Grand hall

- ... Et c'est donc pour ça qu'il ne faut jamais prendre un beignet de vomi à la citrouille à Honeyduke.

Jude était en train de raconter une version hautement modifiée de son passage à la confiserie lors d'un de ses voyages à Pré-Au-Lard.

Instinctivement il reconnu son amie, mais pas sa mauvaise humeur malheureusement pour lui.

- Oh, salut Celonia !

Elle avait même raté un Avis... C'était inadmissible, indigne et elle était supposée supporter ça ? Oh non, elle n'allait pas passer à l'infirmerie car si elle le faisait, elle risquerait de toucher deux mots aux infirmières quant à leur incompétence. Continuant de battre ses pages, elle sentit son avant bras la démangeait et elle usa toute sa dévotion pour se retenir. Tremblotant légèrement, elle ferma brusquement le livre qu'elle faisait semblant de lire lorsqu'elle entendit quelqu'un prononcer son nom.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Aboya-t-elle avant même de réaliser que c'était Jude qui s'adressait à elle. Espiègle, elle avait observé la façon qu'Irène avait de cacher ses propres cernes et l'avait imitée avec les moyens à sa disposition. Elles étaient ainsi quasi indiscernables, mais le reste de ses traits étaient plus tirés qu'à l'accoutumé.

Finalement, en découvrant le visage du jaune, elle sembla légèrement s'adoucir, mais rien y fit. Elle inspira bruyamment (chose qu'elle ne faisait jamais) avant de relever le menton.

- Bonsoir Jude, je suis occupée, bon appétit.

Reprit elle avant d'essayer de rouvrir son livre mais, trop brusque dans son mouvement, le fit tomber à ses pieds.

Célonia ? Augustus regarda autour de lui avant de poser son regard sur la petite créature dénommée celonia, il regarda jude un peu interloqué par la réponse de cette dernière qui venait de faire tomber son livre, il se baissa en un éclair pour le ramasser et en profita pour regarder par la même occasion la couverture du livre, tout en tendant le bras pour donner le lui donner

- Salut celonia !

il la regardait un peu interloqué, puis se mit à sourire et la salua avec énergie, il ne saurait poser le doigt sur quoi exactement, mais elle avait l'air pas trop dans son assiette..Et quoi de mieux quand on est pas dans son assiette qu'un interlocuteur qui sourit ? En tout cas ça marchait très efficacement avec lui, peux être parce que c'était une éponge sociale.

Jude remarqua immédiatement quelque chose d'inhabituel chez Celonia malgré ses efforts pour dissimuler son malaise. Il n'était pas dupe, même si son amie tentait de jouer la normalité. Agissant avec gentillesse, il se pencha pour ramasser le livre qu'elle avait fait tomber.

- Oh, tu l'as fait tomber, tiens !

Il lui tendit le livre avec un sourire, tout en notant les signes subtils, étant sa respiration bruyante, de mal-être chez son amie. Il poursuivit, utilisant le devoir d'Histoire de la Magie comme prétexte pour engager la conversation.

- Dis, pour le devoir d'Histoire de la Magie, je bloque un peu. Tu pourrais m'aider ?

Le regard de Jude était empreint de préoccupation, son inquiétude allant au-delà des frontières du devoir scolaire. Il voulait en savoir plus sur la véritable condition de la Serdaigle.

Pourquoi est-ce qu'ils étaient si heureux tous les deux ? Ils ne voyaient donc pas qu'elle en bavait ? Bon, certes, elle faisait tout pour que ça ne se voit pas, mais ils n'ont qu'à deviner ! Elle ne supportait plus de voir les gens sourire alors qu'elle était en train de se transformer en une fichue cracmol et impotente de surcroit. En dépit de tout, les efforts combinés des deux garçons ne furent pas vains. Un instant plus tôt, elle semblait prête à incendier quiconque lui adresserait la parole, ce qui n'était plus le cas.

Augustus put constater qu'il s'agissait d'un obscur ouvrage parlant de l'influence de l'arithmancie sur les cours d'eau britanniques, quelque chose de parfaitement hors programme et dénué d'intérêt. Très certainement un livre pris au hasard par une personne qui n'avait plus tout à fait les idées claires. Elle répondit tout de même à ses salutations par un discret : Salut Augustus. Avant de négligemment épousseter la manche de son avant bras dans une piètre tentative de calmer la démangeaison qui la rongeait.

