Re: La Grande Salle

Peter le seul pervers narcissique notoire de Poufsouffle passa lui aussi par le champ de vision d'Eleanor, avant de s'asseoir plus loin.

De l'autre coté de la grande salle, derrière la table des professeurs, le professeur de Malpas qui avait préalablement bu une potion de beauté, se contemplait dans le miroir tout en se faisant coiffer par un peigne enchanté. A sa droite, une plume enchantée signait à la chaîne des autographes qu'il comptait envoyer en fin d'après-midi à certains de ses lecteurs.

Arles entra dans la grande salle pour prendre un rapide repas du soir avant de retourner s'entrainer lorsque son œil fut attiré par un motif pour le moins bigarré: les bottes de Fidel Dadis BAGAMBA.

— Bonsoir professeur. Dit il après s'être approché tandis que Dadis marchait surement lentement près des tables pour que ses bottes soient le plus ostentatoires possibles. Excusez moi, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer vos bottes. De quelle peau d'animal sont elles faites ?

Une emprise mais pas celle escomptée, il était juste un aimant à greluches qui ne désiraient que s'accaparer un peu de sa gloire au sein de sa maison. Un soupire et elle continua d'observer ce qui se passait avant que son regard soit détourné par la prestance du professeur Bagamba. Elle se demandait bien ce qu'il pouvait avoir encore en tête, certainement quelque chose qui dépassait toute logique encore une fois.

Sinon, Eleanor ne vit rien lui permettant de se faire un jugement clair sur la situation. La table des serpentards était pleine de jeunes hommes et femmes arrogants, dominants, chacun dans leurs tranches d'âge. Deviner le coupable, était comme deviner le serpent qui nous avait mordu dans un nid rempli de noeuds de serpents.

Le professeur s'arrêta tout souriant, bien content que quelqu'un lui fasse enfin une remarque sur ses nouvelles bottes.

- Oh, monsieur Rayne, nul ne peut échapper à votre œil observateur...Pourtant votre professeur s'efforce d'être le plus discret possible, ma modestie, ma noblesse et mon absence de CONCUPISCENCE dicte mon chemin, ma ligne, mon sentier, mon horizon à ne pas rechercher LES BIENS DE CE MONDE ! S'exclamait-il en levant les bras...

Il reprit son calme.

- Je me ferais cela dit, modestement une joie modeste de vous répondre.

Son sourire ne l'avait guère quitté.

- Il s'agit de bottes en peau de dragon-serpent, un animal très très très rare qui existe dans de nombreuses teintes avec le devant dragon et l'arrière serpent, mais il ne faut pas les confondre avec les serpents-dragons qui eux ont le devant serpent et l'arrière dragon dans les même teintes, tout comme il ne faut pas confondre les punaises magiques de lit et les punaises de lit magi....enfin heum je veux dire....NE CHANGEZ PAS DE SUJET RAYNE !

Le professeur semblait gêné par quelque chose...Comme quelqu'un qui vient de faire une gaffe.

- Ce n'est pas parce que ces bottes coûtent....LA MOITIE DU DOMAINE !!!! Criait-il en prenant bien soin d'élever la voix en tournant sa tête vers la table la plus proche afin que tous entendent qu'il portait des bottes hors de prix....

- Que pour autant cela signifie que votre professeur manque de modestie présentement...

Rayne écouta avec intérêt l'explication quelque peu alambiquée du professeur BAGAMBA, plissant légèrement les yeux au fur et à mesure du cheminement logique de la démonstration. Il ouvrit légèrement la bouche comme pour se préparer à parler mais fut envoyé dans les cordes par le professeur qui changea de sujet.

— Ah, hum... Loin de moi cette idée professeur, rassurez vous. En tous cas, si je puis me permettre, vous devriez comme vous diriez "rassembler, concentrer, emmagasiner, coaliser, regrouper, compilationner" toutes ces connaissances dans un second volume de votre livre sur l'Afrique. Ayant lu le premier avec attention je n'ai pas trouvé mention de ces créatures, mais j'aimerais en savoir plus à leur propos.

