Le sentier forestier

Au aguet telle une biche d'or en costume rouge, les bruissements n'échappe pas à l'attention de la sorcière qui ne parvient à identifier l'animal à l'origine du bruit, n'apercevant que l'éclat furtif d'un poil rougeaud. Trop bruyant pour un écureuil, trop haut pour un renard, la créature qui se meut avec une aise témoignant l'habitude se voit prise en chasse par la biche qui s'en approche à pas de loups, prête à prendre ses jambes à son cou ou à bondir sur le cryptide selon la réaction qui suivra la question posée à voix haute:

- Ami?

La baguette dans une main et les genoux fléchis, réaction due aux récents événements et à la prudence qu'ils inspirent, Nymeria attend patiemment.

Les mouvements cessent alors, et plop la tête humaine de Clay s'extirpe de la frondaison et se tourne vers Nymeria.

- Entends-tu, le vol noir des corbeaux sur nos plaines...

Une mélodie grave que Nymeria entendait probablement pour la première fois. Les mains pleines de différentes tiges, feuilles et fleurs, le roux sort de là.

Une réponse dont la teneur et le ton ne sont pas pour rassurer la lionne qui, sans pointer le catalyseur en direction de l'homme, ne s'en défait pas pour autant. La confiance en lui que dégage l'inconnu, par le fait de ne pas lâcher les fruits de sa cueillette, devrait rassurer ou inquiéter la rouge qui ne sait se décider. L'évidence montre qu'il ne s'agit là que d'un adulte parti à la recherche d'ingrédients pour une soupe, un pot-pourri ou une potion quelconque. La prudence chuchote à l'oreille de l'adolescente que les apparences peuvent être qu'apparence, la différence qui sépare le sorcier du moldu n'étant qu'un morceau de bois, objet que possède éventuellement le roux mais présentement invisible aux yeux noisettes qui le scrute.

- Ici vous n'entendrez que loups, renards et belettes.

Le regard passe du visage aux mains, des mains au visage, la sorcière essayant tout de même de paraitre détendue.

- Apothicaire, cuisinier? Si vous êtes le responsable des cuisines de l'auberge n'espérez pas que je vous fasse une bonne publicité.

Toute cuisine parait mauvaise en comparaison d'un plat de crevette d'eau douce fraichement péchées, met que la blonde se convainc de déguster lorsque sont mâchouillés les plats à peine acceptable servis là où elle crèche pour la fin de l'été.

Il rangea les fruits de sa cueillette dans les petits sacs accrochés à sa ceinture, et finissait de sortir de l'étreinte des feuillages et des branches. La réponse de la chaperonne sembla l'amuser mais sans s'étaler sur le sujet des animaux bien anecdotiques, il interrogea Nymeria sur son attitude farouche :

- Et que me vaudrait ce mépris jeune fille ?

Drôle d'enfant pensa Clay, et il ne répondit pas encore à sa question.

Les chances de tomber sur le cuisinier de l'auberge au beau milieu du sentier ne sont pas si maigres que cela, Nymeria le réalise sans doute un peu tard mais quitte à faire connaitre ses griefs autant saisir l'occasion. Les poings fermés posés sur ses étroites hanches la gamine énumère ses rancunes:

-Le gruau croustille sous la dent, le potage est fade, les viandes trop cuites ou pas assez, le lait as la contenance de la crème et la crème la contenance du lait, la purée de carotte à le gout de boue - je sais de quoi je parle hein- et que le ciel me foudroie dans l'instant si je n'ai pas vu une mouche nager la brasse dans ma soupe.

