Tour de l’Horloge

Les pas de Jude résonnent dans la tour de l'horloge,se mêlant aux tic-tacs réguliers du mécanisme du temps. Dans cet endroit, souvent silencieux, le Poufsouffle se retrouve emporté par ses pensées, revisitant les événements de la journée comme des images fugaces qui se superposent.

Les murmures de la journée s'estompent, offrant un espace propice à l'introspection. Les rencontres étranges avec Celonia et Augustus, les échanges déroutants avec Maria, comme si plus rien n'avait de sens tout tourbillonne dans l'esprit de Jude, est-ce les premiers symptômes de la maladie dû à une fatigue prolongée ? Probablement.

Et, dans tout ça, il n'a pas l'impression d'avancer dans sa quête pour retrouver sa mère et, encore moins, le voleur de baguette. Les autres élèves ont pu avoir une pause lors de leur vacances d'été, l'occasion de revoir leurs proches, mais il n'y avait personne pour Jude. Lui, était toujours présent, resté à Poudlard qui est autant un sanctuaire qu'une prison.

Les aiguilles de l'horloge dansent devant ses yeux, marquant le passage du temps. le garçon se demande si le temps pourrait apporter des réponses aux questions qui tourmentent son esprit.

Un pas de l'immense trotteuse pour un pas de la petite sorcière, l'espace temporel séparant chacun d'entre eux n'est occupée que par la progression du temps, l'une pour réitéré le cycle, l'autre pour poursuivre son ouvrage au point où il fut laissé.

Le chapitre de ce soir semble se tourner en direction d'une rencontre inopinée au sommet d'une tour, la princesse se faisant prince et le prince devenu l'âme à sauver. Sauver de l'ennui, des soucis ou de lui-même, comme il sauva la sorcière aux épaules couvert d'or de tout cela des lunes auparavant. Les souliers réglementaires clac à présent à contre-temps tandis que Nymeria approche de son cadet sans se presser afin d'observer le jaune perdu dans des songes lointains dont lui seul est capable de distinguer couleurs et courbes. D'après Père, le vrai visage des gens peut être aperçu lorsqu'ils mangent de bon coeur, se battent pour leurs intégrités et s'abimes dans leur esprit.

C'est en premier lieu de dos que le seconde année est vu, la lionne doit se retenir de ne pas lui ébouriffer les cheveux, puis de profil, l'étudiante doit se mordre la joue pour se convaincre de ne pas enlacer son ami. Le voir en bonne santé suite au duel sanglant de l'été passé est une joie sans nom, pouvoir converser avec lui après l'incident de la foret également mais un peu plus aussi.  
Arrivée à la hauteur du jaune, la fille des paluds pose le regard sur le mécanisme qui leur fait face.

-Si tu cherche le temps perdu je crois l'avoir vu au stade de Quidditch, il portait un maillot jaune et se faisait appeler "entrainement de l'équipe Poufsouffle".

Alors que Jude fini par remarquer la présence de la blonde -on cesser de feindre ne pas l'avoir sentie- cette dernière lui lance un sourire qu'elle n'as pas à forcer pour être empreint d'affection.

-On dit que voir une personne cher à son cœur prolonge l'espérance de vie, merci pour ces années supplémentaires.

Retrouver Nymeria, son amie qu'il n'avait pas vue depuis sa blessure lors du duel à la foire, était un moment fort attendu. Alors que le mois d'octobre touchait à sa fin, il regrette de ne pas avoir pris le temps de s'informer davantage sur les événements de l'année précédente dans la forêt interdite. C'était un mystère persistant, une énigme qui l'intriguait au plus haut point.

L'année passée,  la lionne souhaitait explorer la forêt interdite. L'inquiétude du Poufsouffle s'était vite transformée en une détermination à protéger son amie. De ce qu'il a pu glâner comme information, la Gryffondor souhaitait se trouver elle-même au sein de la forêt interdite.

Mais peu importait qu'il ne comprenne pas entièrement cette recherche intérieure, il savait que c'était important pour elle. Alors, il avait accepté de l'accompagner dans cette expédition.

La conversation avec son amie à propos de trouver sa "vraie elle" et ses motivations profondes l'avait laissé perplexe. Mais voir son amie en proie à cette quête personnelle l'avait poussé à tenter de la ramener à la raison. Il avait employé toutes les ressources de persuasion dont il disposait pour la convaincre de quitter cet endroit sinistre.

Après une série d'efforts pour ramener son amie sur le chemin du retour, il avait finalement réussi à la convaincre de quitter la forêt interdite.

Sa volonté d'aider Nymeria à trouver cette "vraie elle", même si c'était une énigme pour lui, demeurait forte. Il était prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir pour la soutenir mais les pistes lui manque. Bien sûr, il avait pensé à discuter avec Dante, l'ami de la même maison que son interlocutrice, mais il semble insaisissable et bien trop occupé en ce moment.

Lorsque ses yeux rencontrent ceux de la lionne, un élan de joie traverse Jude, suscitant en lui l'envie naturelle de l'enlacer. Cependant, avant même de se concrétiser, ce mouvement est stoppé net, reflétant sa réserve habituelle. Comme s'il avait brièvement envisagé de franchir cette limite, pour finalement choisir de se retenir.

