Un banc quelque part sur le domaine

La supposition d'Adam était bonne. La baguette de la jeune Harpis était d'une qualité supérieure à celle de la plupart des élèves. Toutefois, ça n'était pas parce que sa famille était spécifiquement riche qu'elle s'en était procurée une. Bien au contraire, le coût de sa baguette avait été de bien plus que cinq malheureux galions...  Elle hocha doucement la tête avant d'adresser un regard un peu plus grave, un peu plus sérieux à son camarade de promotion.

- Les baguettes à quelques mornilles que la plupart des élèves ont sont... Obsolètes. Des reliques d'un temps où les sorciers avaient encore le luxe de faire des erreurs, de voir leurs sortilèges se retourner contre eux sans qu'il n'y ait mort d'homme. Si j'avais un conseil ; Mon meilleur conseil à donner, ce serait d'économiser chaque noise, chaque mornille que vous glanerez au cours des prochains mois pour pouvoir en récupérer une de meilleure qualité. En ce qui concerne la participation de monsieur Leigh...

Elle hocha mollement les épaules, guère attristée par le mauvais jugement de son camarade. Après tout, beaucoup de filles ne participaient pas au tournoi, c'était même le cas de la majorité de celles qu'elle connaissait. Naturellement, ça n'était pas ce qui était attendu d'elles et, tout aussi naturellement, les sorciers connaîtront leur extinction s'ils continuaient à se passer de la moitié de leurs baguettes au titre de mœurs archaïques.

- La magie est capricieuse, hasardeuse voire ingrate. C'est d'autant plus vrai à nos jeunes âges. C'est ce qui lui avait été moultes fois répété suite à son échec en première année et c'est ce qu'elle s'était répété après ses déboires en première année. Vous auriez tort de penser qu'un personnage est plus enclin à l'emporter qu'un autre. Pour ma part, je ne participerai à ce tournoi que pour faire un bilan de mes compétences.

Conclut elle avec un sourire qui cachait le véritable fond de sa pensée. Si elle voulait véritablement être libre en dehors des murs du château, savoir se défendre seule était essentiel.

Et dieu seul savait combien Adam devra économiser. Avec son solide capital économique de 0 noise, ce dernier vivant sous la coupelle de ses tuteurs, il lui faudrait bien des années pour s'acheter le dit matériel de qualité. Les paroles de Celonia regorgeaient cependant d'une certaine sagesse. Les quelques cours qu'il avait pu prendre avaient été suffisant pour qu'Adam puisse constater le caractère fondamentalement chaotique d'une magie mal maîtrisée, et dont il fut plusieurs fois victime contre son grés. En ce sens, il peinait à comprendre que les sorciers utilisent temps cette source de pouvoir pourtant si instable pour des actes du quotidien. Quand il le pouvait, il privilégiait toujours la solide fiabilité de ses muscles, et d'un peu d'ingéniosité lorsque nécessaire.

- J'y comptais bien.

Répondra sobrement Adam au premier conseil de Celonia, une réponse plutôt neutre qui avait le bon sens de ne pas le faire passer pour aussi incompétent qu'il était réellement. Une réponse par ailleurs qu'il espérait rétrospectivement pas trop décevante pour la Serdaigle. Lors de sa dernière rencontre, elle ne s'était pas montrée aussi prodigue à son égard. Ses remords passagers furent bien vite chassés par la surprise provoqué par la déclaration de Celonia. Il se doutait que cette dernière était mauvaise perdante, mais il ne s'attendait pas à qu'elle prépare si tôt le terrain de sa potentielle défaite. C'est avec une désapprobation nettement perceptible cette fois qu'Adam répondra :

- Si vous souhaitez utiliser ce tournois pour faire l'inventaire de vos compétences, c'est bien que le résultat de ce dernier est significatif. La magie est certes capricieuse, mais l'effort et le talent priment. Le fait que Monsieur Ashworth ait vaincu à deux reprises et que vous le portez en suffisamment haute estime pour qu'il vous entraîne en est une haute preuve si il en avait besoin.

Acter que la compétition sera fondamentalement injuste était aux yeux d'Adam un signe fondamental de lâcheté. De refus de se confronter à ses propres limites. A l'opposé des valeurs chevaleresques que pouvaient porter le jeune Tilleurier.

