Le stade de Quidditch

Il put l'attraper.

- Hmm. Dites m'en plus.

Alors, il tenta de le renvoyer après sa réponse dans laquelle il expliqua son idée plus en détails.

- Ma foi, vous n'avez pas mieux à foutre ?

Il le rattrapa avec la queue de son balai, puis contrôle du torse avant de le réceptionner avec le pied et le garder dans son creux.

- Des jeux ? Alors que les moldus sont à nos portes ?

Ironique pour un obsédé invétéré du quidditch... Il regarda James un instant, le garçon était sans doute silencieux, il ajouta alors :

- J'ai quoi en échange ?

James lui aurait bien fait la morale, mais il y avait un certain rapport de force qui l’en empêchait. Le serpentard n’était pas du genre à bousculer la hiérarchie établie si cette dernière était inébranlable.

« - Euh… Je ne sais pas… »

L’écossais espérait que l’amour du sport allait suffire, ou même la possibilité de repérer de nouveaux talents sur balai… Il se sentait un peu perdu, maintenant.

« Qu’est-ce que vous voulez ? J’ai… un gallion, ou peut-être je peux vous rendre un service si vous avez quelque chose en tête… »

Pris au dépourvu, L’Ashworth réfléchissait à comment convaincre son professeur.

- Un gallion ! HA !

Ses sourcils se haussèrent dans un mouvement d'étonnement feint, exagérément théâtral.

- Vous ne voulez pas me payer en bons sentiments pendant que vous y êtes ? Bon, c'est entendu.

?... Il s'approcha lentement avec son balai, tendant la main pour le gallion.

Cela lui faisait mal d’accepter ce marché, mais James - à son âge - jugeait ses projets plus importants que l’argent. Surtout qu’il était très compliqué pour lui d’en avoir la valeur. Cela viendrait plus tard.

« - Vous vous doutez bien que je me balade pas avec des gallions dans les poches, professeur… »

Si l’écossais s’efforçait à respecter Henry, son intérieur jugeait fortement le cupide qui se tenait face à lui.

« - Mais merci beaucoup, je vous ramène cela dès demain ! Vous verrez, vous aurez l’occasion de repérer de nouveaux talents ou peut-être certains élèves s’intéresseront au Quidditch grâce à cela. Allez, je ne vous embête pas plus longtemps. »

Si tout était dit, James s’en irait après avoir salué son professeur. Le lendemain, il reviendrait avec le gallion promis. C’était compliqué, mais son idée avançait et verrait le jour.

Il fit une moue de déception avec un bruit de succion salivaire.

- À demain Ashworth.

Et pourtant, ce n'est pas parce que le couvre-feu n'est pas en vigueur qu'il ne faut pas rester caché. Les étudiants sont généralement à l'abri, en hiver, au château mais ce n'est pas le cas de deux protagonistes de la soirée.
Difficile de distinguer quoi que ce soit dans la pénombre. Heureusement, ils avaient établis un code d'une phrase à finir pour pouvoir se reconnaitre. "Lorsque le serpent se mord la queue ..." commence-t-il.

La phrase jetée innocemment en l'air à l'approche du Gryffondor, la fit tressaillir alors qu'elle était perdue dans ses pensées et qu'elle n'avait alors pas remarqué son arrivée. Aussitôt, María chercha la suite logique que William avait imposé -ce code étant bien entendu son idée- avant que quelques secondes après, elle ne répondit, trop vite et trop forte.

-"Les blaireaux dansent !"

Satisfaite d'avoir au moins trouvée la suite sous pression.

-"Prêt ?"

"Je suis toujours prêt" Convaincu que c'est Maria, vu qu'elle a répondu correctement au code, il se mit sur son balai et commença à s'envoler, doucement dû à la pénombre, vers les cerceaux. "Du coup, le pari, si je gagne tu me dis un secret sur toi et si tu gagnes, tu veux savoir quoi en fait ?" la testerais-t-il ? Sûrement !

-"Tu ne t'en souviens pas ?"

Il semblait à l'Infante qu'ils avaient déjà dessiné les contours de ce petit duel de Quidditch amical.