Elle hocha un sourcil circonspect en voyant les deux garçons tendre conjointement son livre, mais ne se posa pas plus de questions. Sa petite main s'en saisit et elle le rabattit contre son torse.

Je te passerai mon devoir en rentrant.

Dit elle en gratifiant Jude d'un regard succinct. C'était une proposition on ne peut plus inhabituelle, que Celonia ne faisait jamais. Toutefois, cela pouvait lui permettre de rapidement clore la conversation, ce qui était précisément son but. Elle croisa les bras et prit une longue et saccadée inspiration tandis que son regard filait de Jude à Augustus jusqu'à ce que ses yeux ne se fermassent un instant avant qu'un sursaut ne l'extirpe du micro sommeil dans lequel elle avait failli plonger.

Augustus savait pas trop où se mettre, rien que le titre du livre lui avait fait tourné la tête, c'était pas une serdaigle pour rien cette célonia, pis faut dire qu'il la connaissait pas tant que ça, et restait interloqué par sa réaction quelque peu froide sans vraiment l'être, il échangera à nouveau un regard avec jude si tant est que ce dernier le regardait aussi

- T'attends quelqu'un ? Tu fais quoi là ?

Jude, attentif aux nuances, saisit immédiatement que quelque chose ne va pas. L'offre de Celonia, de faire son devoir à sa place, ne correspond pas du tout à son amie. Elle est plutôt du genre à encourager l'apprentissage, à partager les connaissances, mais jamais à faire le travail à la place de quelqu'un d'autre.

- Merci.

Se contente-t-il de dire sans vraiment savoir quoi d'autre ajouter, laissant Celonia répondre à Augustus mais peu de chance qu'elle lui réponde, la connaissant. Elle a horreur qu'on tente de la contrôler.

Ces deux-là comptaient rester plantés à presque rien dire d'utile toute la soirée ? Un frisson la secoua, son irritabilité risquait de paraître suspecte, non ? Elle ne savait plus trop, la faim, le manque de sommeil et son mauvais état de santé étaient une combinaison de facteurs absolument destructeurs.

- Vous n'avez pas fini de poser des questions sans intérêt ? Bien sur que j'attends quelqu...

Elle s'interrompit en voyant le professeur de botanique passer. Son regard s'écarquilla, cherchant sans doute à s'assurer que ce qu'il voyait était bien réel. Il ne fallut que quelques secondes pour l'en convaincre et la jeune fille s'esclaffa bruyamment, sans une once de gêne ou de retenu, abandonnant la bienséance qu'elle avait toujours portée jusque là.

- C'est ça que j'attendais, l'hydre du Kenya !

Dit elle à l'intention de ses deux interlocuteurs tandis qu'elle se laissait aller à un nouveau rire.

Ah bah tiens voilà que la personne qu'ils cherchaient apparut devant eux,entendant la belle métaphore de celonia Augustus ne put s'empêcher de laisser s'échapper un rire qu'il essayera de retenir du mieux qu'il le put en l'étouffant avec se lèvres ce qui créera un ''pffft'' avant de se reprendre, bien qu'il n'aimait pas particulièrement bagamba, c'était bien plus facile de critiquer quelqu'un dans son dos, et il lui fallait être un parfait hypocrite pour gagner des points.

- Héé m'sieuuuuur BAgamBA vous faites quoi ! Z'aaaaavez b'soin d'aide ?

Jude laissa faire Augustus qui se jette sur le professeur de botanique. En tant que bon Pousouffle son inquiétude va naturellement en direction de Celonia, qui semble commencer à avoir des sautes d'humeurs étranges et même à dire des choses incompréhensibles. Elle semble, évidement, irascible mais ce qui est étonnant c'est que ça n'a pas l'air de tenir longtemps entre les rires et les observations douteuses. En parlant des rires, ils n'ont rien des rires gracieux, voir des ricanements, émanant habituellement de la Serdaigle.

- Reste avec nous.

Peux-t-il à peine se concenter de dire à la Serdaigle. Il a l'impression d'avoir déjà eu affaire à ce type d'épisodes chez une autre personne l'année passée mais cela semble, en réalité, bien différent.
Son regard se perd en direction de l'interaction future avec le professeur de botanique.

