Re: Domaine Ašerić

Tout alla très vite. Un moment Aslan se trouvait au milieu de sorciers expérimentés et vétérans, prêts à se battre et réagir. Donnant un sentiment d'espoir dans l'esprit du garçon, son père n'était pas connu comme un grand guerrier pour rien. Pourtant, l'instant d'après Aslan eu l'impression de reçevoir une potion hallucinogène dans le corps quand la situation tourna véritablement à un cauchemar éveillé sans queue ni tête. Le monstre dans son dos, les gardes tous morts, son frère qui venait de s'écrouler vraisemblablement par un maléfice de son propre père, bien que Aslan était absolument certains qu'il fut bel et bien usé avec brillot contre la créature.

Comment était-ce possible ? Comment les effets du maléfice pouvaient t'ils être transférés de la chose à son frère ? N'ayant pas le temps de réfléchir plus de fois et agissant avec une telle précipitation qu'il manqua de lâcher sa baguette Aslan lance un Impedimenta contre son adversaire. Son esprit ne fait qu'un tour quand il entends le sortilège de la mort , s'il ne se bat pas avec son père , il va mourir. Il en est certain.

— Hein ?

Le monstre afficha une moue de dépit lorsque l'Impedimentia d'Aslan le toucha: le maigrichon ne faisait apparemment pas partie de ses plans. L'éclair vert fondit alors vers la créature qui sous le coup de la surprise et du sort d'Aslan ne put éviter l'offensive du père Aseric. Le monstre serra des dents, son âme consumée par le sort, et fut envoyé violemment en arrière, dans la direction d'Aslan. Le Serdaigle se prit le cadavre du monstre et tomba à la renverse. Le tout s'était déroulé en un rien de temps.

Juste assez de temps après qu'Aslan ait pu se sentir soulagé, il sentit le corps du monstre frémir faiblement: il n'était pas mort. Il vit alors une forme vaporeuse quitter le corps qui venait de mourir: les marques noires sur le cadavre disparurent tandis qu'Aslan voyait apparaitre un fantôme à l'air monstrueux. L'être éthéré semblait brisé, blessé. Il fondit vers Luka Aseric, mais à ce moment, Aslan vit le fantôme faiblir de nouveau, comme si son existence ne tenait plus qu'à un fil. Le fantôme de la créature qui se dirigeait vers son père, et qui se trouvait tout près d'Aslan se fondit soudain vers lui.

Aslan hurlait tandis qu'ils entraient en contact. Il sentait la chose pénétrer les pores de sa peau. Sa tête lui faisait mal, le sang battait dans ses tempes, son esprit vacillait comme s'il était forcé à l'oubli par un autre. Aslan ne put pas résister, et il sombra. Autour de lui, les ténèbres, et alors que sa conscience s'évanouissait, il n'entendit plus qu'un écho lointain.

"Il semble que je n'aie pas eu le choix..."

La conscience d'Aslan s'éteignit, presque paisiblement, comme s'il tombait dans les bras de Morphée. Et puis il se réveilla brusquement, plusieurs fois, par phases. Il se vit penché sur le cadavre de son père, les bras recouvert des mêmes marques noires qu'il avait vues sur le visage du "monstre". Il vit le corps sans souffle de son frère. Il se vit ensuite marcher dans le couloir sombre. Puis il sombra de nouveau.

La bouche du Serdaigle était sèche, terriblement sèche. Ce fut la première pensée qui lui vint lorsqu'il recouvra ses esprits après ce long cauchemar dont il ne comprenait pas tout, allongé à plat ventre dans le sol pentu du couloir qui avait mené le groupe ici. Un filet de lumière s'étendait devant lui, la sortie de cette maudite grotte n'était pas loin.

