Re: Salle commune des serdaigles

-"Parce que c'est ce que tu fais."

Enfin elle haussa les épaules; ce n'était pas son problème, l'Infante venait juste transmettre le message.

-"Enfin tu fais ce que tu veux après, je te transmettais juste l'information."

-Merci pour l'information.

Il laissera un silence s'écouler le temps de faire chuter la pression, se passant une petite serviette sortie de son veston sur son front puis sur ses lunettes.
-Si cela ne te dérange pas trop j'aurais une question pour toi à mon tour
..

María qui avait tourné les talons, repivota vers Aslan et l'observa.

-"Oui ?"

Aslan hésite quelques instants avant de finalement se lancer d'une voix peu assurée. Cette fois regardant son homologue féminin dans les yeux.

-Sans être..euh... offensif envers toi.. pourquoi tu n'es pas comme les autres filles ? Je veux dire , ton imposition sociale ne semble pas très haute dans notre maison...

Culotté pour lui de dire ça ? Certainement. Mais Aslan n'avait jamais été connu pour son intelligence sociale.

Souffre tu d'un quelconque malaise devant des foules ? Rajoute t'il, sa voix reflétant presque une espérance. Il faut dire que même chez Serdaigle Aslan était réputé pour son comportement à l'opposé des normes sociale de bonnes interactions.

S'était-elle attendue à cette question ? Absolument pas, d'ailleurs María-Esperanza observa son camarade de classe un instant en silence, pesant et choisissant ses mots avec soin à cette question pour le moins singulière.

-"Et bien j'ai des amis. Si c'est ce que tu définis par être "comme les autres filles" ... c'est juste que je préfère être au calme seule ... pour lire, travailler. Enfin tu me comprends ?"

Ce que devait faire continuellement le serbe ?

-"C'est mon caractère je crois ? Pourquoi cela ?"

Ah.. oui..ah oui c'est juste...

Répondra Aslan après une brève pause , considérant également ses propres propos.

Simplement je remarque que ton temps pour les études et la réflexion est encore plus prononcé que chez les autres..enfin la plupart..

Une façon de dire que même pour une Serdaigle elle avait le nez beaucoup dans des livres. La différence se trouvant dans le fait qu'elle avait des amis..cette pensée frappe Aslan d'un certains malaise, lui qui avait évité les évènements sociaux de ces dernières années. Le garçon semble perdu dans ses pensées et regarde tristement ses pieds.

-"Euh ..."

Aslan ne semblait pas se rendre que sa phrase pouvait être sujette à une interprétation assez étrange le concernant : jusqu'à quel point l'observait-elle ? Et dans quelle mesure ?

-"Tu as un bon sens de l'observation." Sourire gêné. "C'est parce que nous devons bien travailler ... après tout le directeur nous l'a encore reconfirmé pendant la rentrée."

Aslan eu un léger sourire satisfait devant le "compliment" il commencera d'ailleurs à répondre sur ce qu'il pense être une reconnaissance de ses talents avant de se rendre compte de l'air gêné de la jeune fille.-Oh, merci je... il hésite quelques instants avant de commencer à bafouer des justifications Mon sens de l'observation est générale, c'est pas... spécifique envers toi...tu..tu te détache simplement du commun.. Est ce que ça aussi pouvait être mal interprétée ? Si c'est le cas Aslan ne s'en rendra pas compte. Heureux de rebondir sur autre chose il répondra sur l'affirmation de la Serdaigle. Nous sommes la meilleure maison, génétiquement supérieurs de part notre sélection dans la maison des érudits. C'est donc important de faire honneur à nos responsabilités. il hoche vigoureusement la tête.

Et elle hocha vigoureusement sa tête aussi. Peut-être pressée de mettre fin à cette conversation ... des plus étranges.

-"Je ne fais que ... comme nos camarades. Rien qui ne sorte de l'ordinaire."

Elle répondit à vive allure.

