Re: Le couloir vers la bibliothèque

Le Poufsouffle se relève. En se faisant, il sent une douleur à son poignet droit, un peu embêtant mais rien de ce que l'infirmerie ne pourrait réparer. Il ne répondit pas directement à Alicia, comme si elle était le cadet de ses soucis. Il s'occupera d'abord à se dépoussiérer et à remettre ses cheveux en place, bien plus important que de parler à une ingrate.

- Tu as de la chance que je sois de bonne humeur, Alicia. J'ai autre chose à faire que m'occuper de tous les débiles de notre maison qui se mettent sur mon chemin.

La diplomatie venait de mourir ce soir et sans aucun état d'âme.

Alicia lui jeta un regard mauvais, faisant bouger les livres sous ses aisselles d’un haussement d’épaules, alors que sa bouche se contortait en un rictus sardonique.

- Ah! Elle est bonne celle là! C’est pas moi qui ait agressé la bibliothécaire comme une débile et me retrouve sans baguette à trimer comme une moldue!

Elle leva le menton à la fin de sa pique, hautaine, l’air de dire ”Et toc!”

Le regard du Poufsouffle est tout autant désagréable que celui de son interlocutrice. Elle a un petit air de Celonia lorsqu'elle veut avoir raison à tout prix. Un souvenir peu agréable, en ce moment.
Un désagréable sourire en coin se dessine sur le visage du garçon avant de répondre, de manière arrogante.

- Tu crois encore à tous ces ragots ? Au final, tu n'es pas différente des autres Poufsouffle. Juste capable de répéter bêtement tout ce que tu entends sans être capable de penser par toi-même juste bonne à suivre le troupeau.

Sa phrase termine par une pointe de déception. Il repense à sa discussion avec la Gryffondor, celle que les deux camarades devaient devenir tous les deux meilleurs. Être plus malin, plus prudent et apprendre à résonner autrement. Cela ne sert à rien de se créer une ennemie de plus. Après un soupir, il ajoute de manière plus calme.

- Cessons ces gamineries. On a sûrement tous les deux quelque chose de plus intéressant à faire.

Alicia sembla fort amusée par les propos plein de fiel de Jude à l’égard de sa maison.

- T’en es un de poufsouffle abruti, un demeuré parmi les imbéciles!

Elle ricana.

- Mais t’as raison, Poufsouffle c’est une maison de merde et j’ai mieux à faire que de parler à un merdeux!

Elle recommencera sa marche, tentant de s’éloigner, un sourire à la fois goguenard et importuné au visage - si elle se plaisait à se moquer du Leigh, sa présence lui restait tout autant insupportable.

- T'es bête mais au moins ce qui te sers de tête a l'air de comprendre vite. Tu vas peut-être au moins réussir à décrocher un seul et unique ASPIC : celui de botanique.

Fit-il dans une dernière déclaration, qui l'amuse beaucoup et en plus ça rime. Si elle n'a rien a rajouté, Jude reprendra également son chemin. Ce ne sera ni la première ni la dernière Poufsouffle à lui chercher des ennuis. Il eut une petite pensée pour Nymeria, se demandant de son côté comment ça se passe, en espérant que ça se passe mieux pour elle.

Leurs chemins se séparèrent donc.

Bien décidé à en savoir plus sur le fameux livre que lui a recommandé Sun, le Poufsouffle se hâte en direction de la bibliothèque. Contrairement à tous les glandeurs, sont temps à lui était compté, et plus que précieux.

Dans sa course, Jude bouscula un de ses camarades de promotion, un certain Charles Norwood, qui était moqué de tous. De cette collision résultera la seule chute du poufsouffle. Le vert, d’abord étonné, lui jeta alors un regard mauvais.

- Regarde où tu marches le blaireau.

Visiblement, les faibles s’entretuaient au lieu de s’entraider, ce sûrement pour tenter de réparer leur égo blessé… Charles profitait du fait que Jude soit un poufsouffle, délinquant notoire - du moins à ses yeux, et littéralement par terre, pour se mettre sur ses grands chevaux.

Le garçon tenta de se relever au plus vite avant de voir ce crétin de Charles. Il n'allait pas se laisser faire, et encore moins par un Serpentard.

- Intéressant, un Serpentard en pleine mue essayant de jouer les délinquants.

