Une courtine

"Dans l’architecture militaire romaine et du Moyen Âge, une courtine est la muraille d'enceinte qui se trouve entre deux tours1 et qui les relie."

Bientôt une présence familière passa par là, passant d'une tour à une autre pour on ne savait quelle raison que seule l'intéressée connaissait. Eleanor reconnu la chevelure blonde de sa Gryffondor favorite et s'arrêta pour tout de même s'en assurer. Après une poignée de secondes et l'assurance qu'il s'agissait bel et bien de son amie, la rousse se rendit à ses côtés avec un grand sourire, rendant son pas plus lourd à mesure qu'elle s'approchait pour ne pas effrayer par surprise Nymeria.

- Un beau soleil et une amie qui brille d'autant plus, si tu me permets je vais rester un peu pour en profiter !

La jaune passa une main dans le dos de la jeune sorcière et se mit à ses côtés.

Le pas de son amie à la crinière cuivrée est entendu et malgré le fait que Nymeria n'ai pas subit l'épreuve des herbes la blonde est capable de sentir que c'est bien en sa direction que la promeneuse se dirige. Cette dernière, en passant une main dans le dos de sa cadette, ne peut que sentir au bout de ses doigts une épaisseur de cheveux à faire pâlir le totem de la maison rouge et or.

-Eleanor..! Je me demandais combien de temps il faudrait aux dieux pour le récompenser de ma bonne tenue de ces derniers mois, autant dire que tu t'es faite attendre.

Les bras croisés sur le haut du muret, Nymeria y pose la joue afin de pouvoir croiser le regard de la passionniste, enfin de l'aide soignante, de la Poufsouffle.

- L'infirmière s'est décidée à te laisser souffler un peu ou tu as décidé de prendre la clé des champs?

Comme toujours Nymeria avait les bons mots pour faire sourire une Poufsouffle qui souriait déjà bien assez. Une des nombreuse raison qui faisait que passer du temps avec elle était toujours un plaisir. Son rictus se transforma en une légère grimace, il était vrai qu'elle avait passé bien plus de temps à l'infirmerie qu'elle ne l'aurait pensé mais c'était une tendance qui allait amener à s'inverser à partir de maintenant.

- Je prends un peu de vacances ! Maintenant que cette histoire de punaises est terminée et que nos trois blessés vont mieux ma présence est bien moins utile.

Et surtout il y avait aussi d'autres personnes dont Eleanor devait un peu s'occuper ou tout du moins s'assurer qu'elles allaient bien et évidemment la blonde en faisait partie, n'ayant pas vraiment eu l'occasion de le faire encore.

- Avant tout je veux savoir comment tu vas ! Toi aussi tu as participé à une épreuve difficile, j'espère que ça n'a pas été trop dur à vivre pour toi.

Elle ne savait pas vraiment ce qui s'était passé avant son arrivée avec le professeur Newcourt et n'avait pas vraiment eu de retour à part les rumeurs qu'il y avait ci et là.

La dévotion de son ainée pour autrui inspire toujours autant d'admiration à la rouge, que sont quelques leçon de morale par çi par là à coté du travail effectué par la londonienne.. C'est pour cela que Nymeria se réjouie d'avoir pour amie de belles âmes telle que celle de Eleanor, d'une certaine façon cela là met en valeur qu'une ainée de cette trempe la considère. La fille des paluds détourne alors son regard pour le poser de nouveau sur l'horizon, réfléchissant à la réponse pouvant être donnée, ne voulant pas pleurnicher à peine la jaune arrivée.


-Je vais comme.. Je dois aller. C'est difficile de se dire qu'un assassin partage les mêmes couloirs que les nôtres, qu'autant de nos camarades ignores ou se contrefiche de la vérité, parfois je me demande pourquoi je continue d'essayer.

Un fin mais sincère sourire se dessine sur le pale visage.

- Mais je me dis que des gens comme toi existe et résiste, ça me permet de tenir.

La lionne se redresse doucement puis s'étire avec une grimace avant de reprendre:

- Ca n'as pas du être simple pour toi non plus, surtout avec William pour patient.

