Re: La Place Principale

Eclairé par les lampions flottant comme mille lucioles en cette soirée d’été, rafraîchi par la pénombre née du soleil mourant derrière l’horizon, Arles fut comme tout le monde témoin de la scène qui s’imposait à leurs yeux. Un témoin muet contrairement à d’autres, qui hurlaient ou hoquetaient de surprise et d’effroi. Il jeta un bref regard à Aurore, le carmin projeté par l’illusion se reflétant sur ses iris océan. La jeune fille était elle aussi calme, Arles ne s’en étonna qu’à peine. Il observa tout, du plan initial des sorciers jusqu’à l’assaut, de l’expectative d’une victoire aisée à la désillusion conduisant au trépas. Il observa l’orbe, regarda la chute des sorciers, fut témoin du massacre, détailla Cromwell, admira l’éclat brillant de son bras armé, tiqua quant à la peur de Marlon Toner, plissa les yeux face à un détail. Mais surtout, face à ces sorciers dont il ne restait désormais plus que ce souvenir fugace, il haussa légèrement, imperceptiblement le menton. Il ne fit rien de plus, restant spectateur anonyme et invisible de ce chant du cygne sonnant le glas des réjouissances. Que ceux qui avaient du temps à perdre se morfondent, les autres, les stratèges et les cyniques, y verraient une leçon, car une image valait mille mots.

“Enfin, le vacarme a cessé” Pensa t-il

Alors que Marlon Toner accomplissait son dernier vœu, le regard d’Arlès se tourna ,étonnamment, en premier lieu vers les autres, ses camarades, notamment les plus jeunes.

Désormais, elle était arrivée pour eux aussi, la fin de l’innocence.

Il a adressa un signe à Aurore: ils s'en allaient.

Après avoir emmené Jude, en compagnie de Nymeria, et s'être assurée que son état n'était pas en danger, la rousse était revenue sur la place principale pour profiter des dernières festivités avec sa mère qu'elle devait retrouver. Alors que son attention était portée sur sa quête, elle fut bien rapidement happée par l'arrivée très remarquée d'un homme dénommé Marlon. Comme tout ceux qui étaient présents, Eleanor regarda la scène de guerre qui s'était déroulée un peu plus tôt face à un groupe de moldu dirigé par Cromwell en personne. Ils semblaient avoir fais une découverte très importante dans des ruines avant que leur plan ne soit interrompu par les Lucioles. Et à sa plus grande surprise, et peur, les sorciers devinrent cracmols et perdirent tout l'avantage que leur offrait la magie. Ils n'étaient plus que de simples humains sans protection face aux épées des soldats de la couronne. Et le résultat était terrible.

Le regard de la jaune se détourna de plusieurs scène de mort qui étaient trop odieux à regard pour son oeil innocent. Elle n'avait encore jamais vu la mort de sa vie et c'était désormais chose faite contre son gré. Si elle s'était préservée de la plupart des images, certaines avaient su s'imposer à sa rétine curieuse qui regretta immédiatement de l'être. Le son n'aidait clairement pas mais au moins ça lui donnait une indication de ce qu'il se passait quand ses yeux refusaient de guetter le massacre. Le "spectacle" de la soirée fini par cesser tout comme potentiellement la vie de ce Marlon qui était revenu pour les prévenir au plus vite après avoir été cherché sa propre mort avec ses compagnons.

Une question restait maintenant en suspens : et maintenant ? Comment allaient ils réagir ? Combien de temps avant que les moldus parviennent jusqu'à Pré-Au-Lard et à Poudlard ? Si ils pouvaient dissiper la magie alors ce n'était qu'une question de temps avant d'être trouvé et tué à leur tour. Un énorme frisson de terreur lui parcouru tout le dos alors que sa tête s'agitait dans tous les sens à la recherche de sa mère ou Nymeria, Jude devait encore être au repos heureusement. Pour la première fois le souffle de la guerre se fit chaud, habituée à sa petite bulle de tranquillité ke choc était grand. Bien sûr Eleanor avait toujours su qu'un affrontement était très probable mais avec les années qui passaient on avait tendance à l'oublier. Elle déglutit avec difficulté alors que s'imposer à son esprit toutes les conséquences que pourraient avoir ce que les sorciers venaient de voir ce soir.

Finalement elle parvint à retrouver sa mère avec qui elle se mit en quête de son amie Gryffondor qui lui avait tenu compagnie tout au long de la journée mais ne réussit pas à la retrouver. Peut être avait elle pu éviter d'assister à cette fin en apothéose. Après plusieurs minutes de recherche, les deux Folsham finirent pas rentrer à la maison en "débriefant" sur ce qu'elles avaient vu.

