que Louis ou André pourraient vous en apprendre plus ?

María-Esperanza a écrit:Cette remarque, bien qu'inconsciemment la concernant, la visait elle-même ainsi qu'Eleanor. L'Infante n'était pas certaine de la réponse à apporter concernant la préfète Poufsouffle, en revanche elle avait bien sa petite idée concernant ses parents. Cependant, l'adolescente se garda bien de la prononcer, serrant simplement ses poings discrètement, car il n'était pas facile de mentir à Abigail. Aussi elle re-bougea le palimpseste de sorte à le remettre dans sa position d'origine lorsqu'elle l'avait trouvé dans ce rayon.

-"J'ai envie de te dire l'amour ? Au point d'être aveugle sur les conséquences de ce choix ? Le désespoir aussi peut-être: des gens n'ayant plus rien à perdre de leur vie et qui pour la sauver agisse en ce sens."

Après tout, les deux Serdaigles ne connaissaient -pas encore- cet état, aussi il leur était difficile de mettre des mots dessus.

Des raisons qui pouvaient s'entendre, mais des raisons qu'elle trouvait égoïste. Le seul rapprochement qu'elle autorisait envers les études était celui à des fins éducatifs, afin d'en apprendre mieux sur leur comportement.

- Nous avons longtemps cohabité avec eux, ça peut s'entendre... Mais il faut que ça nous serve de leçon pour notre futur, les sorciers ne peuvent plus s'éparpiller. La jeune fille se mit à parler plus doucement, même si son timbre de voix était déjà faible puisqu'elles étaient dans une bibliothèque. Tu savais que le père d'Eleanor est un moldu ? Je trouve ça vraiment abject de la part de sa mère.

Déjà par le simple fait de se lier avec l'ennemi puis l'héritage difficile qu'elle a laissé à son enfant.

Il était toujours difficile pour l'Infante d'aborder ces sujets avec Abi, une douloureuse pointe lui nouant l'estomac de mentir ainsi à son amie, alors que María continuait de se convaincre que c'était pour le mieux, préserver sa sécurité et ses relations avec les autres devait passer par ce mensonge, aussi horrible était-il.

-"Oui, elle m'a expliqué sa vie familiale lorsque nous étions en première année. Enfin, ses origines, sans rentrer dans les détails bien sûr."

Quand à ce que sa mère avait fait en réalité: l'adolescente n'en avait évidemment aucune idée et cela ne l'intéressait en réalité pas plus que cela. Comme elle venait de dire précédemment, le désespoir pouvait pousser n'importe qui à des actes incompréhensibles pour le commun des mortels. Aussi connaissant sa propre situation, l'Infante se garderait bien d'émettre le moindre jugement concernant la rousse, elle n'en avait aucune légitimité.

-"Bien sûr, c'est pour cela que les enfants ... issus de ... Jouant avec ses doigts pour désigner ce dont elle parlait, notamment en mimant des guillemets. " ... relations doivent être protégés de la propagande moldue et éloignés de leurs parents. Enfin à mon avis, nous évitons ainsi tout problème et nous agrandissons la communauté magique en leur expliquant pourquoi il est important qu'ils restent avec nous."

Peut-être utopique comme vision, l'Infante l'était bien sûr.