Eleanor ne pu s'empêcher de sourire au compliment puis de ire à l'évocation de William qui en avait fait voir de toutes les couleurs au personnel de l'infirmerie de par son impatience et son envie d'aller pratiquer son si précieux sport.

- Ah ça... J'ai bien cru qu'il allait falloir finir par l'attacher ! Il tenait à peine debout qu'il essayait déjà de s'enfuir pour faire du Quidditch ! Mais bon c'est quelqu'un de jovial et de sympathique, je suis contente que malgré ce qu'il a vécu il continue de garder cette énergie et cette envie.

Ca pouvait être un tantinet pénible mais au final la Poufsouffle préférait largement ça que de le voir moribond et déprimé dans son lit. Cependant l'évocation d'un certain "assassin" n'avait pas manqué de la surprendre et revint sur ce sujet qui semblait fortement contrarier la fille des paluds qui devait en savoir bien plus qu'elle sur ce qui entourait la mort de Shane. Après un bref silence elle reprit la parole.

- Et... tu voulais parler d'Alija ? Pourquoi tu l'appelles assassin ? De ce que j'ai entendu il s'est défendu en renvoyant un de ses sort à Shane. Ce n'est pas ce qu'il s'est passé ?

La rousse avait toujours trouvé le Serpentard un peu effrayant mais pas au point de penser qu'il puisse être un meurtrier.

William est un camarade au sens premier du terme, un membre de la maison rouge qui plus est, donnant son avis à qui veux l'entendre et cela malgré le fais que la cible de ses parlottes soit consentante ou non, faisant du quatrième année un personnage polarisant à l'extrême. Cependant tout comme Eleanor le mentionne avec une certaine tendresse, sa cadette apprécie sa franchise bien qu'elle soit brute et sans tact. La rouge ne regrette de ne l'avoir visité lors de sa convalescence en se disant qu'elle finirait forcément par le croiser en salle commune car malgré son franc-parler flirtant avec l'impolitesse, le Gryffondor fait preuve d'un Gryffondorisme qui force le respect.

La lionne laisse quelques instant passer le temps de réfléchir. Ce qu'elle sait du serbe viens de sa propre expérience, les faits que lui reproche Dante ne viennent que de ce dernier et la fille en rouge à beau croire son ami avec autant de confiance qu'elle crois que l'éclaircie vient après la pluie, la blonde ne tiens pas à ce que son ainée s'attire des problème en répétant ça et là qu'un Serpentard aime à enfoncer un morceau de métal dans le corps d'autrui.

- Il as fait ce qu'il as fait.

Un soupir las semblant autant exprimer l'humeur que vouloir la chasser est entendu avant que la rouge reprenne:

- Tiens toi loin de lui. Et crois en sa parole quand elle jure violence.

Difficile de vraiment comprendre à quel point il fallait craindre Alija sans avoir plus d'éléments mais les mots de sa chère amie suffisait tout de même. Cependant ça demeurait un peu frustrant de ne pas pouvoir en savoir plus pour le moment car elle se demandait bien les circonstances qui avaient permises de statuer qu'il est un assassin, se doutant que ça ne correspondait pas à la version "officielle" si encore il y en avait une.

- Ca va être difficile nous ne sommes dans la même classe... Et pas franchement en bon terme.

Leur dernière discussion s'était mal passé et au vu de sa proximité avec James elle avait des soupçons quand au fait qu'il avait fais partis de ses agresseurs. Jamais elle n'aurait imaginé devoir se méfier de lui autant que semblait lui suggérer Nymeria.

- Mais je te rassure je ne comptais pas spécialement lui parler prochainement ou lui chercher des poux.

Et puis étant intervenu pour secourir son meilleur ami, ça avait dû faire remonter l'estime que le serve avait pour elle. Il y avait très peu de chance qu'elle soit en danger à vrai dire.

- Je ne sais pas ce que tu as vu ou entendu mais ça semble t'avoir marqué... J'espère que tu pourras chasser ce qui semble te hanter. Je ne vais pas te forcer à me raconter mais moi je fais partie de ceux qui ne se fichent pas de la vérité tu sais.