Dans la tête comme dans le corps du jeune noble tout n'était que douleur et confusion. Des brefs et soudains moments de flashs conscients se mêlent à des plongées brusques dans l'inconscience et un repos forcé d'un corps et un esprit ayant été tous les deux poussés aux limites que la résilience du jeune homme pouvait s'arguer de tenir. L'image triomphante de la victoire contre l'abomination résultant de son travail d'équipe avec son pére se confronte à celle du même homme , un si grand sorcier, un si grand guerrier, mort et vaincu. Mais pire encore, ce n'était pas la créature qui se tenait triomphante au dessus du brave chef de famillle croate. Mais bel et bien Aslan lui même, Aslan qui pourtant parlait d'une voix qui n'était pas la sienne. L'exercice d'essayer de se faire logique de cette situation , fut une épreuve trop demandeuse pour Aslan qui s'àdossa contre la paroi au moment même ou il se confronta avec le monde extérieur.

La lumière assaillit ses pupilles meurtries par l'obscurité et la mort, inondant son champ de vision d'une blancheur salvatrice. L'air frais envahit ses narines. Il avait l'impression de revivre. Aslan n'eut cependant pas l'heur de profiter de ce cadre, puisqu'il entendit deux voix.

— Quelqu'un est sorti !
— Le monstre est il vainc... Ces marques ! C'est lui ! C'est lui qui a tué les hommes !

En rouvrant les yeux, Aslan verrait alors le charnier qui se tenait devant lui: les hommes restés à l'extérieur avaient été exterminés, leur tête et leurs corps tranchés, reposant dans une marre de sang. Seuls les chevaux étaient encore en vie, en plus des deux hommes qui fixaient Aslan, la terreur au visage. Leurs vêtements laissaient penser à de simples villageois.

— On va chercher des renforts !

L'autre ne demanda pas son reste, et partit en courant avec son compère. Aslan réalisait qu'il allait probablement être tenu responsable des présents évènements. Désormais, cet endroit lui était hostile. Où pouvait il aller ? Le meilleur refuge lui semblait encore être le manoir de sa famille...

L'incredulité, le sentiment ne faisait que s'accroire alors que la réalité semble de plus en plus inconsistante, la douleur et l'inconfort sont omniprésents, mais Aslan se refuse de croire que le scénario qui prends racine vers une conclusion de plus en plus tragique pour cette triste histoire appartienne au monde du réel, comment un groupe entier de soldat-sorciers entrainés par l'empire pouvait être mort alors que lui avait survécu ? Comment pouvait t'il avoir la certitude, d'une certaine façon, d'avoir tué son propre paternel et achevé celui qui bien que détestable avait le même sang qui coule dans ses veines et les mêmes parents ? Comment se pouvait t'il que ses deux paysans, le prennent pour l'ennemi ? La réponse semblait évidente. Aslan n'était plus qu'un instrument, un instrument disposable et à durée limitée de cette créature, mais pourtant , que cela soit par couardise ou autre chose échappant à son désir, il voulait retourner au manoir. Manoir qui se trouve à plus de vingt lieux de sa position, au travers de forêts et de montagnes hostiles dans le cas ou il se devait d'éviter les routes pour des poursuivants. Poursuivants qui allaient probablement le mettre en morceaux, fils d'un noble ou pas.

Non cela, ne pouvait arriver. Aslan ne veut pas mourir, ou pire encore être sujet d'expériences abominables si on le suspecte d'être marionette corporel d'une monstruosité. Aslan lance un premier Impedimenta contre un des paysans, le premier sort qui lui passe par l'esprit bien qu'il ne soit pas un qu'il manie le mieux. Il avait su faire ses preuves le jour même, priant pour que cela recommence.

Aslan rata sa cible, et en fut immédiatement perturbé: il sentait comme un regard moqueur sur lui, étonné et amusé. Il n'avait rien entendu certes, mais sentait qu'il avait été jugé. Les deux paysans s'éloignaient au pas de course, et ne seraient bientôt plus en vue.

Aslan pousse un hurlement de rage et frustration, hurlant tellement fort qu'il en viendra à se faire mal au niveau de la poitrine.

-Tu ma ruiné ma vie, sale fils de pute ! Cracha Aslan plein de désespoir et de frustration, il jette sa baguette contre le sol et lui donne un coup de pied pour l'envoyer au loin. La peur et la haine devant tant d'injustice se bataillant dans son esprit. -Je ne vais pas te mener à mon domaine, je ne vais pas être responsable de la mort du reste de miens. Tue moi, qu'on en finisse. Crache le garçon bien que sa voix tremblante par la peur donne un ton peu impressionant au discours, sans parler de ses larmes.

