Bureau du directeur de Poufsouffle

La porte s'ouvrit, dévoilant comme attendu le large Directeur de la noble maison des Jaunes. La bonhommie habituelle qu'il portait au visage s'effaça vite en voyant la scène devant lui.

— Monsieur Graham ?! Mademoiselle Folsham ?! Que signifie ceci ? Expliquez vous jeune homme. S'adressant au préfet.

Il reconnut ensuite Benjamin Brilliant, qui était souvent venu lui réclamer des patisseries plus jeune.

Benjamin espérait secrètement que cette part sombre de son passé ne serait jamais révélée au grand jour, sinon le reste de la bande allait se foutre de sa gueule pour l’éternité…

Connor gratifia le professeur Newcourt d’un geste du menton concis et poli.

- Bonsoir professeur, fit-il, les cernes sous ses yeux donnant au rat de bibliothèque des airs de madame Moss, la bibliothécaire. Je vous ramène votre élève, mademoiselle Folsham, qui s’est rendue coupable de tentative d’agression sur ma personne. Si mon camarade est ici présent c’est qu’il la Mob…

Il tourna son regard un instant vers Benjamin, et lui fit signe de déposer Eleanor par terre, en douceur, avant de reprendre.

- Excusez… je disais donc, il m’aidait à la transporter jusqu’à votre bureau. Je suis affecté par cette… maladie, et, après m’être défendu contre mademoiselle Folsham je ne pensais pas avoir assez de réserves pour l’amener ici. Et si vous vous demandez pourquoi elle est actuellement sous Silencio, c’est qu’elle n’arrêtait pas de nous affubler de jurons monsieur.

Il sortit pour finir, d’une de ses poches, la baguette de la jaune, qu’il tendit au directeur de maison.

- Je lui ai également confisqué sa baguette, je vous laisse le soin d’en disposer comme il vous en semblera adéquat.

Le Directeur Newcourt jaugea les deux Serdaigle d'un œil suspicieux, et resta silencieux un instant. Seul un "Hmmmmmm" pensif s'échappa de sa barbe.

— Et vous n'étiez pas assez de deux grands garçons, messieurs Graham et Brilliant, pour traiter autrement une jeune fille de plusieurs année votre cadette de sorte qu'elle finisse dans cet état ? Leur asséna t-il avant d'enchainer. Quelle est la nature de cette agression et son déroulé ? Soyez exhaustif.

De sa baguette, il releva Eleanor sans lui rendre la parole et la posa sur ses deux jambes avant d'écouter le préfet.

Le préfet se gratta le côté de la mâchoire, les yeux légèrement plissés, avant d’entamer son récit.

- Et bien, je me dirigeais vers la tour d’astronomie afin de travailler en avance sur un des devoirs donnés par le professeur de Malpas. Quand je suis arrivé, mademoiselle Folsham était déjà présente. Je ne la connais que peu, outre le fait que j’avais eu une dispute avec l’un de ses amis il y a quelques années, mais du peu que je sais d’elle, c’est une élève sérieuse…

Connor jeta un regard se voulant empli d’incompréhension à Eleanor, avant de reporter son attention sur Newcourt.

- J’allais donc simplement m’installer, quand votre élève me remarqua et se mit à m’invectiver et à tenir un discours incohérent, avant de tenter de me gifler. Naturellement, en réaction à cela, j’ai sorti ma baguette et entamé de la neutraliser, pour ma sécurité mais aussi la sienne.

Un petit ”hmmmm” s’échappa de ses lèvres, à la manière de quelqu’un étant gêné de devoir expliquer quelque chose dont il n’avait rien compris.

- Une fois neutralisée, j’ai tenter de lui faire entendre raison, mais elle n’a pas voulu me suivre de son plein gré. Je l’ai donc Incarcerem le temps d’aller chercher un camarade en salle commune pour m’aider à la transporter jusqu’ici…

Pour ce qui était de la prétendue fatigue, elle était évidente sur le visage du serdaigle.

- Je ne comprends vraiment pas la raison de son accès de colère, it was totally out of the blue… Il posa une main sur son menton, se tapotant la lèvre de l’index. Puis soudain, la révélation, et son sourcil droit se releva alors qu’il émettait son hypothèse. Peut-être que… cette maladie peut provoquer des sautes d’humeur? Je n’ai pas vraiment remarqué ça, mais le sommeil agité rend certaines personnes irritables… A part ça, je ne vois pas ce qui pourrait expliquer un tel comportement.

Newcourt écouta les explications du préfet sans l'interrompre, et rebondit sur sa dernière phrase en prenant la baguette d'Eleanor.

