Re: Salle commune des poufsouffles

Il rit.

- Alala Eleanor...

Puis se rassit d'un bond.

- Bon. Ecoute moi bien... tu sais les grandes familles de sang-pur sont connues pour tuer les membres de leurs propres familles lorsqu'ils tentent de mêler leurs sangs ne serait-ce qu'à des sang purs pas assez purs à leurs yeux. Et ils restent souvent impunis, sinon toujours. La famille Black est au pouvoir au Conseil des Sorciers depuis quoi, un siècle ? Plus encore ? Ils font peu ou... prou... - c'est comme ça qu'on dit ? Ouais, peu ou prou ce qu'ils veulent. Et pourtant, même eux ont une sorte de vénération, ou je ne sais pas, une forme de peur peut-être... de... de la famille Gaunt.

Il fit craquer ses doigts.

- Lucian Gaunt, en plus d'avoir un soutien politique indéfectible, est un génie de la magie. Il est en 6ème année, mais il est en vérité plus vieux que moi. Et même s'il avait mon âge, si c'était moi d'aujourd'hui, contre lui d'il y a 3 ans, je sais sans le moindre doute qu'en duel, je n'aurais aucune chance. Il a rejoint Poudlard il y a 3 ans pour faire Merlin sait quoi. Enfin je m'égare... Je veux dire, il a une considération pour la vie assez particulière tu vois, et peu de risque d'être puni... et... et je me demandais Eleanor... est-ce que t'es vraiment prête, à quoi, 15 ans ? A mourir, ou voir des amis mourir, pour te venger d'un vulgaire maléfice, certes humiliant.

Il eut un rire nerveux.

- Je parle beaucoup... mais... si encore on était sûr qu'il était le responsable. Qui oserait même l'accuser dans sa maison ? Et honnêtement, je ne pense pas qu'il soit derrière cette histoire. Il n'arpente pas des nuits durant, les cachots de Poudlard pour terroriser des poufsouffles. Il y a autre chose, et Lestrange, Black aussi sans doute, le couvrent. C'est ça qui me fascine, j'aimerais savoir, c'est ma lubie personnelle, ma curiosité, le serdaigle en moi... Mais au fond, c'est sans importance. Les délires ésotériques des Gaunt, les histoires de supériorité de sang, et encore plus les clash de gangs de Poudlard, tout ça, c'est vain. Face à la vraie guerre.

Sa mine était devenue fermée, sérieuse.

- On joue à la coupe des maisons putain. On joue à la coupe des maisons. De 11 ans à 17 ans, on joue à la coupe de la maison, alors que putain, des mioches moldus hauts comme 3 pommes apprennent à manier des fusils dans l'espoir de nous éradiquer...

Il émit un lourd soupir, et s'agrippa au fauteuil, cherchant à enserrer quelque chose, comme pour s'ancrer dans le monde, pour ne pas disparaître, pour garder consistance.

C'est avec une certaine surprise qu'Eleanor écouta Peter réciter son monologue tant c'était rare de l'entendre parler autant d'un coup. Et c'est avec beaucoup d'attention qu'elle retint chaque information qui lui était donnée. Si avec le temps elle avait compris à quel point Lucian Gaunt pouvait être dangereux, jamais elle n'avait imaginé que ça pouvait être à ce point. Le pire étant qu'il avait la force qui allait avec. Si ça ne venait pas de Peter lui-même, elle n'aurait jamais cru quelqu'un qui lui dise qu'il existait un sorcier bien plus fort encore que lui. Et c'était sans parler de sa famille qui était même une terreur parmi les leur.

