Le lit de William

Le regard de William, à moitié dissimulé par les bandages, s'éclaircit subitement lorsqu'il aperçut Maria s'approcher. Un mélange de surprise, de curiosité et peut-être d'une pointe de soulagement se dessinait sur sa demi-face. Ses yeux, bien que marqués par la fatigue et la douleur, s'animèrent légèrement à la vue de la Serdaigle. Un demi-sourire esquissé sur la partie non blessée de son visage exprimait sa reconnaissance tacite pour cette visite inattendue. "Hello Maria, désolé je n'ai pas encore eu le temps de parler à notre ami en commun" Travis, cela ne fait aucun doute.

"Tu es venu m'apporter les cours de la semaine ?" Le Gryffondor n'avait aucune idée de quel jour on était. Ici, à l'infirmerie, le temps passe lentement et tous les jours se ressemblent Perdu dans ce royaume de tranquillité forcée, William n'avait plus de repères temporels clairs. Les visites des infirmières, et leurs assistantes, étaient les seules interruptions dans cette routine monotone.

Un faible sourire s'afficha sur son visage ... leur précédent sujet de conversation lui était complétement sorti de la tête à raison et de toute façon elle n'était clairement pas venu pour cela. L'Infante secoua donc la tête après quelques secondes et se concentra sur William, s'étant retourné vers elle.

-"Ce n'est pas pour cela que je suis venu te voir." Une visite à un ami ? Le Gryffondor pouvait voir les choses différement, mais puisque María appréciait le rouge il était normal qu'elle vienne le voir, surtout après avoir fait parti ensemble d'une même aventure. "Et pas pour te donner les cours non plus, nous ne sommes que dimanche, mais si tu le souhaites je les récupérerais pour toi."

Surtout ceux d'Histoire de la magie que María savait appréciés par son camarade de classe.

Il semble que William soit enjoué à l'idée qu'on lui apporte les cours pendant son séjour, de durée indéterminée, à l'infirmerie. En effet, rater les cours est déjà assez dommage, et sa visite pour lui apporter les devoirs le rassurerait. "Merci, ce serait dommage que le plus brillant élève de la classe prenne du retard en histoire de la magie" dis-t-il en toute fausse humilité, d'un ton taquin avant de poursuivre

"Tu es la dernière personne de notre classe qui peut répondre aux questions avant Abi, maintenant" Tourner autour du pot avant d'en venir au vif du sujet, tel est la technique du futur champion de Quidditch. "D'ailleurs, tu sais si elle va bien ?" Elles sont de la même maison et de la même promotion, peut-être Maria savait-elle quelque chose ?

L'Infante secoua la tête, il y avait peu de chance que cela n'arrive et aider William lui faisait plaisir.

-"C'est juste une réorganisation à faire, cela ne changera pas mon programme ne t'en fais pas. Et puis justement en te prenant les cours pour toi cela me permettra de réviser encore plus !"

Car María avait déjà sa petite idée sur le comment elle ferait cela: réécriture des cours et des chapitres appris pour William, synthétisation des notions en fin de paragraphe ... Faire tout cela une seconde fois était aussi un gain de temps pour l'adolescente qui maîtriserait le sujet plus facilement. Un sourire sur son visage, cependant l'oisillonne était plus que sérieuse.

-"Et Abigail va bien oui. Nous n'avons eu le temps de plus discuter que cela mais du peu que j'ai vu ... elle semblait bien aller. Nous verrons cela dans quelques jours quand elle réalisera ce qu'il s'est réellement passer dans la forêt j'imagine." Un soupir. "Quand nous vous avons rejoint, vous aviez déjà perdu connaissance et Abigail ... était déjà libérée alors je ne pourrais pas te dire ce qu'il s'est passé réellement."

En somme l'Infante était incapable d'expliquer à William ce qu'il s'était passé entre le moment où celui-ci fut blessé et le moment où leur groupe les avait rejoint.