Après avoir fini de dépoussiérer les vêtements, il ajoutera d'un air hautain et détestable.

- On dirait que tu as autant de bon sens que de cheveux.

Jude est de mauvaise humeur aujourd'hui. Ca tombe bien, on dirait qu'il a trouvé quelqu'un sur qui passer ses nerfs.

Charles fit un petit ”hmpf!”, avant de se mettre légèrement sur la pointe des pieds, mettant sa main gauche en visière au dessus de ses yeux.

- Aaaah? Quelqu’un me parle? Je vois personne, bizarre…

Le Poufsouffle affiche un sourire, comme si ça ne l'atteignait pas. En effet, il n'est pas censé avoir de baguette et il doit faire profil bas mais, tout le monde a droit a une petite exception, n'est-ce pas ? Surtout si c'est un Serpentard.

Profitant que son interlocuteur se met sur la pointe des pieds, et qu'il ait une main occupée, il en profite pour tenter de lui asséner un coup de poing dans le ventre bien placé.

Jude, qui n’était en rien un apollon, profita de l’inattention de son adversaire pour lui foutre une patate dans le ventre sans qu’il ne puisse s’en défendre. Charles grogna de douleur, mais le coup n’était guère assez puissant pour le faire tomber, se plier, ou autre réaction physique incontrôlée.

Le petit vert était surtout surpris par l’attaque du jaune, si bien qu’il eut une seconde de latence, dont Jude pouvait profiter pour agir à nouveau…

Le jaune comme le vert savaient d’ailleurs ce couloir fréquenté, à tout moment quelqu’un pourrait les surprendre en train de se battre.

Le Poufsouffle commence à reculer prêt à se défendre en gardant Charles face à lui.

- Ceci est un avertissement. La prochaine fois je ne serai pas aussi clément.

Dis-t-il avant de le regarder avec dégoût et enchainer avec.

- Hors de ma vue le troll.

Rouge de colère, Charles aura sorti sa baguette tel un cowboy.

- Expulso!

Etonnement, pour une fois, le Poufsouffle tente de réfléchir aux conséquences avant d'agir. Alors qu'il est sur le point de sortir sa baguette pour apprendre à ce gobelin la politesse, il se souvient de la voix d'Eleanor qui lui dit de faire attention.

Jude tente une esquive et tente de reculer une nouvelle fois.

Jude se prit l’Expulso de plein fouet, et fut projeté sur trois mètres, s’écrasant lourdement contre un mur, mais ne se fait heureusement pas trop mal.

Quant à Charles, il commence à avancer vers Jude.

- Locomotor Mortis!

Pour l’empêcher de se relever ou le faire tomber s’il essayait.

- Serpensortia!

Charles semblait avoir oublié qu’ils étaient dans un couloir fréquenté, la colère, et peut-être la fierté, l’opportunité de défouler sa frustration sur plus faible, le rendaient aveugle aux risques et conséquences de ses actions.

"Du temps, je dois juste gagner du temps jusqu'à ce quelqu'un passe" tandis qu'il se fait repousser violemment par un expulso. En effet, pas loin de la bibliothèque, il verrait probablement un Serdaigle, voir madame Moss, passer non loin.

Jude tente d'esquiver une nouvelle fois et, ainsi, gagner du temps jusqu'à l'arrivée des renforts. Si jamais ça tourne vraiment mal, et que Charles tente de s'enfuir, il possède un atout dans sa poche : le cadeau d'Eleanor.

A la tentative de Locomotor Mortis, la baguette de Charles n’émet que de la fumée, mais il parviendra à conjurer un serpent très vener qui fonce vers Jude, qui, s’étant relevé, devrait pouvoir s’en éloigner…

- Expulso! Locomotor Mortis!

Des bruits de pas commençaient à se faire entendre, Jude les avait remarqué, impossible de dire si c’était le cas pour Charles.

Jude ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire mesquin lorsqu'il voit la fumée sortir de la baguette de son camarade promotion. Jude continue de tenter d'esquiver l'expulso puis de s'éloigner du serpent en direction des bruits de pas, sauf si ça le ramène proche de Charles, évidement. Il espère que ce n'est pas un Serpentard qui arrive, voir pire, la méchante Rosier.