Pour une quelconque raison, Adam semblait convaincu que Celonia cherchait une quelconque excuse pour son hypothétique future défaite. Ce pauvre garçon venait de débarquer et semblait baigner dans tout un tas de dogmes idéalistes et romancés. Evidemment, il n'avait pas vécu ce qu'elle avait vécu lors de ces deux premières années dans le château. Toutefois, la naïveté n'était pas une excuse à la bêtise et si le jeune garçon était parvenu à arracher un semblant d'estime à la jeune fille, son attitude venait de la lui faire perdre.

- Vous semblez savoir bien des choses concernant le fonctionnement de la magie. Nul doute que vos années en dehors de ces murs ont affuté votre érudition.

Il fallait bien ne jamais avoir fait de duels pour penser que lors d'un tournoi, le talent et le travail étaient les seuls facteurs déterminants. Tous les élèves du château en conviendraient, tous sauf ceux qui en savent le moins. L'affaire Aslan avait éprouvé sa patience. Si elle fuyait naturellement les débats, elle avait aussi promis de ne plus se vouer ni à la bienséance, ni à la courtoisie.

- L'estime que j'ai pour James dépasse très largement de pauvres résultats à un tournoi d'enfants. Mais notez bien, si vous vous engagez dans ce tournoi, Leigh n'aura aucun mal à vous faire douter de... Elle mima des guillemets. vos talents et efforts. Il en sera de même pour moi.

Sur cette menace à peine voilée, la jeune Harpis tourna les talons, guère encline à poursuivre une quelconque conversation avec ce garçon.

Adam restera un bref moment interdit face à l'entame de Celonia, étonnement qui laissera sa place à un sourire amusé.

- Et je serais ravi d'en tirer les leçons, soyez en assuré. Passez une agréable soirée Mademoiselle Harpis.

Conclura Adam, sans se dépaitre de sa courtoisie habituelle.
Il ne s'attendait pas à une réaction aussi épidermique, mais peut être avait-il touché à un point sensible. Finalement, Celonia n'était pas si différente des autres élèves malgré la hauteur qu'elle tentait de prendre. Il était tellement facile de nier la prise que l'on pouvait avoir sur l'échec et la réussite, de protéger son égo en refusant d'engager sa responsabilité. Mais la réalité finissait sans cesse par nous rattraper. Adam l'avait appris à ses dépends, tous comme la scène de l'épouvantar avait été bien explicité quant aux démons de la jeune Serdaigle.

Nymeria marche, un pied devant l'autre, afin de se rendre d'un point de départ à un point d'arrivée. Cela est possible grâce à une paire de poumons qui lui permettent d'oxygéner ses muscles et son cerveau, ce dernier ayant main mise sur son système nerveux, par ce miracle Nymeria Lancaster du fort Blanc-Chêne se retrouve à proximité du banc quelque part sur le domaine. La réflexion de la lumière extérieure sur sa rétine lui permet de distinguer des information tel que la présence de Eleanor Folsham qui est alpagué grâce à un habile stratagème mêlant air expiré et mouvement de cordes vocales.

- Bonjour Eleanor.

Et le son produit par les cordes vocales de la lionne raisonnèrent aux tympans de la Poufsouffle dont le sourire fut immédiat dès lors qu'elle eut instantanément reconnu la voix. Ses yeux quittèrent le livre de cours qu'elle était en train d'étudier pour se poser sur sa Nymeria.

- Salut Nym ! Je suis contente de te voir ! Viens t'assoir je t'en prie !

Bien installé et utilisant une bonne partie de l'espace disponible du banc pour son propre confort, la préfète se décala pour offrir une place à la rouge à ses côtés, l'invitant d'un geste de la main à la rejoindre.

- Comment tu vas ? Je te cherchais justement.

Son regard scruta attentivement le visage de la blonde, essayant de lire quoi que ce soit qu'on puisse y lire. Elle avait grand besoin de parler à sa sœur suite à son entrevu avec Jude. On pouvait déjà lire de un peu d'inquiétude sur son faciès.

