Le couloir vers la bibliothèque

Attendant que les deux soient sortis, pour enfin parler librement sans chuchoter, le Poufsouffle s'exprime.

- Ca n'a absolument rien à voir, Celonia. Je m'inquiète juste pour une amie qui devrait être à l'infirmerie plutôt qu'à la bibliothèque.

Son regard soutien celui de la Serdaigle, si elle ne détourne pas le regard.

- Lui, il voulait juste se montrer sympa avant de l'inviter au bal. Comment tu peux comparer les deux situations ?

Le garçon de la maison du blaireau n'a pas apprécie la remarque de sa camarade, il semblerait.

Enfin libre, elle prit une longue inspiration, se délectant de cet air un peu plus frais que ne l'était celui de la bibliothèque. Pour la jeune fille, la maladie avait un aspect bien plus psychologique que physique. Si elle n'avait été affaiblie que physiquement, son attitude aurait été très différente. Toutefois, savoir sa magie, son don, ce qui la distinguait des moldus dégoûtants, se faire tranquillement et continuellement grignoter par des envahisseurs minuscules sans qu'elle ne puisse rien y faire la mettait hors d'elle. Même dans ses cauchemars les plus éprouvants, elle n'avait pu imaginer une situation aussi répugnante.

- L'infirmerie ? Elle leva les yeux en l'air et battit de l'air en direction de Jude, comme pour lui signifier que c'était une fausse bonne idée. A part me dire que je suis dans le même cas que d'autres et me gaver de somnifères, ils sont incapables de faire quoique ce soit pour l'instant.

La Serdaigle avait, bien évidemment, détourné le regard. Elle n'était pas adepte de ces jeux de garçons qui consistaient à se regarder et à se renifler le derrière pendant des heures.

- Tu as raison, ça n'a rien à voir, je m'excuse.

Elle savait Jude plus têtu que n'importe qui. Leur "dispute" à propos de la bourse d'Andrew lui revenait encore en tête. Dès qu'il se sentait d'humeur à "sauver" quelqu'un, il fallait faire des pieds et des mains pour lui signaler qu'on avait pas besoin de lui et elle n'avait, présentement, pas la force de s'essayer à cet exercice.

Une lueur de contrariété traverse le visage de Jude alors qu'il reconnaît, à contrecœur, la justesse des propos de Celonia. Une légère grimace échappe à sa volonté, témoignant de son acceptation difficile de la situation.

- Tu as raison.

Concède-t-il sobrement, mais avec une nuance de regret perceptible dans sa voix.

- As-tu des idées sur l'origine de cette épidémie et sur la manière de la contrer ? Tu es réputée comme la plus brillante de notre classe, après tout.

Face à l'impasse rencontrée dans ses recherches sur l'épidémie, Jude ressent une frustration grandissante. Ses investigations auprès du professeur de botanique et des infirmières n'ont mené à aucune piste sérieuse. Face à cette situation, une question cruciale se pose : devraient-ils envisager de contacter les médicomages pour obtenir de l'aide ? Mais avant d'agir, il aimerait avoir l'opinion de son amie érudite à ce sujet.

Le ton était redescendu d'un cran, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle regrettait, trop souvent, la susceptibilité causée par son état, mais tant pis. Le temps des regrets viendra après sa guérison, si elle vient un jour. Qu'il ait des regrets,
cela ne l'étonnait pas. C'était un mal invisible, un mal contre lequel tous les bons efforts de Jude ne pouvaient rien et la jeune fille imaginait aisément la frustration qu'il devait ressentir. Toutefois, la question de Jude sembla la réveiller brutalement. Ses yeux s'écarquillèrent et elle le fixa comme s'il venait de poser la question la plus bizarre du monde.

- T...Tu ne sais pas ?

Demanda-t-elle en balbutiant. L'information étant venue d'Abigail, il était effectivement possible que peu d'élèves soient déjà au courant. Elle prit une longue inspiration avant de trembloter, ce qu'elle allait dire la révulsait singulièrement.

- C...Ce sont des parasites, Jude ! De petites créatures, sales et ignobles en nous ! En moi !

Pour une fille aussi coquette, il était évident que cela relevait du drame. En dépit de tout, les efforts qu'elle faisait pour donner un aspect encore plus dramatique qu'il n'y paraissait à la situation suffisait à penser qu'elle n'était pas aussi fatiguée que ce qu'elle laissait paraître.