- Si voir une personne chère prolonge l'espérance de vie, alors nous sommes tous les deux bien partis pour vivre éternellement.

Réplique-t-il avec un sourire gêné.

- Poudlard était bien vide sans toi.

Pendant les vacances à Poudlard, Jude avait fait partie de ceux qui étaient restés dans le château. Comme plusieurs orphelins de l'école, il n'avait pas la chance d'avoir des tuteurs s'occupant de lui.

Jude, ayant espéré ce moment se trouvait face à Nymeria sans savoir par où commencer. Les sujets ne manquaient pas : l'étrange maladie, l'agression d'Eleanor, le duel de la foire et nombreux autres sujets encore. Pourtant, le Poufsouffle ouvrit le bal avec une banalité, peut-être par nervosité.

- Mais, dis moi, comment se sont passés tes vacances ?

Niais, infantile, ridicule, quel que soit le qualificatif de cet échange ce dernier ne fait qu'accentuer le sourire de la rouge qui bénie les étoiles de l'avoir fait auprès de sa personne en la menant dans la tour. La perte fais craindre la perte, ne fait fait que souligner l'intensité avec laquelle l'entourage irradie de sa présence, ainsi si le château était vide sans elle, la vie de la blonde l'aurait été avec la disparition du jaune.  Pour sur cette dernière pensée ne saurais être partager avec le concerné, ce ne sont pas des choses que l'ont peut avouer au sexe opposé à moins que l'on sois femme de joie ou française, Nymeria n'est ni l'une ni l'autre.

Jude comme à son habitude évite de pointer l'éléphant au milieu de la pièce, un trait issu du mélange de sa timidité et de son éducation quasiment irréprochable, son ainée appréciant grandement cette délicatesse. Cette question cependant la rouge en as par dessus la tete mais tiens à ne pas brusquer son ami en fonçant bêtement, jouant alors avec les mots comme elle sait le faire:

- Un mois plein je me suis demandée comment doit-on appeler un blaireau qui défi un ours. Un inconscient, un brave, un héro..?

Le sourire ne la quitte pas cependant les coins s'affaissent un peu traduisant une espièglerie à peine dissimulée.

-Finalement je pense que c'est un peu des trois. Je lui en veut d'avoir risqué sa vie car je n'ai jamais été aussi inquiète mais en même temps je ne lui en veut pas car ce genre de comportement est naturel chez les gens de son espèces. Il sont si rares et si précieux que s'en priver serais une erreur folle.

Le regard de la blonde se pose de nouveau sur le cadran vu de l'envers alors qu'elle poursuit:

-Qu'as tu fait toi?

La révélation de Nymeria sur le fait qu'elle aurait réfléchi à un surnom pour lui pendant un mois entier prend Jude par surprise. Il se demande si c'est une simple façon de parler ou une réalité. Cependant, quelle que soit la vérité derrière ces mots, cette pensée le fait rougir instantanément. Incapable de dissimuler sa gêne, il détourne rapidement le visage pour tenter de masquer sa rougeur subite. Cette déclaration inattendue l'a pris au dépourvu, déclenchant une réaction qu'il n'avait pas anticipée.

- Je suppose que l'inconscience, le courage et même un brin de témérité peuvent se retrouver chez moi.

Jude répond avec une légère autodérision, une habitude à laquelle Nymeria doit être familière à présent. Il a souvent tendance à se dénigrer ou à se rabaisser, parfois même sous forme d'humour, une manière peut-être maladroite de masquer ses propres incertitudes ou de relativiser les éloges qui lui sont adressés.

Le ton froid de la conversation avait interrompu son embarras, lui rappelant l'atmosphère glaciale de la forêt interdite l'année précédente.

- Jamais je n'aurai pu agir autrement. Je n'aurai pas pu me regarder dans un miroir si je l'avais fait.

Fixant le cadran, le Poufsouffle sent que sa réponse serait cruciale, qu'elle ne devait pas laisser cette conversation sérieuse lui échapper. Il avait conscience de l'importance de ses prochains mots.

- Et, encore aujourd'hui, rien n'a changé. Si jamais tu as besoin d'aide pour la trouver, je suis là, tu n'as pas à être seule. Les dangers c'est comme un bon repas, ils sont meilleurs lorsqu'ils sont partagés.

Trouver qui ? La vraie Nymeria, bien sûr. Le cadet tend la main vers une conversation plus sérieuse, si jamais la lionne en exprime l'envie.
A défaut d'avoir compris exactement ce qu'elle cherchait, il ne peut que renouveler son soutien inconditionnel.

- Rien de particulier, j'ai surtout étudié et je me suis entrainé aux sorts de défenses.

Pas sûr que l'histoire où il a rencontré Angela, la vieille dame de Pré-Au-Lard, intéressante qui que ce soit au sein du château.