A s'entendre, la blonde se rend compte de l'air de petite bourgeoise trop bien nourrie qu'elle dégage mais n'en fait un cas, indulgente comme elle est sur tant de sujet elle peut bien se permettre de jouer la fine bouche une fois de temps en temps. L'homme maintenant totalement à découvert la fille des paluds se permet de le détailler, cherche à deviner sa taille ainsi que son âge, la tendance et la qualité de sa tenue, tant d'information pouvant permettre de situer le cueilleur sur l'échelle sociale et par là peser la véracité de ses mots. Une telle investigations n'est pas dans les habitudes de la Gryffondor mais qu'elle le veuille ou non cela doit devenir un reflexe, c'est du moins la seule façon de deviner as qui elle as à faire.

Clay était d'une taille moyenne pour l'époque, voire un peu petit - les sorciers étant plutôt grands si tant était qu'il en était un, soit aux alentours du mètre soixante-dix. Il devait avoir dans la trentaine et était habillé modestement. Difficile de lui trouver une case particulière dans laquelle le ranger, on pourrait peut-être dire la "case moyenne", moyenne en tout, en taille, en âge, en possessions, en état d'existence ? La moyenne de la moyenne ! Enfin, elle restait juge à tant souhait qu'elle avait, mais rien ne lui assurerait jamais une quelconque véracité avec ces simples balayements superficiels du regard. Clay, lui, ne l'observa pas tant. Il se contenta même d'éclater doucement de rire en l'entendant faire sa plaidoirie.

- Ma foi ! lâcha-t-il lorsque ses fossettes s'affaissèrent après ce rire sincère, il faut en quérir le maire, ou la mère de la bâtisse peut-être ? C'est vraiment indigne... Mais il faut peut-être pardonner ce pauvre cuisinier, les chaleurs arides qui nous frappent nous font perdre un peu de nos capacités... Je ne suis pas ce cuisinier cependant.

Il fit une légère courbette.

- Clay Smallflower pour vous servir mademoiselle, un simple botaniste fuyant la guerre comme tant d'autres.

A travers cet éclat de rire Nymeria devine que son interlocuteur ne peut être le malheureux cuistot qui, comme le souligne le trentenaire le souligne, n'as pas à assumer la totale responsabilité de sa cuisine. Passer des heures dans la chaleur des fourneaux à se démener avec ce qu'il as sous la main, le tout sous un climat tel que les paysages virent peu à peu au jaune doit forcément mettre son habilité à rude épreuve. Pour ce qui est du maire et de la maitresse de maison, la lionne tient autant à s'entretenir avec eux qu'à dormir dans les cachots de Poudlard.

Observation faite, Clay Smallflower semble aussi inoffensif que le laisse croire son patronyme et aussi poli que possible pour ce qu'il est, à savoir un simple botaniste. Suite à la présentation la blonde s'introduit à son tour, courbette de circonstance et esquisse de risette:

-Enchantée monsieur Smallflower. Nymeria Lancaster de Fort Blanc-Chêne, fille de Thaddeus et Ariane Lancaster.

Une fois de plus les mots prononcés prennent une teinte qui déplait à la sorcière, comme si ceux-ci sonnaient creux, une suite de bruits insignifiant mais feignant l'importance. La main armée vas glisser la baguette dans une sacoche tandis que l'autre passe à travers une mèche de cheveux puis la future étudiante de troisième année reprend sur un ton beaucoup moins formel comme pour tenter de faire oublier celui qui fut employé précédemment.

-Appelez moi comme il vous plaira mais s'il vous plait, plus de "mademoiselle". Vous arrivez de loin?

- Soit Miss Lancaster de Fort Blanc-Chêne !... Mais... je me suis mal exprimé je crois. Je n'arrive pas tout juste à Pré-au-Lard, je suis bien ici depuis 3 bonnes années maintenant... et qu'importe d'où je viens, tous les chemins mènent à Pré-au-Lard, ou viennent de Pré-au-Lard...

Il se gratta la tempe, un air confus au visage.

- C'est tout ce qui compte. Retournons au sentier avant d'être embêté par une bête.

Et il fit le premier pas dans cette direction.