Aslan sentit quelque chose se déformer sur sa joue, sous son œil. Sa peau s'était fendue d'une bouche de laquelle émana une voix

— Oh... Tu ne comprends pas que je t'ai sauvé la vie ? Ton père n'aurait pas eu le moindre scrupule à te tuer, il nous a attaqués d'ailleurs ! Toi, le faiblard, tu ne comptais pas le moins du monde pour lui ! Tu ne peux que lui en vouloir, c'est à cause de son Sortilège de la Mort que nous en sommes là, j'ai été forcé de m'incarner dans ta pitoyable enveloppe alors que c'est le corps de ton paternel que je convoitais.

La bouche sur la joue d'Aslan s'entendit en un horrible rictus inhumain.

— Je te laisserai en vie, après tout, si tu meurs, je disparais aussi !

Aslan afficha une mine de répugnance suite à un long frisson lui parcourant le corps quand il sentira la bouche prendre forme. Il souffle d'un air abattu ne croyant pas aux paroles de la chose, même si au fond de lui il aimerait que ce soit possible. Non, il ne désire pas mourir et même si la situation semble le plus adapté pour Aslan ne cherche pas à ôter sa vie, peut-être trop couard de nature pour cela. Mais dans le même temps, il ne lui semble pas exister bien d'autres alternatives à sa détresse.

-Donc je devrais accepter de te servir d'esclave jusqu'à ce que tu regagne tes forces ou que tu me consumme totalement ? Je ne suis pas des plus érudits sur la question des génies et des esprits, mais quoi que tu soit, tu n'es pas une chose que je puisse croire sur parole. Je pense que je vais rester ici et laisser les milliciens de la région me tuer. Finira t'il par dire une boule dans la gorge, frémissant à l'idée. Ma vie est déjà terminée. Ma propre famille va vouloir ma mort quand les deux villageois vont raconter l'histoire. Je ne veux pas mourir, j'ai peur...mais au moins je ne vais pas être le pion d'un monstre.

— Un sursaut de courage... Frémit la voix. A moins que ce ne soit de l'orgueil ?

Il marqua une pause, un soupir franchit ses "lèvres".

— Les lâches ont besoin d'êtres rappelés à ce qu'ils sont.

Autour d'Aslan, tout devint noir. Plus de gauche ou de droite, plus de haut ou de bas, plus de sol ou de plafond, seulement l'infinie noirceur d'un espace incohérent qu'il ne comprenait pas. Il se sentait tomber et en même temps flotter. Il avait froid et en même temps chaud. Soudain, dans un flash terrible, il vit les horizons multiples de cet espace insensé se pâmer de visions d'horreur: des yeux luisants de créatures toutes plus horrifiques les unes que les autres apparaissaient un instant avant de disparaitre. Cela dura un temps qu'Aslan ne parvenait pas à déterminer. Au milieu de ces apparitions, il voyait une silhouette se distinguer de cette noirceur: la sienne. Il se voyait lui, le visage fermé, empli d'un charisme qu'il ne se connaissait pas, le visage marqué par des lignes et des tatouages occultes.

Il comprit bien vite que ce n'était pas lui qu'il voyait.

L'imposteur s'approchait sans bouger, franchissant les frontières de cet espace incohérent jusqu'à un Aslan dont la raison ne parvenait à faire face à cette vision de l'inconcevable, mêlant ses peurs les plus conscientes à ses terreurs les plus enfouies et bestiales. C'était une véritable torture mentale par la peur.

Et soudain, son reflet vicié apparut devant lui en un battement de paupières et dans un grand bruit pour se saisir d'Aslan écrasé par un effroi inqualifiable.

Son double lui tenait fermement le visage, lui écrasant les joues. Son visage, presque collé à celui d'Aslan, était déformé d'une horrible grimace, marqué par le mal, les yeux injectés d'une rage teintée d'impatience.

— Tu appelles la Mort de tes vœux ? Je suis là. Veux tu mourir ?

