Re: Le parc

James se releva dans la foulée, suivant son némésis, qui, au final, ne lui avait jamais vraiment rien fait d’autre qu’un bon coup de pied dans les côtes.

« - Disons que… Hum, imaginons que tu puisses, d’une manière ou d’une autre, te procurer de la littérature moldue… »

Même si les rumeurs n’avaient jamais été fondées, un élève de la même promotion que Johannes avait forcément des doutes sur ses origines. Mais James n’accusait pas, ne franchissait pas la barrière de la supposition. Tout cela n’était que… Du business.

« - Moi je connais quelqu’un prêt à payer, régulièrement. On se voit une fois par mois, tu me donnes un livre, je te donne une pièce, et on en parle plus. Si l’un de nous deux parle… On est tous les deux morts et enterrés. »

Les yeux de l’écossais ne quittaient pas la silhouette du Vermaat, qu’il jaugeait comme il pouvait.

Voilà qui aiguisait sa curiosité, mais par souci de confidentialité il retint les nombreuses questions qui lui brûlaient les lèvres.

-Tu penses à quel genre de livre ? Je suis désolé mais il va falloir que tu sois plus précis.

Jo avait l'impression de devoir arracher toutes les informations à James. Soit celui-ci était réellement inquiet, soit il cachait bien son jeu. Que les bouquins moldus soient mal vus, d'accord, mais au point d'être "morts tous les deux" ? Son cerveau turbinait et retournait la situation dans tous les sens.

Peut-être que chez les jaunes la littérature moldue était seulement mal vue, mais chez les verts, c’était bel et bien prohibé. Mais Johannes ne pouvait deviner ce genre de détails qui lui échappaient.

« - Histoire, que ce soit des vieux empires à la société actuelle, philosophie… Ce genre de livres. Alors, c’est oui ou c’est non ? »

Il ne fallait pas être idiot pour comprendre que leur "relation" serait purement professionnelle, James ne cherchait évidemment pas à se faire un ami. Il souhaitait seulement que tout se passe bien et que tout le monde soit content à la fin… Ce qui n’était pas gagné.

Il regarda autour de lui, des fois que le débile de l'autre coup soit encore là à laisser traîner son oreille.

-Je vais me renseigner. Les détails, on peut éclaircir ça plus tard.

Quelques idées commençaient à lui venir.

-Je reviendrai t'en parler. Si pas de nouvelles dans deux semaines, c'est mort.

James hocha la tête, gagnant un semblant de sourire.

« - Très bien, merci Johannes. À la prochaine du coup. »

Il rejoignit des camarades dans le parc, laissant Johannes rentrer au château de son côté.

Tout cela avait donné à Jo une sacrée migraine. Il partit de son côté, pensif.

- J’espère que ton ami aime le froid, sinon on ne risque pas de le trouver ici…

Une manière de rappeler à James qu’il détestait le froid.

« - N'importe qui de sensé aime le froid, Alija. »

Du fin fond de l’écosse, cela n'avait jamais dérangé James.

« - C'est un serdaigle, brun et encore plus grand que toi. »

Il marchait donc sur le chemin du parc, regardant à droite à gauche à la recherche d'Arles.

Nulle trace d'Arlès dans le parc, s'ils demandaient à d'autres élèves, en particulier de l'âge du Serdaigle, ils apprendraient qu'il était assez rare de le croiser et que personne ne savait vraiment ce qu'il trafiquait en dehors des cours, et qu'il n'apparaissait qu'en coups de vent.

- Je suis peut-être pas quelqu’un de censé mais je…

Oh et puis zut, pas la peine de finir ma phrase se disait-il, en effet le manque de sommeil lui avait fait perdre sa langue « caustique » comme disait Lucian Gaunt. Le serbe dégaina sa baguette et la pointa sur James.

- Revigor !

James fit de même. Tant pis pour les sacs, ils avaient trop souffert pour revenir en arrière maintenant. Si les professeurs n'agissaient pas, eux allaient le faire.