La rousse rebondit sur ses propos un instant avant.

Un vent d'est viens rafraichir les deux jeune femme, produisant assez de bruits parasite pour laisser le temps à la blonde de remettre en question ses dernières paroles, le besoin de raconter l'homicide présumé de l'intimidant gaillard des contrées lointaines. Effrayer son amie, la faire chuter dans cette lassitude qui enveloppe la rouge depuis cette incident ou la prévenir réellement du danger que représente le simple fait de subir le courroux du vert. Aucune de ces options n'est recevable et déjà la fille aux cheveux bien trop long regrette ses paroles, seul les membres du club devraient avoir connaissance des pires agissements dont se rendent coupable les ennemis de la justice, en préserver les autres tel que l'altruiste inconditionnelle qu'est Eleanor.

Alors la Gryffondor affiche un sourire pour son amie, bien décidée à muer ce moment en bon souvenir plutôt que macabre palabre.

- Merci Eleanor. Avec un peu de temps et de confiance les choses finissent par s'arranger n'est-ce pas.

Des mots qui aides la troisième années à s'en convaincre.

- Comment se porte ton apprentissage? Devrait je bientôt t'appeler docteur?

Visiblement il y avait des détails qu'on ne voulait pas lui partager pour des raisons qui lui échappaient mais la Poufsouffle respecta la volonté de Nymeria en n'insistant pas outre mesure. C'était probablement pour le mieux après tout, qu'est-ce que des détails en plus lui apporteraient ? Ce qui était fait était fait et Alija ne disparaitrait pas. Elle espérait surtout que ça n'allait pas ronger sa Gryffondor pendant trop longtemps. La question qui lui fut posée ensuite lui arracha une mine enthousiaste, ce qui se traduisit également par sa réponse.

- Peut être un jour ! Mais ce n'est pas ce que je recherche au bout.

La Medicomagie ne lui déplaisait pas mais ce n'était pas ce qui lui permettrait d'atteindre les hautes ambitions que se fixaient la Poufsouffle qui voulait laisser une marque indélébile dans la société sorcière. Mais c'était cependant une étape importante pour y parvenir. Elle expliqua plus en détail ce qu'elle avait en tête pour son propre avenir.

- L'idée c'est d'un jour être capable de créer des préparations qui feront grandement avancer le domaine médicomage. Alors forcément pour ça il me faut de grandes connaissances sur le corps humain et les soins pour pouvoir faire quelque chose. Imagine les avancées prodigieuses qu'on pourrait faire ! Plus j'étudie les potions et plus je sens une infinité de possibilité qui s'offre à moi. A nous.

Eleanor leva les bras vers l'horizon avant de les laisser retomber sur la rambarde. Plus le temps passait et plus la rousse avait des rêves de grandeur. Et même si ça pouvait lui donner l'impression d'une grande arrogance, qui n'était peut être pas qu'une impression, elle assumait de vouloir arriver au sommet. Elle, une simple sorcière inconnue au nom moldu, se sentait capable d'un jour surpasser bon nombre de ses congénères.

- Ca sera sûrement le travail de toute une vie et peut être que ça demeurera impossible mais... J'y crois.

Brume épaisse de noirceur fataliste ne peux tenir éloigner longtemps les mots empreint d'ambitieux optimisme, ainsi des soins ni médicaux ni magiques souffle les idées néfastes loin du couple de sorcière, chassant les flottant "assassin" et autre "crime" par ambition et progrès. Il ne faut que cela pour alléger la chape, que la voix pleine de promesse d'une londonienne enthousiaste défiant la norme et le possible, emportée pat l'entrain et l'envie de faire mieux pour le bien commun et sa propre personne. A mesure que la rousse s'étale en vœux la blonde avale les paroles comme si porteuse de pouvoirs, son morale régénéré à la manière d'une plaie sous l'intervention d'une orbe d'éther. Comme il est beau de voir jeunesse vibrer, comme elle est belle l'étudiante lorsque des gestes se joignent aux paroles, comme elle sourie sa cadette quand la tirade prend fin.