Une minute, deux jours, un mois, il était difficile voir impossible pour le jeune sorcier de faire la différence et avoir une notion d'espace temps quand il fut plongé de force dans cet enfer mental. Merlin merci Aslan ne souffri pas de tortures aux allures physiques outre mesure dans cette prison dimensionnelle de son propre esprit, néamoins la vision des êtres et des démons tous les plus affreux et dangereux les uns que les autres, chacun pouvant le faire souffrir de maniéres seulement limitées par le bon vouloir de son invité mal-venu fut une percéption suffisante pour que Aslan se pisse littérallement dessus de peur.

-Non ! Non !

Il déglutit en fermant les yeux pour ne pas faire face au regard du monstre.

-Je vais faire ce que tu demande.... Mais j'ai..j'ai besoin de savoir. Il rouvrit les yeux tremblant de peur et d'apréhension en s'imaginant les sévisses qu'il pouvait subir si jamais il ne satisfait pas les atteintes du monstre ou excède sa patience. Si je t'obéis, si je me donne à toi , que vais je devenir ?

Et alors, aussi vite que cet espace était apparu, il s'effondra. Aslan fut rendu à la réalité où il constata que son corps n'avait effectivement rien subi de ce qui avait pu se passer "là" où il était, peut importe la nature de cet endroit.

— Je n'attends rien de toi sinon que tu vives, ce à quoi à ma force, celle que tu n'as pas, peut t'aider. Enfin... nous négocierons cela en temps voulu.

Et la bouche sur sa joue disparut, laissant Aslan seul face au chaos qu'était devenu sa vie. Les chevaux étaient encore là, en dépit de tout.

-Il va falloir que tu me protège. Dira le garçon après avoir ramassé sa baguette et rejoin son cheval. Nous sommes à deux jours de cheval de mon domaine et je suis seul et franchement une proie facile pour les créatures de la région. Tu veux que je te serve, alors en retour tu m'offfre ta force le moment opportun. Dira t'il alors qu'il vient de grimper sur son desrtrier -Avons nous un accord ? Aussi violent que puisse être la torture psychologique Aslan pense comprendre que la chose n'a ni l'intêret ni les moyens de lui infliger des dommages permanents que ce soit psychiques ou physiques. Sinon il en serait lui même affecté.

Une voix résonna dans la tête d'Aslan.

"Pour cela, il faudra que tu me laisses la place... Au reste, un accord n'est pas un serment. Pour l'instant, va."

Et il sombra dans les limbes, il ne répondrait plus à Aslan.

Aslan prendra donc soin de partir avec la plus grande prudence sur le chemin aller-retour vers son domaine, s'inquêtant surtout de potentiels poursuivants plus que de monstres venus des bois. Il restera silencieux durant le voyage.

Le voyage dura un peu plus de deux jours, Aslan dut faire des détours pour éviter les patrouilles. Outre cela, le trajet se déroula sans encombres, et Aslan n'eut pas besoin de recourir à la puissance de la chose qui sommeillait en lui. A mesure qu'il s'approchait de son foyer, la tension et le stress le rongeaient: comment serait il reçu ? Le croyait on mort ? Et au final, que lui arrivait il, au juste ? Ces questions le menèrent à l'entrée de son manoir.

A sa surprise - ou non - des hommes en armes, l'air tendu, lui barrèrent la route, ils étaient des gens qu'Aslan avait jadis connu et côtoyé de loin, qui protégeaient le domaine des indésirables. Aujourd'hui, l'indésirable, c'était lui. Les hommes semblaient stressés, tout autant qu'Aslan, voire plus, qu'avait on pu leur dire, au juste ?

Un servant arriva avec ni plus ni moins que la mère d'Aslan. Son visage était accablé, c'était le visage d'une femme ayant perdu son mari, d'une mère ayant perdu son fils. Les joues creusées, les yeux cernés, elle était presque méconnaissable.

— On m'a tout dit, Aslan, si c'est encore bien toi qui m'écoute. Les témoins m'ont raconté que toi et toi seul es sorti d'une grotte, recouvert du sang de nos hommes, de ton père et de ton frère. On ne m'avait pas menti, les marques sous tes yeux sont conformes à ce qui m'a été décrit. En conséquence, tu n'es plus le bienvenue ici.

Le servant jeta un épais paquet en direction du cheval d'Aslan. La matriarche renifla.