Des excuses sous formes de compliments, un engagement prononcé ouvertement, la conversation à peine débutée prend un tournant qui n'encourage la lionne qu'à d'avantage de sentiments et pourtant rien n'est fait en ce sens. Quelques mots et des faits ont suffit, le lien qui unis les deux camarades est tissé de fil d'acier aux reflets bleutés, nuancé de rouge par ci par là. Il est remarqué que le blaireau semble lire dans les présages que sont les événements passés, meilleurs oracle imaginable pour qui sait les interprétés, le jeune âge du devin n'ôtant en rien sa sagacité. La sorcière qui se tient à ses cotés ne le fait pas remarquer et reprend la parole après qu'un ange sois passé.

- Tu sais, je n'ai pas de grande misère, pas plus que d'autre du moins. Pas plus que toi.

A vrai dire elle n'en sait rien, ce qui n'était pas un mal jusqu'ici mais le devient depuis que leur relation est devenue ce qu'elle est présentement. Avec sérieux et fermement la blondinette reprend:

- Tes problèmes sont les miens maintenant, qu'importe leurs natures ou leurs tenants.

Sourire léger et nez plissé ponctue ce segment.

-Ne prend pas ça comme le remboursement d'une dette mais comme un phénomène naturel.

Sourire léger et nez plissé ponctue ce segment alors que le mécanisme vibre et tremble et sonne dans un brouhaha retentissant comme pour sceller ces paroles. Fort heureusement il n'est pas si tard qu'il pourrait l'être, l'horloge fini par épargner leurs tympans. Nymeria s'attend, sans impatience mais pas inconsciemment, que Jude Leigh s'ouvre enfin

La vie de Jude n'est pas exempte de misères. La perte de sa seule figure modèle l'a laissé désorienté, se sentant dépourvu face aux défis de la vie. Sa baguette, si intimement liée à lui, était comme une extension de son être, et sa perte a créé un vide profond en lui.

Pourtant, malgré cette absence, il ressent en partie cette présence familière à travers Nymeria à ses côtés. C'est comme si sa compagnie, d'une manière ou d'une autre, lui rappelait cette connexion spéciale et l'aidait à retrouver un peu de cette force et de cet ancrage qu'il avait perdu avec sa baguette et la figure qui l'accompagnait.

Quelle étrange connexion il possède avec la lionne, les deux semblent totalement en accord sur les valeurs et les attentes de l'un envers l'autre : de s'entraider qu'importer les conséquences.
Méritait-il vraiment d'avoir une personne aussi forte à ses côtés ? Comme toujours, le Poufsouffle en doute.
le doute persiste toujours. Il se demande souvent s'il est réellement à la hauteur de cette force, de cette détermination que Nymeria incarne si naturellement

Une détermination qui allait être mise aujourd'hui à l'épreuve.

- Je sais que tu veux m'aider, mais il y a quelque chose que tu dois savoir. Ma mère et moi avons pris un groupement de calèche en direction de Pré-au-Lard. En chemin, elle a été interceptée par les sorciers en noir, les hommes de main du Conseil des Sorciers. Ils cherchaient et ont emmené ma mère. Je n'ai aucune idée pourquoi.

Jude n'est donc naturellement pas le plus grand allié du Conseil des Sorciers.

- En arrivant à Poudlard, j'ai mené ma propre enquête. J'ai découvert que ma mère était une ancienne élève de Poudlard, et que Monsieur Lionheart la connaissait. Il semblait surpris par cette histoire et a promis de mener une enquête avec l'aide de notre professeur de divination. C'est où j'en suis... Et puis, il y a cette étrange affaire de la foire. Les Lucioles, une nouvelle personne que le Conseil fait disparaitre. Est-ce lié ?

Sans plus d'explication il annonce.

- Voilà où cela risque de nous mener si nous unissons nos problèmes.

Avant de détourner son regard en direction du cadran. Si Nymeria refusait de lui parler après cette échange, il ne pourrait pas survivre en voyant son visage le lui annoncer.

Un court récit, résumé écourté comptant moult données qui en apprenne à la rouge beaucoup au sujet de son camarade, des faits partagés sans fioriture ainsi que d'autre qui demande réflexions. Comparant pour tenter de comprendre le ressenti, Nymeria le fait. Sa mère à elle la blonde ne l'as jamais connue. Imaginée, fantasmée, rêvée de nombreuses fois au point de ne plus discerné la frontière du réel. Mais elle n'est plus et concrètement n'as jamais été du vivant de Nymeria. Pleurer une perte qui n'as jamais été en sa possession. Jude lui l'as perdue, non, on lui as arraché, volé, l’être humain qui devait représenter son monde. Un événement qui aurait brisé une majorité de sorciers mais pas le petit bonhomme jaune. A onze ans, alors qu'il n'avait sans aucun doute jamais fait face à la violence, l'enfant qu'il était as simplement pris sur lui, enquêté, questionné pour résoudre le problème. Pourtant c'est bien ce même enfant qui semble constamment douter de lui et de ses capacités, ce qui maintenant que son histoire est su sidère la lionne mais la sidération passe vite lorsque les pièces d'un puzzle s'assemblent à présent que le motif est connu.