Augustus faisait des allées et venues incongrues afin de régler le compte de la vieille mémé qui l'avait escroqué, il en avait pour son argent et pas qu'un peu... Mais soudain un brouhaha se fit entendre, c'était le malheureux qui faisait son arrivée tardive à la fête, les craintes d'augustus étaient pour finir bel et bien fondées, et la situation semblait dès lors hors de contrôle, qu'est ce que le commun des sorciers avait fait pour mériter un conseil des sorciers aussi incompétent ? Augustus se rapprochait du malheureux, comme hypnotisé, alors que les souvenirs défilaient. Lorsque ce sera finit, il fera les quelques pas qui le séparaient du mourrant se rapprochant de lui le plus possible, quit à lui faire face et le secouer pour qu'il revienne à lui.

- ILS SONT ALLÉS OU ????

Le serbe était de l’attroupement, et à mesure qu’il observait attentivement les silhouettes fantomatiques du fragment de souvenir ce celui qui a été défaut d’être un héros, était un héraut, Alija ne put empêcher les pensées sarcastiques de lui venir à l’esprit…Se souvenant de l’épreuve de défense contre les moldus et de son très bon choix de se tenir à l’écart du regroupement de moldus d’alors, il ne put que faire le parallèle avec l’attaque saugrenue de ces sorciers.

Naturelle fut la sélection.

Mais il fut bien vite tiré de ses rêvasseries par l’action elle aussi saugrenue de son jeune camarade de la maison serpentard. Tel un grand frère, tel un préfet, le Serpentard attrapa par l’épaule Augustus, de manière agacée, pour le tirer en arrière.

- Laisse-le !

Puis ajoutera, d’une voix cette fois ci bien plus basse :

- Contient toi. Reste digne.

- Lacheuhhh moi ! Il va crever faut qu'il nous dise où ils allaient ! Sinon on est foutus !

Dit il en essayant de se défaire de l'étreinte d'Alija et de filer, prenant avantage de la foule qui s'était amassée et de sa taille encore assez petite, puisqu'il n'avait pas encore fait sa poussée.

Hélas Augustus eut du mal à sortir de l'étreinte de son imposant camarade. Et déjà la foule était devenue trop chaotique, on se bousculait de partout. Mais surtout, des agents du Conseil venaient d'atteindre les lieux et commençaient à disperser tout le monde. Les questions d'Augustus resteraient pour l'heure sans réponses...

- RECULEZ, RECULEZ !

Criaient les deux sorciers en noir tout en prenant à leur compte le soin du malheureux. L'un protégeait la scène, l'autre semblait prodiguer des soins magiques.

Paralysé par le dernier regard de Cromwell, seul le mouvement de foule provoqué par l'arrivée du Conseil réussit à sortir l'Ashworth de sa stupeur. Ses yeux écarquillés voyageaient parmi les visages, pendant que le son, lui, paraissait étouffé et sourd. Le brouhaha ambiant désorientait le jeune serpentard qui s'était naturellement rapproché de Marlon avant d'en être écarté par les forces de l'ordre. Plusieurs sentiments distincts déchiraient sa poitrine, mais pendant que plusieurs de ses camarades s'éloignaient déjà, l'écossais ne cherchait qu'une chose : figer cet instant au plus profond de son crâne. La scène paraissait des plus irréalistes mais venait de tamponner en lui un monde qu'il cauchemardait depuis la perte de ses parents, celui d'une défaite sorcière face aux barbares moldus.

Alors le petit se débattait, forçait contre les bras bien plus puissants que les siens de l'adulte le retenant, bataillait pour capter une dernière image du vaincu au sol. Comme si ce visage allait lui apporter d'avantages de réponses, comme s'il pouvait encore avoir accès à la vision qui s'était refermé devant lui. La peur se mêlait à sa colère, muant les traits de son visage - d'habitude si sûr - en une fresque d'états inconfortable que son corps traversait. Des milliers de questions l'assaillaient, mais il n'était qu'un minuscule grain de sable insignifiant parmi la dune de personnes présentes. Alors, James fit dégagé aussi simplement que les autres, réduit à sa place de malheureux observateur.

Lui qui souhaitait agir, lui qui souhaitait aider, en était tout bonnement incapable. Son inutilité le frappa d'abord, puis vint la raison. Qu'aurait-il bien pu faire, même s'il avait été là le plus puissant des sorciers ? Étaient-ils tous condamnés ? Comment le Conseil allait bien pouvoir s'en sortir, cette fois ? Et les Lucioles... Qu'allaient-elles devenir ? Aidaient-elles réellement la communauté en agissant ainsi ?

Nulle réponse ne lui vint.