- Ils se nourrissent de notre magie! On devient comme des cracmols ! Et même si j'étais soignée aujourd'hui, je ne sais pas si je récupèrerai ce qu'ils m'ont pris.

Elle semblait singulièrement terrorisée par cette idée, et pour cause ! Celonia avait été une enfin émerveillée par la magie, qui la respectait et l'admirait plus que quiconque et voyait le travail de son père comme un spectacle absolument féérique. La sensation de sentir sa magie se faire siphonner petit à petit la mettait dans tous ses états, plus que la fatigue ou un quelconque autre symptôme qu'elle parvenait à parfaitement occulter au profit de sa "peur".

Dans cette situation complexe, Celonia se révèle une source d'information fiable et précieuse, dépassant en connaissances la plupart des personnes. Pourtant, la vérité qu'elle expose est déconcertante : l'épidémie est causée par de petites créatures se nourrissant de la magie. Une révélation horrifiante.

Sa confiance envers son amie est renforcée par sa capacité à fournir des détails précis sur cette situation alarmante. Cependant, la nature même de cette révélation est troublante, laissant un sentiment de vulnérabilité et d'impuissance.

- Non, je n'étais pas au courant.

Le blaireau n'a jamais supporté les personnes qui ne lavent pas les mains, comme John Carter. Ainsi, la simple idée d'avoir en lui un parasite le dégoûte profondément. Cependant, après avoir vécu une expérience aussi intense qu'un Diffindo des enfers l'année précédente, il semble mieux maîtriser la gestion de ses réactions face aux éléments répugnants que peut provoquer son corps.

- S'ils se nourrissent de magie ... Cela signifie-t-il que ses parasites meurt si toute la magie disparait ? Comment ont-elles survécus jusqu'ici ? et, surtout, existe-t-il un moyen de bloquer notre magie temporairement pour les affamer ?

Face à la panique de son interlocutrice, le Poufsouffle devait incarner la patience et le calme sinon tout était fini.

- Une plante, une potion ... ?

Jude posait de nouveau beaucoup de questions, mais Celonia n'avait de réponses à aucune d'entre elles. A partir de l'instant où on l'avait informée qu'elle était infestée de puces magiques, elle avait cessé de se poser des questions.

- Je n'en sais rien. Tout cela me paraît bien absurde, mais à ce stade...

Elle poussa un soupir, dépitée, avant de se gratter l'épaule. Elle regrettait sincèrement le temps où elle n'avait aucune idée de ce qu'elle avait et plus encore celui où elle était dans le déni.

- Les adultes sont au courant... Depuis au moins plusieurs jours de ce que j'en sais et rien... Silence total.

C'était un silence pesant et qui ne rassurait pas la jeune fille pour un sou. En l'état, elle était prête à s'accrocher à la moindre bonne nouvelle, mais rien ne venait... Si seulement elle était au courant qu'Abigail avait spontanément guéri de la chose, cela la rassurerait un peu.

Comme sa discussion avec Nymeria, les adultes sont bien inutiles et impuissants face aux problèmes. Plus rien ne l'étonne. Ce n'est pas pour rien que sa mère a probablement décidé de vivre loin de ce monde fou.

- Je vais mener l'enquête de mon côté. Dis-moi si jamais tu apprends quelque chose.

Mais parlons d'autre chose.

- Tu vois Alicia Keith, une Poufsouffle de notre promotion. Elle ne semble pas se plaire dans notre maison NI trainer avec personnes en classe.

Même s'il sait que son amie ne fait pas dans l'humanitaire elle reste son premier choix, quoi qu'en dise Eleanor.

- Elle semble ne vouloir parler à aucun Poufsouffle. Pourrais-tu aller lui parler pour savoir ce qu'il se passe pour améliorer sa vie ici à Poudlard ?

Ou l'exclure vers une autre maison mais Eleanor et Peter ne semblent pas de son avis à ce sujet.

Puisqu'elle venait de l' "épicentre" de l'épidémie, la jeune Harpis avait tendance à être au courant des choses un peu avant les autres, ce qui n'était pas spécialement pour la ravir. En effet, elle aurait préféré rester ignorante et "saine" plus longtemps.