William la regarde avec gratitude, ses yeux exprimant une reconnaissance sincère. La perspective de rattraper son est un soulagement pour lui, même si son visage reste marqué par les bandages. Il ne peut s'empêcher de sourire légèrement devant la détermination de la Serdaigle à l'aider. "Merci, Maria. C'est vraiment sympa de ta part de prendre le temps de faire tout ça. Je suis sûr que tu t'en sortiras parfaitement."

L'année dernière, à cause de ces histoires de rumeurs, il a perdu de précieux amis mais, cette année, il semble s'en être fait des nouveaux, bien plus altruistes. Cette pensée ne peut s'empêcher d'esquisser un nouveau sourire.

Puis laisse échapper un soupir, essayant de se remémorer les événements de la forêt, mais tout reste flou. Les fragments de mémoire ne se collent pas encore ensemble, laissant un vide dans les aventures d'hier soir.

"Je suppose que le mystère restera entier pour le moment. J'apprécie vraiment que tu sois venue ici, Maria. Ça rend les choses un peu plus supportables." haussant les épaules, on ne peut rien faire de plus pour le moment et, toute façon, tout semble été résolu lors de son inconscience. "J'espère que ce que tu feras pour moi ne te mettra pas en retard aux entrainements de Quidditch"

Nouveau mouvement de tête de la droite vers la gauche avec une interjection négative "hmm hmm".

-"J'organise mon emploi du temps en fonction des devoirs que nous avons à faire, des cours de la semaine et des entrainements de Quidditch. Tout est déjà prévu, cela ne changera pas mon organisation."

Ce qu'on appellerait plus tard "maniaque du contrôle", María-Esperanza l'était complétement oui: toute sa vie était organisée, contrôlée et gérée dans le carnet l'accompagnant habituellement. Cela lui permettait de réguler son temps libre et d'avoir ses journées entièrement préparée dès qu'elle se levait, aussi quand des imprévus apparaissaient -comme ici et la prise des cours pour William- l'Infante était suffisamment flexible pour y faire face sans être bloquée par ses propres activités.

-"Tu ne te souviens de rien ... ?"

Peut-être que le choc reçu à sa tête lui avait fait perdre la mémoire ?

"Tu n'es pas la plus jeune capitaine de Quidditch de l'école pour rien"

Avec un simple sourire, légèrement nerveux, il répondit d'un air un peu dépité à l'Infante "Ca se voit tant que ça ?" Des bribes lui reviennent mais le fil temporel s'était stoppé. Il ne sait pas dans quels sens vont les événements. "Je sais que j'étais sur mon balai, en route pour aider Abigail. Puis, c'est le néant. Des secousses, des éclats de douleur et... rien de plus." Avant d'hausser les épaules et avant de reprendre "Je me souviens aussi qu'on a dit à cadets de rentrés mais qu'ils n'ont pas écoutés que James s'est fait attaquer par un truc bizarre de la forêt interdite mais je n'ai aucune idée dans quel ordre ça s'est passé"

Nouveau soufflement du nez. Son petit compliment ne passant pas inaperçu, l'Infante cependant ne rebondit nullement dessus. Elle préféra sourire faiblement à sa question. Le Gryffondor avait pris un violent coup sur la tête, il était dès lors logique qu'il ait du mal à se souvenir des événements. Elle tenta de l'aider en lui expliquant grossièrement ce qu'il s'était passé quand ils étaient tous encore ensembles.

-"Oui, les cadets sont restés avec moi ... c'était le mieux je pense." Elle se souvint que William n'était d'ailleurs pas très content de cette décision, arguant du fait qu'ils étaient cadets justement et qu'ils n'avaient pas grand chose à faire. "Et nous nous sommes fait attaquer par des créatures, toi je sais que tu es allés avec James, moi avec Celonia. Nymeria et Jude m'ont rejoint. Après je ne pourrais pas t'expliquer ce qu'il s'est passé de ton côté, quand nous vous avons retrouvé, tu étais déjà inconscient."

Pour ce qui était du récit de cette nuit du côté de María-Esperanza.

-"Tu te sens mieux maintenant ? Enfin ... je me doute que tu as mal. Accepte mes excuses, ma question était maladroite."

