Re: Les chambres cubiques

Elle lança cette fois deux nouveaux finite: un sur l'armure, et un deuxième sur Jude.

Dans la fumée, Nymeria et Eleanor ne pouvaient qu'entendre ce que faisait leur ainé. De ce qui leur semblait, ce dernier n'avait pas pour objectif de faire dans la dentelle, et de vastes mouvements d'air ponctuaient son combat. Il continuerait sur cette voie faite d'actions qu'elles ne pouvaient qu'entendre et imaginer.

— Ouvrez un chemin vers l'autre salle ! VITE ! VITE !

Fini le ton flegmatique et l'attitude indolente: sous les sons du métal qui se faisait déchiqueter, le ton d'Arles lorsqu'il avait enguirlandé Nymeria sonnait dans leur souvenir comme un doux compliment comparé au timbre animant présentement sa voix. Fort heureusement, cette colère semblait être dirigée vers les armures.

Dante complétera la mise en branle de l'armure par un autre Finite, prêt aussi à réagir si celle-ci s'apprête à sortir un atout caché de nul part, restant donc aussi sur la défensif.

Eleanor n'allait pas discuter des ordres du responsable du groupe, encore plus en s'exprimant avec un timbre de voix qu'elle ne lui connaissait pas et ne donnait pas envie de le contredire. Un passage avec l'autre salle donc... Malgré la vue obstruée ça n'allait pas être compliquée de viser un mur, en espérant que ça n'allait pas déclencher autre chose encore.

- Nym'... On va sortir de là.

La rousse avait hésité avec un Deprimo mais elle avait déjà pu constater à un certain exercice pratique que ça pourrait être dangereux pour les autres du groupe. Alors son choix se porta sur le Sablus tandis qu'elle pointa sa baguette en direction du mur pour en lancer deux, faisant confiance à Arles pour les couvrir, ce qu'il semblait faire très bien du peu qu'elle comprenait.

Jude remercie silencieusement Aurore d'un hochement de tête. Puis se tourne vers l'armure semblant perdue. Si Dante semble persévérer avec un Finite, c'est probablement qu'il voit l'aura magique de l'armure faiblir. C'est donc pour cette raison, toujours habité par cette flamme qui ne semble plus vouloir s'éteindre, qu'il enchaine deux Finite pour mettre fin à son ère de terreur.

- Il n'y a qu'une armure ici, mais elle semble à bout. Venez-vite !

Dis-t-il avec inquiétude aux personnes de la seconde salle.

La peur n'as pas sa place dans une situation comme celle-ci, garder son sang froid pour éviter de le voir couler, facile à dire mais bien moins à réaliser lorsque fracas et fumée sont les seuls stimuli sensoriels. La lionne imite son amie en lançant le sortilège contre le mur, peut etre d'avantage pour fuir l'inspecteur que les revenant.

Assaillie de toutes parts, l'amure finit par céder: ses mouvements ralentissent encore et encore alors qu'elle tombe une bonne fois pour toutes, éparpillant ses morceaux dans sa chute, formant un joyeux tintamarre. Au même moment, ils entendent tous un gros BOUM venant de l'autre pièce, comme si on venait d'éclater quelque chose avec force contre le mur.

Un nouveau frottement se produit: le bloc de pierre leur bloquant la sortie s'ouvrait.

***

De l'autre côté, Nymeria et Eleanor entament une bonne partie de la zone qu'elles visent avec pas moins de 4 Sablus. Mais même avec leurs efforts combinés, cela sera encore long, elles avaient compris en passant le tunnel que la zone la moins épaisse était encore le tunnel par lequel ils étaient entrés. Encore fallait il pouvoir le voir dans ce brouillard.

Pendant qu'elles s'affairent, elles sentent en premier lieu un souffle, comme si quelque chose venait de décoller du sol. L'instant suivant, elles entendant un immense vacarme métallique s'abattre sur une autre pièce de métal. A l'épouvantable fracas du métal frappé sur lui même se succède d'autres, induisant une répétition forcenée et enragée du geste. Un instant de calme s'ensuit, fait uniquement de bruits de cliquetis, avant qu'un immense BOUM ne ressentisse à leurs oreilles. Pour elles, quelque chose - sûrement une armure - venait de se faire éclater contre le mur avec une force que personne n'avait envie de subir.