Une frustration mal contenu crispe ses traits , une lassitude visible dans la lenteur de ses mouvements, un marmonnement en guise de réponse à l'invitation avant de s'installer - de se laisser tomber- sur le mobilier d'extérieur.

- Je t'écoute.

L'adolescente se laisse aller sur le dossier, lâchant sa tête en arrière comme un poids mort, bien que visiblement d'une humeur que l'on ne pourrait qualifier d'excellente la lionne ne semble contrariée au point d'oublier que ses comportement inélégants ne compte pas aux yeux de la rousse.

Eleanor n'eut pas besoin d'avoir de réponses pour savoir l'humeur de Nymeria, comprenant ce qui devait préoccuper son amie. Refermant son livre et posant ses mains à plat dessus, elle commença à expliquer les raisons de son besoin de lui parler.

- Jude est venu me recruter pour votre prochaine sortie.

La rousse ne passa pas par quatre chemins et entra directement dans le vif du sujet. Son regard se baissa sur le sol dans un premier temps.

- Et j'ai accepté.

Cette fois ses yeux se posèrent sur la Gryffondor pour jauger de sa réaction quand à cette nouvelle avant de reprendre après avoir choisis méticuleusement ses mots.

- Pour être honnête, et comme tu dois t'en douter me connaissant, j'ai d'abord eu envie de m'opposer à votre projet mais Jude m'a fait comprendre que c'était très important pour toi et que quelque chose de mauvais se trame dans la forêt. J'imagine que j'avais besoin d'entendre de ta part à quel point c'est important et pourquoi.

Après tout Nymeria était sa meilleure amie et voulait que la lionne des paluds lui partage ce qu'elle avait vécu et ce qui semblait la travailler.

- Raconte moi tout s'il te plaît. Je ne suis pas là pour te réprimander.

Jude avait eu de l'appréhension à lui en parler à cause de son rôle de préfète et ne voulait pas que ce soit pareil pour elle.

Nymeria ne bouge d'un cil, semble presque s'endormir malgré la position peu confortable, les vents dans les cimes accompagnent l'écho des oiseaux qui ne fuient pour l'hiver, la voix de son amie comme une berceuse aux paroles énigmatique, un instant de repos pour la jeune femme qui alimente continuellement ses pensées de craintes diverses. Il lui faut pourtant par égard et respect présenter à la potioniste le cheminement parcouru ayant amener à la décision de s'aventurer au sein de la foret, alors cela est fait. Du contenu du reve avec moult détails n'ayant aucun rapport avec la mission, de la préparation de l'expédition dans les locaux du club , de ce qui lie la décision de se rendre dans la foret et le cours du professeur Lionheart, de la mésaventure dans la clairière au sauvetage du centaure, de ce que cela représente pour les formes de vie magique et les relations entre sorcier et centaure.

Au cours du récit la lionne n'as changer sa position, ce n'est qu'une fois celui-ci compté qu'elle se redresse pour soupirer un grand coup, se passer une main aux doigts rosie de froid sur le visage puis croiser le regard de la jaune.

- Une chance de faire quelque chose me suis-je dis mais pas un matin sans que l'angoisse ne me prenne au tripes, mais chaque jour apporte son lot de consolation n'est-ce pas, apprendre que tel et tel camarade nous rejoignent m'aide à croire que cela est possible.

Eleanor se tut tout du long en écoutant attentivement le nombre conséquent d'informations qui lui étaient livrés avec en point d'orgue deux points qui étaient ces visions et le retour de Shane en tant que spectre, ce dernier point l'effraya terriblement. Elle était obligée d'exprimer son opinion sur cette mission que se donnait Nymeria car pour la rousse cela devenait trop dangereux, bien plus encore que ce qu'elle avait pu s'imaginer initialement quand Jude lui avait parlé d'un mal qui rôde dans la forêt. Maintenant ce mal avait un visage et il était terrifiant.

- Je... Il y a Shane ?..

La Poufsouffle déglutit difficilement, la lionne pouvant lire aisément la peur que son récit provoquait chez son amie.

- Je suis prête à te suivre jusque dans la mort tu le sais. Mais ce n'est pas pour autant que j'ai envie de te laisser aller au devant de celle-ci.