« - Tu penses que les serres vont être désertes à cette heure ? »

Les Revigor, particulièrement bien réussis (surtout celui d'Alija) requinquent temporairement les deux amis. Ils le savent: ce n'est que temporaire, et le contrecoup risque d'être rude vu leur condition.

Il se sentait bien mieux…vraiment mieux…Alija sera donc bien plus calme pendant le laps de temps durent lequel le sort sera actif. Peut-être auraient t-ils du commencer par la ? Mais le serbe savait que dans quelques heures la fatigue allait revenir, il ne fallait surtout pas que ça se produise….

- À cette heure il doit y avoir juste quelques élèves. Il y a beaucoup moins de pots de plantes carnivores magiques qu’il y en avait il y a quelques semaines, car à un moment il y en avait facilement deux dizaines par Serres, mais il reste toujours plusieurs pots par Serres…Donc si on a de la chance on trouve une ou deux serres vides et on met toutes les pots qu’on peut dans nos sac. Sûrement 3 ou 4 MAXIMUM par sac. Ou alors on rentre dans une serre et ni vu ni connu on on en prend une ou deux chacun, personne va nous calculer.

Il se mit à marcher dans la direction des serres.

Lui aussi allait mieux, ce sentiment était indescriptible tant leur état était déplorable au quotidien.

« - Une chacun feront l'affaire. On finira nos nuits au Circularum le temps que nos dortoirs soient nettoyés. Normalement ça ne devrait pas tarder, j'imagine que les profs vont bien se bouger à un moment. »

- Allons-y.

Ils allaient donc aux serres.

https://inquisitionem.forumactif.com/t632p25-les-serres-de-poudlard#20454

L'hiver avait fait son nid et il était devenu rare d'apercevoir l'oisillonne traîner au dehors. Elle regrettait singulièrement cet état de fait, mais toujours affligée, comme la plupart des autres élèves, par cette fichue maladie qui refusait de se calmer, elle préférait plutôt rester au coin du feu et éviter de prendre des risques. Les rares fois où elle sortait, c'était pour s'entraîner un peu à la pratique, mais sa "fatigue magique" avait tendance à venir vite, trop vite pour qu'elle ait le temps de faire quoique ce soit de satisfaisant.

Toujours un peu dépitée, elle s'en retournait vers le château d'un pas tranquille.

Couronne fixée sur la tête, et cape en fourrure sur le dos, la belle déambulait aux cotés de son acolyte verte, et vit au loin Célonia, qui arrivait vers elles. Surtout, elle avait remarquée sa mine dépitée et tel un aimant, la belle gryffondor s'approcha de Célonia pour l'interpeler...

-Hey ma belle, tu en fais une triste mine...tout vas bien ??

La belle brune avait bien sûr suivie son acolyte, elle n'avait pas de cape en fourrure mais tenait une petite ombrelle brodée en cachemire vert et noir pour la protéger des quelques flocons de neiges qui tombaient sur le domaine. Elle posa ensuite sa main droite sur l'épaule de la grande Epidia, vint fixer Celonia puis ajouta d'un air compatissant :

- Tu peux tout nous dire ma chérie n'hésite pas...

Peut être un peu trop perdue dans ses pensées, elle ne vit pas tout de suite arriver ses deux aînées. Pourtant, il faut dire que l'une des deux était particulièrement difficile à rater! Celonia ne se souvenait pas avoir jamais vu des élèves aussi grandes! Une seconde arriva, elle semblait tout aussi avenante que la première, peut être même un brin trop, mais la jeune Harpis ne s'en formalisa pas sur l'instant ; Tout le monde était un peu bizarre ces temps ci, elle la première. Ses lèvres s'entrouvrirent un instant alors que son regard considérait la Selwyn, puis la Flint.

