Les serres de Poudlard

-"Merci, bonne chance à toi aussi."

Surtout quand elle se rendrait compte dans quelques jours qui accompagnerait James au bal... Elle s'en alla.

Il croisa donc les deux derniers braves sans leur accorder moult attention et se dirigea vers la source desdits jets, plissant les yeux par reflexe au cas où il se prendrait un jet d'eau dans la gueule.

— Bonjour professeur ! L'interpella t-il à travers la serre. Je vous dérange ?

Toujours par reflexe, il baissa un peu la tête, voyant bien le coup venir où, attiré par sa voix, le professeur se tournerait vers lui et l'aspergerait.

Arles se redressa, ayant effectivement été mauvaise langue. Le fait que les serres aient été désertées étaient une aubaine.

- Ah ! J'essaierai d'être bref dans ce cas: En fait, je m'entraine depuis mon arrivée à Poudlard, tous les jours, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, je pensais avoir progressé, mais quand j'ai vu... le déroulé des évènements dans la forêt, j'ai compris que j'avais encore énormément à apprendre et que je n'y arriverai pas seul. Pour être le meilleur, il faut apprendre du meilleur, et votre magie m'impressionne, qu'il s'agisse de vos sortilèges, de votre transformation où des arcanes africaines permettant d'incanter sans baguette. A ce titre, j'aurais aimé savoir si vous acceptierez de m'entrainer. Contre rétribution évidemment, que ce soit en vous aidant aux serres ou dans la Forêt.

Arlès baissa un instant la tête suite à la question de Dadis, troublé. Les raisons, il y en avait plusieurs, mais le fait que Bagamba force Rayne à se poser la question du pourquoi rappela à Arlès l'ensemble de ses objectifs. Son but le plus immédiat n'était que le prélude à sa quête finale, celle pour laquelle il avait commencé à forger son corps et son esprit avant les évènements l'ayant mené à Poudlard.

— C'est pour être Libre, professeur. Un ami m'a dit un jour: « Ne t’excuse pas, sois meilleur. Ne regrette pas, réussis ». Alors pour être libre, je dois être meilleur et ne jamais échouer. Je veux vivre libre, indépendant, de sorte à vivre sans regrets en explorant le monde et en faisant face à ses dangers, pour qu'aucun moldu, mage noir ou serpent géant ne détourne mon regard de l'horizon. C'est plus qu'un but, c'est ce qui m'anime.

La lueur qui brillait dans les yeux de Rayne était inhabituelle, lui qui avait d'ordinaire les yeux si fermés. Fidel Dadis Bagamba en savait assez, non pas sur la magie, mais sur la vie, pour comprendre que cette lueur n'était autre que le reflet de l'âme illuminant les pupilles d'un homme qui exprimait son Rêve à voix haute.

Rayne se tenait droit, bras dans le dos. Je n'ai pas tant parlé que ca, pensait il... Il écouta le professeur, la verticalité, il y était habitué. Un livre de cuisine ? La puissance de Bagamba viendrait elle de cette cuisine africaine ? Arles sentit une goutte de sueur poindre dans son dos tandis qu'il comprenait de quoi il retournait.

— Cuisiner ? Je...

Je vais le tuer, se dit le Serdaigle en se saisissant des deux livres le teint livide, je vais le tuer à coup sûr. Je ne sais même pas faire une potion de première année. Je ne sais pas faire chauffer de l'eau sans en foutre partout, et il veut que je créé quelque chose de comestible ? Même en y mettant tout mon être, il va finir par terre, se tordant de douleur en se cramponnant le ventre, jurant devant tous les dieux qu'il veut que tout cela prenne fin, pour rendre l'âme avec de la mousse aux lèvres. Les cuisines, les elfes, ils vont m'aider. Je vais traduire, ils vont cuisiner. Oui.

— J'y vais tout de suite. Je... vais faire cela.

Il se tourna et, s'il n'était pas retenu, partit en courant en direction du château avec son plan en tête, tellement paniqué par cette demande qu'il ne réalisera qu'au retour - les bras chargés d'un plat de mafé made by les tops chefs de Poudlard - que le professeur le prenait un peu pour son larbin. Mais les frissons ressentis par cet Avada Kedavra lui rappelèrent vite que c'était là un moins mal s'il pouvait en retour progresser plus vite.

Le Serdaigle écouta la nouvelle tirade de l'excentrique professeur, et passa par tout un éventail de réactions, d'une esquisse de sourire nostalgique lorsque le professeur évoqua "le catalyseur c'est vous", au sourcil arqué à la mention de la Terre plate pour finir par l'écoute attentive lorsqu'il expliqua la logique des vitamines. Il attrapa la fiole de Red Jumbo qu'il reconnut, puisque le professeur lui en avait déjà donné une dans la Forêt, qu'il n'avait d'ailleurs pas eu le temps de boire puisqu'ils avaient été interrompus par le concierge avant que les évènements ne s'enchainent. Il en aurait donc une deuxième pour booster d'autant plus cette vitamine D. Quand au soleil... il plissa les yeux avant de regarder le ciel... Il avait une idée...

— Bien compris, merci beaucoup professeur. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps dans ce cas.

S'il n'avait rien à ajouter, Arles quittera les serres après l'avoir salué comme dû