- Je ne vais pas chercher à en savoir plus, mais si ça me tombe tout prêt dans le bec, je te le dirai...

Maugréa-t-elle, un peu dépitée avant d'écouter la suite de la conversation avec attention. Elle se tenait moins droite et plus "rabougrie" à cause des effets de la fatigue et son teint pâlichon la rendait, curieusement, plus expressive qu'à l'accoutumée. Elle hocha un sourcil étonnamment circonspect à l'écoute du discours de Jude tandis que son regard alerte s'élargissait doucement. Il est vrai qu'elle même connaissait peu de choses d'Alicia et elle n'aurait jamais pu imaginer que les causes de son mal être puissent être liées à un dégoût pour sa propre maison. Elle s'en trouvait doublement compatissante. D'une part parce qu'il était très aisé pour elle de comprendre pourquoi quelqu'un n'aimerait pas appartenir à la maison du blaireau, mais aussi parce qu'elle même s'interrogeait quant aux raisons qui avaient poussé le choixpeau à l'envoyer chez les bleus.

- C'est d'accord.

Dit elle finalement en adressant un regard à Jude avant de reprendre sa marche.

- Je ne te promets pas des miracles, mais si tu veux que je fasse quelque chose pour elle, j'essaierai. Elle poussa un soupir, anticipant déjà une éventuelle question de Jude quant à la nature de ses motivations. Je sais ce que c'est que de se poser des questions sur sa maison et de ne pas forcément savoir vers qui se tourner ça me grandira peut être, moi aussi.

Jude prend en considération les paroles de son amie avec sérieux, comprenant le désir de cette dernière de ne pas être impliquée davantage dans cette situation. Face à ses réserves, Jude hoche légèrement la tête en signe de compréhension.

- Merci.

L'expression fatiguée et plus expressive de Celonia ne lui échappe pas, témoignant des effets de la fatigue sur son visage. Ce contraste entre la réponse d'accepter de l'aider fut, donc, d'autant plus étonnante.

- Oh !

L'étonnement peut aisément se lire sur le visage du Poufsouffle. Pour tout dire, il ne s'attendait vraiment pas à ce que la Serdaigle accepte mais qu'en plus elle semble motivée par l'idée. Mais, plus que ça, Celonia semble délivrer des informations intimes sur elle-même ce qui est assez rare pour être notifié. Jude n'a jamais été dans le même cas qu'elle. Pour lui, il a très vite sû, que la maison Poufsouffle était la meilleure des maisons et, tous les jours, suffit à lui prouver que le choixpeau avait raison.

- Tu te poses encore des questions si Serdaigle est la bonne maison pour toi ? Tu as déjà pensé à changer de maison ?

Sûrement pour rejoindre Poufsouffle, sans aucun doute.

Les termes de l'oisillonne n'étaient pas négociables et elle se trouva ravie que Jude les accepte sans insister plus sur un sujet qu'elle ne parvenait plus à occulter, mais qu'elle oublierait bien volontiers. Se recentrant sur le cas de la poufsouffle rebelle, la question de Jude lui arracha un sourire, trop rare par les temps qui courraient.

- Changer de maison ? Non, c'est hors de question. Elle savait qu'elle n'aurait sans doute pas été trop mal à Serpentard, mais il y avait beaucoup de choses auxquelles elle n'adhérait pas forcément et qui étaient souvent inhérentes à la maison vert et argent. Pour la jeune Harpis, par exemple, la question du sang était une variable essentielle et à considérer, mais elle ne paramétrait pas non plus sa vie autour de celle-ci. Elle l'occultait quand elle le pouvait et l'évoquait quand cela devenait essentiel, ni plus, ni moins. Dans la même veine, elle n'était pas une grande amatrice de "bullying" et préférait des approches plus subtiles, en général... C'est simplement que je trouve que beaucoup de Serdaigles ne sont pas vraiment à l'image que je me faisais de cette maison. Elle pensa, naturellement, au fameux de la salle commune, Horacio, mais également à d'autres élèves. Même Irène, quoiqu'elle la trouvait amusante, voire inspirante dans une moindre mesure, n'était pas vraiment l'aînée idéale. En fin de compte, Arles en ermite solitaire et efficace, était peut être ce qui s'en approchait le plus, mais il était difficile de trouver un tel personnage inspirant d'une quelconque façon.