L'évidence se fait: Elle as été durant une heure le pire calvaire de son ami. Laisser Nymeria s'en aller seule à travers la foret revenait à abandonner un être cher à son sort une seconde fois tandis que pour la jeune fille cela n'était qu'un caprice adolescent, une lubie de gamine en manque de repère ayant cessée de s'opposée à ses démons.  Par son immaturité et sa bêtise la Gryffondor as fait revivre à son cadet ce qui doit être le plus important traumatisme de sa vie, le forçant à devenir la boussole d'une paumée qui ne voyais que le sud, retenant la jeune fille par la main pour la ramener en sécurité tel qu'il doit rêver de le faire toute les nuit avec sa mère.  
Réaliser ceci porte un coup à la sorcière qui dégluti pour retenir vainement une larme fugitive pudiquement et honteusement obstruée à la vue de Jude d'un quart de tour du chef. S'excuser maintenant n'aurait aucun poids, le mal est fait et digéré et puis les mots ne sont au fond que du vent. Les actes eux résonne dans l'éternité.

D'une voix rauque la fille des paluds commente en essayant de se reprendre:

- Le Serpentard et ses sbires, le professeur Bagamba et ses plantes débiles, le conseil et ses agissements tordus.. Les personnes de pouvoir semblent incapables d'en user correctement.

Le pouvoir c'est pouvoir comme dirait l'autre, ceux qui le tienne n'en craigne qu'un autre, un pouvoir qu'aucun adolescent en début de cursus magique ne peut déployer. Cette certitude n'as sur elle qu'un maigre sentiments de lassitude car aujourd'hui la lionne sais que sera fait le maximum pour remédier à toutes ces merdes. Assez des oppresseurs en culottes courtes, des profiteurs en col blancs, de cette ribambelle de parasite qui font de la vie des faibles un enfer terrestre.  

-On les emmerdes. Tous. Les professeurs, le Conseil.. Tout ces enfoirés.

Du cadran, le regard noisette passe au visage de l'écossais qui peux remarquer l'usage de grossièretés de la part d'une jeune fille qui se l'interdit en temps normal.

- Nous trouverons des réponses. Les archives de la bibliothèque du château, le personnel de l’hôpital, même le bureau du professeur Lionheart si il le faut. On cherche et on trouve. Ensuite.. On ose.

La détermination de la rouge est quasi palpable, de ses joues pales rosies par le passage de la larme solitaire aux léger plissement aux coins de ses paupières. C'est pourtant bien un sourire qui se trace sur son visage.

Jude absorbait profondément la colère et l'indignation de Nymeria, comme si leurs sentiments se fusionnaient pour ne former qu'un seul ressenti. Lui aussi, il ressentait une profonde rancœur envers les Serpentard. L'incompétence manifeste du professeur de botanique face à l'étrange épidémie, son incapacité à percevoir la menace qui planait sur le château, tout cela pesait lourdement sur ses épaules.

La puissance des paroles de la lionne, pointant les abus de pouvoir, les manipulations et les injustices commises par ceux censés assurer protection, le frappe avec une force remarquable. La détermination sans faille de la Gryffondor, son engagement à chercher des réponses et à agir, résonnent comme une promesse faite non seulement à elle-même mais aussi à Jude.

- Il m'arrive de me demander si ma mère est aussi innocente que je le pense. Je ne connais  presque rien de son passé. Mais malgré mes doutes,, je ne peux pas excuser les agissements du Conseil. Je ne pourrai jamais leur pardonner.

Surpris de voir la Gryffondor utiliser des insultes, chose inhabituelle chez elle, et pourtant, c'est sa détermination éclatante, la lueur de combativité brillant dans ses yeux, qui attire le plus l'attention du garçon. Malgré la colère et la douleur qu'elle exprime, un sourire se dessine finalement sur son visage, témoignant de la force intérieure inébranlable de son amie.

Profondément touché par les paroles et le soutien sans faille de son amie. Une unique larme glisse le long de sa joue, mais elle ne traduit en aucun cas de la tristesse.

- Merci du fond du cœur.

Exprime-t-il sincèrement. Pourtant, ces mots ne parviennent pas à saisir toute la gratitude que Jude ressent envers Nymeria.

- J'ai le sentiment que nous pouvons surmonter tout obstacle et mettre fin à aux injustices dans ce monde.

Son cœur est lourd, conscient des défis qui les attendent, mais léger de savoir qu'il a maintenant une alliée partageant les mêmes objectifs que lui.

Le regard embué par les paroles franches de son ami, la jeune femme ne peu retenir un rire bref qui manifeste ses sentiments immédiats, son corps se servant du rire pour faire décompresser la tension qui s'est instaurée. Nymeria vois comme les yeux de son cadet brillent lorsque le regard se pose sur elle, elle devine ses espoir et ses attentes, elle sait comme aucunes erreurs ne peut être commises. Inspirer ceux qui l'inspire, une boucle vertueuse mais fragile.

Que Jude s'interroge sur la légitimité du conseil prouve une fois encore sa nature de Poufsouffle. En vérité, que sa mère ai pu être une mauvaise personne dans le passé ne change rien, elle était son pilier et c'est au fond la seule chose qui compte vraiment.  

-Merci à toi Jude, pour tout.

La simple existence d'un sorcier tel que lui, dont les qualités et les défauts s'équilibres, suffit à motiver Nymeria. Il l'ignore bien sur et la Gryffondor ne se voit pas exprimer son admiration de façon si frontale, ne pouvant se contenter que de sourire et geste discret, c'est d'ailleurs un sourire qui se dessine sur le visage de la troisième année lorsqu'elle entend les derniers mots du jaune.