Car c'était ce que c'était à ses yeux. Ses souvenirs lui remontraient les corps atrocement mutilés de William et James, aillant même eu la tâche d'apporter les premiers soins à ce dernier. Sauf que cette fois c'était Jude et Nymeria qu'elle voyait à la place des deux garçons.

- Nous ne sommes pas formés à ça et là on parle d'un spectre qui en plus possède la capacité de prendre le contrôle de la moitié des dangers qui se trouvent dans cette forêt. On a toutes les deux vues comment ça a fini pour certains quand il était vivant et eux ont eu la chance d'avoir le professeur Newcourt qui est arrivé à temps. Si on se lance là-dedans et qu'on fini comme eux on sera mort car il n'y aura personne pour nous sauver. Et tout ça en ne sachant pas comment libérer l'esprit de ce spectre.

Les yeux embués de la jaune, en plus de son expression et le ton de sa voix, montraient à la fille des paluds une inquiétude qu'elle n'avait encore jamais vu chez l'alchimiste. Ce qui n'était pas rien chez une Poufsouffle qui s'inquiétait facilement.

- Je comprends tellement pourquoi tu sens que tu dois accomplir cette mission par toi-même mais tu ne dois pas penser que c'est ta seule chance de te prouver que tu peux faire quelque chose d'important. Tu es si jeune et pleine de qualités, tu accompliras bien plus dans le reste dans ta vie encore.

Eleanor n'était pas venue pour s'opposer aux plan de Nymeria en premier lieu mais plus elle parlait et plus elle se sentait obligée de le faire. Ca ne plairait pas à sa meilleure amie mais sa survie était bien plus importante encore que tout le reste. Sans parler de la vie de Jude.

- Il y a un homme dans ce château qui a les compétences et l'expérience pour s'occuper de Shane et tu sais comme moi de qui il s'agit. Peu importe si Azar ne le prend pas bien puisqu'il pourra survivre et les siens aussi. Et tout ce qui se trouve avec eux dans la forêt. De tous les points de vue c'est la meilleure des solutions et peut être même la seule.

Perdre Jude et Nymeria serait le pire de ses cauchemar et la perspective que ça se réalise lui était insupportable. On ne parlait pas de juste affronter ce qu'il y avait dans la forêt mais également un danger qui surpassait tout le reste de très loin.

- Il faut que tu ailles voir le professeur Lionheart s'il te plaît.

Il tiens le premier rangs même aux yeux de celles qui charmes ses prunelles, un nom invoque son existence comme cette gène articulaire que chaque effort rappel lorsque qu'un mouvement d'utilité comme de grâce est effectué, une évidence dont seule la fille au yeux maronnés crois connaitre le secret. Le serpent aqueux puis la blaireau au cheveux de feu, leurs noms ne tiens sur la liste des lions, aucuns ne peux savoir ce qu'elle sait. Ici et maintenant la vérité vas éclatée, pure sans influence, une vérité que nul ne saurait contredire, l'essence même de la réalité.

Lentement l'expression faciale de la lionne se compose, les dents deviennent crocs, la chevelure devient crinière, la voix se fait rugissement..

- Le professeur Lionheart..

Une attaque, un coup de vent, un morceau de parchemin astucieusement plié heurte l'adolescente. Un coup d'œil à la ronde puis l'origami est déplié et déchiffré.

Eleanor observa la lionne qui se préparait à lui délivrer sa réponse jusqu'à ce qu'un drôle d'oiseau en papier vienne l'interrompre. Cela lui arracha un soupire au vu de l'importance de la discussion qu'il y avait en ce moment et elle aussi observa les alentours pour voir qui est le plaisantin qui s'amusait à faire ça mais rien. Son regard revint vers Nymeria qui déplia le papier, attendant surtout de reprendre la conversation plus que de savoir ce qu'il y avait écrit sur le papier.

- Nym ? Tu disais ?...

Dans un autre cas la rousse aurait sûrement été curieuse de connaître le contenu de ce message mais pas à cet instant.