- Si le quart du tiers de la moitié des élèves avaient ta détermination nous vivrions dans un de ces rêve de vie éternelle sans toux et sans maux.

Rares sont les domaines dont l'apprentissage ne fais que réaliser aux chercheur l'immensité du champ des possibilités, peut être qu'il s'agit là d'une démonstration discrète des capacités d'Eleanor qui se démène quotidiennement aux quatre coin de ce bout d'Ecosse. La lionne qui lui fais office de cadette ne peut elle que s'inspirer et aspirer à d'aussi haut but.

- Mais compter une seule étudiante avec tes talents et ta détermination est une grande chance déjà. Si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, ce serai un plaisir!

C'était l'avantage de sa situation chez les sorciers : Eleanor n'était personne. Il n'y avait plus de père pour la pousser dans les bras d'un inconnu avec qui elle passerait le reste de ses jours pour perpétuer une lignée. Son nom de famille était vierge de tout intérêt pour la communauté magique et sans présence paternel on lui laissait le choix de son futur, son nom ne s'accompagnait d'aucune influence ni pression. Elle n'était qu'une Folsham mais ça lui permettait de jouir d'une liberté qui bien d'autres n'avaient pas. Mieux encore, la jaune avait tout le loisir de s'approprier cet héritage en en faisant ce qu'elle voulait dans le monde magique. Et les années passant le chemin de l'ambition, autant sociale que professionnelle, la poussait peu à peu à faire de "Folsham" un nom connu de tous et ainsi se l'approprier pour en retirer toute la connotation négative qu'il pouvait avoir.

La rousse prit la remarque pleine de bonté de Nymeria avec un grand sourire puis comme étant peut être l'occasion de lui parler de quelque chose dont elle voulait lui parler depuis pas mal de temps maintenant.

- Continue de m'apporter cette même joie à chaque fois qu'on discute ensemble et ainsi je ne connaîtrai jamais le manque de motivation ou le doute !

La Gryffondor continuait de la voir aussi grande après toutes ces années, quand bien même ce n'était pas tant mérité. Mais peu importe car Eleanor aimait profondément ce regard idéalisé. Cependant il y avait quelque chose qui pouvait le mettre à mal mais que la fille des paluds se devait de finir par savoir.

- Et aussi tu peux me promettre de toujours rester mon amie peu importe ce que je pourrais te dire ou faire ?

De belles paroles qui valorisent la Gryffondor en tant qu'amie et personne, portant une atteinte bénéfique à son estime d'elle-même et si la rouge avais un peu plus de jugeote, elle réaliserait que cela suffit amplement sa présence et son existence. C'est évidement sans compter sur le climat de compétition qui règne dans le château, sa soif de progression qui semble devoir passer par cette adversaire qui la dévisage au matin à travers le miroir, ces sentiments imbéciles d'adolescente souhaitant hurler au monde comme elle aussi est extraordinaire. Chacun de ses échecs la ramène pourtant à ce qu'elle est et, si n'est qu'elle suffit à son ainée alors soit.

Vient alors l'étrange question, posée avec maladresse ou trop de franchise. La cible dévisage son interlocutrice un instant, cherchant à peser l'importance de la réponse à amener puis détourne le regard qui part se perdre à l'horizon. Nymeria aimerait pouvoir promettre une amitié sans fin à la façon dont les mariés se jure l'amour mais cela serait au risque de mentir. Pourrait-elle maintenir une amitié avec Eleanor si cette dernière se montre coupable de meurtre, de trahison envers son peuple ou autre folie.. La lionne sait que la réponse est négative, du moins cela lui semble être la plus honnête des voies, en revanche elle sait une chose:

- Les mots ne sont que du vents.

De nouveau le regard noisettes se pose sur le visage de la rouquine qui devras faire avec ce qui lui est donné.

