Bibliothèque

Qui l'eut cru, Nymeria Lancaster entrant volontairement dans la bibliothèque aussi tôt dans la journée, un air sérieux inhabituel sur son visage. Derrière son bureau la responsable des lieux affiche le même air qu'à son habitude ce qui n'encourage pas la lionne à aller lui demander conseil, elle devras donc se débrouiller toute seule pour le moment.

Progressant aussi silencieusement que possible entre les rayons à la recherche des journaux archivé, la blondinette surprend un garçon au doigt plongé dans une narine, un couple au écussons différents qui tente vraisemblablement de se manger le visage l'un l'autre - spectacle peu ragoutant qui provoque une grimace exagérée chez la chercheuse- pour enfin que le regard porté par des yeux noisettes se pose sur la silhouette familière d'un ami au travail.

- Dans deux cent ans, les élèves de cette époque trouverons des livres pleins de miettes de biscuits et se demanderons: est-ce le sable du marchand, de la poudre de perlimpinpin ou les restes laissés par un griffon gourmand?

- Un griffon gourmand qui grignote une part de tarte à la citrouille juste après avoir fini son chapitre sur l'étude des moldus.

Commente Dante alors qu'il fait voler une noisette de sa main à sa bouche d'un petit mouvement habile et maitrisé, la gobant en plein vol. Un sourire se dessine sur son visage avant que ses lèvres ne s'ouvrent à nouveau pour demander à Nymeria

- Qu'est ce qui t'amènes ici ?

Il sont peu les élèves à se pencher sur l'étude des moldus, les ouvrages sur cette discipline tout aussi rare pourtant le fait que Dante en soit n'étonne en rien la sorcière qui se pose a demi assise demi debout sur un coin de la table en prenant garde à ne pas renverser les livres qui y sont posé. C'est en chuchotant qu'elle répond:

- Des journaux, tout ceux qui mentionnent les activités des moldus fous.

Une seconde d'hésitation avant de poursuivre, hésitation suffisante pour que Nymeria se fâche après elle-même. Son ami partage ses secrets, elle ne devrait pas penser un instant de ne pas faire de même.

- Je cherche à comprendre comment ce qu'il s'est passé as pu se produire. Les sources sont peu nombreuses, en fait on ne peut se pencher que sur les articles officiels, donc me voilà.

Entreprise qui risque de prendre un certain temps compte tenu du peu d'intérêt que porte en général les sorciers aux agissements des Autres.

- Tu avais entendu parlé d'nu truc pareil, une légende moldu ou des expériences?

- Ah c'était de moi dont il était question ? Je pensais que tu parlais d'un véritable griffon qui aurait été féru de lecture et de tarte à la citrouille.

Effectivement, il y avait eu quiproquo. Dante sourit de plus bel avant de secouer la tête et les mèches rebelles sur son front. Décidemment, il avait  oublié que les Gryffondors étaient parfois nommés ainsi, tout comme les serpents de chez Serpentard, les aigles de Serdaigle...

- Jamais. Ça relève de l'imaginaire, et c'est d'autant plus surprenant car ça devrait être le commun des sorciers de pouvoir commettre de pareil exploits.

Un griffon il l'est, féru de tarte au citrouille aussi mais la rouge se retient de le lui dire, de la même façon qu'elle s'empêche de dégager le front de son ami du bout des doigts. Il lui faut se concentrer alors ses sourcils se fronce comme pour s'obliger à garder son sérieux et bientôt l'adolescente n'as plus à se forcer, troublée par les propos du camarade.

- Tu crois qu'ils pourraient avoir des sorciers dans leurs rangs?

La jeune femme as du mal à croire que ces mots sont sortis de sa bouche et par reflexe se tourne en direction des autres personnes présente puis celle de la bibliothécaire. Fort heureusement, pas un ne semble avoir entendu alors Nymeria se penche pour ajouter, l'air alarmée:

-Ce serai catastrophique.

Parce qu'il s'était trompé à non pas deux, mais trois reprises sur les énigmes proposées par la tête d'aigle, Diego avait finalement échoué à la bibliothèque. Non pas qu'il était moins doué que les autres bleuets, mais certains termes techniques propres à la langue de Shakespeare lui donnaient du fil à retordre. Diego ne leur trouvait pas de traduction à l'espagnol et cela commençait à lui porter préjudice sur certaines matières.

- Et bah moi yé souis meilleur qué toi en astronomía.

Cette tirade fut dédiée à Evelyn Harper qui se couvrait aussitôt les oreilles en retorquant d'un "GNAGNAGNA!!!". Au milieu d'une conversation sans doute profonde entre les deux érudits, le grenadien quitta la table, estimant avec lucidité que ce ne serait pas Evelyn qui lui ouvrirait la porte de leur salle commune. Il alla alors musarder entre les différents rayons consacrés aux Potions. Plutôt curieux, il ne s'y rendit pas pour trouver une nouvelle recette qui coincerait un autre élève ou professeur, de fait, Diego s'était mis en quête de trouver un ouvrage vulgarisant la Médicomagie.

Après une bonne demi-heure à transcrire un texte en runique, Jo se leva et se dirigea vers le bureau de la bibliothècaire.

-Bonjour. Excusez-moi, j'aurais une question...

Madame Moss releva lentement ses yeux de ses papiers pour venir fixer Johannes, son nez crochu lui donnant un air de rapace.

- Oui?

-Je me demandais, est-ce que ça arrive que vous jetiez des grimoires ? Pas sur les gens je veux dire, hein, mais que vous les mettiez à la poubelle ? Quand ils sont trop vieux, ou abîmés, ou que personne les lit ?

Elle papillonna des yeux.

- Quelle est donc cette question ! Non.

-Non non, c'était juste comme ça, par curiosité... Merci de votre réponse, bonne journée.

Il était un peu déçu, mais n'en laissa rien paraître. Il décida de changer de stratégie, et parcourut la bibliothèque dans un seul but : trouver les deux ou trois grimoires les plus obscurs, les plus spécifiques, les plus spécialisés du catalogue. En un mot, ceux qui n'auraient jamais quitté leur place dans les rayonnages depuis la création de la bibliothèque. Peut être dans les disciplines optionnelles que personne ne choisissait...

La bibliothécaire arqua un sourcil en voyant certains des livres que souhaitait emprunter le jaune mais n’en pipa mot. Elle se contenta de poser sur lui un regard las.

- Pour combien de temps souhaitez-vous les emprunter?