La brise polaire abat une mèche de cheveux pour masquer le visage juvénile et la vue du document, l'un est dégagé du bout des doigts puis l'autre glissé dans une manche avec une promesse faite à soi qu'il retrouvera son propriétaire. Evidement que la feuille mentionne un cours de défense contre les force du mal semble etre un énième signe ce qui n'améliore pas l'humeur de la sorcière.

-Je disais.. Que lorsque le château me vis pour la première année Dante et moi avons affronté les pestes qui s'en prenait à Stampleton. Nos baguettes confisquées, quelques nuit dans les cachots.

Un beau baptême car passé en compagnie de son ami rouge dont la présence permis à la blonde d'oublier les rats et les froids ces nuits là.

-Zverotic as tué Shane, Augustus l'as dépouillé, tout deux se sont vu soit promu au titre de préfets, soi laissé tranquille par le corps professoral.

Sans nul doute la grande honte de cette école, le moment où Nymeria compris que ce monde sorcier n'avait rien à envier à celui des moldus en termes de corruption et d'injustice.

-En début d'année le préfet Jaeger lors de son discours s'est montré particulièrement agressif envers les moldus sans prendre en compte le fait que cela revenait à souhaiter la mort de parents pour certains de nos camarades. J'en ai rendu compte au professeur Lionheart, je n’eus le droit qu'à des remontrances et des menaces de sanction.

A mesure que la lionne expose son avis sa voix se fait de plus en plus rauque comme pour en retenir la colère, ses paroles sont d'ailleurs ponctuées de gestes secs des mains comme si l'apprentie mage se débattait avec ses idées.

- Dans le cas où l'obligation d'appeler un professeur à l'aide se faisait afin de combattre de quelconques force du mal , Isidor Lioinheart serait le dernier vers lequel je me tournerai. Non pas qu'il soit plus lache que les autres, simplment parce qu'il se trouve au même niveau, un vieillard qui se complait dans son role de sous fifre soumis aux volontés de sa hiérarchie.

La colère semble s'envoler comme elle est venue, emporter d'un souffle en emmenant avec elle ce qu'il reste d'énergie à la fille des marais qui reprend après une pause, les yeux dans le vague et la voix flirtant avec les limites de la lamentation:

- Il devrait être notre allié, l'incarnation des valeurs de la maison Gryffondor, la voix de la hardiesse et du courage. Mais il n'en est rien. C'est pour cela que je préfèrerai m'adresser à un autre directeur de maison, parce que même Lestrange aussi.. "Beurk" qu'elle puisse être, serait au moins en accord avec les principes de sa maison.

Peut(être n'est-ce là le fond du problème mais il est sur que c'en est une partie. Un sentiment d'abandon ressenti par une enfant qui aurait besoin de savoir que ses combats ne sont pas vain, qu'il existe des adultes avec des idéaux et prêt à les défendre eux ainsi que ceux qui en sont animés.  De part son physique et son caractère Nymeria avait cru voir un substitut d'autorité et de soutien paternel en la personne du professeur de défense contre les forces du mal, elle n'eut cependant aucun besoin de tuer le père car celui s'est donné la mort par l'absence d'acte.  

- Si je m'en vais le voir pour lui raconter, les chances qu'il me sanctionne sans prêter l'oreille sont élevés, parce qu'il n'est capable que de ça, punir ou se taire mais surement pas tendre la main. Et la foret mourra sans que l'on ai pu tenter quoi que ce soit.

Une grande inspiration suivis de l'inévitable souffle, la lionne semble étrangement soulagée par ses confessions et tout aussi surprennament semble interroger son amie du regard.

Nymeria s'ouvrit donc à la rousse et partagea les maux qui affligeaient son coeur, ce qui l'aida à bien mieux comprendre ce qui se cachait derrière son brûlant désir de libérer la forêt et Shane de son affliction. Ce n'était pas une question d'égo ou de besoin s'assouvir un sentiment d'aventure, c'était plus profond que ça encore. La lionne à la crinière dorée avait perdu une partie de la confiance qu'elle avait pour les sorciers au fur et à mesure de sa scolarité avec en point d'orgue cette terrible nuit où Shane avait perdu la raison et par extension la vie. Cet évènement avait affecté la plus précieuse de ses ami d'une façon dont la Poufsouffle ne s'était pas douté. Elle n'avait pas pu le comprendre avant cette confession car elle-même n'avait jamais eu d'attente par rapport à ce nouveau monde fait de magie où dès le départ on lui avait fait comprendre que de par ses origines, puis sa maison, elle était destinée à être tout en bas. Maintenant elle réalisait tout le poids de la déception portée par la rouge.