L’Expulso ne partit pas, mais le Locomotor fit mouche, bloquant momentanément les jambes de Jude, assez pour le faire chuter. Heureusement pour le jaune qu’il marchait, son inertie était minime, et sa chute lui fit à peine mal. Il avait au moins pu se rapprocher des bruits de pas, mais n’avait pas gagné de terrain sur le serpent…

- Acc…

Charles s’apprêtait à continuer ses assauts, quand il remarqua que quelqu’un approchait. Illico presto, il annula sa conjuration, rangea sa baguette et commença à courir dans la direction opposée. Jude était donc seul face à son destin, les cheveux ébouriffés et les vêtements relativement froissés après s’être pris un Expulso.

Au détour du couloir, l'élève de pouffsouffle pourra mettre un visage sur les bruits de pas qui s'approchaient, ce n'était sans doute pas le visage qu'il espérait...Son destin, Jude le contemplait, : c'était la perle lumineuse de l'école, à laquelle la providence venait de livrer le blaireau sur un plateau d'argent. En une fraction de seconde la sirène au regard d'ange laissa place à sa part démoniaque et le sourire sadique qui se dessinait sur son visage n'eut même pas le temps d'être complété, que sa baguette était déjà pointée sur le garçon que seul une correction pouvait empêcher qu'il ne devienne un homme toxique supplémentaire dans la communauté magique :

- Expulso ! Incarcerem !

Sous le coup de l'attaque de la Gryffondor, Jude ressentit une déferlante d'émotions. La surprise initiale, suivie par un moment d'incompréhension, puis la réalisation que cela se produisait réellement.

Au lieu de riposter ou de se défendre, il se laissa faire, presque résigné. Son regard croisa celui de la Gryffondor, dont il ne connait pas le nom,, cherchant peut-être des réponses dans ses yeux. L'expression de Jude oscille entre la tristesse et la déception.

Jude, d'habitude prompt à réagir, resta immobile, prêt à recevoir son dû de la part de la Gryffondor bien trop grande pour cette école.

L’Expulso le frappa de plein fouet, le faisant voler sur trois mètres et s’écraser par terre, avant que l’Incarcerem ne touche et vienne restreindre ses mouvements.

La sourire sadique de la sirène n’avait guère diminué, elle se tourna brièvement pour s’assurer que personne n’approchait, puis elle rejoindra le malheureux Jude, sa démarche de mannequin ne l’a quittant à aucune occasion. La belle se mit accroupi puis vint tendrement caresser la longue chevelure du blaireau…Elle s’adressa alors à lui comme on parlait à un enfant :

- Il ne faut plus manquer de respect aux jeunes femmes, d’accord ??

Son ton s’était adouci ainsi que son regard, elle tourna rapidement la tête afin de vérifier que personne n’approchait…

- Ni à aucune femme d’ailleurs….Et maintenant ta punition…

En une fraction de seconde la folie était réapparue dans ses yeux de biches, Jude sentait que l’étreinte sur ses cheveux se refermait, en effet la main qui caressait les cheveux était désormais en train de les tirer et au même moment, la jeune fille lui déclencha une gifle, puis un revers, puis une autre gifle. Rassasiée…Un grand sourire carnassier se dessina sur son visage à nouveau angélique et elle fila tel une étoile filante.

Jude se retrouva soudainement immobilisé par Epidia, une Gryffondor plus grande d'une tête. Une main, aussi rassurante qu'un étau, s'aventura dans ses cheveux. La sensation de cette main dans ses cheveux était tout sauf réconfortante, Une sorte de répulsion l'envahit, le poussant à vouloir s'échapper de cette prise et à refuser d'être touché de cette manière. Cette emprise involontaire lui provoque un désir ardent de retrouver sa liberté tandis qu'il bouge de la tête pour tenter de dégager la main la géante Gryffondor.

- Pouvez-vous m'apprendre comment traiter correctement une dame ?

Creuse toi la tête, Jude, il y a peut-être une solution, quelque chose auquel tu n'as pas pensé pour te sortir de ce pétrin.

- Parce que je me sens parfois maladroit sur la manière de me comporter correctement.

Ces dernières phrases n'est uniquement ce qui lui est venu en tête. Elle a l'air de parler pas mal parler autour de comment traiter une femme et ce genre de choses. Peut-être que le Poufsouffle a vraiment fait quelque chose qui l'a dérangé ?