L'amène botaniste est suivi dans son mouvement mais seulement dans celui-ci, la blonde tenant à en apprendre le plus possible, non pas par curiosité mal placée mais par précaution. La violence approche de Près-au-Lard à grands pas, les traitres peuvent se cacher n'importe où, quelle victoire la prise du village serait pour l'Inquisition.. Alors la blonde rebondit, faisant fi de la tentative de noyer le poisson, l'air léger mais les oreilles grandes ouvertes:

-Cela due être dur de quitter votre maison de.. Londres, Dublin, Newport..?

Les mains dans le dos et l'expression si innocente qu'on lui donnerait le Graal sans broncher, la gamine ajoute:

-Je ne craint ni les loups ni les corbeaux mais si c'est votre cas vous pourrez vous enfuir le temps que je les gères.

- Un vieux village paumé, je ne suis même pas sûr de me souvenir du nom. quelque chose shire ?...

Il continue tout de même vers le sentier sans porter attention à si Nymeria le suivait ou non. Il lancera cependant :

- Tout de suite les grands mots... tu es en quelle classe déjà miss Lancaster ?

Nymeria suis, rattrape même l'adulte alors qu'elle oscille entre deux décisions, celle de poursuivre l'interrogatoire de ce type venu d'un village dont il ne se souviens plus le nom ou laisser tomber le morceau et miser sur l'éventualité qu'il ne s'agit que d'un pauvre bougre au passé peu glorieux ne souhaitant pas s'épancher à ce sujet auprès d'une demi-enfant. Conformément aux nombreux enseignements tirés de ses ainés, la blondinette ne pousse pas d'avantage son enquête et se contente de répondre:

-  Ma troisième année débutera dans quelques dizaines de jours. Je reconnais volontiers ne pas être la plus douée de ma promotion mais je vous assure qu'une volée d'oiseaux ne m'effraie pas le moins du monde.

La Gryffondor jette un regard au botaniste, l'expression de son palot visage traduisant la certitude de cette affirmation. Les mains toujours croisées dans le dos Nymeria effectue un demi-tour sans cesser sa marche, progressant donc à reculons afin de pouvoir faire face à son interlocuteur.

- Vous avez étudié à Gryffondor, cela se voit à votre tête. Poufsouffle peut-être ou alors Serdaigle. Serpentard..?

Clay acquiesçait en silence alors que Nymeria enchaînait déjà avec de nouvelles questions

- Perspicace pour une troisième année... et pour une... Gryffondor surtout ?...

En cherchant si sa robe rouge était juste une question de style ou si elle portait les armoiries de la Maison des Lions.

- J'aurais aussi put être cracmol, ou éduqué à la maison ou même venir de Beauxbatons... Poufsouffle, j'ai fait mes années à Poufsouffle.

Ils arrivèrent sur le sentier forestier.

Fière d'avoir visiblement l'air d'une Gryffondor, la sorcière hoche la tête sans chercher à retenir un sourire de lèvre, ne percevant pas le sarcasme quant à sa sagacité si c'est effectivement à cela que rime le compliment.

-Trop aimable pour être français. Bien que je n'en connaisse aucun.. Mais mon instinct fut bon n'est-ce pas, vous étiez Pouffsoufle!

Ceci explique peut-etre cela, un adulte se déplaçant en personne dans les bois pour cueillir son besoin quitte à souiller ses bas, qui entretient une conversation avec une enfant croisée au grès d'un chemin, faisant même mine de s'intéresser à l'avis de cette enfant. Nymeria lui en est reconnaissant pour cela, ce sentir d'égal à égal lors d'un échange avec un adulte est chose rare en ces temps, que cette égalité soit une illusion n'as aucune importance.

- Des poufsouffle compte parmi mes meilleurs amis, certains semblent même dangereusement bon pour leurs propres bien.