— Eh bien c'est ce que je vais tenter d'élucider. Dit il. Merci pour votre travail monsieur Graham, vous pouvez retourner à vos occupations.

Malgré sa politesse, le ton de Newcourt se voulait moins chaleureux qu'à l'accoutumée. Une fois Connor et Benjamin partis et hors de sa vue, le Directeur invita Eleanor à entrer, fermant la porte derrière eux.

— Bien, mademoiselle Folsham, asseyez vous. L'invita t-il en ayant abandonné une partie de la fermeté employée envers Connor. Je dois bien avouer que pour vous avoir côtoyé longuement, je suis surpris d'entendre le portrait que Connor Graham a dépeint de vous. Racontez moi votre version des faits.

Après qu'elle se soit assise, il aura évidemment levé le Silencio, servi de l'eau et de quoi se sécher le visage.

Son regard suivit le départ de Connor qu'elle se jura de faire payer plus tard avant que cet être horrible ne quitte enfin son champs de vision. Finalement la gentillesse de Newcourt à son égard la détendit un peu et la rassura, le pire qui pouvait arriver était de perdre l'image qu'elle avait auprès de lui et ainsi perdre sa confiance. Ce serait comme voir des années d'efforts se faire piétiner et ça lui était impossible à digérer.

- Merci professeur.

Eleanor s'essuya les larmes et bu la moitié de son verre d'eau avant reprendre contenance pour expliquer ce qui s'était passé à son professeur.

- J'étais effectivement à la Tout d'Astronomie quand Monsieur Graham est arrivé. Et comme à chaque fois que l'on se croise, il a commencé à m'insulter et me provoquer parce que je suis une Poufsouffle et donc sois disant une née-moldue.

Et un jour arriverait où le préfet regretterait toutes les paroles qu'il avait pu avoir la concernant.

- Ca dure depuis la première année où je suis là, il m'a prit en grippe pour ces raisons futiles. Et cette fois il a été beaucoup trop loin. Quand je l'ai aperçu j'ai donc décidé de partir car je ne voulais pas encore une fois devoir écouter ses moqueries. Quand je suis passée à côté de lui pour emprunter les escaliers il m'a souhaité un "prompt rétablissement". Je ne comprenais pas alors je lui ai demandé pourquoi...

A son visage on pouvait voir que ce qui allait suivre lui laissé toujours un goût amer en bouche, c'était une nouvelle humiliation qu'elle avait reçu.

- Et en réponse il m'a toussé au visage. Ensuite je n'ai pas vraiment contrôlé et j'ai directement tenté de le repousser.

Avec une gifle mais c'était un simple détail.

- Monsieur Graham a alors dit que j'ai tenté de l'agresser et qu'il devait me ramener ici. Il ne s'est même pas caché qu'il voulait "me traîner dans la boue" et tenter de ruiner la réputation que je me suis construite.

Ce qui serait peut être le cas auprès des quelques élèves qu'ils auront croisés d'ailleurs. Même si ça lui ferait peut être gagner des points auprès de certains vu comme Connor pouvait être insupportable avec tout le monde.

- J'ai effectivement un peu résisté car la vérité professeur c'est que j'avais peur que l'image que vous pouvez avoir de moi soit écornée. Vous faites partie des quelques personnes qui me font confiance et croit en moi, ce n'est pas quelque chose que je veux perdre.

Ne plus pouvoir l'assister ainsi que de voir ses chances d'être préfète être réduite à néant étaient deux choses terrifiantes. Alors qu'elle prenait une longue inspiration parsemée de quelques tremblements émus elle reprit, le regard tournée vers ses chaussures.

- Avec l'agression que j'ai subis en fin d'année dernière et maintenant lui qui profite de son rôle de préfet pour tenter de me salir... Je n'en peux plus professeur.

Eleanor se concentra autant qu'elle le pouvait pour ne pas pleurer à nouveau. Si au début, lors de son entrée dans le bureau, la jaune s'était contentée d'exagérer un peu, ce n'était plus le cas maintenant alors qu'elle se confiait sur ces événements qu'elle avait subis.

Lorsqu'elle commença, il fit s'élever une plume qui écrivit le témoignage d'Eleanor sur un parchemin. Le professeur Newcourt écouta par la suite Eleanor sans l'interrompre, sa main parcourant son épaisse barbe. Les sourires et l'oeil malicieux avaient laissé place à un visage attentif et scrutateur.

— Bien. Dit il finalement

Le professeur laissa planer la suite de ses propos un court instant.