J'aimerais savoir de quelle façon la maison bleue m'aidera à exploiter mon potentiel. C'est le rôle de la répartition, après tout.

Jude écouta attentivement Celonia exposer ses réserves concernant sa maison.  Il comprend la perplexité de la Serdaigle face à l'écart entre la vision idéalisée qu'elle avait de sa maison et la réalité qu'elle découvrait. Depuis peu, le Poufsouffle commence à comprendre plus facilement au-delà des mots qui sont prononcés et que la plupart des gens, hormis Nymeria, ne disent les choses qu'à mi-mots ou de manière déviée. Une évidence pour la plupart des gens mais pas pour Jude qui, après plus d'une année entière à poser des questions à gauche et à droite, a commencé à mieux comprendre certaines mécanismes sociales. Heureusement, grâce à sa "peur" de tout le temps dérangé et sa façon d'être manière, lui a permis d'éviter bon nombre de problèmes l'année passée.

Bien sûr, Ariel lui avait parlé des maisons à Poudlard et vite fait le fonctionnement lors de leur fuite du village, dû à l'inquisition, mais il n'avait pas spécialement d'attentes donc comment être déçu ?

- Tu as raison, la répartition est censée nous guider vers ce qui pourrait mieux exploiter nos capacités. Chacune des maisons a ses particularités, mais parfois, ces caractéristiques ne reflètent pas pleinement ce que nous sommes. Pour moi, être à Poufsouffle, c'est davantage le travail acharné et la persévérance, mais le reste ne me définit pas vraiment.

Haussant les épaules il continue.

- Chacune des maisons possède des qualités, sauf Serpentard, donc j'imagine que tu peux développer ton potentiel, ou une partie de ton potentiel, dans chacune d'elle et puis...

Un sourire fatigué, mais pas épuisé comme pouvait l'être son interlocutrice.

- On a cours tous ensemble, toutes les maisons. Si les fondateurs voulaient vraiment séparer tout le monde en fonction des qualité, les cours ne devraient-ils pas être par maison ?

Elle aimait bien philosopher sur les maisons et essayer d'imaginer ce qui pouvait bien traverser "la tête" du choixpeau. Toutefois, c'était souvent des réflexions vaines et la jeune Harpis avait fini par accepter que certaines choses pouvaient, tout simplement, échapper à sa compréhension.

- Oui, TOUTES les maisons ont leurs qualités.

Pour poufsouffle, il fallait évidemment creuser très loin, mais l'existence d'Eleanor et de Jude témoignait que tout n'était pas forcément à jeter.

- Je ne sais pas, je n'ai pas la prétention de savoir pourquoi ils ont fait les choses telles qu'elles sont... Commenta-t-elle en hochant mollement les épaules avant de se souvenir qu'il fallait qu'elle demande quelque chose à Jude.

-Oh d'ailleurs... A propos d'Alicia, tu sais dans quels coins elle aime trainer ? Ce serait plus facile de tomber sur elle "par hasard" dans le château plutôt que de l'aborder en grande salle...

En effet la volonté des fondateurs est impénétrables et, de toute manière, Jude s'en moque.

- Je l'ai déjà vu trainée au troisième étage mais en vrai elle est dans notre classe, suffit juste d'aller la voir après les cours.

Le Poufsouffle avait aussi tendance à se casser la tête mais à présent tente des voies plus directes.

Un sujet lui brûle les lèvres, quelque chose qu'il doit avouer à Celonia mais ce n'est ni l'endroit ni le moment, encore moins lorsqu'elle est épuisée.

- Bon...

Un début de clôture de conversation ?

L'inquiétude se lit aisément sur le visage du Poufsouffle.

- Prends bien soin de toi. Si tu découvres quoi que ce soit, n'hésite pas à m'en informer. Repose-toi bien, Celonia.

Puis se mit en route pour de nouvelles aventures.

Jude, suivant les conseils de Nymeria, avait opté pour une cravate verte, rompant ainsi avec l'habituel attirail des Poufsouffle, tout en se fondant dans la foule du bal. Une clé précieuse se tapait doucement contre la doublure de sa poche, une clé de la "réserve", obtenue avec difficulté. Il la garde près de lui, conscient que cette clé était le symbole de leur entreprise risquée. Si jamais les choses tournent mal, il est prêt à endosser toute la responsabilité, pour épargner à Nymeria toute implication.