Aslan est peut-être ce qui s'approche le plus de l'équivalent sorcier d'un "cringe" , mais néanmoins, il n'est pas aveugle ni stupide. Remarquant la désorientation de la jeune fille, ou plutôt ce qui semble être une profonde gêne, Aslan restera lui même fixé dans une sorte de sourire gêné quelques secondes. Regardant les pieds de la jeune fille puis les siens et enfin de nouveau celle-ci, comme s'il cherchait quelque chose..

-Euh... désol..je veux dire merci de l'information. Mais désolé pour ..euh.. il hésite -Le malaise.

Et forcément, ce qui attira le regard de la jeune adolescente qui fixa ses pieds aussi à la recherche ... de quelque chose ? Elle fronça les sourcils en ne voyant rien qui ne sortait de l'ordinaire. Avant de relever le visage vers Aslan.

-"Bien sûr ! Mais tu devrais ... vraiment aller le voir. Je pense que ça, enfin pour voir des personnes quoi !"

Après une ~~niaise~~ pause longue, ses yeux clignotants plusieurs fois comme s'il essayait de vérifier que tout cela n'était pas illusion, le jeune sorcier répondra d'une voix qui montre tout sauf l'enthousiasme.

Tu attends que je vais voir James ? Enfin..euh, avec toi ? Tu veux VÉRIFIER que je vois ces personnes , les yesm..euh, amis de James ?! Il semble comme légèrement alarmé. Ne comprennent visiblement pas l'implication de Maria.

-"Qui ça ? Moi ? Ah mais non !"

L'Infante se défendit avec vigueur.

-"Je ne faisais que transmettre l'information après c'est pour toi ... tu es libre bien sûr d'en faire ce que tu veux."

Elle n'allait certainement pas l'accompagner faire son travail avec James, elle même ayant d'autre chose à faire.

La réaction presque virulente de la Serdaigle prendra Aslan au dépourvu, en témoigne son mouvement de recul, ses lunettes presque s'écroulant au sol suite à cela. Se reajustant maladroitement il ne saura que répondre à cette discussion qui semble des plus... étranges.

-Oui.. je vais le faire.

Peut-être que cela la fera finalement partir ? Non pas qu'elle soit méchante envers lui, mais cet échange a le don de le faire suer.

-"Super ! Faisons comme cela."

Elle lui adressera un timide super et s'en ira effectivement, se retournant pour vaquer à ses occupations.

La nuit venue, un vacarme régna dans la salle commune: volets tirés, lumières éteintes, seule la lueur d'un feu au centre de la Salle Commune léchait les murs d'une flamme tamisée. Au centre, Horatio Werdeye, torse nu, un bandana sur la tête. Autour de son feu qu'il avait allumé dans un gobelet de la Grande Salle, il étalait du sable par terre, l'air absent. Il en pris une poignée et la jeta dans les flammes, causant un sifflement désagréable.

Harvey Smith, de 7eme année, sortit de son dortoir en trombe.

— Tu te fous de la gueule du monde toi ou quoi ?! T'éteins ! Dit il d'un ton agressif
— Oui ? Bégaya Horatio
— Dépêche toi !
— Mais gngn c'est dans une coupe... Ca craint rien...
— M'en fous ! Magne toi !

Horatio tenta de mettre sa main sur le gobelet pour éteindre les flammes, sans succès. Il regarda Horatio l'air penaud tandis qu'une voix émana du dortoir des filles.

— Oh mais qu'est ce qu'il y a ?!

C'était Irene, un masque de soins lui recouvrant le visage, elle avait sur le chemin perdu les tranches de concombre qui lui recouvraient précédemment les yeux.

— Horatio est en train de faire brûler un truc dans la Salle Commune ! S'exclama Harvey
— Beuh alors... ? Contesta Horatio
— T'éteins ! Fit Harvey
— Euh beuh... Un bol...
— MAIS CA VA PAS HORATIO QU'EST CE QUE TU FAIS ?! Beugla Irene. MAIS T'ES PAS NET NAN ?!
— Mais siiiiiii jsuis très neeeeeet !
— Il est con lui ? Constata Harvey

Les deux ainés se regardèrent, sortirent leur baguette et balancèrent chacun un Aguamenti pleine puissance sur Horatio avant de l'amener au concierge.