— L'empire veut désormais ta tête. Mais par égard pour celui qui fut mon fils, et peu importe ce que tu es désormais, je te permets de partir. Retourne dans cette île de l'Ouest. Tes sœurs et moi te disons adieu. Ne t'approche plus de nous et de notre famille, tu en as déjà assez fait.

Sa mère lui accorda un dernier regard avant de se retourner, et d'adresser un ordre à ses hommes.

— Tuez le, s'il refuse de partir.

Un regard croulé sous le poids du stress et de l'apréhension se désigna sur le visage de l'adolescent au fur et à mesure qu'il approche du domaine, serait t'il reçu à coup de sortiléges et de balles de fusils ? Ou alors le message n'aurai pas encore circulé ? Non, se ravissa Aslan rapidement d'une telle pensée, nul doute que les paysans ont fait circuler le message par hiboux au moins un jour avant sa venue. La question demeure cependant, comment sa mére va réagir, mais plus encore comment Mehmet l'héritier de la famille et le plus talentueux sorcier parmis ses fréres aujourd'hui guerrier reconnu et chef millitaire dans les rangs ottomans prendra la nouvelle ? Aslan aura t'il au moins le temps et les moyens de s'expliquer avant qu'on cherche à l'abattre ?

Ces questions trouvérent vite les réponses attendues quand une force d'hommes du domaine armes et baguettes aux poings l'attendaient devant le passage principal. Les propos de sa génitrice furent des plus blessants, mais Aslan resta tout simplement outré par le fait qu'elle banalise la chose d'une telle façon , n'aurait t'il même pas le droit de s'expliquer ? Sa mère va seulement prendre au mot la version absurde des deux paysans ?

-Je savais que je n'avais pas beaucoup de valeur, pour vous ma mère. Mais au point ou vous êtes prête à me tenir responsable pour les actions d'un démon ?! Vous croyez vraiment que je suis la main qui à dérobée la vie de douze de nos meilleurs hommes dont notre meilleur sorcier, mon propre père ?! Il crache avec haine et rancoeur au sol, les années d'humiliations et de négligences rugissant hors de son esprit, sous la pression du manque de sommeil de la fatigue et de la peur. Que Psoglav vous emporte ! Je ne suis responsable de rien !

— Et crois tu que je tolérerai la présence sous mon toit de celui qui sert d'hôte à un monstre ? Dit elle en se tournant d'un quart. Le responsable se tient sur ce cheval, que ses actions soient volontaires ou pas. Pars, avant que je ne te fasse tuer.

Et alors qu'elle s'éloignait de nouveau, Aslan se sentit mal.

— Pars, je ne me répéterai pas. Dit elle.

La voix de l'affreux résonna dans la tête d'Aslan.

"Tu es vraiment impotent, je vais t'aider à couper le cordon"

Aslan vit ses mains se couvrir d'étranges motifs, et il devinait qu'il en était autant pour son visage. Après quoi sa bouche se mit à se mouvoir sans qu'il en ait donné l'ordre.

— Le gringalet a raison, vieille peau. (La voix "d'Aslan" avait brutalement changé, et son visage s'était paré d'un gigantesque sourire provocateur) Il n'aurait pas pu faire cela. Et qu'est ce que vous allez faire, toi et l'autre greluche ? Que fera son turc de fiancé ? Que fera Mehmet ? Rien !

La chose éclata dans un rire tonitruant qui glaça tant la mère d'Aslan que les gardes présents. Le Serdaigle se sentit comme brusquement éjecté de son corps, comme envoyé dans un abyme. Il sentait son corps se mouvoir, sa conscience s'éteindre. "L'Autre" allait prendre le relais, et qui sait ce qu'il retrouverait en se réveillant. Mais au final, n'était ce pas ce qu'Aslan souhaitait ? Punir cette famille qui l'avait toujours méprisé ? Voir la crainte dans leurs yeux, toiser leurs cadavres ? Sa mère, Ayline, n'était ce pas à cause d'elles qu'il en était là ? Ne permettait il pas à ce monstre de donner la vengeance qu'il n'aurait jamais le courage de donner ? N'y prenait il pas plaisir ? N'y voyait il pas la facilité de voir la mort de ceux qu'il méprisait être donnée par une autre main que la sienne et qu'il aurait laissé faire, pour ensuite pouvoir crier son innocence ?