Cependant, ses pensées se détournèrent brièvement de leurs plans en voyant sa partenaire, "en crime" diront les mauvaises langues, marcher pieds nus. L'inquiétude se peignit sur son visage alors qu'il lui adressa ses préoccupations :

- Tu devrais faire attention, surtout en hiver. Tu pourrais attraper froid.

Sa voix, évidement, inquiet pour sa camarade.

L'arrivée du Poufsouffle sauvant la fille en rouge de ses pensées provoque les plissement de son visage dans un sourire assez chaleureux pour réchauffer les lieu, risette accentuée à la vue de la cravate portée par le prévenant cadet, rappelant à la fille en rouge de passer en vert. Ainsi d'un geste et d'un mot la trop courte robe rouge profond devient vert sapin et d'un autre la chevelure d'or devient de charbon, une Nymerya méconnaissable ou presque qui opine du chef pour elle-même, satisfaite du résultat. C'est après ce relooking express que l'adolescente répond par chuchotis:

- J'ai passée d'avantage de temps pieds nu dans la vase de décembre que n'importe qui en Grande-Bretagne, ne t'en fais pas pour moi Jude.

Un garçon aussi concerné par ses amis en mérite de bons, Nymeria va devoir se montrer à la hauteur d'une tache exigeante qu'elle se doit d'accomplir mais pour le moment c'est une autre qui les attend. Cependant rien ne presse, la blonde devenue brune se permet d'engager une conversation légère avant ce qui les attends:

- Le vert te vas étonnamment bien mais le rouge t'irais mieux encore. Ce que tu as fais ce matin.. Tu es l'ami que chacun devrait compter parmi les siens.

Jude avait délibérément choisi de revêtir la même teinte de cheveux que Jack Harlow, un Serpentard de sa promotion, non pas par admiration, vous vous en doutez bien, mais dans le dessein de semer la discorde. En prenant l'apparence d'un élève de la maison Serpentard avec qui il entretient une rivalité constante , Jude espère créer des problèmes pour cet autre élève au sein de l'école si jamais leur plan tombe à l'eau ou des difficultés devaient être rencontrés.
Difficile de ne pas s'en faire pour elle mais le Poufsouffle n'était pas du genre à insister mais il ne put s'empêcher de se souvenir de sa discussion avec Dante et de son regret de ne presque rien savoir ni sur l'un ni sur l'autre. Est-ce l'occasion de se dévoiler et d'en apprendre plus ?

- Tu retournes encore pendant les vacances, à cet endroit rempli de vase ?

Pour tout dire, le garçon n'a aucune idée de ce qu'à Nymeria a vraiment fait pendant ses vacances, leur discussion initial ayant changé radicalement de sujet.

Lorsque Nymeria le qualifie comme l'ami idéal, Jude se sent mal à l'aise, presque embarrassé. Le poids de ses propres doutes et de sa difficulté à s'apprécier lui-même rendent les compliments presque pénibles à recevoir, en temps normal. Mais, au fur et à mesure du contact avec la lionne, ces derniers deviennent presque appréciables.

- Je ne sais pas si j'aurais fais un bon Gryffondor. Dés que je l'ai vu s'en prendre à toi, te réduire au silence et t'enfermer dans d'épaisses cordes, mon corps a réagit instinctivement et tu aurais fais pareil pour moi, si les rôles sont inversés.

Nymeria utilise un meilleur vocabulaire que le sien. Il peut sentir la différence de niveau dans le langage, il espère un jour pouvoir répondre à ces métaphores par d'autres images. Aujourd'hui était la première pierre à l'édifice pour tenter de parler comme son interlocutrice.

- J'étais déterminé à ancrer nos paroles, échangées à la tour de l'horloge, pour qu'elles bravent le temps qui passe sans être emportées par les aiguilles.

Un peu maladroit, après tout il s'essaye à une nouvelle façon de parler.