"Ah si, je m'en souviens ! Tu veux savoir comment garder une aussi belle chevelure malgré le vent et la neige" dis-t-il de manière taquine avant de reprendre plus sérieusement "Tu sais bien que je n'ai qu'une parole"
Son regard se dirige à présent vers les cerceaux "qui commence en gardien ?"

-"C'est cela oui."

Son air faussement blasé était trahie par le petit sourire qu'elle affichait après la plaisanterie de son camarade.

-"Comme tu veux ... Le choix m'importe peu."

Bien que gardienne n'était clairement pas son rôle de prédilection.

Le Gryffondor ne répondit que par un petit rire à la remarque de la Serdaigle "Je vais faire gardien. Les règles : cinq tirs chacun, après on échange. Celui qui a le plus marqué dévoile son secret" dis-t-il avant de se mettre rapidement en place prêt à défendre son territoire tel un lion qui défend sa tanière.

Ce fut la grande surprise pour le Gryffondor. En effet, le rôle de gardien n'est pas celui qu'il privilégie lors des entrainements avec Jack Goodman. Maria n'a marqué que deux fois. C'est avec un sourire radieux, que la Serdaigle ne verra probablement pas dû à la pénombre, que les places sont échangées. La nature taquine du Gryffondor s'éteint pour ne plus laisser que place à la conversation et préparer ses meilleurs tirs : C'est l'occasion ou jamais d'avoir un secret sur la capitaine des aigles.

En lançant sa première balle, il entend les cris de Jack Goodman lorsqu'il rate un tir, pour finalement marquer une première fois. Suivit d'une seconde, troisième et quatrième fois. Mais son cinquième lancée parvint à être arrêté par la prodige de Serdaigle.

4-2. Victoire pour William.

"Quel match ! J'ai hâte de savoir ce que tu vas me dire" dis-t-il de manière taquine à son adversaire du jour.

Stupeur, surprise et malédiction. Alors que le quatrième tir lui échappait des mains pour filer au but derrière elle, l'Infante n'en revenait pas, sans doute comme le Gryffondor qui sans doute tout heureux de sa victoire lui permit de ne pas se faire humilier en n'arrêtant aucun tir. Le jeu aurait voulu qu'elle félicite son adversaire mais elle ne put s'y résoudre alors qu'elle se rendait compte de ce qu'elle allait devoir révéler. Heureusement la rougeur la prenant aux joues était au moins cachée par le soir et William, certes pourrait peut-être le deviner, mais au moins ne fût pas un témoin direct de cette gêne et la chaleur de ces picotements était contrebalancée par la fraîcheur de la nuit écossaise.

-"Et bien ... j'... j'...."

Nouvelle grimace d'hébétude pour María, atteinte de bégaiement soudain dû prendre sur elle et après une inspiration et quelques secondes pendant lesquelles elle dût chasser un ange, elle se lança d'un coup en fermant les yeux, comme si cela atténuerait les sentiments l'animant à présent.

-"JecroisquejaimeTravistoncoéquipierdecinquièmeannée."

Le timbre de la voix, inconsciemment, bas et le débit très rapide, William n'aurait peut-être pas compris.

"Je-haha-Quoi ?" William se gratte l'arrière de la tête. Il pensait que la Serdaigle allait lui dire un secret nul et pas avouer son crush "Tu veux qu'on aille se poser là-bas ?" Dis-t-il en montrant les bancs au sein du Stade de Quidditch. En chemin il ne dira rien, pas tout de suite. Cherchant de l'inspiration dans les étoiles, il ne regarde toujours pas Maria.

"Travis mets toujours des chaussettes dépareillés et il est né le 11 septembre" commence-t-il avant de poursuivre "Plus que ça, il m'a défendu et rassuré quand y'avait des sales rumeurs sur ma gueule l'année passée"

Toujours gênée elle avait baissé quelque peu la tête en fixant le sol. "Ne m'oblige pas à répéter s'il te plaît..." lui aurait-elle répondu petitement avant d'hocher la tête doucement et de se mettre à marcher aux côtés du Gryffondor, son balai à la main.