Mais surtout c'était Lionheart qui avait fait encore plus de mal en ne se montrant pas à la hauteur des attentes de son élève. Une figure sur laquelle elle comptait beaucoup et qu'elle avait le sentiment qu'on lui avait enlevé. Ceci était bien plus facile à comprendre pour l'alchimiste qui avait une relation privilégiée avec son directeur de maison dont le soutien sans faille l'avait aidé à grandir sans tomber dans quelque chose de plus sombre. Ainsi Nymeria partagea ses peines et la rousse les fit siennes, ressentant la douleur qui tiraillait cette âme pure qu'elle chérissait tant.

Un moment de silence passa durant lequel la Poufsouffle chercha les mots qui pouvaient apaiser ce mal, si seulement elle en avait la capacité. Finalement ses premiers mots arrivèrent.

- Je suis désolée, je n'avais aucune idée de ce que tu avais vécu.

La préfète s'en voulait de pas avoir pu comprendre d'elle-même tout ça ou même d'avoir été peut être trop absente depuis le début de l'année pour que la Gryffondor puisse se confier plus tôt. Avec cette cinquième année, sa vie avait pris un tournant majeur et engloutissait son temps et son attention. Ce n'était peut être pas le cas mais potentiellement cela l'avait empêché d'être présente et d'accorder autant de sollicitude et de soutien qu'en méritait sa soeur. Cette dernière lui aurait peut-être parlé plus tôt, dès lors qu'elle aurait eu ses visions. Elle s'en voulait.

- J'aurais dû... Je suis désolée.

Cependant demeurait un problème de taille : la blairelle ne pouvait pas se résigner à laisser la courageuse blonde allait au devant du danger mais ne pouvait pas non plus se contenter de lui "interdire", si encore pouvait elle le faire, d'aller à l'encontre de ce que son coeur lui dictait. Il fallait trouver quelque chose qui puisse satisfaire tout le monde.

- Maintenant je comprends bien mieux pourquoi ça te tient à cœur et pourquoi tu ne veux pas aller le voir. Cependant Nymeria je dois être honnête : tu es bien trop importante et précieuse à mes yeux pour que je puisse me résigner à te laisser affronter un danger aussi grand. Quand j'ai eu le corps de James entre les mains, j'ai ressentis pour la première fois la vraie peur de voir quelqu'un à qui je tiens mourir alors imagine ce que je peux ressentir quand il s'agit de toi dont je me sens plus proche que n'importe qui d'autre. Et pareil avec Jude.

La chevelure de feu s'agita dans tous les sens alors que la potionniste secoua la tête en signe de négation pour appuyer ses propos/

- C'est sûrement égoïste de ma part mais je refuse qu'on vous enlève à moi, peu importe les raisons derrière. Je refuse d'être seule et de devoir affronter ce monde sans toi. Et je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est ce qui arrivera si vous allez tenter de libérer l'esprit de Shane. Même si je suis là, je sais que je n'ai pas la force nécessaire pour vous protéger comme je le voudrais.

L'anglaise ferma un instant les yeux en prenant une longue inspiration saccadée qui montrait l'émotion que cette pensée provoquait en elle.

- Je ne sais pas ce que sera la réponse de Lionheart si tu vas le voir mais je ne te demande pas de lui confiance mais de me faire confiance. Il est la meilleure solution pour aider ceux que ton coeur pur veut aider, aussi difficile que cela puisse être à admettre.

Ca éviterait à des élèves de potentiellement faire face à la mort et aiderait les habitants de la forêt bien plus qu'eux ne pourraient le faire.

- Laissons lui une chance et allons le voir, toi et moi. Peut être qu'il peut se rattraper et se montrer à la hauteur de la maison Gryffondor cette fois-ci.

Cela pourrait même aider la lionne à retrouver un peu de la confiance perdue pour son directeur de maison. Mais ce n'était sûrement pas une demande qui allait lui plaire, pas totalement. Eleanor devait aussi donner du sien sûrement pour pouvoir la convaincre de la suivre.