Que faire d'un individu qui tente de refuser un compliment en tentant d'expliquer que ses réactions sont normales alors que le fait meme qu'il les trouvent normales est la raison de ce compliment.. Nymeria secoue doucement la tete de gauche à droite, le sourire en coin alors qu'elle se dis que rien ne sert d'expliquer à un oiseau comme il est exceptionnel de savoir voler, puis pose un regard sur son ami avant de répondre:

- Tu as fais une tornade de ces mots qui ne sont que du vent et si il est impossible d'être fier de ce que l'ont as pas accomplis, je ne suis donc pas fière de toi mais toi en revanche, sois le.

Une fois encore rien que des mots mais après tout, comme les formules magique modifie la réalité, la lionne se dis qu'à force de le dire l'esprit de Jude finira par absorber les vérités desquelles il se pense indigne. Est-ce le terrible fait de son impuissance lors de l'enlèvement de sa mère, les premiers mois passé au château comme membre de la Maison jaune à entendre en boucle par les mauvaises langues comme les blaireaux sont stupide ou simplement quelque chose d'inné tel la teinte des pupilles, la fille des paluds l'ignore et ne cherche finalement pas à savoir. Son ami est ce qu'il est et si les mots de la rouge ne parviennent à le convaincre, le temps finira par lui mettre l'évidence en pleine figure.

La troisième année finie par répondre à la question posée tout en commençant doucement à marcher en direction de la bibliothèque:

-J'y retourne tout les ans oui. Il y fait soit humide et glacial, soit étouffant et humide. Ca ne donne pas vraiment envie n'est-ce pas mais je suppose qu'un crapaud n'apprécie rien autant que son antre, quand bien même il existe des lieux plus propices à son bonheur.

Au souvenir des marais Nymeria est prise par ce sentiment nommé mélancolie car bien que le lieu persiste à exister, elle ne s'y sent plus vraiment comme chez elle. Afin de ne pas sombrer bêtement dans les sentiments malheureux la rouge reprend dans un autre registre:

-J'espère que Miss Moss vas bien. J'ai beau retourner la scène dans tout les sens j'ai du mal à voir comment cela a-t-il pu se passer aussi mal mais en même temps je ne vois pas comment nous aurions pu nous y prendre autrement.

Les mots de Nymeria avaient pénétré Jude en plein cœur. Son esprit s'était éveillé à ses réponses, à la profondeur de ses métaphores, dépassant même la sophistication des siennes. Ses paroles était digne de la plus grande des sages, bien plus que Sun. Pris au dépourvu par cette réponse inattendue, le garçon se retrouva plongé dans le silence, muré dans ses pensées. La lionne pouvait aisément percevoir l'impact de ses paroles, observant comment elles avaient touché Jude au plus profond de lui-même. Son regard semble vouloir éviter celui de la Gryffondor, pendant un court instant, avant de revenir à elle et exprimer un léger sourire en coin gêné. Ce fut la première fois de sa vie qu'il ne sût pas quoi répondre et préféra garder le silence. Un jour à marquer d'une pierre blanche.

Désarçonné, il prit un moment pour trouver ses mots. Dans sa réponse, la lionne fais référence au crapaud. C'était donc ça, l'adjectif qu'elle lui avait attribué lors de leur petit passage dans la forêt interdite.

- Et pourtant, même si ça ne donne pas envie, je suis curieux de voir cet endroit rempli de vases. Tout ce que j'ai connu ne sont que les highlands écossaises, qui ont le même climat qu'ici, même si la mer et les falaises me manque. Les choses doivent être bien différentes de Poudlard là-bas, non ?

Attaquer une personne innocente pour obtenir quelque chose n'était pas dans ses habitudes, et il n'avait aucune envie que ça ne le devienne, mais leur quête pour apprendre les Secrets du Conseil des Sorciers, qui auraient potentiellement un lien avec la disparition de sa mère, nécessitait des moyens radicaux. Pourtant, une culpabilité le rongeait, sachant que ses actions avaient affecté une personne ne possédant aucuns liens avec leur adversaire.

- Moi aussi j'ai des remords mais ce serait un mensonge de dire que j'ai hésité lorsque je l'ai vu lever sa baguette vers toi.

Commença-t-il avant de poursuivre.

- Nous cherchons juste à découvrir la vérité au sujet du Conseil des Sorciers et parfois les chemins que nous devons emprunter sont périlleux.