— Je vous crois, mademoiselle Folsham. D'une part car les éléments factuels de monsieur Graham étaient noyés dans une salade d'interprétations et de suppositions destinées à noyer le poisson. Et de l'autre, car j'ai déjà eu quelques échos du comportement du désormais préfet de Serdaigle à l'égard des représentants de notre maison.

Josh Newcourt n'était pas aveugle, ni stupide malgré les clichés véhiculés à son propos, et d'autres élèves avaient bien du se plaindre, qu'il s'agisse de faits lui ayant été remontés par Peter ou avant lui par Lauretta Buttercup. De plus, Connor était un de ses élèves, et ses dispositions à l'égard des Poufsouffles ne pouvaient être cachées six années durant dans une matière où les travaux de groupe étaient fréquents.

— Accessoirement, je connais votre probité, et votre conclusion est étayée par les éléments que Monsieur Riverside m'a transmis. Vous vous étiez confiée à lui en début d'année, si je crois me souvenir.

Il se recula dans sa chaise.

— N'étant pas stupide, j'imagine que vous n'êtes pas totalement irréprochable non plus, Miss Folsham, et que vous êtes ici car Monsieur Graham vous a poussée à la faute. Voici donc ce que nous allons faire.

Il se saisit d'un parchemin et écrivit quelque chose dessus avant de mettre le papier sur le coin de son bureau.

— La parole d'un préfet valant plus que celle d'un élève en cela qu'il détient la confiance de son Directeur de Maison, je ne puis laisser cette affaire sans suite. Je retire donc 50 points à Poufsouffle pour agression physique. "Je retiens" serait plus exact que "Je retire", puisque si des éléments futurs attestaient de l'incapacité de Monsieur Graham à sa tâche, ces points seraient rétablis et votre faute effacée. Je vais ensuite rédiger un courrier à mon estimé collègue Monsieur Blackwine pour lui relater cet incident, factuellement d'une part, avant de lui exprimer mon ressenti sur cette affaire. Cela ne débouchera sur rien dans un premier temps, et cela n'est guère de son fait, puisque votre parole vaut hélas moins que celle de Monsieur Graham. Si ce dernier venait à être fréquemment lié à de tels incidents, cela jouerait cependant en sa défaveur.

Il fit une pause, consommant un verre d'eau (le contenu, pas le verre)

— Pour ce qui est de ma confiance, vous la conservez. Une punition est toutefois de mise, le contraire serait vu comme du favoritisme, n'est ce pas ? Son œil malicieux brilla de nouveau. Durant le prochain mois, vous serez donc assignée à m'assister dans mes travaux.

C'était sans doute là la punition la plus caduque de l'histoire des punitions, et pour cause: Eleanor assistait déjà son professeur sur son temps libre et de son plein gré, présentement, elle y serait simplement obligée un mois durant.

— Je vous donnerai également ce conseil, mademoiselle Folsham: aussi difficile que cela soit, ne cédez pas aux provocations ni aux tentations à la violence. Celui qui perd est celui qui agit, jamais celui qui cause, à l'école comme dans la vie, souvenez vous en. Egalement, de la même manière que Monsieur Blackwine a nommé son préfet librement, j'en fais de même. Vous n'êtes pas sans ignorer que Monsieur Riverside entame sa dernière année dans nos murs et que vous entrerez l'an prochain dans l'année requise pour obtenir le badge. Dès lors, je vous demanderai de vous modérer, malgré les difficultés encore une fois, vous devez être le plus irréprochable possible, de sorte que je ne sois pas contraint de confier le rôle de Préfète de Poufsouffle à quelqu'un d'autre que vous. Voyez cela comme un exercice: les Préfets doivent toujours être en maîtrise, ils sont ceux à qui les Directeurs de Maison confient une partie de leur voix pour faire la discipline dans cette école. Constance et maîtrise sont donc, tout comme en potions, les qualités requises pour ce travail de représentation. Si Monsieur Graham est incapable de se maîtriser, je puis vous garantir qu'il finira lui aussi par fauter et perdre son badge, ou quelques dents, s'il finit par tomber sur plus fort que lui... Bref, ne commettez pas la même erreur.

Le professeur saisit sa baguette, se préparant à ouvrir la porte.

— Bien, nous en avons terminé, miss Folsham. Allez donc retrouver vos dortoirs.

Elle qui pouvait craindre une nuit aux cachots pouvait se rassurer.