-"Oui, il est vraiment gentil et ... mignon."

Le dernier mot était plus murmuré. Aussi William pourrait peut-être comprendre le comportement singulier de l'Infante à chaque fois que les deux équipes se croisaient sur le terrain pendant les entraînements.

-"Ça ne m'étonne même pas de lui qu'il ait voulu te défendre, il est comme ça avec tout le monde, j'ai remarqué."

Conclura-t-elle.

Coup dur pour William. Il pensait avoir la côte et que c'était lui qu'elle matait mais, encore une fois, il a eu tort sur toute la ligne. Peiné, mais altruiste, il répond tout de même à son interlocutrice. "Ouais, il a dit que toute façon chaque année on accuse quelqu'un de différent de sang de bourbe et que ça allait finir par se tasser" L'année dernière n'était vraiment pas une bonne période pour le Gryffondor et les rumeurs n'en étaient qu'une infime partie.

Malgré la douleur de s'être fait des idées, le lion souhaite le bonheur de tous et toutes. "Tu veux que je lui demande s'il voit quelqu'un en ce moment ?"

Bien sûr, si l'Infante aimait les rumeurs, elle se gardait bien de prendre position ou bien de rediffuser ce genre de rumeurs là, dans une société où tout ou presque était régi par le sang, elle ne pouvait volontairement participer à l'ostracisation d'un élève par ce biais.

-"Et il a raison, malheureusement."

Elle hocha, un peu trop rapidement la tête sans doute, bien loin de savoir les ressentis du pauvre garçon sur ce qu'elle venait de lui avouer. Mais un pari étant un pari...

-"Je ... Je ne ... Je ne sais pas si une bonne idée..."

Lui avouera la jeune adolescente peu après, elle n'avait pas envie que son "secret" se sache et surtout que Travis le sache.

"Ouais, cette école est malade parfois, si tu veux mon avis" Il ressent une pointe de douleur sachant qu'elle est attachée à quelqu'un d'autre. Pourtant, il réalise que son bonheur passe avant tout, même si cela implique de mettre de côté ses propres désir sentiments. Toujours, visage rivé sur les étoiles, il continue de parler.

"Autant savoir tout de suite comme ça tu pourras passer à autre chose s'il a déjà quelqu'un. Non ? Tu comptes faire quoi sinon ? Rester secrètement amoureuse de lui sans jamais rien faire ?"

Ne pouvant qu'acquiescer aux dires de William, l'adolescente assise à ses côtés ne se contenta d'hocher les épaules quelque peu fataliste: ils ne pouvaient pas y faire grand chose hélas, ces ideaux étaient trop profondément ancrés dans les mœurs.

María se tourna ensuite vers le rouge, déglutissant, mal à l'aise, ne sachant que trop répondre à cela. Forcément elle était un peu apeurée de connaître les réponses à ces questions, car se complaisant largement dans cette situation lui convenant.

-"Eh bien... je ... je n'.. ça ... " S'empêtrant dans des explications qui ne vinrent jamais, elle lâcha subitement. "Je ne suis pas aussi courageuse que vous les Gryffondor !"

Maintenant c'est à la Serdaigle d'être gênée. La vapeur s'est bien inversée tandis que le Gryffondor semble reprendre contenance plus le temps passe. "Vaincre la grande Maria Esperanza au Quidditch ça c'est courageux" déclame-t-il pleiin d'entrain et, au passage, en rappelant sa victoire dont il est très fier même si, au fond on sait tous que ni Maria, ni William, sont des gardiens talentueux et que c'est plus une question de chance. Mais sa bonne humeur prend bientôt un ton morose. "Et puis, s'il est déjà pris ou il te dis non, c'est pas grave. Vous êtes pas vraiment amis donc tu n'as rien à perdre" contrairement au Gryffondor l'année passée qui a subis une grande perte. "Même pas dans la même promotion ni dans la même maison que toi, donc tu ne devras pas supporter cette gène chaque fois que tu la verras" puis s'arrête un instant avant de poursuivre "euh ... quand tu le verras, je veux dire".