Re: Un couloir sombre

- Mhh…

Il leva légèrement le menton, fixant le plafond décrépit.

- Peut-être bien… dans ce cas là, il n’aurait rien pu faire pour y échapper… Tu acceptes ça toi?

- Je n’ai pas le choix, c’est ainsi.

Il réfléchit un instant…

- Notre vie est déjà écrite, ainsi que notre mort…Certains peuvent voir ça comme une prison, un carcan dans lequel on nous met dès la naissance. Moi je considère ça comme apaisant, si quelque chose arrive, c’est que ça devait être ainsi.

Il finit en jetant un coup d’œil vers Sun, peut-être que lui ne voyait pas les choses ainsi ?

- Hmmm…

Un léger soupir, venant créer une légère buée devant son visage.

- C’est une perspective intéressante… mais j’ai une question ; qui tient la plume?

Il fronça légèrement les sourcils, à vrai dire le serbe ne savait pas trop comment les sorciers de cette contrée percevait ou non le Divin.

- Notre Créateur.

Il fixait Sun afin de capter son regard.

- Celui qui à créé le ciel et la terre, l’eau et la pierre, les arbres, les animaux, les sorciers, les moldus…

Il détourna ensuite le regard.

- Hormis ton prénom, je sais pas qui tu es, ni quelles sont tes idées, mais un jour, nous nous tiendrons tous devant notre Créateur et nous ferons face à son Jugement.

Il se sera tourné vers Alija lors de sa démonstration, une sorte d’étrange expression, au caractère ineffable, s’imprimant sur son visage sans pour autant en perturber les traits.

- Que juge-t-Il s’Il a narré nos vies jusque dans leurs moindres détails? Il ne ferait que se regarder dans un miroir.

- Ce n’est pas parce que tout était déjà écrit, que tu n’a pas été libre de tes actes lorsque tu les a accomplis.

Il soupira.

- Connait tu les effets du sortilège de l’avada kedavra ?

- Hmm, aura-t-il fait, pensif. De ses songes, il ne partagerait rien. Avada Kedavra? Non, ça ne me dit rien.

- On l’appel aussi le sortilège de la mort. Je ne te ferais pas de dessin. C’est un sortilège dont il vaut mieux taire le nom, car lancer un tel sortilège démontre non seulement d’une volonté inébranlable de mettre un terme à la vie de sa cible, mais plus que cela, d’un cœur rongé par la haine.

Il se taisa quelques instants afin de se remémorer ce que son père lui avait dit à propos de ce sortilège.

- Et surtout, de nombreux sorciers disent que l’Avada Kadavra est un sortilège non seulement de mort physique, mais de mort de l’âme, interdisant toute existence future à son destinataire. Je sais que dans cette contrée et dans beaucoup d’autres contrée sorcières, il est considéré comme le pire des sortilèges, un sortilège impardonnable.

Son ton était solennel.

- Mais moi, je n’y crois pas.

Il l’aura écouté tout du long sans jamais l’interrompre, pour simple réaction un unique battement de ses cils. Il prit alors une inspiration, comme s’il avait retenu son souffle, et posa une simple question.

- Tu n’y crois pas?

- Je ne crois pas que ce sortilège soit capable de détruire une âme. Nos pouvoirs sont grands, et comme le dirait le Directeur de cette école, nos pouvoirs sont nos seules certitudes dans ce monde…

Il marqua une pause.

- Dans ce monde. Et uniquement dans ce monde, pas dans celui de l’au delà.

Il hocha la tête.

- Ça m’a parfois traversé l’esprit… d’où venaient nos ”pouvoirs” comme tu dis. Mais je n’ai jamais exploré la question…

Il sembla étirer son bras droit, celui plié derrière son dos.

- Un mystère de plus dans ce monde, ou ces, du coup.

Il posa alors un regard indolent sur son camarade.

- Enfin, pour toi ça relève plus de la certitude.

Ils auront encore discutés quelques instants avant de se séparer au détour d’un couloir.

Baguette dans la main droite, sa main gauche posée sur la poche qui abritait son long couteau, Zverotić marchait droit pour remonter au hall d’entrée.

Comment, COMMENT le plan avait-il pu si mal tourner ? Qu’était devenue Celonia dans l’histoire ? Les pensées de l’Ashworth s’entrechoquaient et parasitaient son esprit qui peinait à réfléchir. Sa course le mena directement sur le Zverotić.

« - Où est-ce que ce putain de détraqué pourrait se cacher ? »

C’était plus une réflexion à voix haute qu’une véritable question.