C'était peut être pour le mieux que Nymeria ne s'engage pas aveuglément auprès d'elle. Une réponse positive l'aurait sûrement rassuré un peu mais Eleanor n'avait peut être pas vraiment saisit la portée de sa demande sur l'instant. S'en rendant compte, la rousse eut un sourire gêné alors que son regard se déroba sur le panorama qui leur faisait face. De toute manière ça ne changeait pas la révélation qu'elle comptait lui faire.

- Je t'ai demandé ça car j'ai quelque chose à te dire sur moi. Quelque chose dont je crains les conséquences que ça pourrait avoir mais que je ne peux plus te garder secret.

Elle savait que son amie avait bien du mal avec ce qui concernait le monde moldu pour en avoir parlé avec elle par le passé. Pourtant elle aimait à croire que ça ne changerait pas la perception qu'avait la Gryffondor d'elle, c'est bien pour ça qu'elle comptait se lancer. Quand bien même, une amitié aussi forte se devait d'être totalement transparente.

- Je te rassure ce n'est rien de grave ! Enfin de mon point de vu ça ne l'est absolument pas.

Peut être que cela allait aiguiller déjà un peu la blonde sur ce qui allait lui être dis. Sûrement inutilement, la Poufsouffle attendit d'avoir son aval avant de se lancer. Même si bien évidemment elle n'allait sans doute pas refuser.

Le comportement de son amie ne la rassure pas vraiment, certes la situation pourrait être différente si la jaune s'était mise à pleurer, à soutenir le regard ou simplement partir cependant la façon dont l'attendue révélation est promise sans être dite as quelque chose d'angoissant. La sorcière des marais ne dis rien pour la bonne raison qu'elle n'as rien à dire, se forçant à faire preuve d'encore un peu de patience tout en tentant d'ignorer les hypothèses loufoques ou dramatique qui lui passent par la tête. La seule chose en mesure de rassurer son ainée tout en étant à la portée de la blonde est le sourire absent que cette dernière affiche et espère aussi neutre et convainquant que possible avant d'y ajouter une pointe d'humour afin de faire descendre la pression:

- Si tu es un vampire il faut que tu sache que je mange beaucoup trop de sucre, réfléchies y avant de faire quoi que ce soit.

Malgré la tension qu'avait créé Eleanor, la rouge tentait encore de la rassurer et de la faire rigoler, ce qu'elle parvint à faire. Il était hors de question de penser qu'elle puisse la perdre, pas une personne dont la bonté était aussi naturelle et chaleureuse. Avant d'enfin couper court à la trop longue attente qu'elle imposait à sa précieuse Gryffondor, elle se permit de répondre également avec humour.

- Pour une vampire de Poufsouffle ce n'est pas un problème.

Malgré le tout une boule de stresse demeurait dans son ventre. Alors elle poursuivit dans la foulée après s'être assuré que personne n'était autour d'elles et si c'était le cas attendit une solitude totale pour le duo.

- Comme tu le sais ma mère est une sorcière mais je ne t'ai jamais vraiment parlé de celui qui était censé être mon père... Enfin j'en ai pas vraiment envie mais simplement je dois te dire que c'est... un moldu.

Et donc son sang était imprégné de ces origines. Non pas que ce soit important pour la rousse mais ça l'était pour beaucoup de sorciers. Nymeria elle-même avait été éduqué en ce sens.

- J'ai grandis parmi les moldus pendant longtemps. Jusqu'à ce que j'ai la chance d'enfin savoir ce que j'étais vraiment et que je puisse arriver ici. On m'a rapidement fait comprendre que c'était le genre d'information que je devais garder pour moi mais je ne voulais pas poursuivre notre amitié sans te le dire car ça ne serait pas correcte, ni pour toi et ni pour moi.

Le visage fermé, crispé même, Eleanor observa avec attention la réaction de Nymeria.

