Bureau du professeur de botanique

Le professeur avait rajouté une annotation à la fiche sur les accromentules du livre de DCFM qui comportait un bestiaire des créatures de la forêt interdite.

Récapitulatif additionnel des recherches menées par le grand scientifique le docteur et doctorant émérite méritant Fidel Dadis Bagamba :

Dangerosité :

- Les antidotes universels suffisent à soigner leur venin. Pas certains pour le venin des Reines, sûrement plus puissant.

Localisation :

- Leur nid est situé en profondeur, très en profondeur dans la forêt. Il s'étend sur une très grande distance…

- Certaines se baladent dans la forêt (Hypothèses : Chercher de la nourriture - sont perdues - sont bannies/plusieurs factions d’araignées) - Il arrive que certaines se baladent même à l’entrée de la forêt.

- Elles se déplacent souvent depuis la cime des arbres et attaquent en se glissant vers le sol depuis leur toile.

Vie sociale:

-Elles fuiront très probablement si vous tuez une partie de leur groupe. Pas d’esprit de ruche. Conscience des autres et esprit de « meute » ?

-Elles craignent Fidel Dadis Bagamba et les créatures de type gorille.

Il recula d'un pas pour se tenir à distance respectable de la porte.

-Il ne s'agit pas de ça, heu, professeur. C'est Vermaat, de quatrième.

Décidément, ce Zwarte Piet lui faisait un peu peur.

-Il y a des élèves dans la forêt !

Un jour comme un autre, au tout début des vacances, Arles frappa à la porte de l'estimé professeur la montagne de savoir le puits de science le plus grand sorcier d'Afrique et de la Corne de cette dernière Fidel Dadis BAGAMBA. Il se recula d'un pas par la suite.

La porte s'ouvrit délicatement, invitant le champion du tournoi de duel de 6ème année à entrer. S'il venait à entrer, il pourrait alors découvrir le professeur Bagamba assis à son bureau en pleine réflexion, caressant la barbe qu'il avait sous le menton...

- TOC TOC TOOOC !!! S'écriait-il soudainement en frappant la table de l'épaisse paume de sa main.

- Il est amusant aux yeux de Dadis que les mystères de l'univers vous aient fait produire le son dont la reproduction onomatopétive fait l'objets de toutes ses riches, scientifiques, raffinées et..glabres (?) pensées...

Se désintéressant d'Arles, le professeur fixa à nouveau à moitié le plafond, comme à nouveau absorbé par son existentielle réflexion...

- Mademoiselle Evangeline Rosier m'a fait ses à dieux dans la matinée, elle a confessée à Dadis je cite ouverture des guillemets qu'il était le sorcier le plus....TOC TOC..! qu'elle ait eu l'occasion de croiser. Et je vous avoue, Rayne, que les pensées de Dadis sont actuellement toutes vouées à résoudre les mystères de cette anacoluthe...

Il entra effectivement d'une enjambée avant de faire quelques pas dans le bureau, croisant les bras dans le dos après avoir refermé la porte avec égale délicatesse.

— Je pense avoir un élément de réponse quant à ce mystère professeur, mes salutations par ailleurs: l'anacoluthe en question est une expression utilisée pour qualifier quelqu'un dont la raison fait défaut. Cette gredine a dû se jouer de vous en utilisant une subtilité de la langue anglaise, je n'avais moi même pas entendu cette expression depuis environ 6 ans.

Le visage du professeur se renfrogna, à une vitesse telle que le Serdaigle pouvait un instant avoir imaginé le professeur capable, à cet instant, de lui balancer un trait de foudre entre les deux yeux.  Quelques secondes étaient passées, elles étaient particulièrement longues...Les lèvres du professeur bougeaient mais aucuns mots n'en sortait, l'africain était littéralement bouche-bé. Une première !-

- ...

Ce silence était pesant, et enfin, le professeur leva les yeux au plafond puis vint refixer Arlès, entre-temps son visage s'était adouci et de la malice débordait de son regard, qui était braqué sur Arlès. Le professeur semblait, amusé ?

- Oh Arlès...Vous croyez que Dadis ne vous connait pas ?

Le professeur s'approchait doucement du Serdaigle qu'il venait d'appeler par son prénom pour la première fois, son sourire inhabituelle était pour le moins inquiétant. Mais peut-être qu'Arlès ne l'était pas ?

- Vous croyez que DADIS n'a pas vu dans votre petit jeu depuis le début ?!

Il lui lançait un regard INQUISITEUR teinté de malice tout en continuant d'avancer jusqu'à être devant lui.

- Croyez-vous que votre misanthropie PROFONDE a échappée au regard imperturbable, impénétrable et intrépidement CAUSTIQUE de Dadis ?

Un sourire carnassier, puis il enchaina tout en levant son index droit et en tournant la tête de droite à gauche en pouffant de rire :

- Ah non non non....

Le visage du professeur se leva doucement, ses yeux ébènes transperçaient ceux d'Arlès comme s'il était au courant...de tout. Arlès pouvait agir et s'il n'agissait pas :

- Vous n'appréciez guère mademoiselle Rosier et vous espériez ainsi que Dadis irait à la chasse à la Rosier puis reviendrais l'EMPALER DANS SON BUREAU !!!