. « - On va le choper et l’étriper. Comment il ose… Je vais passer au circu récupérer des affaires, et… J’vais aller vérifier le club. Il a pu l’emmener là-bas en voulant un lieu tranquille. Je ferai les tours adjacentes au passage. Tu viens avec moi ? Ou tu pars chercher ailleurs ? »

L’Ashworth sentait son cœur battre comme il n’avait jamais battu.

Alija s’arrêta, s’imaginant le pire, ce Shane et sa sale face de rat, en train d’intenter à la virginité d’Abigaïl..Une pensée inacceptable.

- Il n’y sera sûrement pas, c’est trop cramé. Et ça m’étonnerais qu’il ait un repère secret du style le Circularum, et si c’est le cas, les profs le trouveront avant nous.

Il répondait à James tout en le fixant mais c’est comme s’il voyait à travers lui….

- Il est sûrement dehors. Le domaine est vaste….mais Abi nous a dit que ces saloperies étaient luisantes, peut-être qu’il en égarera quelques unes…

Il reprit sa marche, bien que sachant qu’il serait sûrement impossible de retrouver Abigail. Il devait agir, ne serais-ce que pour contenir son élan meurtrier…

- Rejoint moi dans la forêt quand tu as fini, je serais entre la cabane du garde-chasse et le coin soit disant isolé…

Augustus sortit, Alija s'étant arrêté il ne tarda pas à arriver à leur hauteur

- EH attendez attendez je viens avec vous

Il était à présent sortit de l'antre protégée que constituait sa salle commune, il n'avait pas encore conscience du vrai danger qui courait, et c'était donc naturellement qu'en homme d'action, il allait participer à la recherche du kidnappeur

« - Très bien, je fais vite, fait gaffe à toi Alija. Et si jamais tu ne trouves rien au parc, viens me rejoindre dans les tours.»

Il savait pertinemment que le Serbe n’allait pas jouer la carte de la prudence s’il croisait la route de Shane. Lui non plus, d’ailleurs. Plus le temps passait et plus Abigail risquait de subir les vices de la captivité… Un cocktail de colère et de peur empoisonnait l’Ashworth qui se pressa de rejoindre le Circularum histoire d’économiser de précieuses minutes.

Peut-être que le club paraissait trop cramé aux yeux du Serbe, mais Shane lui paraissait assez étrange pour décider d’élire domicile entre ses murs. Après tout, cette histoire d’enlèvement rappelait au Serpentard les regards et les mots qu’avaient pu lui envoyer l’aiglon. James s’en voulait terriblement de ne pas avoir insisté plus longtemps auprès d’Abigail pour l’en éloigner. Il comprenait maintenant que le ressentiment qu’éprouvait constamment Shane n’était que de la jalousie… Tout s’éclaircissait au fur et à mesure… Mais il était peut-être déjà trop tard. Cette pensée lui bouffait les tripes.

Il partit en ignorant complètement Augustus dont il laissait la charge au serbe.

Avant que l’écossais ne se soit complètement éclipsé, le serbe lui aura adressé ceci : « - Jaaaaameees ! Celonia ! Trouve la, assure toi qu’elle va bien ! »

Il aura ensuite tourné sa tête vers Augustus, qu’il aura dévisagé durant quelques secondes. Alija était visiblement de plus mauvaise humeur que d’habitude, un brin de folie animait son regard...Il reprit sa marche dans un mots. En soit, il n’avait pas ordonné à Augustus de ne pas le suivre.

Augustus regarda la scène puis se mit à suivre Alija, ils étaient un peu bizarres a l'ignorer mais il ne se posa pas plus de questions que ça, tant les autres questions étaient plus importantes.

- Tu connais celonia ? Elle s'est fait attaquée aussi ??

Autant il ne connaissais pas tant que ça abigail, autant il appréciait celonia, c'était un ami et donc une personne précieuse. Hors de question donc de ne pas intervenir dans cette histoire.

- Je sais pas, mais elle était avec Abigaïl…. Aura-t-il répondu machinalement. Ils se dirigeront jusqu’au grand hall.

L'oisillonne s'était mise en cage. La jeune Harpis s'aventurait avec une détermination calme dans les couloirs sombres qui entouraient la salle commune de Serpentard. Les murs de pierre rugueuse semblaient absorber la lumière, créant des recoins obscurs qui suscitaient une certaine appréhension chez la jeune sorcière et embrasait chacun de ses sens. Son pas, d'habitude léger et assuré, résonnait maintenant dans le silence du couloir, chaque survivance d'écho témoignait de son effort pour surmonter le sentiment ses appréhensions. Les torches vacillaient faiblement, jetant des ombres dansantes dont le pâle reflet s'éteignait dans les yeux avisés de la jeune fille, comme si elles cherchaient à lui montrer des fragments de secrets oubliés.