Arles parachèvera son œuvre d'un détail supplémentaire avant de prononcer un mot:

— Gustus.

De sorte à faire se lever le brouillard, aidé au besoin d'Evanescos.

Aurore regarda à gauche puis à droite, puis derrière elle, s'assurant que tout danger était écarté. Un grondement répondit à ses attentes, la sortie vers le couloir de la pyramide s'ouvrait, mais pas celle vers l'autre pièce.

— Venez vite, il faut qu'on dégage le tunnel !

La vue allait enfin se dégager avec ce Gustus, ne sachant pas si il allait rester des armures encore même si il y avait des chances qu'au moins une soit mise hors d'était de nuire à l'entente des bruits de combat. Maintenant que les brouillard ne les gênait plus, Eleanor pointa sa baguette vers où elles étaient passées après avoir constaté que le plan initial n'avait pas attaqué suffisamment la roche. Ce fut de nouveau deux Sablus qui furent envoyés en direction de là où se trouvait le passage où ils étaient passés.

Il a mis Eleanor et Nymeria dans cette situation c'est à lui de les en sortir. Tant pis pour les réprimandes tant qu'elles ont la vie sauve. Jude inspire doucement pour faire rejaillir cette flamme; tel un souffle pour rallumer un feu; avant de pointer sa baguette vers les décombres menant directement à ses deux personnes favorites.

- Déprimo.

L'Assad prolongera à son tour son aide afin d'ouvrir le tunnel pour l'autre partie du cortège. Il se joindra à Aurora dans sa démarche, suivant ses indications pour dégager la voie. Sa vision d'éther ne le quittant pas, il s'assura de l'aura magique de ceux coincés de l'autre côté.

Le flou concernant les événements qui se déroulent dans cette pièce où l'on n'y voit à deux pieds devant soi n'as d'égal que celui qui brouille la capacité de réflexion de la sorcière blonde dont le visage chiffonné exprime une mélange d'inquiétude et de confusion ainsi qu'une pincée de curiosité, sa baguette inutilement tenue entre ses doigts et le regard tourné vers ce qu'elle ne voit pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe là dedans!?

Du bruit, celui d'une lutte qui semble à l'avantage certain d'un des partis puis le silence. La formule magique n'est pas entendue mais ses effets se voit progressivement, alors Nymeria recule jusqu'à heurter un mur tout en se tenant prête à l'action.

Fsssss... Boum ! Crrrr ! Plank ! CRAC ! Les efforts conjugués de Jude et Eleanor changent d'un côté le bloc séparant les deux pièces en sable (en partie) alors qu'il s'effondre, brisant son mécanisme tout en retournant dans le sol. Ouvrant du même coup une issue bienvenue et la perspective d'une libération: le passage était apparemment libre. De son côté, Dante percevait vaguement les auras de ses camarades à travers l'épais mur.

Se dévoila alors, en premier lieu sous les auspices de Nymeria, la scène libérée des volutes de fumée: les armures étaient étalées au sol. Les armures, ou plutôt l'amas informe de métal qu'elles étaient désormais. En dépit de leur taille, elles étaient vides, fines, et donc à la solidité apparemment limitée. Elles gisaient au sol, le long d'un mur contre lequel elles avaient semble t-il été balancées avec pertes et fracas. L'une d'elle avait un bras arraché, alors que l'autre avait vu le métal de son poitrail déchiré par sa propre lame en plusieurs endroits jusqu'à ce que la Khépesh n'y reste encastrée après avoir été abattue verticalement, déchiquetant une bonne part du fin plastron. Il allait sans dire que toutes deux étaient passablement cabossées, cabossées de toutes part et renfoncées comme si on en avait pris une pour taper sur l'autre, littéralement.