Au fond d'elle, l'Infante était tout de même soulagée de voir William ainsi, certes celui-ci n'était pas au  maximum de sa force mais au moins était-il toujours vivant. Cependant il garderait des séquelles, profondes, physiques et psychologiques, et cela désolait l'Infante. Pourrait-il continuer à pratiquer le Quidditch sans danger ? Comment vivrait-il avec cela ? Ce n'était pas des choses qu'un adolescent devrait vivre à cet âge.  

-"Je n'ai rien fait de tout cela pour toi William. Ne me remercie pas de quelque chose dont je ne suis pas à l'origine. C'est Eleanor qui t'a soigné je crois et qui est allée chercher les adultes, avec Johannes."

Pour ce qui était des cadets en revanche oui, María-Esperanza avait veillé du mieux qu'elle l'avait pu sur eux, avec plus ou moins du succès... Celonia n'était pas passée loin d'y rester par exemple.

-"Je pense aussi que nous n'aurions pas dû nous séparer. Mais dans la forêt ... c'est compliqué." Les créatures les avaient attaqués par surprise et ils n'avaient pas vraiment eu le temps de s'y préparer. "Et pour ce qui est de ta baguette ..." Petit air contrit, même si elle n'y était pour rien. " ... je suis désolée, je ne sais pas où elle est. Peut-être que quelqu'un d'autre l'a ramassé ? Dante ou Nymeria ?"

L'Infante ne doutait pas de l'implication de ses collègues Poufsouffle, surtout d'Eleanor pour aider ses camarades blessés, celle-ci montrant une forte tendance à vouloir aider son prochain, aussi n'était-elle nullement étonnée de la voir citée de la sorte. C'est pour cela qu'elle ajoutera presque en murmurant, peu certaine que William l'ait entendu.

-"Surtout Eleanor oui ..." Avant de répondre cette fois d'une voix plus forte "Enfin pour ta baguette j'imagine que l'école t'en fournira une autre. Tu demanderas au professeur Lionheart le cas échéant."

Et d'un mouvement de tête elle conclura ce petit entretient, contente d'avoir pu revoir William au moins dans cet état, María-Esperanza se leva de sa chaise qu'elle reposera là où elle l'avait d'ailleurs trouvé avant de sourire à William.

-"Bien sûr. Repose-toi bien William et ne t'en fait pas pour tes cours, je m'en occupe !"

Un mouvement de tête et l'adolescente s'éclipsa du petit espace dédié au Gryffondor, cependant María ne quitta pas de suite l'infirmerie, ayant pour volonté de visiter les deux autres blessés aujourd'hui, elle se déplacera simplement de quelques mètres pour voir si ceux-ci étaient réveillés.

William se reposait paisiblement dans son lit, entouré d'une semi-obscurité, quand la silhouette familière d'Abigail franchit le seuil de l'infirmerie. Après une semaine d'immobilité forcée, chaque nouvelle visite prenait un air inattendu.

Il redressa légèrement la tête, le regard encore embrumé par les blessures et les bandages. L'éclairage blafard de l'infirmerie éclairait à peine son visage, mais il se figea en reconnaissant Abigail. Le sourire qui se dessina sur ses lèvres témoignait d'une lueur de joie.

"Salut Abi, je ne m'attendais pas à te voir ici." Ses mots trahissaient un mélange de surprise et de contentement. "Comment ça va ?"

Les jours suivants cet évènement avaient été difficiles pour tout le monde, essentiellement pour le lot de blessés dont les blessures étaient l'un des derniers souvenirs de Shane avant que ce dernier ne trépasse. Comme lorsqu'elle l'avait vu les précédents jours endormis, une légère grimace affectait son visage, le bandage laissait présumer que ce qui se cachait en dessous était sérieux. Elle était néanmoins ravie de le voir parler, lorsque le Crepitus de Shane avait atteint son visage, elle ne lui avait pas donné cher de sa peau. Pour toujours, Shane avait déposé sa marque sur le visage de William, elle espérait qu'à l'avenir, cela ne le pénalise pas sur les terrains de Quidditch.