Celonia savait que lorsqu'Irène quittait brusquement son dortoir, la chose la plus importante à faire était de s'appliquer à esquiver ce qu'elle laissait traîner derrière elle. Ce soir, c'était des lamelles de concombres, un danger mortel si on y prêtait pas attention. Elle avait entendu une voix masculine, presque celle d'un homme, émerger depuis la salle commune. Entre la maladie et maintenant ça, il devenait chaque jour un peu plus difficile de dormir. Rangée juste derrière Irène, elle observa la scène, pitoyable aux demeurants, qui se déroulait sous ces yeux.

Le sortilège conjuré par ses deux aînés lui arrachèrent un sourire et la vision du "weirdo" trempé et désorienté ne firent qu'amplifier son amusement. Lorsqu'elle celui-ci eut fini d'être emmené par les deux autres, elle lâcha un :

- ça m'étonnerait pas que ça soit à lui qu'on doive tout ça.

Avant de faire demi-tour vers son dortoir.

Plus loin dans la salle commune, assoupie dans une position fort disgracieuse et ne lui rendant pas vraiment hommage, l'Infante, la tête posée contre les feuilles d'un petit carnet entouré de feuilles en vrac, dormait guère tranquillement: parfois sa voix fluette s'élevait doucement dans les airs et des bribes d'une conversation n'ayant ni queue ni tête étaient audibles pour ceux ayant eu l'audace de s'en approcher. María-Esperanza se réveilla en sursaut au moment où la Reine hurla son mécontentement à propos de se deuxième année quelque peu bizarre ... Elle observa, abasourdie le spectacle se déroulant à quelques mètres alors que le "weirdo" se faisait embarquer par Irène ainsi qu'Harvey, papillonnant des yeux alors qu'elle se rendait compte de sa situation: tellement fatiguée, elle s'était endormie sans même s'en rendre compte alors qu'elle travaillait sur ce travail urgent à rendre au professeur Bagamba ... La situation devenait vraiment critique et malgré l'heure tardive, la bleue s'y remis avec autant d'entrain que possible.

L'Infante était de retour dans la salle commune, quelque chose la chiffonnait et de cette question naquît une volonté d'enquêter. La néo-journaliste balaya la salle commune du regard à la recherche d'une camarade féminine de son âge.

Maria trouva bien vite sa camarade de promotion, Elizabeth Gold, en train de potasser sur un devoir. La jeune fille n’avait décidément pas été gâtée par la nature ; son nez était juste assez crochu pour qu’il soit dérangeant mais pas immonde, ses lèvres fines, un de ses yeux était légèrement plus bas que l’autre… Ses sourcils eux étaient épars, et son front bombé - heureusement pour elle sa famille était relativement influente, elle n’était donc pas une zéro tout. Focus comme elle était, elle ne remarqua pas Maria.

Sa camarade travaillant, elle était le parfait exemple pour sa quête: l'Infante s'en approcha.

-"Elizabeth ? Je te dérange ?"

Sortie tout d’un coup de son flow state, la Gold sursauta.

- Ah, ah! Euuh…

Elle papillonna des yeux et déglutit.

- Oui, oui… enfin, non, non! Tu me déranges pas…

Elle se racla la gorge.

- Euuuh… du coup?

Sourire pour tenter de la calmer, la Gold semblait stressée puis l'Infante se lança en suivant.

-"Voilà je voulais te demander ... c'est un peu ... gênant ... mais" Elle se retourna un instant pour voir si il était dans les parages et puisque non. " as tu déjà parlé à Aslan ?"

Elle se gratta la tempe, regardant vers le haut, les lèvres pincées.

- Euuuuh…. son regard se reporta vers Maria. Je crois pas non, il est bizarre il parle à personne… pourquoi?

-"Si tu lui as déjà parlé ... est-ce qu'il ..." C'était vraiment bizarre de raconter cela mais ... elle devait enquêter. "Est-ce qu'il ... regardait ... tes pieds ? Je veux dire ... plus que de raison ?"