La blonde se fait la réflexion muette que cela fais la seconde fois en quelques mois qu'un jaune l'extrait d'une foret, il semblerait que les dieux aiment usité des blaireaux pour la remettre sur le bon chemin. Il faudrait sans doute qu'elle réfléchisse à ce que cela dis sur sa personne avant que le divin n'est plus de bonnes âmes en poche.

De retour sur le sentier l'adolescente se retourne de nouveau pour se trouver dans le sens de la marche, le regard passant d'un bords à l'autre de la route tout en expliquant la raison de sa présence ici sans que le botaniste ne lui ai pourtant demander.

- Je cherche à capturer des lézards pour une expérience, pour voir si deux espèce différentes peuvent cohabiter dans le même espace sans violences. Vrai que les uns n'ont pas encore fait périr le roi des autres mais cela pourrait quand même m'apprendre un tas chose..

Sourcils haussés, regard interrogateur, la fille des marais questionne le trentenaire à sa droite:

- Qu'en pensez vous?

Il l'écoutait, ponctuant les répliques de Nymeria par un "hmhm" ou un soufflement du nez. Clay n'était pas forcément très bavard il fallait dire, alors un petit silence régna quelques secondes, jusqu'à être rompu par la drôle d'idée de la gryffondor. Ils étaient probablement en train de marcher alors, et Clay s'arrêta. Il tourna la tête vers l'enfant avec un sourcil arqué et une expression amusée sur le visage. Il regarda ensuite droit devant, et eut une sorte de court éclat de rire nerveux. Il reprit la marche, en suspendant l'attention de Nymeria par un "Eh bieenn...", qu'elle sache qu'elle n'était pas ignorée.

- Cela doit dépendre des animaux j'imagine. Je dirais que l'expérience peut être tentée pour lever le doute sur certaines espèces, mais il y en a pour lesquelles la réponse est claire comme de l'eau de roche.

Son regard revint un instant vers la fillette avant de reprendre vers l'horizon du sentier.

- Certaines créatures sont aussi miscibles que l'eau et l'huile, et rien ne peut l'arranger. Si tu vois ce que je veux dire...

Comme si ce n'était pas suffisamment évident.

Le pas ajusté au rythme du botaniste , quoique l'inverse parait largement plus plausible, la filles des paluds cesse sa marche lorsque son interlocuteur le fait, hausse plus haut encore la paire de sourcils lorsqu'un seul est levé chez le roux puis plus haut encore - si tant que cela sois possible- à l'éclat de rire qui rebondit contre les écorce des arbres environnants. Un accès de moquerie face à une gamine idiote, amusement sincère provoqué par le manque de subtilité de la blondinette, manières personnel de masquer une situation inconfortable.. Autant d'interprétation possible que de chance de s'y tromper. Nymeria peste mentalement, ne sachant si sa frustration émane de son incapacité à traduire les réactions d'autrui ou parce qu'autrui est incapable de son montrer transparent dans ses réactions. Le promeneur se fait entendre assez vite tout de même, répondant sans vraiment répondre tout en sous-entendant la clarté de ce qu'il entend.

Le silence suit les propos du roux, des propos desquels la Gryffondor ne parvient à extraire de véritable avis. Le trentenaire vie à Près-au-Lard de toutes évidences, village comptant rats et lézards sans qu'aucunes altercations relevant de cette diversité ne fasse grand bruit, de ce fait la sorcière en conclus que la vision du promeneur est plutôt positive en ce qui les concernes.    

- Je vois, enfin je crois.  Mais si.. Si une partie de ces créatures dépend de l'autre, la cohabitation ou la séparation est la seule solution, préférable à euh.. L'extinction, n'est-ce pas?

Les heures passées à réfléchir à la question n'ont apportées que ces idées. Des idées bien plus dures en vérité, par exemple celle qu'à l'évidence les sorciers sont incapables de faire intelligence avec leurs environnements car pouvant créer d'un coup de baguette depuis le néant ou, plus généralement, d'améliorer les fruits issus de l'esprit des Autres. Une révélation qui bouscula la jeune femme des nuits durant, cela et tant de préoccupations supplémentaires.

