[PRIVE] Derrière une épaisse grille

- Je vais m’en occuper, ça ne sera pas long. Non, le plus… enfin, si jamais la suivante se conclut de la même manière…

Il vint placer un pouce et un index sur son front, soupirant. Il resta un instant comme cela, silencieux, avant de reprendre.

- Je suis égoïste, tout simplement. Leurs morts ne sont pas nécessaires, mais elles surviendront de ma main… je ne sais pas pourquoi… j’hésite? Non, ce n’est pas ça.

Il fit un signe du doigt, presque autoritaire, à la jeune fille.

- Passe m’en un.

La rouge doit lutter pour rester dans l'instant présent, se forçant à ne pas s'enfuir dans le dédale de ses pensées, le regard fixé sur son aîné. Les mots de Eleanor lui reviennent en tête, la possibilité qu'il existe toujours une autre solution, une idée à laquelle s'accroche la sorcière qui hoche négativement du chef.

- Nous pouvons faire autrement. Leurs laisser une passerelle pour qu'ils puissent sortir et faire ce qu'ils doivent faire.

Entre ordre et supplication, Nymeria ajoute:

- S'il te plaît.

- Crois-tu qu’ils puissent vivre dans ses conditions? Ils ont déjà assez… souffert inutilement… sans parler du risque qu’ils ne transmettent leur… démence… à leurs congénères.

Les mots pouvaient sembler réconfortants, plein d’empathie, mais c’était dit avec son apathie habituelle.

- Je comprends bien que tu penses que c’est… mal… ou… cruel… mais… le monde est ainsi fait, ce n’est de la faute de personne. Que l’un doive se nourrir de l’autre, que pour subsister la vie doive tuer… il n’y a pas plus insensé, et pourtant… alors, ce qui doit être fait à leur sujet, ce n’est pas grand chose…

Il soupira.

- Je pourrais les laisser à leur sort, mais… non, ça ne rattrapera rien, je les ai faits souffrir gratuitement… je suis peut-être une mauvaise personne, et rien que je puisse faire n’y changera quoique ce soit. Si je les tue, ce n’est ni pour moi, ni pour eux, ni pour rien… tout ça n’a aucun sens…

Il semblait s’emporter, sans pour autant que la moindre émotion ne pointe dans sa voix. Il avait néanmoins parlé assez vite pour empêcher Nymeria de rétorquer, et aurait de toute façon ignorer toute réponse en l’état.

- Peu m’importe, libères-les si tu veux.

La première fois depuis que les deux camarade se cotoient que le jaune se montre aussi expressif, par les mots à défaut du ton, laissant apercevoir à sa cadette ce qui se cache sous l'écorce. La pourriture, celle causée par le doute persistant qu remet en cause chaque acte, chaque décisions prises. Une vague de compassion envahit la blonde qui n'ose approcher, pas par crainte de son ainé mais parce que ce dernier ne saurait sans doute pas interpreter ses gestes, la laissant donc voguer sur les courant de sa psyché.

Pour ne pas se faire simple spéctatrice -voyeuse presque- de la tourmente de l'adolescent, la sorcière se penche sur l'enclos pour en détruire les structures puis d'en faire une passerelle imrpovisée pour que la liberté soit à portée de la communauté. Un pincement acide dans la bouche, la seconde année réalise comme l'utilisation de ce terme fut choisit pour minimiser la gravité de l'expérience tout comme le fait d'avoir chercher puis trouver des noms à chacuns des rongeurs. Et dire que le spectre assume la faute ne fait qu'accentuer la culpabilité, si lui est une mauvaise personne, que cela fait d'elle si ce n'est une complice, parfaitement consciente du caractère malsain de l'entreprise. Que faire alors, s'abimer dans son propre océan de mauvais sentiment ou opiner simplement, accepter le fait qu'elle aussi comme tout un chacun peut encourager voir perpetuer des actes à l'insanité relative mais bien réelle.

Nymeria observe un instant les premiers avneturier à moustaches tenter de comprendre en quoi leurs milieu as changer puis se tourne en direction du spectre angélique, approchant de quelques pas tout en maintenant une distance respectable afin que le sorcier ne se sente acculer.

- Nous  avons essayés de comprendre comme d'autre l'ont fait avant nous. Nous essayons et apprenons, ce n'était pas inutile.

Un geste circulaire de la main appuie les propos qui suivent.

-Cette école à été une expérience, tout les système l'ont été et le sont encore, c'est nécéssaire. Oui, si tu en avais besoin alors c'était nécéssaire.

Les sourcils arqués, la lionne affiche une moue désolée tout en cherchant le regard du jeune homme.

-Tu n'es pas plus mauvais qu'un autre juste plus curieux, moins.. Crédule.

D’un regard morne, il avait observé Nymeria faire, et regardait désormais les rats dans leur fuite. Tout un pan de son visage était dissimulé par l’une de ses mains, et, finalement, il s’était remis à observer Nymeria, semblant plongé dans sa sorte de lassitude habituelle.