- Fatiguée...

Il était facile de le voir à son visage.

- Mais ce n'est rien par rapport à ce que tu dois endurer. Désolée... J'ai voulu venir avant mais tu es sois endormi, sois entre les mains d'une infirmière ou déjà avec quelqu'un...

Etant tous les jours à l'infirmerie, elle n'avait pas encore eu la chance de prendre sérieusement de ses nouvelles, elle en avait eu que par l'intermédiaire de James, les infirmières et quelques connaissances communes.

C'est comme si même sous ces bandages, le sourire de William continuait de briller, une lueur rassurante qui transparaît malgré les bandages qui couvrent une partie de son visage. Cela pourrait peut-être être un soulagement pour Abigail, un signe que malgré tout, il reste lui-même, gardant cet aspect chaleureux et amical qui lui est propre. "L'importance c'est que maintenant tu sois là" "Finis-t-il de conclure à l'adresse de la Serdaigle. La vérité est que le Gryffondor n'a pas récupérer la totalité de ses souvenirs. Maria, n'étant pas présente, n'a pas été d'une grande aide. James étant ko également, ou peut-être qu'ils en ont juste pas parlé ? Si la membre de la maison de l'érudit s'excuse, le lion, lui, n'en a aucune idée de la raison. "Et a ce que je sache, ce n'est pas toi qui m'a blessé. Tu ne dois donc pas t'excuser". tente-t-il lors d'un coup de bluff. Si ça se trouve il est dans cet état dû à un sortilège raté d'Abigail ?

Le voir sourire dans une telle situation rassurait Abigail, il avait à coeur de s'en sortir. Toutes les personnes qu'elle avait vu après ces évènements conservait une énergie positive, comme avec James, ce comportement l'inspirait. Tout comme le Serpentard, son état semblait le concerner davantage que le sien, elle avait du mal à accepter cette attention... Ce n'était pas elle dans un lit d'infirmerie. Lui aussi, lui faisait comprendre qu'elle n'avait pas à être désolée...

- Je m'excuse de ne pas être venue discuter avec toi avant andouille.

Mais William fait bien de le lui dire, Abi se serait certainement excusée de l'avoir " forcé " à décamper son dortoir pour venir à ses trousses dans la forêt interdite.

- Sinon ce n'est certes pas moi qui t'ait fait du mal, mais tu t'es blessé en risquant ta vie pour moi... Je te dois des remerciements William. Donc, hm merci...  

Ses remerciements étaient sincères, mais elle était toujours un peu gênée au moment de les formuler.  

"Et je refuse tes excuses. Tu as sûrement dû être fort sollicitée après tout ... ce qui s'est passée." Bien sûr il se souvient tout de même de la raison dans sa venue dans la forêt, en tout cas Maria l'a aidé à se rappeler grâce à leurs discussions lorsqu'elle venait lui apporter les notes de cours.

"T'inquiète pas pour ça, Abi. Et puis, les bandages me donnent un air mystérieux, non ? Ça ajoute un peu de charme, tu trouves pas?" plaisante-t-il, essayant de détendre l'atmosphère. Après tout, William n'était-il pas le digne héritier de Godric Gryffondor ? Le cerveau en moins.

Tout à coup, le ton du si joyeux joueur de Quidditch semble changer pour afficher un plus grand sérieux. "Je voulais juste te dire. Rien de tout ça est ta faute. Ca aurait pu arriver à n'importe qui". Le seul et unique responsable est Shane.

La jeune fille adopta une mine embêtée face à ce rejet d'excuses... Elle n'allait pas batailler, personne ne souhaitait entendre ses excuses décidemment... Il fallait qu'elle s'enlève de la tête qu'elle était responsable de ces blessures, tous ses camarades étaient venus en connaissance de cause après tout. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire pour elle.

