Salle commune des serdaigles

-"Et cela t'attriste ..."

Encore une fois l'on était ébahi du talent de déduction de l'Infante tant celles-ci se révélaient proche du défonçage de portes ouvertes à coup de bélier.

-"C'est dommage que les gens ne percent pas la carapace de leurs interlocuteurs. Surtout si c'est pour se limiter à la surface."

Peut-être aussi que la plupart des gens ne savaient pas creuser la dite carapace de Bérénice ?

-"Alors donc hormis la métamorphose et surtout la conjuration, qu'est ce que les gens ne savent pas de Bérénice et que je pourrais savoir ?"

Était-ce trop directe comme entrée en matière ? La franco-suèdoise lui inspirait pitié bien sûr, et l'Infante avait peur que celle-ci ne prenne mal sa demande ainsi formulé.

— Eh bien, c'est plus ou moins ce que je viens de dire. Constata Bérénice avant d'enchainer, un peu éteinte. Eh bien... Même si je ne suis pas très forte, j'aime bien regarder les tournois de due...

La conversation calme jusqu'ici fut interrompue par un claquement de porte: Harvey Smith, 7eme année, venait de faire son entrée dans la Salle Commune. C'était notamment lui, accompagné d'Irene, qui avait aspergé Horacio le soir de son dernier coup de folie. Il remarqua les deux jeunes filles et eut un court instant l'air surpris. Il se dirigea vers elles.

— Bonsoir. Adressa t-il rapidement à Maria-Esperanza. Salut Bérénice, tu vas bien ? Qu'est ce que tu lis ?

Le regard de Bérénice sembla s'éteindre davantage.

— Un livre de métamorphose.

— Ah super ! C'est ta matière préférée la métamorphose ? Tu veux un coup de main pour tes BUSEs ? Je peux t'aider je suis plutôt fort là dedans.

— N... Non merci Harvey. Ca ira... J'avais terminé de toute façon. Il se fait tard. Fit elle en se levant. Bonne soirée à vous deux. Déclara t-elle timidement.

Elle partit alors sans demander son reste, laissant Harvey pantois en compagnie de la capitaine de l'équipe.

-"Oh ... un peu comme moi: je n'en fais nullement et d'ailleurs je ne m'inscris jamais aux tournois mais j'y vais pour supporter Abigail quand elle participe."

Telle aurait été la réponse de l'adolescente si ce gros lourdeau d'Harvey ne les avait pas interrompu Bérénice et elle dans leur discussion. En même temps que celui-ci s'incrustait sans une once de vergogne, María-Esperanza lui fit les gros yeux, pour bien lui faire comprendre que son comportement de véritable goujat n'était ni accepté ni toléré bien que cela ne soit en vain. Car elle eut à peine le temps de lui faire part de son irrespect que son aînée s'en allait.  

-"Et attends Bérénice ... ! Revi  ..."

Trop tard, elle avait déjà rejoint son dortoir. La laissant seule avec le valet d'Irène ... ce qui n'était pas une bonne chose manifestement.

-"Tu l'as fait fuir."

Simple constat. Peut-être que le Smith aurait la jugeote suffisante pour comprendre cela et plus ?

— N'importe quoi. J'espère que t'es plus perspicace sur le terrain ou la coupe va nous échapper. En plus tu lui parlais avant que j'arrive, je suis sûr que c'est toi qui la tannais alors qu'elle est timide.

Elle leva les yeux au ciel devant tant de mauvaise foi et décida à son tour de se lever, peut-être que le malaisant Harvey comprendrait ainsi qu'il n'était clairement pas un homo capabilitus pour rejoindre à son tour dortoir, non sans une dernière sibylline réponse.

-"Pourquoi s'est-elle enfuie après que tu sois venu nous déranger dans ce cas. Bonne nuit Harvey."