- Le mal, le bien… ça ne veut pas dire grand chose… Il n’y a que des nécessités et des circonstances. J’imagine que tous ont de bonnes raisons, malgré qu’il puisse sembler que les Etres se tuent pour un rien. Entre l’Homme qui tue pour manger, l’acromentule qui tue pour défendre son territoire ou l’Epouvantard qui tourmente pour se nourrir… tu vois bien qu’il n’y a aucune différence.

Il soupira.

- Ce n’est pas ses habitants qui sont cruels, c’est ce monde qui l’est… Tout cela est-il vraiment nécessaire?

Il ferma les yeux un instant.

- Et surtout, je ne sais toujours pas pourquoi certaines choses ont besoin d’arriver, ce qui les motive… ce monde est plein de cruauté… gratuite… et mal placée… ce que certains font et ont pu faire, ce que j’ai pu faire, tout cette… haine? J’ai du mal à en saisir le sens.

Il souffla, rouvrant les yeux pour les poser sur sa camarade.

- M’enfin, tu penses avoir fait une bonne chose? J’imagine que c’est bien.

Le vent semble avoir tourné chez le jaune qui reprend son attitude et son phrasé lunaire si irritant lorsque cela suis une occasion manquée de percevoir à travers le masque de l'adolescent. Nymeria soupir bruyement avant de répndre.

- Ce n'est pas une bonne chose, cela est et c'est tout.

Les sourcils se froncent au dessus du regard circonspect de la blonde.

-Tu ne comprend donc rien.. Tout est laid, tout le monde se concentre sur soi-meme, en fait il n'y as meme pas d'intention de cruauté, les choses sont et c'est tout. Ce monde est un marécage où tous se pament dans la fange pour assouvir ss propres désirs. La seule chose qui compte, qui puisse te rendre cette vie supportable, le seul sens à tout cela est la manière dont on reçoit ce monde.

Sans s'en rendre compte la blonde hausse la voix comme exaspérée.

- J'ai été dans le déni, tu l'es aussi. d'autre préfèrent la colère ou le cynisme. La seule réaction réellement valable est de tenter de facilité la vie des autres, c'est pour ça que les ainés prennent soin de leurs cadet et vice-versa, c'est pour ça que je traine mon derrière dans ce fichu sous-sol à observer des foutus rats en ta chaude compagnie.

La lionne cesse de rugir sans se départir de son air farouche, tournant les talons pour se diriger vers la sortie à présent que la colonie n'est plus.

- Tu peux continuer à ne rien faire, à ne penser qu'à toi, à quémander une réponse divine de la part d'un dieu muet. Ou commencer à tendre la main autour de toi, à faire ce que tu peux pour que les autres supportes leurs maux. A vrai dire tu peux faire ce que tu veux je m'en fiche. M'ouvrir la grille peut-etre avant que je choppe la peste ou la betise.

Il l’aura écoutée sans l’interrompre, un poing sous le menton. Il finit par soupirer et se leva.

- Ce monde n’est pas laid… Je le refuse, fit-il en passant devant elle. Il n’aura rien dit de plus, la colère de la rouge se perdant dans le silence.

Le jaune se mit à marcher, évitant parfois quelques rats au comportement erratique.

La saccadée symphonie continua son jeu, et son chef d’orchestre se déroba lentement à la pénombre. Les yeux d’un bleu céleste du poufsouffle se posèrent sur la native des paluds, son avancée s’arrêta un instant, et il battit des cils. Après tant de mois éloigné de celle dont il était sûrement le plus proche dans tout ce château, quiconque aurait pu s’attendre à des retrouvailles plus expressives, mais ce serait mal le connaître. L’ange de marbre le resta, son attention, que Nymeria lui avait glanée, alors subtilisée par un profond désintérêt qui pouvait presque être vexant. Pour autant, après que ses pas l’aient porté jusque sa destination, du moins ce qui l’en séparait, et que sa dextre s’approchait de ce qui l’en débarrasserait, sa voix résonna finalement, lancinante et traînante, à la manière d’une odieuse et plate complainte.

- Il faut croire que la Providence a été capricieuse.

Sur ces énigmatiques paroles, la grille serait ouverte d’un tour de doigt dont la rouge n’était complice des secrets.

Spoiler:

La lionne savait à quoi s'attendre, autant en terme de visuel que d'attitude, c'est pourtant avec un soudain sursaut dans la poitrine que ses yeux découvrent le quatrième année qui as bien changé depuis le dernier entretient. Un visage plus allongé, une chevelure qui s'étend et plusieurs pouces de hauteur qu'auparavant. Nymeria se fait la réflexion qu'elle se trouve en présence d'un homme quasi fait avec tout ce que cela sous entend mais il suffit que ce dernier prononce quelques mots pour que la rouge se détende. Il ne s'agit que de Sun après tout.