- Oh... Désolée si vous ai fait de la peine ! Dit elle en souriant, un peu gênée. Est-ce qu'elle tirait vraiment une tête de six pieds de long ? C'était possible après tout. C'est juste qu'entre les punaises et l'approche du bal je dois être un peu anxieuse !

Celonia était toujours très amène et peut être plus encore avec ses ainés, mais sa voix trahissait clairement la déception personnelle et un brin sentimentale qu'elle subissait et il n'était pas difficile de deviner la source de cette aigreur enrobée de guimauve.

Alors que le pauvre Aslan se balade tranquillement dans le parc en songeant une fois de plus en sa vie, sa grosse misère ou encore son fardeau, comme il aime l'appeler,il remarque trois adolescentes non loin, son expérience récente avec les individus du sexe féminin lui indiquant qu'il faut absolument les ignorer, sinon un énième malaise gronde en perspective, voir bie pire... C'est pourquoi il marche droit devant lui l'air de rien.

La grande Epidia baissa légèrement sa nuque, et la redressa aussitôt suite à la réponse de Célonia...

- Anxieuse pour le bal ??? Haaaaaaaannn !!

La jeune femme sembla choquée et son doux visage se renfrogna si bien qu'elle peinait à camoufler les résidus de haine qui venaient se mêler à son ton bienveillant...

- C'est encore à cause d'un garçon c'est ça ??!

L'ombrelle de la jeune femme tremblota, comme si la révélation avait faillit lui faire lâcher celle-ci des mains...

- Oh oui Epidia, je reconnais là une fille déçu par les hommes...

La sang-pure tendit la poignée de son ombrelle à son acolyte puis fouilla dans un petit sac en cuir de centaure, duquel sortie une friandise qu'elle tendit à leur petite cadette de la maison des érudits.

- Mange ça ma belle, ça va te faire du bien... Azura arborait désormais la même mine tristounette que Célonia...

- Dis nous tout, c'est qui ce garçon ??!

Ni Azura ni Epidia n'avait repérée le jeune Aslan. Heureusement pour lui ?

C'est qu'elles étaient drôlement curieuses ces deux-là! Celonia ne se révélait qu'assez rarement et la conversation la faisait un peu sortir de sa zone de confort. Ce n'était peut être pas plus mal, finalement, car Celonia voulait revenir sur les points qui lui avaient fait défaut jusqu'à présent. Toutefois, elle ne put s'empêcher de remarquer la mine plus qu'étrange que tirait Epidia. Avait elle, elle aussi, était déçue par le bal ? Impossible ! Des filles comme ces deux-là ne pouvaient pas avoir du mal !

-C...C'est pas un garçon en particulier... C'est plutôt tous les garçons.

Balbutia-t-elle, un peu déstabilisée par l'océan d'empathie qui lui était soudainement voué. Elle se saisit de la friandise qui lui était tendue et adressa un sourire reconnaissant à la Flint.

- Merci ! Elle marqua une légère pause, contemplant la friandise un instant avant de reprendre. Je pensais que quelqu'un m'inviterait, mais personne ne l'a fait... J'avais même une belle robe de prête pour l'occasion, alors ça me rend un peu triste.

Elle se décida finalement à avaler la sucrerie généreusement offerte par la Serpentard.

Peut-être un peu trop empathique, les yeux de biches de la grande blonde étaient grand ouvert, elle ne comprenait vraiment pas comment cela était possible alors que...

- Tu es toute belle ! Comment est-ce dont possible ?? Au vu de la couleur de ta robe il est certains que tu es aussi très intelligente...

Telle une grande sœur, Epidia passa sa main sur le dos de Celonia et se mit à le lui caresser, comme pour la consoler...

- En plus à ton jeune âge, tu as déjà compris que les garçons ne valaient rien ! Sauf... Un petit sourire se dessina sur son visage angélique...

-...Sauf les hommes capables !!!

La verte rendit son sourire malicieux à la rouge, puis gratifia à nouveau la bleue de toute son attention...

- Ma jolie, tu sais ce que c'est un homme capable ??