La rousse ne prit même pas le temps de répondre négativement aux questions sur ce qu'elle était prête à sacrifier, et notamment sa vie, tant ça paraissait couler de sourcer. Bien évidemment elle n'était pas prête à mourir ou à perdre qui que ce soit. Et ça même pour des raisons qui pourraient être bien plus importantes encore qu'une simple vengeance. En bref se frotter à quelqu'un comme le Serpentard voulait dire mettre sa vie en jeu et rien que ça les plaçait tout deux dans un monde différent. Et si ce n'était pas lui et bien c'était sûrement pareil pour d'autres aînés de la maison verte. C'était ridicule d'avoir pu penser qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Son préfet avait raison, le jeu 'en valait absolument pas la chandelle.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire tant les paroles du duelliste provoquaient bien des réflexions chez la jeune sorcière mais c'était finalement le point final de ce long discours qui fut le plus marquant. C'était la première fois qu'elle l'entendait s'exprimer sur ce qui le préoccupait. La guerre était un sujet qu'elle s'était toujours évertuée à laisser de côté en restant dans sa bulle à Poudlard, sûrement car c'était trop effrayant de prendre conscience qu'une telle horreur se passait juste à côté. Mais forcément pour quelqu'un comme Peter qui allait très bientôt rejoindre le "vrai monde" ça devait occuper une place dans ses pensées. Ses propres problèmes lui paraissaient bien dérisoires à cet instant.

- Tu as raison c'est ridicule.

Ils avaient bien des leçons avec le professeur Strife mais ce n'était pas ça qui allait les aider à améliorer la situation, tout juste à survivre en cas d'attaque.

- Je dois t'avouer que c'est une réalité que j'ai toujours fuis tant ça m'effraie et que le combat semble perdu d'avance.

Pour avoir bien connu le monde moldu Eleanor savait la différence abyssale qu'il y avait en terme de nombre et même d'armement. N'importe qui pouvait instantanément utiliser une arme à feu et tuer sans le moindre soucis là où les étudiants de Poudlard sortiraient en sachant enrouler des cordes autour de quelqu'un.

- C'est pour ça que j'aurais aimé d'être d'autant plus préparée au moment de quitter Poudlard.

Ce n'était pas une combattante et n'en serait probablement jamais une mais pourtant il y avait des affrontements qu'on ne pouvait pas éviter. Et le jour où ça arriverait la Poufsouffle doutait franchement d'être prête à quoi que ce soit. Après une poignée de secondes de pause elle lui demanda :

- Tu comptes t'impliquer dans cette guerre ?

La rousse ne connaissait pas Peter totalement mais elle savait qu'il n'était pas du genre à rester les bras croisés quand on s'en prenait aux siens. Dès lors ça lui paraissait plausible que oui. Sa question était prononcée avec une pointe d'inquiétude qu'elle ne pouvait pas dissimuler.

Il s'accouda lentement et posa sa tête sur son poing, le regard fixé sur un point à l'horizon. Après quelques secondes, il répondit :

- Je le suis déjà. Et j'aimerais que tu me... que tu nous rejoignes. Tes talents d'alchimistes... ta proximité avec le professeur Newcourt, ton accès à la réserve d'ingrédients de Poudlard, celle de l'apothicaire... Ce seraient tous des atouts particulièrement utiles chez les Lucioles.

Il la regardait désormais droit dans les yeux, la mâchoire serrée, laissant apparaître toutes les démarcations anguleuses de son visage. Il semblerait que Peter était plutôt au fait de la situation d'Eleanor, et qu'il lui faisait confiance... comme personne ne lui avait fait confiance auparavant. La plus curieuse des choses dans cette situation était peut-être finalement comment la conversation avait pu prendre une tournure aussi... abrupte ? Il apparaissait tout de même que Peter avait un instant hésité à faire cette invitation. N'était-il pas sûr qu'il devait accorder sa confiance à Eleanor ? A moins qu'il avait une forme de scrupule à impliquer les autres dans cette guerre pourtant inévitable.

Il détrôna sa tête de son poing, et s'enfonça en arrière dans son fauteuil, toujours les yeux rivés sur la jeune fille.

Un silence s'installa pendant plusieurs secondes alors qu'elle prenait le temps d'imprimer les mots qui venaient de lui être dis avec beaucoup de surprise, son visage n'en cachait d'ailleurs rien. En l'espace d'un instant Peter venait de lui révéler son accointance avec les Lucioles tout en lui proposant de les rejoindre. A aucun moment Eleanor ne s'était imaginé rejoindre un tel groupe, elle ne s'était d'ailleurs jamais imaginé participer à une guerre tout court. Si œuvrer pour le bien de la cause sorcière pouvait être séduisant, il ne fallait pas oublier tout ce que ça allait impliquer et qui serait lourd à porter. Dès lors qu'elle dirait oui la jaune deviendrait automatiquement une criminelle aux yeux du Conseil des Sorciers et toutes les conséquences que ça pouvait impliquer. Sans oublier que tout ce qu'elle ferait serait dirigé dans le but de tuer... Même si elle ne serait pas sur le terrain, ça n’amoindrirait pas sa responsabilité. C'était impossible de donner une réponse pour le moment tant il y avait d'inconnus et de détails à prendre en considération. Finalement sa voix vint casser le mutisme dans lequel elle était.