Bagamba étant relativement imprévisible, Arles préférait encore jouer la sécurité en reprenant les mots de son professeur en utilisant ses talents d'imitation qui n'étaient plus à démontrer.

Le professeur opina du chef tout en tapotant la paume de sa main sur le front d’Arles…

- Je vois que vous avez de la CABÈÈÈZE bien DURE !

Il s’arrêta, laissant le crâne de son interlocuteur tranquille.

- J’étais justement en train de rédiger l’essai intitulé guide et histoire de l’évolution et de la reproduction des dragons-serpents et des serpents-dragons en Afrique par Fidel Dadis Bagamba la montagne de M’Banga-gallatou…Avant de me retrouver professeur ici à Poudlard…

Arles pu remarquer la triste mine du professeur à l’évocation de son statut de professeur, sûrement l’Afrique lui manquait. Mais le professeur reprit bien vite d’un ton plus joyeux et disons plus « académique ».

- Voyez-vous, Rayne, il existe en Afrique des milliers d’espèces de serpents et une grosse dizaine d’espèces de dragons. Par la concluante il existe donc une multitude de croisements de dragons-serpents et de serpents-dragons. La théorie de DADIS est que lorsque que l’on REMONTE au premier accouplement d’une espèce, le haut du corps, où se trouve le cerveau, le cervelat, le cortex cérébrale et le coeur, est la résultante d’un géniteur mâle tandis que le bas du corps où l’on retrouve la croupe ou plus vulgairement le POPOTIN, résulte là d’une génitrice femelle. Les serpents-dragons auraient donc un ancêtre primaire mâle serpent et femelle dragon et vice et versa. Le SAVANT Dadis la montagne de lumière en la personne de moi-même appuie cette théorie par le fait que lors de la reproduction entre dragons-serpents et serpents-dragons, j’ai personnellement constatationné que dès lors que mâle est serpent-dragon alors l’enfant est serpent-dragons et vice et versa encore une fois.

Le professeur s’arrêta et…tira la langue. Visiblement il était assoiffé. D’un geste de la main, il fit venir à celle-ci, tel un aimant, le verre d’eau d’un élève de Serdaigle de 5eme année. C’était le verre d’eau de de Benjamin Brilliant, l’ami de Connor. Le professeur se désaltéra en vidant le verre d’une traite. Il renverra ce dernier, vide, à son propriétaire mécontent, puis reprendra :

- Je pense continuer mes recherches car cette terre occidentale est dotée de quelques espèces de serpents paléartiques, notamment les serpents d’eau…

Le professeur se pinça le nez en souriant, comme s’il était fier du jeu de mots qu’il venait de réaliser, il trouvait en effet cocasse de parler de serpents d’eau après avoir bu un verre…d’eau…Mais malheureusement, ou plutôt heuresement pour Arles, n’étant pas dans la tête du professeur de botanique il ne pouvait deviner la raison de ce sourrire, il ne put qu’entendre le professeur s’auto-congratuler à voix basse :

-Olalala Dadis que tu es trop fort, trop trop fort, mais oui c’est clair…!

DING DING DING ! Arlès plissa machinalement des yeux tandis qu'il se faisait tapoter la tête par le professeur Bagamba et écouta un - long - moment ses explications d'une clarté proportionnelle à leur auteur. Il eut l'heur d'admirer la déconfiture régnant sur le visage du très luisant Benjamin Brilliant à la grâce de l'accalmie provoquée par la petite pause verre d'eau du professeur BAGAMBA, à l'issue de laquelle il ne saisit effectivement pas l'habile jeu de mots du puits de science africain.

— Oh je vois, merci beaucoup pour ces explications professeur. J'ai hâte de lire votre essai en tous cas. N'hésitez pas à écrire de nouveau afin de nous faire découvrir à tous l'immense diversité de la faune africaine qui personnellement m'intéresse grandement. Sur ce je... ne vais pas vous déranger plus longtemps...

- Dadis en déduit que vous vous portez volontaire pour l'aider à débusquer des serpents géants dans la forêt dîtes interdite ? Ce n'était pas vraiment une question...