Au reste, le calme était revenu dans les salles cubiques, pour l'instant.

Que font ils ?

Démarche marquée par un empressement névrosé, il s'avança vers l'issue libérée par Eleanor avec le pas de quelqu'un qu'on ne pourrait arrêter. Son regard avait changé pour afficher une expression étrange. Pourtant, même s'il semblait animé par la fureur, son regard le trahissait.

C'était la peur qui le dominait.

— Bien vu les garçons ! J'y vais en premier !

Elle s'engouffra dans le trou à vive allure, passant devant Jude, et déboucha de l'autre côté où elle vit Eleanor en premier lieu, la plus proche du trou puisqu'elle l'avait débouché.

— Personne n'est blessé ?! Demanda t-elle, souffle court, encore sous le coup de l'adrénaline.

Elle se redressa, et vit son collègue approchant d'un pas décidé, pour le moins que l'on puisse dire. Elle le héla, visage encore marqué par la sidération due en un tel contexte.

— Ca va ! Je vais bien !

Le passage était libéré et la vue lui revint enfin, plutôt elle ne fut plus obstruée par le brouillard précédent. C'est alors que la Poufsouffle pu constater le carnage qu'avait fait Arles durant ce court laps de temps embrumé, c'était assez impressionnant et en même temps pas si surprenant pour celui qui fut un duelliste d'élite lors de sa scolarité à Poudlard. Cependant elle ne comprenait toujours pas pourquoi il avait eu besoin de se tapir dans le brouillard pour faire son combat, ça n'affectait pas les armures de son avis. Alors peut être voulait il que Nymeria et Eleanor ne voient pas quelque chose ? Ce n'était pas le moment pour penser à ça de toute façon, encore plus en voyant l'expression de peur qu'il arborait, ce qui était une première pour elle. Mais elle savait qu'ils étaient proches avec Aurore grâce à cette dernière, ça expliquait sûrement l'apparition d'un tel effroi.

Son visage se tourna vers sa soeur qu'elle alla rejoindre pour s'enquérir de sa santé et s'assurer qu'elle n'avait pas été blessé par un quelconque autre piège. Elle posa une main sur le bras de la blonde qu'elle observa sous toutes ses coutures.

- Nym' tout va bien ?

La lumière se fait sur la scène et des acteurs il n'en reste qu'un, c'est pourtant sur les débris des opposants que le regards est porté en premier lieu pour constater qu'une tempête as sévi dans cet espace clos, le dis typhon quand à lui ne semble qu'à peine décoiffé. Troublée par ce qu'elle voit et l'absence de conclusions logiques, la lionne écarte vivement son membre au contact de son amie comme si la main de cette dernière était de fer rougi puis, d'un mouvement de baguette, attire à sa main libre une plaque de métal meurtrie afin de l'observer. Cela ne dure qu'une poignée de seconde, bien assez pour la blonde qui n'entreprend cependant aucun geste pour s'extirper de la pièce, attendant sans nul doute que l'inspecteur ne soit plus dans les parages.

- Ca va, enfin je crois.

La pièce à conviction est négligemment lâchée, le fonctionnaire quand à lui suivi d'un regard inquisiteur.

Aurore se précipita devant lui pour aller rejoindre l'inspecteur Rayne mais, ce n'est pas pour autant, que le Poufsouffle se laisse distancer et rejoint bientôt à son tour pour s'assurer qu'Eleanor et sa plus qu'amie vont bien. L'inquiétude a du mal à se dissiper et a du mal à comprendre ce qui s'est passé exactement, de leur côté du moins, en rentrant dans la pièce il observe la Gryffondor analyser un bout de métal et ne peut s'empêcher de la regarder d'un air interrogateur mais très vite remplacé par l'inquiétude.

Ses yeux tentent de distinguer si ses camarades vont bien, et si aucunes blessures n'est à déplorer. Il chuchota tout bas au Wyvern Club et à Eleanor.

- Que s'est-il passé de votre côté ? Nous, plusieurs armures sont tombées mais qu'une seule en étant de marche. On l'a Finite.