- Je... Je ne peux pas te répondre.

Eleanor était en tout cas touchée que Peter lui accorde sa confiance comme ça. Et il avait raison puisque jamais elle ne révélerait le secret qui venait de lui être dit. Un peu comme si elle essayait de rattraper le blanc laissé juste avant, c'est avec une certaine vitesse qu'elle débita bon nombre de questionnements qui lui passaient par la tête.

- J'ai besoin d'en savoir plus. Quels sont vos projets à terme ? Combien vous êtes ? Qu'est-ce qui nous attend nous sorciers et qu'on ne sait pas ? Quelle est ta place dans tout ça ? J'ai tellement de chose à te demander.

La rousse avait besoin de concret et de savoir exactement dans quoi elle pouvait potentiellement s'embarquer. La jeune sorcière se leva et commença à faire les cents pas en ne lâchant pas Peter du regard.

Il ferma les yeux, longuement... puis aspira tout aussi longuement.

- Notre projet est de détruire l'Inquisition, prendre la tête d'Oliver Cromwell et... éventuellement les têtes des traîtres sorciers à ses côtés.

Il déglutit.

- Nous sommes de plus en plus nombreux. L'incident de Ludsanagh n'a pas ébranlé notre volonté, nous sommes plus déterminés que jamais et... ce qu'il nous manque dans l'état ce sont des alchimistes capables. Au reste, sois plus précise, je peux répondre à beaucoup de tes questions, peut-être pas toutes, mais demande moi...

Des questions il y en avait plusieurs mais Eleanor commença avec deux pour ne pas étouffer le pauvre Peter.

- Est-ce qu'on doit s'attendre à ce que l'Inquisition arrive sur Poudlard et Pré-Au-Lard bientôt ? Et comment on peut les vaincre avec leur artefact qui annule la magie ?

Peut être que c'était ce pour quoi les potions seraient aussi importantes. Pour le reste c'était deux questions essentielles pour parfaire sa décision. Déjà de savoir si un affrontement était inévitable dans leur région et surtout si il y avait un moyen de contourner l'impressionnant équipement que possède l'Inquisition. Se lancer dans un combat perdu d'avance n'était pas pour la séduire spécialement mais Peter ne semblait pas douter que les Lucioles puissent faire avancer la cause sorcière.

- Bientôt ? J'en sais rien. Mais c'est à prévoir. Quant à leur artefact... la logique veut qu'elle ait ses limites. Sinon on serait déjà tous morts, tu ne penses pas ? Et puis... on pourrait avoir d'autres armes que la magie si... par exemple... t'apprenais à concocter autres choses que les potions de beauté de merde de Newcourt...

Il eut un court rire nerveux, avant de lever la main et secouer la tête comme pour s'excuser d'avoir manquer de respect à son professeur chéri, et aussi sans doute lui dire qu'elle n'avait pas besoin de faire une remarque dessus.

- Et on peut t'apprendre.

Eleanor fronça effectivement les sourcils en entendant Peter mal parlé des potions de Newcourt et avait déjà commencé à ouvrir la bouche pour protester mais se ravisa en le voyant se rattraper et surtout évoquer l'apprentissage de nouvelles recettes à son arsenal. Il fallait avouer que c'était un argument qui lui plaisait tant elle avait soif d'apprendre de nouvelles préparations qui seraient autrement plus utiles que beaucoup qui étaient enseignés à Poudlard. Là-dessus son préfet n'avait pas tord dans le fond.

- Et... quel genre de Potions je vais apprendre ?