Le même sourcil flamboyant s'arqua de nouveau à l'adresse de Nymeria et ses questionnements pour le moins curieux... Il y avait comme un jeu tacite, l'un et l'autre savaient le sujet réel de la discussion mais tant que ça n'avait pas été dit précisément l'on pouvait toujours feindre le malentendu. En fait, cette ambiguïté ne servait que Nymeria, et elle put ressentir dans le regard un poil roux plus grave du botaniste, qu'elle s'aventurait peut-être sur une pente glissante.

- Tu as un exemple de cette espèce qui en dépendrait d'une autre ?

Lui demanda finalement Clay, pas inquisiteur dans le ton, mais tous les élèves de Poudlard savaient que c'était un terrain délicat que ce sujet là. C'est vrai qu'elle était tombée sur un poufsouffle, du moins prétendument, mais clairement pas sur un blaireau. Et les poufsouffles aussi pouvaient que peu blairer les moldus, les traîtres aux sorciers et tous ceux qui y étaient apparentés à raison ou à tort parfois.

- Et puis, s'ils en dépendent, la séparation induirait une extinction aussi, non ?

Ainsi avait complété Clay avant qu'elle n'ait le temps de répondre à la première question. Une simple mise en marche de la logique pour peut-être appuyer le manque de nuances dans l'énoncé de l'enfant, et donc l'inciter à en émettre.

Le message est capté, du moins la teneur du regard qui lui est asséné, le gout de celui-ci ne faisant qu'assombrir les pensées de la sorcière qui réalise avoir pousser le bouchon un petit peu trop loin. Elle s'en veut pour sur mais d'avantage d'avoir pu croire qu'additionner les printemps offrait assez de sagesse pour permettre de prendre du recul sur les interrogations d'une enfant, car de ses interrogations elle ne retire aucune honte au contraire. La blonde aimerais déclarer que d'après ses réfléxions, la communauté à laquelle elle appartient oscille entre mutualisme avec celle des Autres et parasitisme pur, s'accaparant le génie de ceux qu'elle considère comme inférieur. Hélas et heureusement Nymeria sait tenir sa langue ce qui semble ajouter au poids qui alourdi ses entrailles.

Peu loquace le botaniste l'es et son sens de l'économie de mot visiblement contagieux, c'est donc seulement meublé des bruits typiques du bois qu'est animé leurs marche durant ce qui semble être une dizaine de minutes pouvant en être qu'une. La voix plus grave qu'auparavant, muée par le sujet de la conversation ou, plus probablement, la tournure de celle-ci, la lionne se fait entendre:

-Je ne cherche qu'à comprendre. Trouver une piste.

Après un instant de bataille contre l'égo de celle qui dont elle viens, la vérité se fraie un chemin vers ses lèvres:

- J'ai peur.

Constat fait sans le verbaliser jusqu'ici, même pas pour elle-même. Que la rouge se confie de la sorte à un inconnu venu de quelque-chose-shire rencontré une poignée de minutes auparavant lui parait irréaliste autant que naturel, les possibilités de se confier à un adulte sont rare pour l'héritière qui ne compte dans son entourage qu'un père au mœurs d'un autre temps, un directeur de maison aussi avenant qu'une pierre et c'est à peu près tout. Quoiqu'en y repensant ce sont des mots que Sun saurais entendre mais ce dernier ne pourrait les comprendre.

- Hmmm ?... Comprendre quoi, et peur pour quoi miss Lancaster, pas de moi j'espère !

Clay semblait quelque peu perplexe, ou embarrassé peut-être. Il s'était arrêté et observait la jeune fille pour déceler sur son visage une quelconque vérité.