Eleanor regarda le bras se dérober à sa main sans trop comprendre pourquoi avant de la voir amener à elle un des morceau d'armure que la rousse observa attentivement également. Nymeria semblait, tout comme elle, se demander ce qui venait de se passer. Ce qui lui confirmait que ses questionnements sur le pourquoi de l'apparition de ce brouillard étaient légitimes. Tournant son regard vers la Gryffondor, elle hocha de la tête pour montrer qu'elle partageait ses probables réflexions.

- Je te comprends c'était bizarre.

La Poufsouffle avait au moins tout autant envie de savoir ce qui s'était passé dans cette salle un instant plus tôt que de connaître les secrets enfouis de la pyramide. Enfin le plus important demeurait qu'Arles s'était aisément occupé des armures et que les deux soeurs n'avaient rien.

- Pareil que vous. Enfin nous les armures étaient deux.

Nymeria, avant de jeter le bout de métal qui se révéla être un bras, vit à l'aspect des lambeaux de métal qu'il avait été serré et tiré jusqu'à la rupture...

Arles resta un instant l'air interdit à la vue et à l'entente des nouveaux arrivants. Il ferma les yeux, et la fureur qui l'animait sembla se fermer avec ses paupières.

— Bien. Très bien. Sortons d'ici, avant que quelqu'un ne provoque une autre catastrophe.

A voir les vestiges des armures derrière, on pouvait se demander s'il n'était pas pourvu d'un certain manque de discernement. Toujours était il qu'il s'improvisait là chef d'expédition, mais encore fallut-il qu'il s'en trouva un pour le contredire.

La tempête passée, elle s'enquit de l'état des élèves qui avaient tous l'air d'aller bien, après quoi son attention se tourna vers les armures. Un regard fugace fut dirigé vers l'Inspecteur, guettant ses réactions, en particulier l'éventuelle recherche d'un coupable. Il n'en fut heureusement rien.

— En effet, allons nous-en, et vite. Nous rejoignons les autres. Si cet endroit est piégé comme ca partout nous ne sommes pas en sécurité.

Les injonctions à prendre la poudre d'escampette ne saurait presser la lionne qui se sent chaton, qui suis le mouvement à pas mesurés tout en berçant son esprit afin que le calme y revienne, qui maintient du regard la chevelure de jais d'un jeune homme en uniforme.

Père lui avait dis. Les hommes sont, sans l'ombre d'une exception, maudit par la morsure d'un loup immatériel et cela depuis leurs venu au jour. Parmi eux les vils s'en réjouissent, les craintifs bâtissent des cages alors que les téméraires cherchent cette pleine lune pour en détourner le regard une fois l'astre trouvé. Les autres, rarissimes, acceptent les rugissement qui tonnes à leurs oreilles, encaissent les coups de crocs menaçant, subissent les assauts de l'animal jusqu'à le dompter, à en faire un familier dont l'usage devient justifiable lorsque les conditions l'exiges. C'est comme l'un de ces dresseurs que l'imprudente Gryffondor regarde son ainé, sans occulter le fait que la jeune archéologue joue éventuellement un rôle de poids sur une sensible balance.

Un dernier coup d'œil est jeté aux restes de ce qui fut les assaillants puis Nymeria suit le troupeau en silence, ne manifestant sa présence que par un passage rapide de sa main sur l'épaule de sa sœur comme pour s'excuser de la réaction involontaire de rejet, ainsi que faire savoir qu'elle va bien. Qu'elle vas mieux.

- Nous on n'avait qu'une seule.

Réponds-t-il à son ainée. Un adversaire vaincu de plus par le club d'exploration. Il jette un coup d'oeil en voyant la Lionne et la Poufsouffle s'éloigner. Il semblerait qu'elle ait vécu un moment étrange, pas facile, et qu'il vaut mieux les laisser à deux pour l'instant. Il regarda, à son tour, son compagnon : Dante, avant d'hocher de la tête d'un air complice indiquant que tout va bien de son côté tandis qu'il s'éloigne pour rejoindre le groupe.