C'était comme si elle avait vu les oreilles du professeur frémir depuis sa position. Un brutal retour à la réalité alors qu'elle réalisait qu'elle venait de publiquement moquer un professeur. Certes, elle l'avait fait avec un certain esprit et pas si méchamment, mais tout de même, une telle réalisation la fit immédiatement pâlir. Ses cils papillonnèrent tandis n'osait plus quitter le regard du professeur. Elle écouta religieusement ses paroles, l'imaginant d'abord chasser, Merlin savait comment, des girafes crachant du feu, puis elle l'imaginait les ramener à des chefs de tribus pour rejoindre une nuit de "noces collectives" pour...

Un frisson d'une violence inouïe la traversa tandis que son esprit mobilisait le peu de ressources à sa disposition pour interrompre la vision d'une telle scène.

- I...Incroyable! Merci professeur...

Balbutia-t-elle, revenant peu à peu à sa léthargie, laissant l'homme s'éloigner sans plus de cérémonies. Elle ne réalisait même pas la "chance" qu'elle avait eu. Elle observa un instant Augustus accourir après le professeur puis revint vers Jude, elle avait totalement ignoré ses paroles.

- Quoi ?

Demanda-t-elle d'une voix irritée, consciente que Jude avait compris que quelque chose n'allait pas.

Dans l'esprit de Jude, la situation devient de plus en plus nébuleuse. Les mots semblent être jetés au hasard, les phrases échangées entre Celonia et Fidelis ne semblent pas suivre un schéma logique. Un doute grandit en lui, comme une ombre subtile qui s'insinue dans son esprit. L'idée que quelque chose lui échappe, qu'il est peut-être l'intrus dans cette conversation, commence à germer.

Le Poufsouffle se demande si le professeur de botanique est peut-être plus malade que Celonia. Il ressent comme une perte de contrôle, une incapacité à saisir la nature exacte de ce qui se trame. Des mots sont échangés, des rires s'échappent, mais il a l'impression que le sens réel se dérobe à son entendement.

Il se rappelle soudainement la raison de sa présence ici. Il est venu voir son professeur de botanique pour demander des informations.

- Professeur Bagamba, désolé de vous déranger mais je me posais une question. Êtes-vous au courant qu'une maladie se propage au sein de l'école ? Je me demandais si ça pouvait être dû à une plante OU si une plante pouvait alléger les symptômes.

La main de Jude s'approche lentement du flacon que lui tendait le professeur de botanique. Cet élixir promettait de soulager tous les maux, d'effacer cette terrible maladie. Une opportunité alléchante, offrant la possibilité de poursuivre ses activités sans être entravé, voire même de briller en étant le meilleur dans toutes les matières, sauf peut-être en histoire de la magie, pendant cette période de fragilité générale. Mais, une voix raisonne en lui : est-ce réellement justifié ? Non. Il a fait une promesse à Maria, celle d'enquêter sur ce phénomène et de le comprendre. Son regard glisse vers son amie Celonia, puis pensa à la maison des érudits. Si, comme le pense Maria, la maladie a commencé là-bas, d'autres vont très certainement en souffrir davantage. Accepter l'élixir serait égoïste de sa part. Sa main s'arrête donc à mi-parcours.

- Cce serait injuste que j'en prenne alors que d'autres de mes camarades souffrent plus que moi. Je ne peux pas accepter.

Qui pour l'instant du côté de Jude se manifeste par une fatigue mais qui sait comment elle pourrait dégénérer ?

- Peut-être que je peux vous aider à chercher les ingrédients de la RED JUMBO pour que nous puissions en préparer le plus possible avant que ...

Que je ne tombe malade ? Que toutes ses forces le quittent ? Il a entendu des terribles choses sur cette maladie, pendant combien de temps pourra-t-il encore marché ?

Augustus écoutait le discours de Bagamba, en fronçant un sourcil, il avait vécu une grande partie de sa vie avec sa grand mère et bien que loin d'être aussi connaisseur qu'elle, il savait reconnaitre les principaux types de plantes médicinales, ou bien même les variétés de champignon, mais se frotter le corps avec des orties ? Ca lui semblait singulier, mais bon peux être qu'après tout les africains avaient une peau plus rugueuse avec une couche extérieure de saleté qui les impérmeabilisait avec la saletée, si le conseil était venu d'un professeur blanc il aurait peux être essayé le fameux remède...

- La red jumbo ? 

Il en attrapa immédiatement un, en grand gourmand qu'il était il adorait tester de nouvelles saveurs, il remua légèrement la concoction afin que l'odeur de ce breuvage singulier s'échappe de la fiole, intrigué, il avalera une petite gorgée, puis toute la concoction d'un coup sec

- Hmm pourquoi vous l'avez appelé red jumbo enfait ?