Le professeur désigna les créatures magiques empalés derrière son bureau. Difficile à dire si Arlès se faisait engueuler ou si le professeur était amusé de la situation, quoi qu'il en soit :

- Mais je ne vous en tiendrais pas RIGUEUWWW !!! Hurla le puit de science sorcier en tournant le dos à Arlès pour se diriger à nouveau vers son bureau.

Rayne observa le petit manège du professeur d'un regard qui vira du neutre à l'intrigué à mesure qu'il avançait sa théorie. Bras croisés dans le dos, il écoutait les conclusions du professeur à son propos sans l'interrompre, ne s'autorisant à un sourire en coin qu'une fois qu'il eut le dos tourné. Il fit lui même quelques pas, décroisant les bras.

— Si j'assume volontiers la profondeur de mon... pessimisme ambiant professeur, sur le cas de mademoiselle Rosier... (Vague sourire en coin, il avait légèrement levé la main tout en avançant quelque peu pour donner de l'emphase à son propos.) C'est plutôt du mépris en réalité, c'est pourquoi son sort m'importe moins que la raison pour laquelle je suis venu vous voir aujourd'hui.

S'il pensait être au courant de tout, il allait tomber des nues.

— En presque sept années dans cette école, je ne l'ai jamais révélé qu'à une seule personne car je souhaite garder cela secret. Il s'avère que j'ai quelques facilités en transfiguration, et après mûre réflexion, je souhaitais vous en parler pour vous demander si vous vouliez bien m'aider à développer cette... fonction corporelle pour le moins insolite.

Fidel Dadis Bagamba, comme il l'avait lui même si bien dit, commençait effectivement à bien connaître Arles. L'estimé professeur, s'il avait quelque intelligence sociale, pourrait deviner que la confidence d'Arlès relevait d'un témoignage d'une exceptionnelle confiance qu'il lui accordait, et qu'il ne donnait pas à tout le monde. Preuve en était, il était seulement la deuxième personne personne qu'il mettait au courant et, au vu de son tempérament, le professeur pouvait (légitimement cette fois) en être flatté.

— Le plus rapide serait que je vous montre.

Il tendit son bras droit à la perpendiculaire de son corps après avoir retroussé sa manche et agita l'avant bras: comme s'il s'était agi d'un tour de magie, le bras était devenu un bout d'aile d'un volatile qu'il était impossible d'identifier en l'état. Si le regard du professeur revenait vers celui d'Arles, il verrait que son regard avait changé: des yeux de rapace le fixaient, le transperçaient même, comme s'ils voyaient au travers même de son âme ébréchée par le sortilège impardonnable. Il cligna des yeux et ses yeux redevinrent ceux qu'on lui connaissait, mais son bras prit alors en volume, sa main se para de longues et dangereuses griffes jusqu'à devenir une patte d'ours avant de retrouver son apparence initiale.

— Je peux me transformer totalement également, les transformations partielles sont les plus dures à maîtriser. C'est tout ce que je peux faire pour le moment.

"C'est tout", comme si cela était peu: il allait pourtant sans dire qu'à cet âge, sans potion, sans baguette, ce à quoi venait d'assister Bagamba était tout simplement prodigieux.

Le Serdaigle hocha la tête tout en levant une main crochue dans laquelle vint se locher la petite bourse lancée à son endroit par le professeur.

— Merci professeur. Si vous avez quelque idée de ce en quoi mes formes peuvent vous être utiles... Répondit il d'un ton faussement élusif avant de jeter un œil sur la sacoche. Qu'est ce ? Une production alchimique augmentant la durée de transformation ?

Arlès regarda Fidel d'abord d'un air consterné, puis regarda effectivement les graines qui ressemblaient effectivement à des graines. Il les reniflerait plus tard, histoire de voir si elles avaient une odeur particulière. Ensuite, il croisa les bras et regarda Bagamba un peu comme ca:

Spoiler:

Quand le rire de Bagamba s'estompera, il confirma les dires du professeur sur son verbe acerbe et sa misanthropie PROFONDE.

— Concernant Epidia Selwyn, je peux déjà me changer en ours professeur.

— J'apprécie votre mansuétude professeur... Il retint un soupir, en réalité soulagé que le dévolu du professeur ce soit limité à ces deux là. Au reste, vous comprenez maintenant pourquoi je peux repérer si facilement les créatures dans la Forêt, et repérer tout ce qui peut se voir d'ailleurs. En cela, si je puis vous aider en remerciement pour votre entrainement, je le ferai sans rechigner.

Déjà qu'il l'accompagnait un peu partout avant cela...

— Hum... Fit il, pensif.

La science aura intérêt à ne pas être trop invasive si elle ne veut pas se faire arracher les yeux. Songea le polymorphe.

Ils discutèrent encore quelque peu avant de se séparer pour peu de temps, puisqu'ils s'entrainaient souvent. Arlès aura néanmoins confié à son professeur qu'il avait déjà eu une altercation avec deux élèves, et lui aura demandé s'il pouvait axer son entrainement sur la précision des transformations partielles, de sorte qu'au besoin, il puisse faire comprendre aux deux gusses qu'il était bien plus plus fort qu'eux sans pour autant leur arracher la tête par inadvertance et surtout sans se trahir (ne pas révéler ses capacités étant visiblement plus important pour lui que ne pas leur arracher la tête).