Il vit "sa main" se mouvoir dans ce qui semblait être une incantation de la part de la créature qui lentement prenait le contrôle de son corps.

Et puis soudain, avant de sombrer, il pensa à sa jeune sœur, la seule qui avait jamais montré de l'affection pour lui, et qui se trouvait encore là bas, dans ce manoir. Qu'en ferait ce monstre qui s'amusait à la torturer, et qui pouvait apparemment percevoir ses souvenirs ? Jusqu'où irait il pour priver Aslan de tout espoir et le pousser à s'abandonner totalement à lui ?

Aslan tente t-il de résister ?

L'envie était plus que tentante , pour une fois dans sa vie Aslan se sentait fort, pour une fois dans sa vie Aslan se sentait d'une certaine façon, à l'aise dans sa peau. Triste ironnie, lui qui jouait du plaisir de l'usage d'un pouvoir qui n'était pas du tout le sien, mais celui d'un être responsable de la mort de tant d'individus qu'il avait connu depuis sa petite enfance voir depuis toujours. L'envie de vengeance et les pulsions meurtrières se confrontent avec la vision de Thorgal sans tête ,un homme qui fut plus un paternel pour lui que celui qui eu véritablement ce titre. Un homme que le monstre avait occis sans aucun second regard ou scrupule. Aslan pense désormais aux hommes se tenant devant lui, des hommes qu'il à connu depuis sa tendre enfance comme ceux morts dans la grotte et devant la grotte. Des hommes qui ont des familles et qui au final ne font que leurs obligations. Mais il pense surtout à sa plus jeune soeur, celle qui malgré les railleries avait fait preuve d'affection envers lui et de réconfort durant l'enfance, il pense aussi aux servants innocents et aux femmes travaillant dans la maison.

Aslan essaye alors de forcer sa volonté en ciblant seulement et uniquement celle qui lui à offert la vie "seulement elle" "seulement elle, ne tue pas d'innocents." "Pas d'innocents"

Cet esprit de résistance, aussi infime fut il, coupa l'initiative de la bête et renvoya Aslan aux commandes. Il reprit conscience dans une grande inspiration, sous le regard apeuré de tous. Il était tenu en joue de multiples baguettes. Les hommes se regardaient, ayant semblait il compris ce qui se jouait. On lui fit signe de partir, ce serait le dernier avertissement.

-Je reviendrai.

Dira il après avoir ramassé son bagage et être remonté sur son cheval. S'ils ne font rien il s'en ira après un dernier regard à son domaine.

Ils ne firent rien, et Aslan put s'en aller, mais où allait il ?

-On va devoir trouver un moyen de quitter le pays.

Dira Aslan après un moment sur la route.

-Par ailleurs maintenant que l'histoire avec ma famille est résolue il va falloir que tu me donne un minimum d'informations sur qui ou quoi t'es censé être. Poudlard est une école avec certains des meilleurs sorciers d'europe, voir du monde. Je ne sais même pas si on va pouvoir rentrer dedans, donc j'ai besoin de savoir tes pouvoirs et surtout ce que t'es.

Aslan pense nottament a Isidor. Il n'es pas certains que même cette chose soit de taille fasse au sorcier renommé, mais quoi qu'il en soit il n'a pas objectif de le découvrir, car il finira comme dommage collatéral.

La créature ne répondit pas, si Aslan l'avait pensée si naïve, il s'était trompé. Le savoir, c'était le pouvoir et ce silence rappelait une chose à Aslan: s'ils partageaient le même corps, ils n'étaient pas alliés, contrairement à Isidor Lionheart qui pourrait sûrement aider le croate.

L'idée d'avoir besoin d'un potentiel exorcisme n'enchante pas Aslan le moins du monde, car la réputation de ce genre de pratiques n'es jamais plaisante et surtout pas toujours courronée de succès.

-Grand bien te fasse reste silencieux.

Aslan se dirige donc vers le plus gros village semi-magique de sa connaisance le plus proche à cheval, il avait besoin de partir du pays au plus vite.