- Si il refuse de t'écouter et de faire ce qui est juste alors je t'aiderai et t'accompagnerai dans ta mission, peu importe ce que ça peut me coûter. Mais d'abord, je t'en supplie, nous devons essayer la raison la plus raisonnable. Allons le voir.

Une main tendue en direction de son amie accompagna ses paroles, espérant sentir la chaleur de la sienne qui la saisisse.

Des maux qui s’abattent jour et nuit sur les pauvres âmes à travers l’île de Bretagne, ceux qui rongent les humeurs de la fille des paluds sont moindres, ridiculement egocentré mais une feuille qui chute pour les uns peut être ressenti comme un séisme pour d'autre. Par sa sensibilité affûtée la préfète de la maison jaune capte l'ampleur des tourments de son amie, comblant chez la petite blonde une place laissée à l'abandon dans le cœur de la blonde coupable du forfait de ne se sentir soutenue par ceux qui le devrais.

Dante, Jude puis Eleanor, de ces trois humains fait de doutes et de contradictions, d'une vie de douleurs différentes mais surpassé, ont choisi de placer confiance et amour en sa petite personne capricieuse. Un état de fait bouleversant pour une lionne qui se pense illégitime à tant, ou simplement si avide de liberté que tout liens l'unissant aux siens pèse d'une responsabilité effrayante.
L'évidence s'échappe des lèvres de la belle rousse comme elle le fit de celles du Serpentard aux coupes de cheveux approximatives, mener un groupe à travers la foret pour faire face aux résidus spirituels d'un fous ne rime qu'avec morts assurées pour l'un d'entre eux au moins, un frère ou une sœur expédié au néant car coupable d'avoir suivie une jeune femme qu'ils pensaient leur amie.

La sorcière se mord les lèvres, les yeux brillant d'une intensité trop prononcée pour que des larmes naissantes n'en soient la cause, tourne la tête tantôt à gauche tantôt à droite comme des signes de négation qui ne parviennent à s'achever, comme si celle qui souhaite rejeter les arguments de sa grande amie n'y parvenait pas malgré des sursauts de caractère.

Nymeria à son jeune age et guidée par des proches n'ayant pour les aînés qu'un an supérieur à peine, ne peux saisir qu'à moitié la gravité que cela représente de ne pouvoir prêter confiance aux adultes de l'école, elle en ressent cependant un ressentiment brûlant que les paroles de l'alchimiste en herbe apaise significativement sans toutefois parvenir à éteindre. Cependant assez raisonnables et intelligemment agencées pour peu à peu faire admettre à la lionne leurs justesse.

Un soupir pour tenter inutilement de ravaler des larmes qui s'imposent à ses joues, laissant de fines marques rose sur leurs passages, puis la fille des paluds saisie la main de celle qui l'aime d'avantage qu'elle ne s'aime elle-même. Chaude et douce, apportant un réconfort prenant la forme d'une vague tièdes telle celle qu'apporte une couverture de plumes un soir d'hiver passe à travers le maigre corps de la blonde incapable de retenir un ou deux hoquet de sanglot, un regard empreint d'intraduisibles sentiments envers sa sœur d'un autre sang.

-Attendons un instant, rien qu'un seul.

Une fois la machine lancée la quiétude risque de quitter la rouge un long moment et bien que loin de tenir le haut de l'affiche en matière de résultats scolaires, elle sait que le souvenir d'un après midi paisible en compagnie de sa meilleure amie est un souvenir qui se doit d'être vécu un temps nécessaire pour y revenir lorsque les conséquences pleuvront.

Si le puissant Félix était immunisé à de nombreuses choses, il ressentait comme tout le monde le froid. Le Weekend il se débarrassait de son uniforme pour porter ses jolis vêtements colorés aux nombreuses retouches, des patchs rouge se trouvaient également sur les zones abîmées, trouées de son pantalon. Seul son chapeau paraissait de bien meilleure facture que le reste de sa tenue.