- Nous le ferons ou tomberons en essayant.

Hochement sec du chef pour appuyer l'affirmation puis la sorcière se met tout de suite au travail même si il ne s'agit que de planification.

-Il nous faut un ainé, quatrième année minimum. Un camarade de ma Maison, sans doute James Schmidt puis découvrir qui tient le journal de l'école. Avec ces trois objectif accomplies, nous feront un grand pas en avant.

Le syndrome de l'imposteur peut être très insidieux, surtout quand on se retrouve dans une situation où quelqu'un nous apporte un soutien inattendu. Pour Jude, cette alliance avec Nymeria pour affronter les difficultés, bien que réconfortante, alimentait aussi ce sentiment de ne pas être à la hauteur.

Alors même qu'il écoute la Gryffondor assembler les éléments et envisager des solutions, une part de lui se sentait dépassée. Il se demandait s'il avait réellement le droit d'avoir quelqu'un prêt à affronter ces batailles à ses côtés.

Ne sachant que dire, il hocha rapidement de la tête avant de continuer.

- Le journal, je comprends, pour pouvoir diffuser nos questionnements. Une ainée, peut-être Eleanor, en plus elle est déjà au courant pour ma mère.

Donc nul besoin de la convaincre ou de tout réexpliquer.

- Et un Gryffondor ?

Ayant du mal à voir où elle voulait en venir il continue.

- Rassembler des alliés me parait normal mais quel est ton plan ?

Sous ce torrent d'émotion Jude a probablement manqué l'une ou l'autre subtilité.

L'ainée du jeune Poufsouffle se sent fébrile, grisée par l'idée d'agir pour de vrai au lieu d'attendre que les choses bouges d'elle-même. Enfin Nymeria se sent capable de tenter de faire bouger les choses, d'avoir des réponses et surtout de rendre service à son ami. Il y as peu de chances pour que les objectifs arrivent à termes mais avec des camarades à leurs coté la lionne as l'impression que quelque chose est possible quitte à en payer un cout élevé.

-Eleanor sera parfaite, nous aurons besoin de sa panoplie de sortilège. Schmidt lui pourra se montrer utile vis à vis du directeur Gryffondor.

Lui ou n'importe quel autre rouge mais Nymeria n'as pas d'autre idée, Dante est occupé, Run désapprouverai, Sandra n'est pas fiable pour une mornille.. Ils devront faire avec ce qu'ils ont. La troisième année énumère ensuite les objectifs en comptant sur le doigts de sa main:

-Nous allons entrer dans les archives pour trouver des informations sur ta mère, entrer dans le bureau du professeur Lionheart pour la même raison et interroger le personnel de l'hôpital afin de savoir ce qu'est devenu la Luciole restante. On risque de gros problèmes, sans doute le renvoi définitif voir des poursuites judiciaires.

Le regard de la blonde pénètre celui de son interlocuteur afin de lui faire comprendre la gravité de ce qu'ils s'apprêtent à faire. Jude n'est pas beaucoup plus jeune qu'elle, aux yeux de Nymeria ils sont du même âge, cela n'ote pas à la jeune fille son sentiment de responsabilité à son égard. Il pourrait aussi bien refuser ce que la rouge comprendrais mais pour être certaine que le choix est fait en connaissance des risques la blonde est prête à secouer son camarade. Cette dernière se place donc face à l'écossais qu'elle saisit par les épaules:

- Dis moi oui et on plonge ensemble là dedans, dis moi non et cela ne changera en rien notre relation ou ma façon de te voir. Tu resteras le plus courageux des garçons que j'ai rencontrée.

Son ainée de la maison du blaireau est quelqu'un de fiable et une ainée. Il ne voyait pas vraiment d'autres personnes à qui il pourrait faire confiance. Hormis ce fameux "Schmidt" dont il n'a jamais entendu parler auparavant mais il fait confiance au jugement de Nymeria.

- J'ai juste une réserve concernant le bureau du professeur Lionheart. Vu qu'il est en train de chercher des informations au sujet de ma mère c'est le dernier endroit qu'on devrait visiter.

Histoire de laisser de la marge au professeur de défense contre les forces du mal.

- Bien sûr que je te suis, Nymeria, jusqu'aux tréfonds du lac noir. Ce qui est en jeu est bien plus important qu'une scolarité à Poudlard.

Il remercie intérieurement la lionne pour sa douceur mais si le Jude est les cendres, Nymeria, quant à elle, sont les braises qui rallument le feu ardent de sa vengeance et sa quête de réponse.

- C'est bientôt le bal. Je me dis que c'est le moment pour frapper et avoir accès aux archives pendant que tout le monde est occupé.

Le garçon n'a rien de prévu pour le jour du bal, pour éviter des rumeurs entre Celonia et lui.