Evidemment elle n'était pas naïve sur leur utilité mais voulait tout de même savoir clairement et surtout si on lui enseignerait des choses qui pourraient soigner ou sauver des vies.

- Toutes sortes. Qui tuent, qui sauvent, qui nous rendent plus forts.

Eleanor observa ses deux mains comme pour jauger si elles pouvaient donner la mort. Certes indirectement mais ce serait de son fait aussi. Elle déglutit à cette pensée qui la terrifiait, jamais la jaune ne s'était destinée à de telles horreurs. Pourtant devait elle avoir des remords quand il s'agissait de personnes qui cherchaient elles-mêmes à les tuer ? Qui tenteraient de briser tout ce qui reste du monde magique britannique ? Et surtout qui s'en prendraient aux quelques personnes qui lui étaient chers ?

- T'es chiant Peter.

Le pauvre n'avait rien demandé mais c'était sa façon d'évacuer une partie du stresse que lui provoquait un tel dilemme. Eleanor pouvait tout autant devenir ce qu'elle détestait le plus tout comme l'inverse, une tueuse ou une sauveuse. Malheureusement ce n'était pas un simple choix, les deux allaient de paire, c'était une guerre. Et pourtant même refuser pouvait indirectement causer des morts dans le futur de par son inaction. Dès lors il restait un choix où elle pourrait influencer positivement mais qui restait difficile à formuler. Ses yeux se détachèrent finalement de ses propres mains pour rejoindre le duelliste.

- Mais je crois que je pourrais... Il y a beaucoup d'autres élèves à Poudlard dans ton cas ? Des professeurs ? Et toi c'est quoi ta place et ton rôle dans tout ça ?

- Je sais...

Avait-il machinalement répondu. La réponse d'Eleanor le fit sourire, enfin rire, nerveusement.

- Il vaut peut-être mieux que tu ne le saches pas pour l'instant. Je veux dire pour ceux qui sont impliqués, mais il y en a, oui. Quant à moi, je ne suis qu'une luciole, je n'ai pas la prétention d'être plus qu'un guerrier pour la cause. Et nous pensons tous pareil. A part pour notre chef, celui qui a reprit les rênes et qui nous montre la lumière pour ainsi dire... Je te fais confiance Eleanor, mais c'est mieux que tu ne saches pas ces informations pour le moment.

C'était plutôt étonnant de voir Peter aussi "humble", sincèrement humble.

La rousse hocha de la tête. La réponse lui suffisait amplement, elle n'avait pas cherché à connaître l'identité de qui que ce soit et c'était normal qu'on le lui dise pas tant que son allégeance aux Lucioles n'était pas assuré. Cependant il restait un dernier point très important à ses yeux. Cette fois ce n'était pas une question mais une demande qui était faite à Peter.

- Et une chose Peter. Si j'accepte de me lancer là-dedans tu ne me laisses pas toute seule. Même si il y a d'autres personnes à qui je devrai rendre des comptes, c'est toi qui m'aura invité et c'est en toi que j'ai confiance. Je ne sais pas ce que tu vas faire exactement après Poudlard mais je veux que tu sois présent un minimum.

C'était déjà suffisamment dur d'intégrer un tel groupe alors il était hors de question qu'elle vive tout ça seule sans avoir quelqu'un avec qui en parler régulièrement et qui pourrait la rassurer. Eleanor allait seulement sur ses quinze ans et ne pouvait pas gérer ça par elle-même au début, c'était bien trop effrayant en plus d'être beaucoup de pression.

Peter éclata de rire. Très fort. Et d'autres poufsouffles commencèrent à passer par là. Il se leva de nouveau.

- Tant que je serais en vie, c'est promis. Et à cet égard... ne fais vraiment confiance à personne... à part à moi et...

Son murmure, près d'Eleanor, fut si bas, elle était vraiment la seule à l'avoir entendu.

- Je vais aller dormir. Bonne nuit Eleanor, on reparlera de tout ça plus tard !

Et il partit.