Les mots sont du vents, ceux de la rousse balaie le sourire du visage de son amie qui hausse les sourcils de façon presque comique avant qu'ils s'affaissent jusqu'au froncement, les orbes située au dessous scrutant le visage de la londonienne. Trois ans d'une amitié aussi sincère que possible, des années à se confier craintes et rêves l'une à l'autre, des centaines de souvenirs ornant une relation comme en rêve toute jeune fille, des heures à se dévoiler pour que cela les amènent à ce moment précis. Nymeria pousse alors un profond soupir tandis que son regard est voilé par une paire de paupière rougit, ce qui ressemble à une mise à jour du système dure moins de dix seconde pourtant lorsque la blonde rouvre les yeux, le rayons de ceux ci semblent avoir subit ce qu'il faut pour être plus clair qu'auparavant.

- J'aurais du le deviner. Les gens ici sont soit des batards, soit des abrutis.

Des idées répétées inlassablement même depuis le berceau ne peuvent faire face à l'expérience de la réalité. La réalité de Nymeria ces dernières années se résument à la magie, la violence derrière ainsi que le poids d'une institution sur la vie des uns et des autres. A travers les injustice et le désarroi, quelques flammes parvinrent à maintenir Nymeria hors de la déprime, certaines se nomme Schtauffen, d'autre Folsham, d'autre encore Leigh. Si il se trouve que deux de ces trois sont à moitié moldu, il serait temps pour la Gryffondor de se demander où se situe réellement la pourriture.
La jeune femme s'accoude face au vent, posant une joue sur la paume d'une main.

- Je devrais en épouser un l'été prochain. Si ce qui sort de cette union est moitié aussi bon que ce que tu es, les dieux m'aurons fait chanceuse.

Une comparaison qui semble forte, excessivement mièvre et sérieusement insultant pour les sorciers des marais dont le sang est pur depuis quasiment dix siècles, c'est pourtant le produits brut des pensées de la jeune femme. Le nom, le sang, le genre, l'origine géographique, ces facteurs sont inexistants pour produire des gens de biens.

Ce fut d'abord un immense frisson de peur qui parcouru Eleanor après la première remarque venue après un long moment de silence qui lui paru durer une éternité. Perdre l'amitié de quelqu'un comme Nymeria aurait été un vrai choc et une perte difficile à surmonter. Si déjà le rejet d'Abigail l'avait marqué alors qu'elles se connaissaient à peine à l'époque alors les conséquences d'une réaction similaire seraient bien plus grandes encore. Pourtant la Gryffondor ne s'était pas arrêtée là et continua sa réponse qui cette fois lui apporta un soulagement absolument énorme. Un lourd poids venait de quitter ses épaules qui se détendirent en même temps qu'un souffle soulagé s'échappa de ses lèvres. Puis vint une profonde reconnaissance et une forte émotion qui se manifestèrent dans ses yeux embués dont seule la pudeur l'empêchait de pleurer.

- Je... Je ne sais pas quoi dire Nym'...

Dans un univers parallèle la réaction de la rouge serait tout à fait logique mais ici c'était différent. Cela montrait aussi la force de leur relation qui était assez forte pour que cette révélation puisse balayer tous les préjugés qui avaient été inculqués par la famille Lancaster. Il n'y avait même pas un moment d'hésitation ou de doute dans sa réponse et c'était ce qui la touchait le plus. La Poufsouffle se sentait presque bête d'avoir pu craindre autre chose alors qu'à cet instant ça paraissait si facile.

- C'est moi que les dieux ont fait chanceuse en m'offrant l'occasion d'avoir une amie comme toi.

Cela signifiait peut être plus encore que ce que pouvait imaginer la blonde. C'était aussi la preuve que les mentalités pouvaient changer pour peu qu'on nous laisse l'occasion de faire ses preuves en tant qu'être humain. Bien sûr Eleanor ne pousserait pas la naïveté jusqu'à croire que c'était possible même avec les plus extrémistes mais au moins elle pouvait faire se faire pleinement accepter par ceux qui comptaient le plus à ses yeux. Pour quelqu'un qui avait longtemps craint de finir seule à cause de ses origines, c'était un merveilleux cadeau qui lui était fait.

- J'espère que j'arriverai à me montrer à la hauteur à tout instant.