Par chance Jude met le doigt sur un détail que la rouge n'avais pas saisie, elle qui pensait que son camarade s'était gentiment fait éconduire par le directeur de la Maison au lion, il se trouve que ce dernier s'investi afin de trouver les réponses dont le blaireau as besoin. Aucun besoin d'un Gryffondor donc, ce qui soulage Nymeria qui souhaite mêler le moins de gens possible à cette affaire, du moins le moins de gens qui ne saurait dans quoi ils s'embarquent.
A la promesse déclarée la fille des marais sourie à pleines dents tout en se disant qu'une visite approfondie du Lac Noire serait éventuellement moins risquée que leurs plans, à choisir elle préfèrerait presque les tentacules des strangulots à ceux du Conseil. Les uns comme les autres lui provoque des frissons le long de l'échine cependant la lionne ne craint pas le sort maintenant qu'elle sait que son ami est là.

Car Nymeria le sent sans savoir l'exprimer, la noblesse et la soif de justice sont tout autant de raisons qui la pousse à se mettre en danger que le jeune garçon qui ne réalisera jamais comme sa seule personne suffit, par son innocence et la pureté de son âme, à embraser les esprits.

-Tu n'es peut-être pas le plus fort Jude mais certainement le plus puissant.

Enfin la blonde retire ses mains des épaules de son interlocuteur pour poser un index sous son propre menton pour méditer rapidement à l'idée proposée. Le soir du bal l'attention seras focalisée sur les centaines de gamins surexcités de la Grande-Salle, à voir si la bibliothèque sera ouverte car la rouge n'as aucune idée d'où pourrais se trouver les clef de la réserves si ce n'est dans un des tiroirs du bureau derrière lequel s'assied l'acariâtre bibliothécaire. De plus la lionne s'est engagée à se rendre au bal en compagnie du grand type mais cela devient évidement un alibi parfait. Une danse ou deux dans sa flamboyante robe rouge histoire qu'un maximum de personne la vois là bas, elle n'aura plus qu'à s'éclipser discrètement.

Un hochement de tete qui dure une plombe avant que la Gryffondor réponde:

- Excellente idée. Il faut d'abord que l'ont trouvent les clef.. Je peux faire diversion aux heures d'ouvertures, assez de bruit pour forcer la vieille à se déplacer, pendant ce temps tu les chipes.  

Cela vaudra à Nymeria un bannissement du lieu, au moins jusqu'à la fin de l'année, mais qu'importe.

-Le bal arrive sous peu, il nous faut agir au plus vite.

Jude, lui, n'avait pas pleinement conscience de la façon dont Nymeria le percevait. Pour lui, elle était une alliée précieuse, une camarade qui comprenait sa quête de justice. Il sentait son soutien indéfectible, mais peut-être ne réalisait-il pas à quel point elle voyait au-delà de sa façade de force. La jeune Gryffondor semblait percevoir ses fragilités, ses doutes enfouis derrière son désir de devenir plus fort.  Chaque fois qu'elle s'exprimait, ses paroles semblaient toucher profondément le Poufsouffle, comme si elle possédait la capacité de lire dans les esprits.
Ses mots étaient souvent empreints de sagesse et d'une clairvoyance qui captivait le garçon. Apportant toujours une perspective nouvelle même sur les situations les plus complexes.

Jude, autant surpris par le compliment de Nymeria que le toucher des mains sur ses épaules, sourit légèrement avant de répondre humblement.

- Je ne pense pas être puissant mais l'essentiel est de faire ce qui est juste. Qu'importe si on est fort ou faible.

Hors de question que la lionne soit en reste et sous-estime ses propres capacités.

- Tandis que toi, tu sembles être dotée du don de clairvoyance. Tu sais toujours la bonne chose à dire ou à faire dans les situations.

Puis, en la fixant du regard, il poursuit.

- Donc, je suppose, qu'on va faire une bonne équipe.

Même s'il en était déjà convaincu depuis longtemps.

- Très bon plan !

La Gryffondor est vraiment le cerveau de cette opération.

- Et je me disais aussi, tant qu'on sera dans les archives, peut-être qu'on peut lire les dossier des membres du Conseil des Sorciers ? Peut-être qu'on trouvera des indices à leur sujet durant leur scolarité à Poudlard.

Un sourire étrange convulse la bouche de Nymeria comme si celle-ci ne savait comment réagir, ou qu'au contraire sa réaction ne doit pas être visible, dans un cas comme dans l'autre cela résulte en une grimace difficilement déchiffrable qui est vite chassée lorsque viens le compliments. Il s'agit là de la première fois que son comportement ainsi que son tempérament sont ouvertement validés, accessoirement car la gamine as enfin compris dans quelle direction tourner sa voile pour être sur le bon cap.

La blonde ouvre ensuite de grands yeux en réponse à la proposition du jaune, tentant même de claquer des doigts ce qui se résulte par un échec.

-Afin de comprendre d'où leurs viens leurs positions d'élite et possiblement d'apprendre une chose ou deux pouvant intéresser l'opinion publique et faire avancer notre quêtes.

Une fois cela fait le rédacteur du journal du chateau pourrait diffuser les informations jusqu'à Prés-au-Lard, qui ferait ensuite le tour de la communauté magique. Serait-ce mettre des bâtons dans les roues d'une autorité qui agit éventuellement et secrètement pour leurs biens.. Que ce soit le cas ou non les gens doivent savoir, même l'idiot du Village des Idiots devrait savoir qui sont ceux qui jouent leurs vies comme des pions sur un échiquier magique.