- Cela me fait plaisir de te revoir à moi aussi.

Une vérité portant au delà du simple plaisir des yeux car au regard de ceux dont les nuances oscilles du marronés au jaune pale, Sun fait office d'une anomalie bienvenue dans le vacarme constant des relations sociales, un ilot isolé d'étrange sérénité où ses pensées sont débattues sans que la sorcière se sente jugée.

-Je savais que nous finirions par nous revoir mais j'espérais que cela se fasse plus tôt. Depuis ma punition le temps semble ralenti..

Les habitudes ne changent pas, une gamine qui partage ses pensées auprès d'un ainé qui semble s'en fiche au plus haut point mais la pipelette retrouve cette situation avec satisfaction.

Une fois passée la grille, Sun ferait un pas de côté pour laisser Nymeria entrer et le dépasser, plus par nécessité que galanterie. Une fois l’antre de nouveau scellée, il se remit en marche, toujours sans prendre la peine d’allumer le moindre Lumos - à force, il connaissait ces dédales par cœur, mais peut-être que la gryffondore, elle, avait pris le temps d’en incanter un? Si oui, et alors qu’il se retournait vers elle, elle pourrait remarquer un léger détail sur le visage séraphique de son presque-ami ; des sortes de marques, très légères, partant de sous ses yeux et traçant une courte diagonale qui semblait suivre ses canaux lacrymaux avant d’abruptement s’arrêter… Un genre de cernes bien singulier, que le jaune n’arborait pas avant ; Nymeria en tirerait les conclusions qu’elle voudrait, mais ses traits étaient tels qu’elle s’en souvenait, sinon magnifiés par cette sorte d’ombre languide qui planait désormais sous son regard indolent. Et auquel cas elle aussi s’amourachait des couloirs obscurs, alors elle remarquerait bien tout cela plus tard.

Ses mains vinrent se lover dans le creux de l’une et de l’autre, abritées derrière son dos, le col de sa robe venant effleurer son menton, et il reprit sa marche. Au moment où il passa devant elle, il la dévisagea d’une froideur assez innocente, avant de pousser un soupir.

- Ne sais-tu pas te tenir tranquille..?

Une question qui n’attendait visiblement pas de réponse, ou peut-être que si, en tous les cas, il reprit sa marche, laissant à Nymeria le loisir de le suivre ou non… enfin, elle était enfermée ici, avait-elle seulement le choix?

Fréquenter un garçon tel que Sun est un moyen d'apprendre la diversité des attentes et comportements, ainsi la fille des marais ne vois l'ombre d'un semblant de galanterie chez son camarade qui ne pense qu'à travers le prisme du pratique, à la fois aveugle et clairvoyant selon la situation et le sujet. Nymeria passe donc le seuil sans se faire de souci lorsque la grille est verrouillée mais ne pouvant conjurer de lumière en raison de son manque de baguette, c'est en posant la paume d'une main contre un mur qu'elle compte parvenir à l'objectif, n'imaginant pas pouvoir se permettre de saisir l'habit du jaune.

- Si tu avais ne serait-ce qu'un peu de jugeote, tu comprendrais pourquoi cela m'est impossible.

Evidement la troisième année suis son ainé autant qu'elle le peut tout en comblant le silence:

- Ashworth devait te faire passer un message, cela fus fait?

Le possible sens ou non-sens de sa première remarque ne serait pas saisi, quant à sa question, la réponse succéda à quelques secondes de silence.

- Hmhm, fit-il, mais personne ne peut forcer le destin…

Dans l'obscurité des sous-sols des yeux noisettes roules dans leurs orbites mais pas sans un sourire qui n'as aucun besoin d'être dissimilé.

- Si je répond que moi ou qui que ce soit en est capable tu retorquerais que cela serai l'œuvre du destin.

Un instant plus tard, après quelque mètre parcourus:

- La colonie as de nouveaux résidents?

- Ah, tu y crois? fut la seule réponse, ou plutôt question, qui serait apportée à Nymeria.

Leur marche continuait, à rythme soutenu.

La Gryffondor manque de trébucher sur une dalle déchaussée, se faisant mal à l'orteil par la même occasion, puis répond avec le plus grand des sérieux:

- Je crois pouvoir changer tout ce qui est changeable. Si la magie nous permet de de modifier la Création, il n'y as pas de raison que nous soyons incapable de changer le monde.

La réponse fut écoutée, mais, surtout, la presque-chute remarquée. Sun arrêta sa marche, mains toujours jointes derrière le dos, pour poser son regard sur Nymeria, qui à vrai dire ne voyait pas grand chose.

- Tu n’incantes pas un Lumos?

Pas si surprenant que le garçon à la toison blanche soit le dernier élève à ne pas être au courant des aventures catastrophique de la fille des marais qui répond sans une once de gène:

- Ma baguette m'as été confisquée pour mauvais usage, ce qui étais amplement mérité.