Dans un premier temps ce fut le soulagement dans constat fut fait que son directeur de maison la croyait, c'était là le plus important à ses yeux. Cependant ce n'était pas ça qui allait empêcher Newcourt de retirer 50 points, ce qui laissa un goût de culpabilité dans la bouche d'Eleanor pour qui c'était la première fois que ça arrivait, un sentiment de honte qui lui fit baisser la tête. Et elle n'allait pas protester, après tout les arguments donnés étaient on ne pouvait plus logique. Il y avait une hiérarchie à respecter et si la parole des préfets pouvaient être remis en cause à chaque fois alors ça ne vaudrait plus rien. Et puis elle avait fauté, même si à aucun moment la jaune ne regrettait sa gifle. Un goujat ne méritait que ça et c'était même trop gentil encore. L'information selon laquelle Connor pourrait perdre son badge en cas de récidive ne passe pas inaperçu et fut conservée dans un coin de sa tête.

L'annonce de sa punition lui arrache un sourire tant elle était plus qu'indulgente, elle allait devoir faire ce qu'elle appréciait faire. La Poufsouffle se serait de toute façon pliée à n'importe quel tâche car comprenant que son directeur de maison se devait de garder la face auprès de l'école, ce qui était normal. Le conseil fut écouté avec attention car porteur d'une sagesse qu'elle n'avait pas su avoir au moment opportun. Et finalement vint la surprise quand son professeur lui annonça une nouvelle à laquelle elle ne s'attendait absolument pas au vu des circonstances : la promesse du badge des préfets. Bien sûr la rousse n'était pas naïve et savait qu'elle avait toujours eu ses chances de le devenir mais après tout il y avait encore deux promotions au-dessus d'elle dans lesquelles il y avait des élèves tout à fait éligibles. Se voir confier ce rôle dès sa cinquième année était quelque chose d'incroyable, encore plus pour quelqu'un qui venait de chez les moldus. C'était là une énorme preuve de confiance et aussi de reconnaissance quand à tous les efforts qu'elle avait fournis depuis ses premiers pas à Poudlard. Ses yeux pétillèrent de joie. Eleanor se sentait d'un coup ragaillardit par les paroles de ce saint homme.

- Je..je... je vous remercie beaucoup professeur ! Vraiment je... merci !

Elle se leva et s'inclina face à Newcourt, une certaine émotion étant palpable.

- Je garderai vos conseils en tête en permanence et je ne vous décevrai pas, je vais redoubler d'efforts et de travail.

Même si travailler plus qu'elle ne le faisait déjà était presque impossible mais c'était surtout pour signifier qu'elle comptait bien se montrer à la hauteur des espoirs qu'il plaçait en la londonienne.

- Bonne nuit professeur et encore merci.

Un sourire sincère fut adressé à son interlocuteur avant qu'elle ne reparte vers son dortoir. Ce fut une soirée au début très calme qui avait fini avec beaucoup d'agitations. Bien que les conséquences soient minimes, Eleanor n'oublierait pas le sale coup que Connor lui avait et il finirait par le payer. Que ce soit cette année ou la prochaine. Une chose était néanmoins sûre : elle n'agirait que si elle avait une solide opportunité et ne risquerait pas le titre de préfet pour cet imbécile. C'était d'ailleurs peut être la meilleure façon de se venger que de devenir son égal dans la hiérarchie de Poudlard. Jusqu'à ce qu'il soit destitué et soit en dessous. Une perspective qui amusait déjà beaucoup Eleanor tant l'humiliation pour le Serdaigle serait immense. Reboostée par tous ces évènements, la jeune sorcière fini par rejoindre son lit.

La porte s'ouvrit dévoilant Josh Newcourt

— Mademoiselle Wright ! Entrez donc !

Il joignit un geste de la main à la parole

La jeune fille hocha la tête en guise de remerciement

- Merci pour votre accueil professeur !

La demoiselle pénétra dans l'antre du directeur des Poufsouffle. Un lieu qu'elle connaissait beaucoup moins que le bureau de son propre directeur de maison. Néanmoins, tout comme monsieur Blackwine, monsieur Newcourt faisait partie de ces personnes qui attiraient la sympathie. Bon vivant, gentil homme, Abigail l'appréciait tout comme elle appréciait sa matière. Si Abi n'était peut être pas la meilleure en potions mais elle faisait assurément de ses meilleures élèves.

- J'espère que je ne vous dérange pas.

— Du tout, du tout !

D'un geste de baguette, il fit voler jusqu'à son bureau le kit d'accueil habituel: rafraichissements et pâtisseries de chez Honeydukes, incluant leur dernière création: un espèce de beignet troué en son centre et recouvert de grains blancs. Ils appelaient cela "Donut Sucré au Sucre".