La réponse la fit frissonner d'effrois. "Tant que je serai en vie", c'était bête mais jusqu'à présent à aucun moment Eleanor n'avait pensé au fait que Peter allait mettre sa vie en danger et que son sort pouvait être le même que celui de ses collègue lors du festival de Ludsanagh. Quelle durée de vie pouvait avoir une Luciole ? C'était sûrement une raison de plus de les aider. La Poufsouffle fut en tout cas un peu plus rassurée de savoir qu'il resterait présent pour l'accompagner. Son visage exprima une grande surprise à l'entente de l'autre nom.

Déjà d'autres arrivées pour les tirer de cette bien étrange discussion. Elle essaya de sauvegarder les apparences en affichant un petit sourire.

- A bientôt Peter.

Ca lui laisserait un peu de temps pour réfléchir encore même si pour le moment un choix se dessinait de plus en plus. Toujours confuse, elle partit se coucher aussi même si le sommeil ne viendrait que très tardivement tant ses pensées seraient occupée à ressasser les mêmes questionnements en boucle pendant plusieurs heures.

Eleanor se tenait dans la salle commune, assise sur un fauteuil où elle lisait un livre de cours d'Histoire de la Magie, dans l'attente de repérer Braun Reiner afin de voir un peu comment il allait après sa mésaventure. Celonia semblait s'inquiéter pour lui.

Après quelques heures de révision, sembla entrer en salle commune un garçon qui ressemblait à la description qu’on pouvait se faire de Reiner ; blond, grand, bien bâti, l’air calme. Il se dirigeait vers ses dortoirs.

Au moins Eleanor avait pu relire quasiment l'ensemble de ses cours du jour même si le temps commençait à devenir long, à tel point qu'elle se demandait si elle ne l'avait pas juste loupé dans un moment d'inattention. Et finalement celui qui devait être le fameux Poufsouffle tant recherché fit son apparition. Avec un sourire poli elle l'interpella.

- Reiner ?

Le dénommé Reiner se retourna à la mention de son nom. Légèrement surpris, il arqua un sourcil.

- Oui?

Eleanor referma son livre et se leva pour se diriger en direction de son camarade.

- Et bien je... je voulais juste voir comment tu vas. Je sais que tu as vécu quelque chose de difficile le soir du bal, même si je ne sais pas quoi exactement, et donc... Je voulais voir si tu vas bien.

Un sourire compatissant lui fut lancé. Elle ne savait pas vraiment ce qui s'était passé et son lien avec les autres présents mais selon Celonia il y avait matière à se faire un peu de soucis pour lui.

L’expression calme du poufsouffle sembla un court instant se fissurer, mais, bien vite, un léger sourire vint répondre à celui de sa cadette.

- Ah… Oui, moi ça va ne t’inquiètes pas.

- C'est pas tous les jours qu'il se passe quelque chose comme ça donc si ça m'inquiète un peu.

Même si Eleanor sentait que Reiner n'était peut être pas aussi bien qu'il pouvait le dire, elle n'allait pas insister pour lui tirer les vers du nez.

- En tout cas on m'a dit que tu as été héroïque et que sans toi ça aurait pu être bien pire.

Cela ne ferait sûrement pas de mal de le lui rappeler, on avait tendance à l'ignorer ou ne pas y croire quand on vivait une tragédie.

Il soupira légèrement tout en secouant la tête.

- Mouais…

Il haussa les épaules.

- C’est sympa de t’inquiéter mais y’a pas besoin vraiment. Donc… je vais aller dormir, sauf si je peux t’aider avec quelque chose?

Le brave Reiner ne semblait pas être des plus loquaces, il avait sûrement bien des choses à dire mais ne semblait pas disposé à en parler.

- Non je voulais juste m'assurer que tu ailles bien et voir si t'avais besoin de parler.

Il sourit, ses yeux se plissant légèrement, de discrètes ridules se formant à leurs coins.

- C’est gentil mais t’inquiètes. Bonne nuit, enfin… son regard se posa sur les révisions de la jeune fille, laissées en plan. bonne soirée du coup, et bonne révisions.

Il hocherait la tête dans sa direction, et, si pas retenu, s’en irait dans ses dortoirs.

- Merci ! Bonne nuit à toi Reiner !

Courte discussion mais il n'y avait pas grand chose d'autre à ajouter. Un dernier sourire et Eleanor en profiterait pour s'en aller également, elle était restée ici bien trop longtemps.