Elle cherchait à s'acclimater à cet environnement étranger. De faire de ces dédales sombres et de ces recoins rebutants des sauvegardes à son esprit. Pourquoi ? Elle seule le savait. Les murmures lointains des élèves et les bruits sporadiques de Poudlard s'éteignaient progressivement alors Celonia s'engouffrait dans cette exploration éternellement nocturne. Malgré le sentiment d'inconfort initial, elle commençait à trouver un équilibre entre l'étrangeté de l'environnement et sa propre appréhension.

L'étrangeté du peu familier endroit commençait doucement à séduire sa curiosité qui partait voguer tantôt vers une sculpture, tantôt vers de simples interstices où il lui semblait cligner une nuance digne d'intérêt. Elle devait le reconnaître, l'atmosphère de l'endroit était atypique, mais elle avait quelque chose en plus, quelque chose dont on pouvait se complaire.

Les échos lointains d’une conversation parvinrent aux oreilles de la bleue. Elle semblait assez animée, mais difficile d’en discerner le sens. Celonia était libre ou non de s’en approcher.

Alors que la jeune Harpis continuait sa petite aventure, un fragment de voix vint caresser ses tympans. Cela faisait maintenant longtemps que les bruits de la surface ne résonnaient plus et elle s'étonna quelque peu de détecter ce qui ressemblait à un brouhaha. Qui pouvait être à l'aise au point de tenir un tel ton en cet endroit ? Elle avança d'un pas feutré (elle commençait à avoir de la bouteille) vers ce qui ressemblait bien à une conversation.

En maîtresse des assassins et de la discrétion, Celonia commençait à s’avancer dans les tunnels, guidée seulement par son ouïe.

- Sérieux, vous êtes pas sympas… fit une voix féminine, entre la lassitude et la résignation.

- Mais tu t’es vue toi?

- Pf!

Cela semblait être une conversation entre trois filles. Au vu des voix, elles devaient avoir à peu près l’âge de Celonia… à vrai dire, la bleue avait l’impression d’avoir déjà entendu ces voix… l’une d’entre elles appartenait à Daniela Edwards, elle en était quasi certaine!

- Nan mais là vous abusez… vous avez copié mon devoir de botanique et vous avez fait croire au prof que c’est moi qui ai triché!

- Nan mais regarde là celle-la à nous accuser de triche!

- T’as pas honte?

- …

Les engrenages de la psyché de la Harpis se mirent à vriller, fouillant dans ses souvenirs, tentant de comprendre le pourquoi du comment de cette situation… Un vague souvenir lui revenait, le professeur Bagamba qui s’énervait contre une élève… peut-être avait-elle été satisfaite intérieurement de voir sa tourmente, peut-être même n’avait-elle pu réprimer un petit sourire, ou peut-être avait-elle eu pitié pour elle? Pitié pour cette élève accusée de triche, mais apparemment victime d’un coup monté, qui n’était autre que… Winona.

Les colère du professeur Bagamba étaient aléatoires et fréquentes. Aussi, se souvenir de l'une d'elle en particulier pouvait s'avérer être un exercice particulièrement difficile. Pourtant, en cet instant, les méninges de son cerveau s'animèrent de flux dont la fluidité était telle que le fil de ses souvenirs s'était avéré aussi aisé à exploiter qu'un fil ouvert. Effectivement, voir Winona se faire engueuler avait, sans doute, éveiller une petite et perverse satisfaction dans l'esprit de l'oisillonne, mais cela s'arrêtait là. Certes, la jeune fille était quelque peu jalouse de celle qui s'était accaparée le coeur de Daniel et John, la privant de deux cavaliers potentiels, mais tout de même... Ce n'était pas une raison de la haïr, si ?

Pour le reste, la voix de la pimbêche en chef, Daniela Edwards, sonna comme une offense à ses délicats tympans. Sa clique de mégères en devenir lui conférait une certaine nausée et, surtout, la jeune Harpis trouvait ça hautement offensant de ne pas encore avoir été prise pour cible par celle-ci !

Que faire ? Elle n'en savait rien, il lui manquait des informations, mais faire un choix ici lui permettrait de s'attirer les faveurs d'une des deux parties. Toutefois, elle voulait en savoir plus avant de prendre une décision définitive. Elle continua donc d'approcher des voix, comptant sur ses légendaires talents de ninja pour s'assurer l'anonymat. Avant tout, elle souhaitait savoir combien de personnes accompagnaient Daniela.