— Dites moi tout, Mademoiselle Wright, qu'est ce qui vous amène ?

Le donuté sucre sucré au donut sucré lui donnait bien envie mais Abi était là dans un but bien précis. Manger risquait de la détourner de son objectif principal, et puis elle avait tout de même cette petite boule au ventre qui pendait souvent le bout de son nez lorsqu'elle s'apprêtait à mener une conversation à l'issue incertaine. Rien ne lui permettait d'assurer que Mr Newcourt allait répondre favorablement à sa requête, cela reposait sur sa capacité à elle de bien lui présenter son sujet... Mais Abi qui avait fait de nets progrés restait une éternelle stréssée...

- J'ai une requête...spéciale...

La jeune fille si elle avait était invitée à le faire se sera installée sur un des fauteuils du bureau, sinon elle resta debout.

- Avec mes camarades du club de divination, nous avons pour ambition de créer un évènement permettant à tous les sorciers de l'école de s'exprimer. Cet évènement se déroulerait en plusieurs étapes. Puisque nous aimerions mettre votre matière à l'honneur nous aimerions intégrer dans ces épreuves la création d'une potion...

Abi espèrait avoir su attiser la curiosité de son professeur, ainsi elle se tut brièvement pour prendre la température.

Le professeur se recula dans son dossier en se caressant la barbe, hochant doucement la tête.

— Je vois, c'est une très bonne idée que de mettre à l'honneur le noble art des potions ! Je suppose que vous désireriez à cette fin que je vous fournisse des ingrédients à mettre à disposition des différents compétiteurs ?

Josh Newourt avait vu juste puisqu'il s'agissait en effet d'une des requêtes de la jeune la fille qui n'en avait pas pour autant terminé.

- C'est exact professeur... Mais ce n'est pas tout. Nous nous demandons si vous n'avez pas en réserve une recette de potion à nous partager qui n'est pas au programme. Nous aimerions que les participants découvrent une nouvelle recette et puissent s'adapter à celle ci, plutôt que de concocter une potion connue en répétant les mêmes gestes.

Afin de valoriser encore mieux l'art de la potion et augmenter le défi !

- Et concernant les effets, l'idéal serait que cette potion puisse influencer les prochaines épreuves !

Le professeur considéra sa demande.

— Il y a, voyez vous, un conflit dans une contrée lointaine, l'Ukraine. Ce conflit réduit les approvisionnements dans toute l'Europe, je crains donc que votre projet ne doive se contenter des préparations au programme...

Un éclair de génie traversa son regard.

— J'ai toutefois une idée de potion que je pourrais moi même élaborer avec des ingrédients simples et qui pourrait affecter la suite de votre programme ! Je m'en vais vous la conter, et vous me direz si cela vous convient.

Sa culture remerciait Monsieur Newcourt concernant ce conflit ukrainien. Elle n'avait pas le temps de s'en émouvoir, ils avaient déjà leurs propres problèmes. La jeune fille écouta alors la proposition de monsieur Newcourt puis hocha à de nombreuses reprises positivement la tête.

- Ce fera parfaitement l'affaire professeur, merci ! Elle n'en attendait pas moins de lui. Pour cette raison, j'octroie 50 points à la maison Poufsouffle !

Plaisanta-t-elle en espérant bien évidemment que cela ne reste qu'une blague.

- Je peux vous aider si vous voulez !

Puisque le directeur des Pouffy leur apportait son aide, il était normal qu'Abi se propose pour accompagner le professeur dans sa tâche.

— Oh oh oh oh oh ! Se gaussa Newcourt de son air amène. Très drôle* Mademoiselle Wright ! Oh oh oh ! Eh bien, puisque cela est si gentiment proposé, j'accepte volontiers votre aide pour procéder à la création de cette potion ! Vous aurez ainsi un aperçu quelque peu en avance du processus de concoction d'une nouvelle recette !


*: Les opinions de Josh Newcourt n'engagent que lui

Elle ne s'attendait pas à provoquer tant de rires chez leur professeur, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

- Très bien professeur, je vous fournirai mon aide !

Le professeur et l'élève se mettront d'accord sur un jour et une heure, voire plusieurs afin de réaliser cette potion. C'était une chance pour Abi, les potions étaient une matière qu'elle adorait, pouvoir participer de près ou de loin à la création de l'une d'entre elle était une expérience non négligeable.

Après de chaleureux aurevoirs, Abi partira et ira trouver ses brats pour leur partager la bonne nouvelle.