- Votre curiosité, votre enthousiasme, votre volontariat et votre promiscuité viennent de rapporter 5 points à votre maisonnette !

Le mage noir commença à quitter Arles tout en lui annonçant :

- Nous commencerons le braconnage ce week-end ou le week-end prochain !

Fait rare, Arles écarquilla les yeux, non pas à l'annonce des points gagnés, mais de la proposition insistante du professeur BAGAMBA.

— Un entrainement spécial... Contre des créatures géantes... Dans la forêt ? Murmura t-il pour lui même

Comme sous le coup d'une étincelle, quelque chose dans son regard s'embrasa, et un sourire d'excitation fendit son visage.

— Avec grand plaisir professeur, je vous remercie pour cette proposition.

Si Dadis n'avait rien à ajouter, lui même s'en retournerait à ses occupations, à savoir manger rapidement avant de retourner s'entraîner avec une ardeur renouvelée.

Eleanor débarqua dans la Grande Salle après sa journée de cours avec cette fois un autre objectif que simplement manger, elle avait dit qu'elle parlerait à cette Alicia qui était une cadette hostile à ses camarades et qui ne semblait pas vouloir s'intégrer à ceux de sa maison, ce qui avait pour conséquences de l'isoler. En tant que bonne aînée elle voulait lui venir en aide, alors du regard elle rechercha la jeune sorcière qui devait manger seule.

Ne l’ayant jamais réellement côtoyée, Eleanor aurait du mal à la reconnaître de vue… Néanmoins, ce qu’elle vit à la table des poufsouffles avait de quoi intriguer: seules deux personnes étaient attablées - un petit gros qu’elle reconnut comme Oliver Fulham, et une jeune fille qui semblaient serrer la mâchoire. Oliver s’adressa à la fille.

- Tu peux me passer l’assiette de lard s’il-te-plaît?

Pour réponse il reçut un regard mauvais et une réplique pleine de fiel.

- Dégage de là gros porc, t’as pas assez mangé déjà?

Oliver souffla, coutumier des insultes sur son poids, avant de hausser les épaules.

Eleanor soupira en voyant la scène, Oliver était facilement reconnaissable et avait sa petite réputation. Quand à l'autre qui mangeait avec lui, en une phrase elle comprit que c'était très probablement cette Alicia. La rousse alla donc s'installer avec ses deux cadets, passant au passage l'assiette de lard au fin gourmet.

- Ce n'est pas une façon de parler aux autres.

Elle espérait que sa réputation suffirait à calmer un peu les ardeurs de la colérique sorcière pour pouvoir commencer une conversation un peu plus calme.

- Je ne pense pas que tu aimerais qu'on te parle comme ça aussi.

Alica sursauta légèrement, surprise par l’arrivée d’Eleanor. Se tournant vers cette dernière, elle lui jeta un regard noir, pas le moins du monde intimidée par une aînée.

- Qui t’as sonnée toi?

Elle regarda Oliver, puis Eleanor, puis Oliver, avant de glisser sur le long banc pour commencer à s’éloigner d’eux.

Bien que son comportement commence déjà à un peu l'agacer, Eleanor garda son calme même si son ton était maintenant plus froid.

- A force de te comporter comme ça tu vas finir complètement seule. Je ne pense pas que tu aies envie de passe ta scolarité comme ça.

La rousse l'avait évidemment suivi en se décalant elle aussi, elle ne comptait pas lâcher le morceau comme ça aussi facilement.

- Comment tu t'appelles ?

En même temps elle observa la jeune fille pour voir ses réactions.

Alicia se contenta de froncer les sourcils et de grogner, tentant de s’éloigner encore plus ; Eleanor allait bien finir par arrêter de la suivre, non?

Tel un animal apeuré, Alicia semblait bien compliqué à apprivoiser.

- Enchantée moi c'est Eleanor.

Malheureusement pour sa cadette elle n'arrêta pas de la suivre.

- Tu sais je suis juste là pour faire ta connaissance et parler un petit peu.