Face à la tentative de William pour détendre l'atmosphère, Abi le fixa de longues secondes en fronçant les sourcils. Elle ne trouvait pas non, les bandages ne le rendaient ni plus mystérieux, ni plus charmant mais elle ne souhaitait pas lui enlever cette idée, si cela lui permettait d'accepter plus facilement la situation et ses blessures...

- Tu as raison, je vais d'ailleurs m'empresser de recouvrir mon visage de bandages, c'est la nouvelle mode... Répondit-elle avec sarcasme avant d'ajouter. Je t'ai ramené ta baguette aussi, je ne sais pas si tu as fait attention, merci de me l'avoir prêté.

Même si elle n'avait pas été d'une grande utilité puisque juste après, Alija s'était chargé de Shane.

Le Gryffondor répondit toujours avec son bonne humeur naturelle "Tu devrais te couper les cheveux, ces bandages ne possèdent pas d'enchantement d'extensibilité, tu sais"

Lorsqu'elle mentionne la baguette, le Gryffondor, intrigué, la toucha. Il pensait qu'elle avait été en possession de Dante, ou de la bizarre Nymeria. Comment avait-il pu oublier quelque chose d'aussi crucial ? Comment Abigail avait pu se retrouver avec sa baguette, comment cela s'était-il passé ? L'idée même de l'avoir prêtée sans souvenir le tourmente, un sentiment étrange de perte et d'incompréhension se mêlant dans son esprit. La douleur persistante sur son visage témoigne de la violence de l'événement dont il ne garde que des lambeaux flous de souvenirs.

Une chute, des éclats de lumière, le chaos ambiant, puis cette chevelure brune. Et ensuite... le trou noir La frustration et l'incompréhension se lisent dans son regard.

Sa main frôle délicatement le bandage sur son visage, les souvenirs semblent hors de portée, comme si son esprit refuse d'assembler les pièces manquantes de ce triste événement.

"Peux-tu m'aider à me souvenir ?" Dis, tout à coup, une voix confuse. Décidant de ne plus jouer les faux semblant de sa mémoire. Il risque de ne pas trouver le sommeil sans que ce soit résolu.

Elle secoua la tête négativement face à sa réponse. Même si la magie permettait une repousse facile et rapide des cheveux, elle ne souhaitait pas y toucher pour le moment. La réaction de William néanmoins l'alerta, il semblait ailleurs. Le gryffondor l'avait pendant quelques secondes quitté et se perdait à travers sa mémoire à la recherche de quelque chose qui n'existait pas : les souvenirs de son accident. Abi comprenait petit à petit ce qui tourmentait le Gryffondor, il n'était plus question de plaisanter... Plus qu'un visage calciné, des os fracturés, William avait souffert d'un gros choc au cerveau et oublié une partie de la soirée. Cela aurait pu être pire songea Abi, William aurait pu oublier une partie de ses proches et de sa vie.

Elle considéra avec sérieux la demande du Gryffondor.

- Ooh, je vois... Je peux t'aider oui. Tu... tu te souviens de quoi ?

Dit-elle avec légèreté. Si fouiller dans sa mémoire le fatiguait de manière conséquente, Abi se tenait prête à lui rappeler doucement le déroulement de la soirée. De son point de vue évidemment, elle ne connaissait pas tout ce qui était arrivé même si les récits fournis par ses proches lui avaient permis d'assembler toutes les pièces.

Une lourde culpabilité l'envahi à l'idée de solliciter Abigail pour recouvrer les souvenirs de cette soirée. On a sûrement dû l'interroger dans tous les sens un moment des plus agréables. L'absence de toute autre personne en qui il pourrait avoir confiance dans les parages est assez dérangeante. "Je me souviens d'une sorte de clairière... je crois ? Il y avait comme un soleil, alors qu'on est rentré de nuit dans la forêt, je crois ?" En tout cas, c'était ce qui lui avait semblé. Pourquoi cette scène dans les souvenirs restants lui semble aussi lumineuse ? Comme un flash à la fois aveuglant et constant.

Consterné, sa tête se leva en direction de la Serdaigle. "Et puis le chaos, le bruit des craquements et une mèche de cheveux brune".