Perplexe devant la réaction de Nymeria suite à son compliment, Jude se sent confus. Il se demande si ses paroles l'ont dérangée ou si elles ont été mal comprises. Il prend une petite pause, essayant de réfléchir à la situation mais finalement la grimace de son interlocutrice fini par disparaitre. Peut-être qu'elle craignait le pire avant d'entendre la fin de sa phrase ? En tout cas, ce malentendu semble résolu.

Un sourire bienveillant s'échappe de la part de Jude en la voyant échouer son claquement de doigts. La prochaine fois sera sûrement la bonne.

En entendant la suite du plan de son interlocutrice, le garçon comprend donc pourquoi elle souhaite un moyen de contacter le journal de l'école. De toute manière, même si on trouve les responsables pas sûr qu'on accepte de les publier, surtout si des informations dérangeantes, et remettant en doute le Conseil des Sorciers, venaient à apparaître en première page. Les professeurs risquent également de ne pas apprécier.

- Tout juste !

Un Poufsouffle fiable qui mérite d'être préfet l'année prochaine.

- Même si ce n'est pas la priorité, je vais peut-être demander à Lewis d'enquêter. C'est un Poufsouffle qui aime beaucoup les rumeurs et les informations. Si quelqu'un doit savoir quelque chose c'est sûrement lui ou, au pire, je peux lui demander de garder les oreilles ouvertes à ce sujet.

Haussant les épaules, ses yeux se redirige vers le cadran avant de continuer.

- Lorsqu'on ira voler la clé des archives on devrait peut-être utiliser un Colore Capillus et changer notre couleur de cheveux, juste au cas où ça tourne mal.

Et éviter de demander à Celonia d'emprunter des livres pour lui jusqu'à la fin de l'année.

-  Et pour interroger les médicomages, il faut aussi un plan. Peut-être se faire passer pour de la famille ? Par exemple pour les neveux et nièces de la Luciole ?

Un plan bien faiblard et sans aucune information au sujet de la Luciole. Dangereux.

Lewis Rosen, l'ainé l'ayant informé de l'existence du journal ainsi que des dessins de Ana Dawson la "Foldingue" comme il l'as lui-même décrite, un garçon bavard qui semble un peu simplet mais qui se trouve etre une source de savoir à ne pas négliger. Le fait est que Nymeria l'as questionné auparavant, certes de façon à éviter d'éveiller les soupçons mais il ne faudrait pas attirer l'attention, dès lors la blonde acquiesce:

- Nous devons en savoir le plus possible mais ne prend pas de risque inutile.

Instigatrice de cette folie, qu'un tier -Jude de surcroit- se retrouve en position dangereuse la briserai en autant de morceau que de fil doré présent sur sa tête. L'idée qu'il donne ensuite prouve cependant que les choses seraient bien plus difficile sans le cerveau du jaune dans l'opération bien que Nymeria ajoute une touche de son cru:

- Nos cheveux oui et peut-être la couleur de nos uniformes. Qui serait étonné de voir des Serpentard fouiner où il ne faut pas?

Un sourire en coin du genre mesquin, peu habituel chez la lionne, se dessine sur le visage de celle-ci quand ces mots sont prononcés, d'autant qu'en solution de dernière chance elle sait exactement pour qui elle se ferait passer. La justice, toujours la justice, même pour ce froussard de Stamplton. En revanche un tel plan as peu de chance de fonctionner face aux médicomages du moins la rouge imagine que des professionnels de cet acabit noterai aux premiers regards une altération magique de leurs apparences, il ne reste qu'une solution qui n'est pas des plus agréables.

- Pour entrer dans un établissement comme l'hôpital, il n'y as rien de mieux que la grande porte. Tu connais un peu l'endroit, il faudra que tu me dessine un plan de mémoire, après ça..

Inspiration profonde, expiration tout aussi exagérée, puis la fille des marais reprend:

-Nous ferons en sorte que je sois admise.

- Ne t'en fais pas. Peu de chance que ça tourne mal entre Poufsouffle.

C'est bien vrai ça, il n'a que rarement vu des luttes ou des disputes entre Poufsouffle. Des désaccord sur quoi faire, oui, mais jamais entre eux. En même temps, ce n'est pas la meilleure maison pour rien.

Jude laisse échapper un rire narquois à l'évocation des uniformes de Serpentard. L'idée de les voir pris à leur propre jeu l'amuse au plus haut point. Il imagine la réaction de ces élèves, habitués à semer la discorde et à jouer avec les autres, se retrouvant soudainement confrontés à une situation où les rôles sont inversés.

- Comment obtenir des uniformes de Serpentard ? J'en connais un, et encore nous ne sommes pas proches, je ne pense pas qu'il me prêterait son uniforme.

Pas sûr qu'Augustus soit du genre prêteur et pas gratuitement ou alors il voudrait en savoir plus et le garçon n'a aucune idée avec quel mensonge le bercer et qu'il soit crédible. On parle d'un uniforme scolaire et de sa maison, ce n'est pas n'importe quel vêtement.