De plus en plus d'élèves commencent à subir une étrange fatigue magique. Cela commence à alerter le corps enseignant, mais on ne sait pas encore de quoi il s'agit. Des bruits de couloir courent, on entend que les capacités magiques des "malades" pourraient être affectés si on ne trouvait pas rapidement la cause de ce problème.

Les théories courent dans tous les sens dans les esprits et les bouches des élèves... Maladie magique ? Malédiction ? Et si le témoignage de Marlon Tooner était vrai et que les moldus pouvaient vraiment annuler la magie ?...

Qu'importe les maladies, Lewis mangeait.

Epargnée par le mal qui affecte ses camarades, pour le moment, Nymeria passe le seuil de la grande salle à grands pas qui la mène tout droit en direction de Lewis Rosen. Bien qu'elle ne le connaisse pas personnellement le quatrième année est assez haut en couleur pour s'être fait remarquer par tous au cours de sa scolarité, le garçon semble par ailleurs être le centre du noyau dur de la communauté Poufsouffle.

La rouge se place donc auprès de lui sans respecter de distance sanitaire mais préfère tout de même piocher une miche de pain au fond du contenant qui les.. Contient.

- On dit que les Poufsouffle prennent cinq repas par jour, lequel est-ce?

Lewis était présentement à table avec quelques uns de ses soldats, notamment Arthur Bell de 4eme année, ainsi que Randolph Agrippa et Tommy Evernott qui étaient dans la classe de Nymeria.

- C'est vrai ?! Rétorqua il à Nymeria avec de grands yeux avant de se tourner vers ses camarades. Vous avez entendu ca ? Cinq repas ? Pourquoi on en prend que trois ?

- Je crois qu'elle se moque de nous ! Répondit Tommy

- Elle nous informe je pense. Répondit Lewis.

- Oui elle nous informe c'est sûr grâce à elle on va pouvoir plus manger. Renchérit Arthur

- Tu te moques de nous ? S'enquit Randolph Agrippa

L'esprit de groupe de la maison jaune n'est pas que rumeur, la lionne s'adresse à un seul et en voilà une volée qui réponde. Pour une raison quoiqu'oncques l'image d'une nuée d'abeille vient à l'esprit de la blonde qui assène un coup de dent au morceau de pain avant de répondre, la bouche à demi pleine:

-Pas de moquerie c'est promis. Si j'avais la capacité d'engloutir cinq repas par jours soyez surs que je n'y manquerais pas.

Après les mets disons "audacieux" des Trois-Balais la nourriture du château font l'effet d'un verre de miel après une gorgée de vinaigre. Sans passer par quatre chemin Nymeria entre dans le vif du sujet:

- C'est une bonne chose que vous soyez en groupe, il faudrait en faire une habitude. Il as des gens dans cette école qui ne vous souhaite pas du bien.

Parce qu'il est impossible de ne pas imaginer une pomme lorsqu'on ne veux pas en imaginer une, Nymeria ne peux retenir un coup d'œil appuyer en direction de la table des serpents.

- Ah bah ouais, dit Tommy

- Ca va alors

- C'est bon le pain, affirma Arthur Bell en prenant lui même du pain

- On est fortiches on va pas se laisser faire mais oui je le sais les serpentards veulent notre tête ils sont fous ! Il y avait même Ana qui avait fait un dessin de nous morts tu te rends compte ? Moi je trouve que c'est très grave en tous cas mais tout le monde il s'en fiche mais c'est pas grave on les vaincra grâce à notre amitié. Dit Lewis, visiblement très sûr de lui.

-Oui bien sur, un groupe soudé..

Comme dans un roman mal écrit, la fille des marais cesse soudainement de parler. Le nom cité lui parle, il as flotté dans l'air durant plusieurs conversations différentes avec des interlocuteurs différents, un peu à la manière de Jo Le Marron plusieurs dizaines de mois auparavant.

- Anna Williams, de cinquième année? Je ne la voyait pas comme ça..

Pas de Anna Williams connu, encore moins en cinquième année mais Nymeria est en pleine enquête et ne peux se permettre de questionner frontalement les possibles informateurs.