Le regard trouble porté au delà du Lac Noir s'éclairci quand sont entendues les paroles de la rousse, amusé par l'ignorance de cette dernière quand à l'admiration que lui porte sa cadette, sentiment curieusement accentué par la récente révélation. Certes faire société avec les non-purs est banalité dans la communauté qui est la leurs et jusqu'ici chacun se plait à faire semblant de n'en savoir rien mais il s'agit là de la seconde fois en quelques années que la lionne constate que les différences sont minimes en terme de capacités mais surprenante ailleurs. Une vie majoritairement passée sans savoir l'existence de la magie, sans avoir comme tout sorciers été initié par l'observation, qu'une enfant issue d'un tel milieu de vie soit aussi assidue dans ses études est exploit aux yeux de la rouge. Quand à l'humanité dont font preuve les sang-mêlé la troisième année n'as qu'à observer, des demi-moldu qui mettent leurs baguettes à la disposition de leurs amis quand des sang-purs ouvrent des gorges, quand des batards se dressent contre la brutalité lorsque des pur-sangs agressent en nombre sous couvert de l'ombre..
Le pourquoi cette humanité pose d'avantage aux yeux de la blonde que la pureté celle-ci l'ignore, possiblement l'intuition que les barrières sociétales permettent à ceux qui les sautent de se réunir, éventuellement l'excès de bouquin de capes et d'épée aux morales que la lionne imite inconsciemment. Cette dernière pose son second coude afin d'accueillir son menton en coupe puis répond enfin:

- Soit à la hauteur de la promesse que fait ce gros cerveau sous le feu de tes cheveux, mais commence par soigner la bêtise s'il te plait, ça urge.

Rien de bien drôle dans cette demande, d'autant que la rouge englobe un nombre astronomique de comportements dont un certain nombre dont elle se rend quotidiennement coupable, pourtant la sorcière ricane avant de reprendre:

- Nous sommes des sœurs quel que soit nos sangs. Je défie n'importe qui pensant le contraire et gare à ceux qui s'y risque, même sans baguette et malgré que ma tête ne soit aussi pleine que la tienne, je parie pouvoir briser un nez ou deux avec.

La Gryffondor se redresse puis se tourne en direction de son amie, un sourire fendant son visage en deux alors que la rousse vois son bras croisé avec celui de sa cadette qui semble vouloir l'emporter avec elle en dehors de ce lieu.

- A présent tu peux me le dire: quel gout ça as l'acier? Tu le préfère brut ou assaisonnée?

Les propos de Nymeria continuèrent d'étirer un peu plus son sourire face à l'amusement qu'elle provoquait mais encore plus grâce à la joie ressentie. Elle qui avait perdu tout une famille, en dehors de sa mère, après que ce soit révélé sa magie, se rendait compte qu'elle s'était recréée tout une famille qui valait bien plus que celle qu'elle avait eu par les liens du sang. Comment ne pouvait elle pas l'être avec une sœur comme la Gryffondor ? Ses mots lui faisaient comprendre des choses que la jaune savait déjà mais dont elle n'avait jamais vraiment prise conscience. Eleanor se devrait de les protéger autant qu'elle les chérissait, quitte à faire des choses dont elle ne se croirait pas capable. Mais pour le moment il était nul question de ça, seulement de profiter pleinement de ce formidable entourage qu'elle s'était faite depuis plusieurs années et à commencer par maintenant.

C'est avec grand plaisir qu'elle laissa ce bras chaleureux l'attraper puis l'emmener, se laissant guider là où la rouge aurait décidé de la traîner. Un rire sonore se fit entendre aux questions posée, faisant écho à une discussion qu'elles avaient eu il y a longtemps concernant les moldus et les préjugés qu'avaient eu la rayonnante blonde.

- Brut bien sûr ! Il ne faut pas dénaturer le goût ! En plus ça forge les dents !

La rousse mima une morsure en faisant claquer ses dents du haut avec celles du bas comme pour montrer l'impressionnante solidité de sa dentition.

- Ca a un délicieux goût minéral par ailleurs... Je te ferai essayer à l'occasion.

Raffermissant un peu plus sa propre prise sur le bras de Nymeria, elle continua de la fixer de ses yeux rieurs.