Sous cette façade de résolution se tapis une crainte que tout ce qu'ils faisaient, chaque choix. aient des conséquences insoupçonnées et que ça ne soit pas lui qui en paie le prix.
Tant que ses actions peuvent être justifiées par leur but, il se persuade qu'il peut avancer sans hésitation. Mais en vérité, c'est un château de cartes prêt à s'effondrer à la moindre remise en question, que s'est constitué le garçon.

Un château de cartes qui peut tenir aussi longtemps que le temps leur donne raison.

Des agitations de l'esprit de son jeune ami Nymeria ne vois rien, ses yeux ne peuvent en décrypter que la surface et ses remous, c'est à dire le visage du jaune ainsi que les expressions qui s'y forme. Mais lire sur un visage est parfois d'une complexité telle qu'il serait plus simple de lire l'avenir dans le marre de café alors la lionne ne suppose rien, ne fais qu'espéré que ses paroles ne sont la cause d'aucuns maux, d'aucunes blessures invisibles qu'elle ne saurai panser. A la question posée la troisième année ne fais qu'opiner du chef distraitement, penser maintenant à ce qu'elle as perdue -ce qu'elle n'as jamais eu en fait- serait une voie regrettable.

Des chemins périlleux dis Jude, tellement qu'ils risquent de les faire chuter là d'où personne ne reviens vraiment. La blondibrune y as penser et s'est persuader que cela ne fut pas le cas, s'est interrogée longuement sur le bien fondé de leurs agissements, as cru perde la tête qui tiens pourtant sur ses épaules pour de bonnes raisons, grâce aux piliers que sont les valeurs qui font d'avantage que l'animé, qui justifie sont existence.

-Le chemin pris était le mauvais. Miss Moss est innocente, si nous la comparons à un dommage collatéral.. Peut-être que pour le Conseil,  laisser périr des centaines des nôtres et enlever des mères de familles sont des pierres sur leurs propres chemins périlleux, des nécessités. Nous valons mieux que ça. Tu vaut mieux que ça.

La question est sérieuse et le ton utilisé tout autant.

- Ce matin ce n'était qu'elle mais qui connait le nom du prochain? Si nous acceptons de faire du mal à une, nous finirons par accepter de faire du mal aux autres et ce n'est pas envisageable. Que ce soit au nom de la vérité, à la gloire de la justice ou pour le plus grand bien.

La lionne s'en veut, instigatrice de ce bourbier mais tiens à ce que son ami sache qu'il n'est en rien responsable. Elle ajoute donc en appuyant sur chacun des morts:

- Tu as fais ce qui était, une fois de plus, la plus courageuse des décisions. Tu t'es montré loyal et brave mais ces idées n'ont rien à voir avec la justice.

Ne pas etre loyal au point de se trahir.

-Si je dois payer pour mes bêtises, et cela viendra crois moi, laisse moi régler la note.

Les choses auraient pu se passer différemment finalement si la sorcière avait pris le temps de se fouiller les méninges, de trouver l'évidence posée devant ses yeux depuis des années maintenant, de faire l'effort de ravaler sa fierté pour un instant.

- Nous allons sans doute rencontrer un obstacle ce soir, ce serai d'ailleurs étonnant que personne ne nous attende à la bibliothèque. Si tel est le cas il faudra que tu fasse ce que je te dis: fuir quitte à me laisser derrière. Ce n'est pas négociable.

Jude se met en marche direction la bibliothèque, une corvée l'attend et il serait dommage de manquer le rendez-vous avec madame Moss. Ces dernières semaines beaucoup de choses ont changé. La perte de reconnaissance de ses pairs Poufsouffle l'a mis dans une situation où il n'est pas en sécurité, d'autant plus qu'officiellement il n'a plus de baguette. Donc, il va devoir réagir en conséquences face aux menaces.

Furibond, la tête probablement pleine de pensées noires à l’égard de la vile Moss, le garçon ne faisait pas vraiment attention à où il mettait les pieds. Il fut alors percuté violemment, l’impact le faisant chuter sur son fessier. Tentant sûrement de se rattraper, il se fera une vilaine douleur au poignet droit.

- Ah! put-il entendre, reconnaissant la voix d’Alicia Keith. Déso… elle s’arrêta soudain, sa voix et la main qui s’apprêtait à lui être tendue. Tu sais pas regarder où tu marches?