Le jeune homme se promenait dans le parc et reconnut Celonia, une fille de sa classe. Ami avec Jude, Celonia était naturellement sa presque amie. En tant que presque amie, elle espérait que la Serdaigle ne lui vienne en aide...  Sa camarade était aux prises avec une aiguille et de la laine, il se rapprocha. Intéressant...  

- Woooow.  Lâcha-t-il émerveillé. Tu fais une jaquette pour cet hiver ?

Sans gêne, Félix prit place sur le banc, mais assez loin de Celonia pour l'instant.

Un amas de couleurs anarchiques et agressives pour la rétine, un ton beaucoup trop jovial et un haut de forme absolument impeccable, cela ne pouvait qu'être Félix. La jeune Harpis avait une certaine tendresse pour l'extravagance du garçon contre lequel elle n'avait guère de griefs. En dépit de tout, elle ne lui accorda guère plus d'un regard, seulement pour s'assurer de son identité puis retourna toute son attention à son aiguille.

- Peut être bien...

Dit elle sur un ton qui se laissa aller dans l'atmosphère, sans la perturber d'une quelconque manière.

- Tu as besoin de quelque chose, Félix ?

Reprit elle toujours sur le ton de la conversation. Peut être était-ce parce que son attention était portée sur sa couture, mais elle ne semblait pas aussi avenante qu'à l'accoutumé.

Félix suivrait d'un oeil attentif l'avancée de son tricot. Il adorait découvrir le résultat final de toutes les oeuvres artisanales ou artistiques. Félix était avenant en toute circonstance mais il était rare qu'il ne discute avec Celonia, sa venue pouvait en effet dissimuler quelque chose.

- J'ai besoin de toi oui Celonia... J'ai une mission de la plus haute importance et je crois que tu es la seule capable de me venir en aide...

Le jeune homme la regarda avec sincérité.

- Souhaites-tu devenir ma sauveuse ?

Il en faisait peut être un peu beaucoup... Mais c'était ainsi que Félix était fait.

Pour éviter que les bords du tissu ne s'effilochent, elle replia les extrémités à la main, formant de petits ourlets qu’elle cousit rapidement avec un point de surfil discret. Le point n'était évidemment pas parfait, en de telles conditions, il n'était pas possible de faire un travail irréprochable, mais il était solide et empêchera au tissu de se désintégrer avec le temps. Beaucoup des défauts qui se retrouveront dans le produit final étaient liés à la découpe... Elle avait été contrainte de le déchirer à la main et s'acharnait à corriger au fur et à mesure... Les fils avaient dansé jusqu'à ce que ses bras n'en soient endoloris, mais il y avait toujours plus à faire... Avec le diffindo ou, mieux, les ciseaux enchantés de son père, elle aurait été capable de faire beaucoup mieux !

- De la plus haute importance...

Répéta-t-elle en terminant un nouveau point avant de déposer le tissu contre ses cuisses pour consacrer un regard à Félix.

- Si c'est de la plus haute importance, je crois que je te dois bien au moins un peu d'attention...

Gazouilla-t- elle sur un ton pétri d'une courtoisie goguenarde.

Bingo ! Félix serra la main à son soi intérieur.

- Super, t'es la meilleure Celo !

Un grand sourire s'affichait sur son visage alors qu'il plongea sa main dans l'une de ses poches intérieurs pour en sortir un bout de parchemin qu'il déplia.

- Cela fait plusieurs semaines que j'y pense... Félix entama ses explications. J'envisage de créer mon propre club, j'ai appris aux côté de Dante et Nymeria mais il est temps pour moi de prendre mon envol et de devenir président d'un club à mon tour...

Cela le déchirait, Félix n'osait pas encore penser à ses aurevoirs avec le Wyvern Club, il allait briser des coeurs... Eleanor... Il s'en voulait déjà de la laisser seule..

- Seulement... Félix tendit son parchemin à Celonia. Je fais encore beaucoup de fautes et je veux que ma demande pour les professeurs soit parfaitement... Parfaite !

Celonia était l'une des meilleures si ce n'est la meilleure de sa classe, c'est tout naturellement qu'il avait pensé à elle.

- Tu peux la lire s'il te plait ? Je peux tenir ta future merveille en attendant...

Félix lui offrit son plus beau sourire.