Un trait d'humour, du moins une tentative pour détourner la conversation. Que ce soit par embarras ou incompréhension, la question de Clay n'as pour réponse que le visage de Nymeria, là où une paire d'yeux le scrutent de leurs regard. Interrogation en premier lieu, la blonde se demandant si le trentenaire feint ne pas comprendre. Etonnement ensuite, la sorcière surprise d'imaginer un homme adulte embarrassé des confidences d'une enfant. Rejet enfin, l'adolescente comprenant que rien est à tirer de son interlocuteur. A vrai dire rien ne semble pouvoir être tiré d'aucun adulte, à Poudlard ou Près-au-Lard ou n'importe où ailleurs.

Après un échange de regard long comme un jour sans pain la troisième année détourne le sien puis répond avant de reprendre sa marche:

- D'une certaine façon, oui.

Comble de l'impolitesse ou bourde due à son jeune âge, c'est à Clay d'interpréter les actions de la rouge qui s'en vas tout simplement, le laissant là si il ne souhaite rejoindre le village à ses cotés. Dans le cas de Nymeria il semble juste que tel n'est pas le cas

Clay la regardait s'en aller, le visage déconfit. Il se gratta la tempe en grimaçant avant de la rattraper.

- Arf, je crois comprendre. Voyez ça comme une piqure de rappel miss Lancaster, le sujet des moldus est délicat et il ne faut pas laisser d'ambiguïté lorsque l'on en parle avec un étranger.

Il la regarda avec un "hmm ?".

Ce n'étais que ça, un manque de clarté dans les termes et les intentions. Sa propre façon d'agir en somme, cela due aux interférences causées par les troubles de ses pensées qui ne cessent de courir en tous sens, de contredire puis d'affirmer avant de repartir vers une autre voie. Les nuits sont courtes en sommeil, longues d'apréhensions. Des soirées passées à lire à voix haute des romans connu à la virgule près, à trouver un sommeil léger se brisant à chaque volet qui claque, chaque porte fermées avec énergie, chaque battement sur les pavé au bas de sa chambre. C'est par un mécanisme dont elle ne connait les rouages que la blonde s'est réfugier auprès des vestiges de l'enfance pour ne pas avoir à faire face et, simplement, ne pas nommer l'éléphant compte parmi ceux-ci.

Clay lui prononce le terme sans mal ce qui soulage Nymeria, comme si le fait de mettre les mots en brise le tabou, alors l'adolescente opine doucement avant de mettre ses pensées à nue pour éviter l'ambiguïté:

-Ils ne me sont d'aucune sympathie.

A l'exception de la mère de Dante, plus pour être la génitrice d'un pilier dans la vie de la Gryffondor qu'autre chose.

- Mais je réfléchie et ne trouve que peu de solutions satisfaisante qui éviterais une.. Enfin, qui éviterai que l'ont ne parle de nous qu'au passé, dans un avenir proche.

Ils sont peu rares ceux qui attribues le qualificatif de "pacifiste" à la fille Lancaster, une poignée seulement en devine la lâcheté derrière ce souhait de non-violence. Comme un gringalet voulant marchander son intégrité face au colosse. Les yeux d'un marron pale semblent mendier une réponse au botaniste, des paroles rassurantes à l'analyse poussées peu importe, Nymeria ne veut qu'un avis d'une figure à qui elle prête intelligence, en l'occurrence un homme fait depuis un certain temps.

Nymeria put voir un gramme de gravité - ou peut-être un peu plus, alourdir les traits du fleuriste.

- Pour ne pas enlever les pieds déjà dans le plat... Je vais être clair : je ne vois pas ce qui vous rend aussi pessimiste. Je ne pense pas que nous soyons si faibles, et même si nous ne pouvions gagner une guerre directe à cause du nombre, nous pourrions toujours vivre isolés dans notre coin.

Ce qui contredisait la théorie de Nymeria, qui entendait que les sorciers étaient des sortes de parasites dépendants des moldus. C'était un peu comme ça que Clay avait compris.