L'inquiétude peut aisément se lire sur le visage de Jude.

- Tu es sûre que c'est la meilleure chose à faire ? C'est un hôpital. Cela signifie que ta blessure doit être tellement grave que l'infirmerie de Poudlard ne peut rien faire pour toi.

Secouant la tête, le Poufsouffle s'éloigne un petit peu, à la recherche d'une nouvelle solution en regardant de lui avant que son regard se dirige à nouveau vers la Gryffondor.

- Mais oui ! L'épidémie !

S'exclame-t-il, s'immobilisant après avoir trouvé une idée.

- C'est notre carte à jouer. On peut aller à l'hôpital en prétextant qu'on ne sent pas bien et que Poudlard ne fait rien. En plus, ça ne sera même pas un mensonge.

Et hors de question de blesser son amie. Il ne l'a pas convaincu de partir de la forêt interdite pour lui faire du mal quelques mois plus tard.

La sorcière réfléchie, le regard posé sur l'immense cadran alors que ses méninges tournes à lui faire fumer les oreilles. Trouver un uniforme de Serpentard ne lui sera pas nécessaire et Jude semble en bon terme avec Lewis, le problème reste d'entrée dans l'hôpital. Prétexter l'épidémie équivaut à lancer une pièce de monnaie, soit les soignants les prendrons en soin, soit ils renverront les deux gus à l'école pour une raison ou une autre, avec une forte probabilité que ces raisons soient bonnes. Le manque de personnel pour gérer le nombre important de souffrant, la futilité de cette épidémie en comparaison avec d'autres événements.. Cependant les choix qui s'offrent aux duo sont restreint.

Suite à un silence compté par l'horloge la rouge sort du mutisme:

- Le soir du bal je porterai ma robe donc pas besoin d'uniforme pour moi, il en vas de même pour toi. Tu n'auras pas à porter de robe mais une cravate verte suffira à faire illusion dans l'obscurité.

L'étudiante joint les mains en coupe devant sa bouche pour y souffler un peu d'air chaud puis les frottes les unes contre les autres avant de se tourner une dernière fois vers son ami.

-Commençons par le commencement. Sans clef pas d'archive, ce qui veux dire pas besoin de tout ça.

Une tape sur l'épaule du garçon est assénée par la lionne qui lui lance un regard déterminé.

- On se retrouve à la bibliothèque demain matin. Profite de ton lit, il est possible que le prochain se trouve dans les cachots.

Un sourire puis voilà la gamine qui s'en vas à grandes enjambées.

Il existait des soirées plus compliquées que d’autres. Si James s’efforçait d’avoir un quotidien chargé pour éviter ce genre de moments, la mélancolie frappait parfois sans crier gare et forçait l’adolescent à s’infliger de douloureux souvenirs. Néanmoins, ces derniers lui faisaient un peu moins mal que l’année précédente, et encore un peu moins que celle d’avant, témoignant de sa résilience grandissante. L’âge le forgeait et le changeait irrémédiablement. Ses expériences, son environnement, ses fréquentations…  Tout l’influait et transformait doucement le garçon en homme, dans un processus inévitable et parfois complexe que l’on aimait appeler l’adolescence.

L’Ashworth profitait de ce moment seul, les bras posés sur la rambarde et le regard perdu sur l’horizon éteint.

Il fallait croire qu'en ce début d'année, où la tradition voulait qu'on prenne de nouvelles résolutions, James n'était pas le seul à avoir besoin de faire le point. Des pas légers se firent entendre dans l'escalier avant que la porte grinçante qui donnait accès au sommet vienne avertir que ce petit moment de solitude touchait à sa fin. Même de dos Eleanor n'eut aucun mal à reconnaître le Serpentard qu'elle côtoyait en cours depuis quelques années maintenant. Une pensée qui lui rappelait que du chemin avait été parcouru depuis son premier contact avec la magie. Une vie entière semblait s'être écoulée même.

- Je ne viens pas pour t'embêter ne t'en fais pas.

Il fallait dire que leurs dernières discussions se résumaient à elle qui l'interrogeait inlassablement, un sujet qui lui semblait bien moins important aujourd'hui. En signe de bonne foi, la rousse alla elle aussi s'installer au niveau d'une rembarde plus loin pour ne pas déranger l'écossais dans son introspection.

Il n’avait pas fallu plus d’une silhouette et de quelques mots pour que l’écossais ne reconnaisse la nouvelle arrivante. James n’en était pas brusqué pour autant, conscient que la tour de l’Horloge attirait de nombreux visiteurs et représentait un point d’intérêt pour tout élève souhaitant du calme. Un simple "salut", soufflé entre ses lèvres, vint en réponse à la Folsham, qui fut ignorée pendant de longues minutes ensuite, laissant le vent comme seul intervenant dans une discussion encore inexistante.

Un quart d’heure fila. Les sifflements des rafales déviées par la roche berçaient nos protagonistes et accompagnaient chacune de leurs pensées. Celles de l’écossais avaient été totalement chamboulées, et sa mélancolie s’était envolée pour ne laisser place qu’à un sentiment des plus amers. Il hésita un instant, entrouvrit même la bouche, puis se ravisa.